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Cas@d€i

  • S'en aller

    Non je ne m'en vais pas!

    S'en aller est le titre du dernier ouvrage de François Sureau, un homme éclectique tout à la fois, Enarque, Conseiller d'état, avocat, académicien, écrivain, légionnaire, grand voyageur...

    J'ai lu S'en aller après avoir lu L'or du temps, également dans la collection blanche de Gallimard.

    Dans les deux cas il s'agit d'un essai, en aucun cas d'un roman, le premier sur le thème de l'irrésistible besoin de certains de s'en aller, de quitter pour aller voir... le second est censé suivre les méandres de la Seine pour évoquer les illustres personnages qui ont jalonné son cours.

    C'est donc toujours très érudit, on est émerveillé par cette accumulation d'anecdotes toujours pertinentes, savantes, desquelles se dégagent la philosophie de l'auteur. Un grand amour de la Liberté.

    Quel grand Lecteur! Que de découvertes.

    "S'en aller, s'en aller.  Parole de vivant!" Saint John Perse.

    "Ce monde est la version imparfaite d'un monde parfait" C'est ce monde que François Sureau cherche. Celui de l'enfance. Ou celui des chartreux.

  • Mon nom est rouge

    Très gros roman de plus de 700 pages! Mais on ne se lasse pas de ce roman policier. Tout au long du livre on échafaude des hypothèses sur l'identité du meurtrier de ce peintre enlumineur dénommé Délicat dont on a retrouvé le corps au crâne fracassé au fonds d'un puits. L'intrigue se déroule dans l'empire ottoman du XVI siècle sur fond d'opposition entre les peintres de la tradition perse qui s'oblige à peindre ce que Dieu voit, le monde tel qu'il devrait être et ces infidèles italiens de la Renaissance qui le peignent de plus en plus tel qu'il est! Et i ll y a aussi une intrigue amoureuse avec Shekuré dont le mari parti à la guerre n'est jamais revenu mais pas encore reconnue comme veuve, qui est convoitée par son beau-frère Hassan et son amour de jeunesse Le Noir. 

    Les 59 chapitres sont écrits du point de vue d'un des nombreux personnages, c'est magnifiquement réalisé, un très grand roman dommage qu'il n'y ait pas d'illustrations enluminées!.

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  • Les yeux de Mona

    Très bel ouvrage. Il y a 52 chapitres autant que de semaines dans l'année. j'en ai lu un tous les soirs ce qui permet de rester avec Mona et son grand-père pendant un bon moment.

    De quoi s'agit-il? Un jour, Mona une petit fille vive et très intelligente perd la vue pendant 24 heures. Sa famille s'affole, consulte des spécialistes qui lui recommandent in fine de consulter un pédopsychiatre pendant un an.

    Dadé, le grand-père de Mona, pas convaincu et surtout soucieux que Mona fasse l'expérience de la beauté du monde avant d'éventuellement perdre la vue, convainc sa mère qu'il se chargera chaque semaine d'emmener Mona à la consultation. Et en fait il va l'emmener à la découverte des chef-d'oeuvres de la peinture au Louvre, à Orsay et à Beaubourg.

    Chaque chapitre est construit de la même façon : d'abord un petit épisode de la vie de Mona avec sa famille, dans son école, puis la description "académique" du tableau de la semaine et enfin le dialogue qui s'instaure entre Mona et Dadé qui éclaire le regard de sa petite fille de sa connaissance des oeuvres et de leur auteur.

    La jaquette du Livre contient  les 52 reproductions sous forme de vignette des oeuvres étudiées, essentiellement des peintures mais il y aussi quelques sculpture et même des installations.

    C'est merveilleux! Thomas Schlesser, historien de l'art, l'auteur de cet ouvrage très attachant, a réussi une petite prouesse et le succès qu'il rencontre est amplement mérité.

  • Suite inoubliable

    On avait déjà beaucoup apprécié Ame brisée et cette fois Akira  Mizubayashi récidive avec cette suite inoubliable. Le roman est construit comme une suite de J.S. Bach. il démarre au Japon à la fin de la seconde guerre mondiale, une époque où le Japon refuse de voir se profiler la défaite et enrôle de très jeunes étudiants pour les envoyer au front. Parmi ces étudiants un jeune violoncelliste qui après une première nuit d'amour avec Hortense sa Luthière laisse son violoncelle, un magnifique instrument construit par le vénitien Mateo Goffriller à la fin du XVII Siècle.

    A partir del à Mizubayashi construit un roman pacifiste à la gloire de la musique de Bach et de la mémoire des défunts causés par un conflit mené par des dirigeants sans égard pour leur population. C'est magnifique

  • Economie et politique en France - de la Gaule romaine à 1789

    J'ai connu Jacques Mistral lorsque je travaillais à la Direction de la Prévision au Ministère des finances et qu'il servait au Cabinet du Ministre et c'est donc avec grand intérêt que j'ai lu son dernier ouvrage.

    Bel exercice de synthèse non dépourvu de prise de parti et lumineux dans ses vues. De plus c'est très bien écrit, clair, limpide. Bien documenté.

    On se demande en particulier pourquoi on continue en France de vénérer Louis XIV ce monarque absolu qui n'a fait que creuser le retard de la France vis à vis des anglais, accroitre le déficit public, faire la guerre et préparer les conditions de la Révolution...

    On attend avec impatience le second tome.

  • Robert Badinter (1928- 2024)

    Un phare s'éteint dans une nuit qui s'étend...

    Les morts nous écoutent

    Nous serons fidèles

  • Le labyrinthe des égarés

    Avant d'être élu secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf nous a donné ce Labyrinthe des égarés, un essai de haute volée , très agréable à lire, très bien écrit.

    Qui sont les égarés? Nous! les nations qui ont dominé le monde depuis plusieurs décennies. Le Japon, les Etats-Unis, la Russie. Amin Maalouf retrace l'histoire de ces pays en remontant loin dans le passé. Ces reppelshistoriques sont es bienvenus et très éclairants.

    Pour l'avenir, l'auteur ne fait pas preuve de beaucoup d'optimisme.  La Russie est empêtrée dans son conflit avec l'Ukraine, Le Japon est en déclin démographique (comme la Russie) et les Etats-Unis qui sont le pays qui a dominé la période, sur les plans scientifique, technologique et militaire, et de loin, apparaissent aujourd'hui en perte de confiance et plus divisés intérieurement que jamais

    il est temps de relever ces défis si l'on veut faire face aux menaces qui se multiplient contre nos modèles de démocatie.

  • Les évaporés

    Beau roman sur le Japon de Thomas Reverdy auteur que j'ai découvert à La Grande Librairie. J'ai été surpris par cet écrivain que j'e n'avais jamais lu malgré l'importance au moins numérique de son oeuvre,  mais pas seulement puisqu'il a obtenu l prix interallié pour l'hiver du mécontentement. Mais quand il a affirmé qu'il n'avait jamais quitté son métier de professeur de français en Seine Saint-Denis, j'ai été séduit.

    Son livre, Les évaporés se situe dans le Japon d'après le Tsunami. Un Japon à la dérive. Le narrateur est un américain raté un peu beauf, détective privé, sans client, qui à la demande se son ex petite amie, une japonaise parfois torride, part à la recherche de son père évaporé depuis quelques mois.

    Les évaporés sont des personnes qui à la suite d'une crise, une dette de jeu par exemple, un évènement inavouable qui vous fait perdre la face aux yeux de votre famille , vos collègues, disparaissent, un beau matin, sans laisser d'adresse et partent vivre à la périphérie des villes, dans des zones de non droit, où elles ne seront pas recherchées, où elles vont vieillir rapidement, perdre leur identité...

    ...elles survivent en faisant du travail informel, ici nettoyer les villages submergés par le tsunami...

    Un beau livre sur le sens de l'existence, le japon, la solitude, l'amour impossible. Une écriture courte, des petits chapitres de deux trois pages.Très agréable à lire.

  • Croix de cendre

    Rien à ajouter à cette présentation du roman d'Antoine Sénanque par son éditeur. Il n'aura pas le prix Goncourt. C'est bien dommage car ce livre est remarquable. Le présenter comme le fait la presse ou l'éditeur comme un polar médiéval est réducteur. C'est un roman profond, philosophique, religieux. Il met aux prises trois dominicains et un inquisiteur ambitieux et rappellent le souvenir de Maitre Eckhart, un théologien mystique.

    Bien sûr, il y a de nombreuses péripéties, du suspense, on voyage, on manque attraper la peste, on meurt aussi.

    Nous avions assisté à une présentation de l'ouvrage par son auteur à la manifestions, Le livre sur la place, à Nancy, et c'est ce qui m'avait convaincu de me procurer ultérieurement l'ouvrage. je n'ai pas été déçu.

  • Villa Amalia

    J'avais vu le film à sa sortie, et à l'occasion de l'aménagement de notre nouvelle bibliothèque, je suis tombé sur le livre que je n'avais pas lu.

    Du film, je n'avais retenu que la belle silhouette d'Isabelle Huppert sur sa colline avec vue sur la mer en Italie ou dans les vagues de la Méditerranée.

    Le livre est beaucoup plus riche que mes souvenirs. C'est le portrait d'un femme qui se libère, une musicienne, une pianiste,une compositrice, foncièrement seule toutefois, dont tous les proches presque meurent au fil des pages. C'est poignant, bouleversant, magnifiquement écrit, du Quignard!