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Auvergne - Page 13

  • Croix casadéennes

    Elles marquent le territoire, les sorties du village, les carrefours, repères sous la neige, protection contre le gel, remerciements pour une mission, les croix de la Chaise-Dieu ont dû en voir des processions, des rogations, depuis plusieurs siècles, et du vent, elle en ont vu passer! Un peu oubliées aujourd'hui, le plus souvent à l'écart désormais des routes principales, elles continuent de veiller sur les âmes casadéennes. L'exposition de cet été de Xavier Cornu à la cave de la Place de l'écho (cf.chronique du 16 juillet) m'a donné l'idée d'en faire un petit inventaire que j'espère exhaustif pour ce qui concerne la seule commune de La Chaise-Dieu : Voir l'album photo Croix casadéennes dans la marge de droite.

  • Monteverdi

    Pulchra es :monteverdi.jpg

    Que tu es belle,

    Mon amie, ma colombe, ma belle!

    Tes yeux sont ceux d'une colombe,

    Ta chevelure est comme un troupeau de chèvres,

    Et tes dents comme un troupeau de brebis.

    Que tu es belle!

    Viens du Liban,

    FMChalencon 010.jpgMon amie, ma colombe, ma belle.

    Que tu es belle!

    Viens, viens pour être couronnée,

    Lève-toi, lève-toi, ma belle, lève-toi, ma fiancée,

    lève-toi, mon aimée, lève-toi, mon immaculée,

    Lève-toi, viens, car je languis d'amour.

    Les Vêpres dédiées à la Vierge de Claudio Monteverdi données au 44ème Festival de La Chaise-Dieu par le Choeur du King's College et l'Academy of ancient Music sous la direction de Stephen Cleobury ont été créées à Venise en 1610, il y a 400 ans.

    On écoute souvent ces vêpres mais on fait rarement attention au texte, ce que le Livret-Programme du Festival nous incite à faire. Ci-dessus la traduction de Pulchra es, un emprunt de Monteverdi au Cantique des cantiques.

     

  • Le pianiste aux cinquante doigts

    Dans les faubourgs de Budapest, à trois ans, sous ses draps, il simulait les gammes que jouait sa soeur sur le piano familial. A cinq ans, il donnait son premier concert dans une troupe de cirque de passage. A dix ans, il était admis à l'Académie Franz Liszt. A 20 ans, il est pilote de char, puis il est remarqué par un général SS allemand qui lui propose de le présenter à Richard Strauss, à Berlin. D'origine tzigane, il décide de déserter, saute dans une locomotive et rejoint le front russe où il est fait prisonnier. En 1946, libéré, il retourne à Budapest, où il entame une carrière de pianiste de bar, comme son père, dans des boites de jazz. Il cherche à gagner l'Occident, est dénoncé et condamné à trois ans de travaux forcés, de 1950 à 1953. Son talent enfin reconnu par le pouvoir hongrois qui veut se servir de lui pour la renommée du régime, il parvient, à la veille de l'insurrection de Budapest, à l'occasion d'un concert à Vienne, à s'exiler en France où il fondera le Festival de La Chaise-Dieu en 1966. Il obtient la nationalité française en 1968.

    En présence de Frédéric Mitterand, Pascal Amoyel, son élève, a magnifiquement retracé avec beaucoup d'émotion les premières années de la vie de Giörgy Cziffra (1921-1994), en donnant un concert théatral intitulé Le pianiste aux cinquante doigts dans le nouvel auditorium de La Chaise-Dieu, concert clos par une enthousiasmante interprétation de la Deuxième Rhapsodie hongroise de Franz Liszt.

    cziffra 004.jpg

    Cet auditorium Cziffra de 200 places, aménagé dans les anciennes écuries de l'Abbaye, est magnifique. D'une grande sobriété, il s'intègre parfaitement dans son environnement et offre une excellente acoustique. Une très belle réussite de la Communauté de communes du Plateau de La Chaise-Dieu. Un très bel outil pour le rayonnement de la musique et plus généralement le développement de ce plateau altigérien.

    Avec quelque malice, on observera que les parents de Giörgy Cziffra, tziganes, musiciens, qui vivaient en France dans les années 1910, en ont été expulsés pendant la première Guerre mondiale parce que ressortissants d'un pays allié de l'Allemagne et que le Frac Auvergne présente dans le Cloître de l'Abbatiale une belle exposition de grands portraits du photographe Pierre Gonnord, des visages de gitans ou d'immigrés d'Europe de l'Est. Frédéric Mitterand a donc inévitablement été interpellé par Marc Dumont sur France Musique sur la politique sécuritaire actuelle du gouvernement auquel il appartient. Il a préféré éluder la question.

    cheyne 002.jpg
  • Cheyne

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    Sous le chataîgnier
    A Cheyne
    Sur le Plateau Vivarais-Lignon
    Marie Cosnay lit des extraits de La langue maternelle
    son dernier ouvrage
    et de
    Les femmes de Messine d'Elio Vittorini
    Ce jeudi 19 août
    aux 19ème Lectures sous l'Arbre
    organisées par l'Association typographie et poésie et
    Cheyne Éditeur

  • L'affaire des poisons

    jullianges-craponne 126.jpgSe transporter le 30 janvier 1680 en compagnie de Jean Torrilhon de Vacherolles, homme d'affaires de confiance des familles Chalencon et Polignac et de Jacqueline du Roure, vicomtesse de Polignac, impliquée dans une affaire de poison à la Cour de Versailles pour avoir fréquenté La Voisin, une empoisonneuse soupconnée d'avoir voulu assassiner Mademoiselle de la Vallière, la maîtresse de Louis XIV, c'est ce que proposait le rallye touristique, historique et ludique organisé par la Société d'histoire de Craponne sur Arzon à l'occasion de ses Triades 2010 le 9 août dernier.

    L'occasion pour 11 équipages de partir à la découverte ou la redécouverte du Craponne médiéval, d'identifier les sept douleurs de la Vierge de la chapelle Torrilhon, le crapaud de Satan, les hotels delave.jpg Vacherolles, Vinol d'Ineyres, Calemard de Montjoly, la vieille Échoppe médiévale, puis de se rendre à Boisset le haut au Calvaire de Lurou, déguster un bon pain cuit au Four de Combreaux, reconnaitre des plantes vénéneuses,  parler le patois et la langue des précieuses ridicules, pique-niquer à la Coulée de lave face aux monts du Forez, faire des conversions monétaires en écus, en sols et en deniers, identifier à Vacherolles les restes du chateau, et bien sûr visiter le  Chateau et la Chapelle de Chalencon puis descendre au Pont du diable au fond de la vallée de l'Ance.pont du diable.jpg

     Une belle journée! Et dire que nous avons manqué les 18 premières Triades d'été  de la Société d'archéologie, d'histoire et de géologie de la région de Craponne!  Il est cependant possible de se consoler en lisant leur bulletin: http://www.craponne-en-velay.com/.

  • La fête du sarrassou de Jullianges

    Il y avait du monde à Jullianges ce dimanche 8 août, près de Craponne sur Arzon en Haute-Loire. C'était la fête annuelle, une fête comme beaucoup d'autres avec manèges, bal musette, corso fleuri...

    jullianges-craponne 141.jpg

    Mais la spécialité de Jullianges, ce qui justifie le déplacement, c'est le sarrassou ou sarassou, un fromage battu vendu sur place à la louche avec une tranche de pain bis, nature ou à l'ail. La sarrassou, c'est plus techniquement du babeurre, ou encore ce qui reste du lait une fois qu'on l'a transformé en beurre, d'où son nom.jullianges-craponne 140.jpg

    A Jullianges, pour cette fête, on en a fabriqué quelque 500 kg et à toute heure de l'après-midi, il fallait faire la queue pour être servi.

    L'an prochain, ne manquez pas la fête de Jullianges, un ancien prieuré de La chaise-Dieu.

  • Place aux vélos

    vélo.jpgAujourd'hui, Londres a inauguré son système de vélo en libre service. A Paris les zones à 30km/h se multiplient comme ici Rue du Val de Grâce à l'inititiative de la ville. Suppression de places de stationnement, possibilité pour les vélos d'emprunter les voies en sens interdit pour les voitures. Les esprits grincheux disent que c'est dangereux. A l'usage, si automobilistes et cyclistes font attention les uns aux autres, tout se passe bien, chacun y trouve son compte dans un espace partagé.

    Globalement, l'usage de la voiture recule et c'est bien.

    Quand j'étais gamin, les cours du Louvre étaient des parkings, aujourd'hui on admire la Cour carrée et la Pyramide de Pei.

    Quand j'étais gamin, sous les fenêtres d'André Malraux, au ministère de la culture, il y avait encore des voitures en stationnement, aujourd'hui on peut pique niquer au milieu des Colonnes de Buren.

    Quand j'étais gamin, il y avait des voitures  sur toutes les places de La Chaise-Dieu, elles y sont toujours! Mais demain, un jour, il y aura des jardins à la française Place de l'écho et Place Lafayette et les touristes pourront se prendre en photo devant la Fontaine (1609) face à l'Abbatiale, y jeter des pièces de monnaie, comme dans la Fontaine de Trévi (1762) à Rome.

    ll faut bien rêver!

  • Le Goldwing club à La Chaise-Dieu

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    Le Goldwing club de France, vous connaissez? La section Auvergne Limousin a organisé un rassemblement régional à La Chaise-Dieu de deux jours, au Village de la Tour, pour une édition Saucisses Lentilles Gold, comme il se doit!

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    Ces motards on été parmi les premiers à rouler sur la place Lafayette refaite à neuf vendredi dernier, un écrin tout propre pour le nouvel auditorium qui sera officiellement inauguré le 20 août prochain lors du Festival de musique.
    La Goldwing est le porte drapeau de Honda depuis plus de 30 ans. une voiture manquée, une grande routière, le monospace de la moto, six cylindres à plat, un airbag, une sellerie ergonomique, siéges et poignées chauffées, un GPS, une cinquantaine de commandes sur la console, lecteur de CD, une demi-tonne, manque une béquille électrique... le tout pour 29 900€ en version luxe...
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    Si vous avez une Honda Goldwing vous pouvez les rejoindre : http://auvergne-limousin.fgwcf.org/index.asp. Les rassemblements internationaux regroupent plus d'un millier de personnes.
  • Trésor casadéen

    Dom Robert Morel.JPGCet homme au regard vif, intelligent, s'appelle Dom Robert Morel. Il est né à La Chaise-Dieu en 1653, a été bibiothécaire de l'Abbaye de Saint Germain des Prés, le plus grand centre intellectuel de France à l'époque, et est mort à l'Abbaye de Saint Denis en 1731. Son portrait, attribué à Jean Restout, peintre de Louis XV, faisait partie du patrimoine de l'Abbaye de la Chaise-Dieu avant que celui-ci ne soit pour partie dispersé, dilapidé, volé à la suite de la Révolution française.

    Ce portrait de Robert Morel est revenu à La Chaise-Dieu à la suite d'une donation des héritiers de Maitre Jean Banière d'Ambert, il a réintegré le Trésor de l'Abbaye à l'occasion du dixième anniversaire de l'Association des amis de l'abbatiale Saint Robert, association qui à la suite d'une convention avec la Commune de La Chaise-Dieu s'attache à perpétuer le rayonnement spirituel, patrimonial, culturel de l'Abbaye et en gére le Trésor.

    Il faut souhaiter que l'exemple donné par la famille Banière soit suivi d'autres donations, la Bibliothèque de l'Abbaye par exemple serait ainsi partagée entre les mains de l'évêque de Saint Flour et du Maire de Brioude, dans leurs bureaux, d'autres éléments du trésor doivent se trouver ici ou là...

    miniatures.jpgCe dixième anniversire a été aussi marqué par la conférence donnée par Pascal Meier à l'occasion du vernissage de l'exposition qu'il présente sur l'Apocalypse de Jean : dix miniatures, dix enluminures (il en a réalisé 67) aux couleurs vives qui expriment la gratitude de leur auteur à Dieu, témoignent de son ouverture au Saint Esprit. C'est visuellement beau mais tout de même assez incompréhensible pour le commun des mortels qui associe Apocalypse à Catastrophe alors qu'il faut comprendre Révélation, Enlèvement du voile...Il est vrai que la foi ne s'explique pas on l'a ou pas...

    Cette journée anniversaire s'est terminée par un très beau concert de plus de deux heures entre Orgue et Jubé avec le Choeur de la Cathédrale et du Collège du Puy en Velay dirigé par Pierre Kaeppelin avec à l'orgue Frédérique Gros.

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    Une belle manifestation pour célébrer dix ans de travail bénévole des membres de l'association, des passionnés d'histoire, de patrimoine, de culture.

    Une action à poursuivre sans relâche et à développer avec l'appui d'une politique de communication en direction de publics diversifiés si l'on veut redresser durablement la fréquentation de l'Abbatiale tombée de 60 000 visites annuelles en 1992 à 25 000 en 2009. Bien sûr la rénovation annoncée des bâtiments aidera à revaloriser le site mais l'Abbatiale, ses tapisseries, sa danse macabre, sans attendre, méritent le détour et même le voyage. Il faut le faire savoir et accueillir les visiteurs dans le village et l'Abbaye comme ils le méritent et leur proposer de découvrir sous des formes pédagogiques variées ce patrimoine sous ses différents aspects, spirituels bien sûr mais aussi historique et culturel.

  • En souvenir d'un calvaire

    cornu.jpgS'ils ne contestent pas le calvaire de Jésus, certains experts en traduction des textes anciens pensent qu'il serait plutôt mort sur un poteau de bois. Qu'importe, la croix est le symbole du christianisme. En pierre, en fer ou en bois, les calvaires et croix ont fleuri à la croisée des chemins, pour rappeler aux chrétiens le sacrifice de Jésus et les inciter à l'oraison. Le photographe Xavier Cornu a ratissé la campagne et retrouvé ces signes de foi. Cachées par les herbes folles, le lierre ou la mousse, brisées par le temps, rouillées ou enlaidies par la vie moderne, le photographe les a dénichées pour nous les exposer. L'exode rural, le déclin des croyances, l'agitation des jours ont participé à leur oubli. Xavier Cornu, avec bonheur, les tire de leur abandon. Nous les regarderons de nouveau avec affection quand nous cheminerons en campagne. À La  Chaise-Dieu, vous pouvez rendre visite en particulier à la croix du Bancillon (1541), la croix de gel ou le calvaire de Connangles.

    Xavier Cornu expose ses photos, du 15 au 30 Juillet, dans la belle cave de la place de l'Écho à La Chaise-Dieu, tous les jours de 14H à 18h.