Lundi 8 août, le Conseil municipal de La Chaise-Dieu a débattu longuement en vue de formuler un avis sur la proposition du Préfet de la Haute-Loire de fusionner la Communauté de communes du plateau de la Chaise-Dieu (11 communes et 2262 habitants), http://cc-plateau-chaisedieu.fr/, et celle du Pays de Craponne (8 communes et 4658 habitants), http://www.communaute-craponne-sur-arzon.fr/.
Sagement, les conseillers municpaux ont donné mandat au Maire pour rédiger un avis qui résume leurs débats. La réponse était hésitante entre le oui mais et le non mais... Au fond on sentait bien que la préférence était de conserver le statu quo et de rester entre soi mais la peur de de se voir refuser des subventions poussait à dire oui tout de suite ou non mais avec la perspective de dire oui. La perspective de voir se réduire le nombre de mandats de délégués à la future communauté de communes n'est sans doute pas étrangère à cette préférence implicite pour ne rien changer.
Quel est l'enjeu? La population de la Haute-Loire est de 220 000 habitants, du fait du dynamisme de lyon-Saint Etienne, la Haute-Loire est démographiquement le département auvergnat le plus dynamique mais cela se passe du côté d'Yssingeaux. On voit bien qu'avec ses 2262 habitants, le Plateau de La Chaise-Dieu, en dépit de sa notoriété, ne pèse pas bien lourd et surtout est dépourvu de moyens du fait du vieillissement de la population.
Que font les communautés de communes? Elles ont légalement compétence pour le développement économique intéressant l'ensemble de la communauté et l'aménagement de l'espace et pour au moins une des six compétences facultatives suivantes : la voirie, la protection de l'environnement, le logement, les équipements sportifs, culturels, éducatifs pour le préélementaire et l'élémentaire, l'action sociale, l'assainissement. Et les communes peuvent déléguer à la communauté toute autre compétence...
Se regrouper, partager des ressources en hommes, en compétences, fiscales, améliorer les échanges au sein des territoires est indispensable pour apporter un meilleur service aux habitants du plateau, gagner en attractivité, attirer de nouveaux habitants, conforter les activités économiques et essayer d'en créer de nouvelles. L'alternative, le repli frileux sur soi, n'est sûrement pas le gage de la réussite pour enrayer le déclin en cours.
Avec qui? Le préfet propose la Communauté du pays de Craponne parce qu'elle est limitrophe et qu'additionnées les deux populations des deux communautés de communes réunies dépasseraient les 6900 habitants ce qui répondrait mécaniquement aux instructions ministérielles, dépasser 5000 habitants.
A mon sens, il faut être plus ambitieux et se tourner également vers la Communauté de communes des portes d'Auvergne, http://www.cc-portes-auvergne.fr/Actualites-portes-auvergne.html (13 communes dont Allègre et Saint Paulien, 6700 habitants).
La nouvelle entité regrouperait ainsi 32 communes et environ 13 000 habitants sur un territoire vaste et cohérent du point de vue des échanges et des voies de communication. Saint Paulien, qui bénéficie de l'attractivité du Puy en Velay et d'une bonne desserte routière est le gage d'un dynamisme économique et démographique qui ne peut qu'être bénéfique à une communauté de communes dont ferait partie La Chaise-Dieu. En vingt ans, la population de la ville de Craponne a par exemple diminué d'un tiers passant de 3000 à un peu plus de 2000 habitants alors que dans le même temps, celle de Saint Paulien passait de 1750 à plus de 2300 habitants. La logique voudrait aussi pour La Chaise-Dieu de se tourner vers le pays d'Arlanc, mais c'est dans le Puy de dôme et donc gage de complications adminstratives, deux préfets, deux conseils généraux...
Ensemble, les communautés de communes du Pays de Craponne, des Portes d'Auvergne et du Plateau de la Chaise-Dieu peuvent construire une nouvelle communauté de taille raisonnable qui sera en mesure de définir un projet de développement économique, social et environnemental assis sur leurs complémentarités de nature à apporter des services nouveaux aux habitants. Pour cela il faudrait agir, plutôt que subir. Les élus des principales communes pourraient se réunir, se faire force de proposition, associer leur population, prendre leur destin en main pour construire quelque chose de nouveau sans attendre le déclin, montrer aux services de l'Etat qu'ils ont un projet pour leur territoire, qu'ils sont prêts à coopérer dans le respect des autonomies communales et désireux de s'engager au bénéfice de tous.
Ce n'est pas simple et le succès n'est pas garanti mais il faut essayer.