Valse avec Bechir
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Excellent supplément de the Economist sur Israël dans son édition du 3 avril : http://www.economist.com/surveys/displaystory.cfm?story_id=10909883
L'hebdomadaire ne s'interesse pas ou peu à l'actualité quotidienne mais aux enjeux de la prochaine génération, Israël en 2020-2040, et les défis sont immenses!
La principale menace pour Israël, ce n'est pas la bombe iranienne ou les roquettes palestiniennes, c'est le système politique israélien, qui débouche toujours sur le blocage, l'indécision, parce que de petits groupes d'intérets ou des minorité l'emportent toujours sur l'intérêt public. Excès de la proportionnelle!
Israël n'a pas de constitution, les rapports entre religion et nationalité ne sont pas definis, l'immigration est en baisse, la dispora s'interroge sur le fait de savoir si Israël est bien le meilleur lieu pour l'épanouissement de la culture juive, de la religion juive. Qu'est ce que le sionisme aujourd'hui?
Inquiétant aussi, les fondements économiques de la croissance israélienne sont faibles en dépit des apparences. Israël se targue d'une croissance de 3 à 4 % et de sa réussite dans la haute technologie mais c'est l'arbre qui cache la forêt! Israël se compare à l'Europe mais Israël est un pays émergent qui devrait se comparer aux pays asiatiques, à Singapour! La productivité moyenne dans l'industrie est inférieure de moitié à celle des Etats-Unis. Le taux d'activité n'est que de 56 % en raison du poids des ultra-orthodoxes et des femmmes arabo-israéliennes. La performance du système éducatif est mauvaise, avec un 39° rang dans le classement de l'OCDE pour les jeunes de 15 ans en sciences, les jeunes immigrés de Russie estiment avoir deux ans d'avance! 20 % de la population est en dessous de la moitié du revenu médian et 36 % des enfants sont dans cette situation de pauvreté.
Le PIB/tête doit croître à 4.5 % par an pendant 20 ans pour que le niveau de vie israélien atteigne les 3/4 de celui des Etats-Unis alors qu'il est à moitié de celui-ci et pour ce faire, il faut tripler le niveau de l'investissement!
Oui, Israël devrait regarder loin devant lui, cesser ses querelles internes, mieux définir sa raison d'être, ses relations avec ses voisins et se retrousser les manches.
Ce matin c'est tout simplement l'écoeurement devant le déchainement de violence, la centainre de morts à Gaza en fin de semaine dernière, 68 morts au moins à Bagdad dans un attentat suicide, six jeunes israéliens de 18 à 20 ans assassinés de sang froid par un palestinien à Jérusalem.
Vengeance, rétorsion, vengeance, qui prendra l'inititiative de tendre la main alors que d'aucuns se réjouissent ouvertement comme le Hamas à Gaza ou certains groupe de palestiniens au Liban, effusion de joie, tirs en l'air pour célébrer la mort délibérée de jeunes innocents, uniquement parce qu'ils sont juifs! Que de haine recuite!
Israël est l'invité d'honneur du prochain Salon du livre à Paris. C'est en effet cette année le soixantième anniversaire de la création de cet Etat. Bonne idée? Peu importe!
Le Liban a décidé de ne pas participer à ce salon. Il n'y aura pas de pavillon officiel, pas de présence du ministère de la culture. En revanche, les éditeurs et libraires libanais ont décidé d'y aller faire leurs affaires habituelles.
Le gouvernement libanais explique sa position par le fait qu'il est trop subtil pour le grand public de distinguer entre l'Etat d'Israël et la littérature israélienne, au demeurant en vente dans les bonnes librairies de Beyrouth. Les éditeurs libanais eux sont manifestement plus confiant dans l'aptitude du grand public à la subtilité!
Heureusement, il y a des auteurs libanais comme Charif Majdalani qui considèrent qu'il eut mieux valu soit totalement boycotter soit occuper le terrain de façon ostentatoire.
Déserter c'est toujours un peu une défaite...
Attentat mardi soir à Damas à la voiture piégée. Le mode opératoire est le même qu'à Beyrouth. A l'avant veille de la commémoration de la saint Hariri, on s'attendait bien à quelque incident au Liban mais pas à un attentat à Damas en plein quartier quadrillé par les services de renseignement irano-syrien puisque proche d'intérêts iraniens.
Même mode opératoire qu'à Beyrouth. La grande différence c'est qu'à Beyrouth on sait dans les minutes qui suivent quelle est l'identité de la victime. A Damas, il faut attendre plusieurs heures, une fois toute trace effacée, pour apprendre qu'il s'agit d'un attentat, en l'espèce contre Imad Moghniyé, figure légendaire du Hezbollah, accusé de terrorisme international par les Etats-Unis, la France et Israël, entre autres. Il serait le cerveau des enlèvements de français au Liban, de l'attentat contre le Drakkar...
La date de cet assassinat n'est sans doute pas le fruit du hasard pour ceux qui veulent attiser la tension entre chiites et sunnites.
Peu importe, ce qui domine devant cet assassinat terroriste et lâche, quels qu'en soient les auteurs, c'est l'écoeurement à l'égard des assassins et de ceux qui se réjouissent ouvertement de la mort d'un homme.
Peu de voix malheureusement, si ce n'est heureusement celle de la France, pour dire qu'il est regrettable qu'Imad Moghniyé n'ait pas pu rendre compte de ses actes devant la justice.
L'Egypte est avec la Jordanie le seul pays arabe à entretenir des relations officielles avec Israël mais le moins que l'on puisse dire est que cela ne va pas de soi.
Depuis quelques années, l'Egypte peut exporter librement aux Etats-Unis des produits fabriqués dans des zones spéciales à condition que la valeur de ces produits contienne au moins 11,7 % de composants israéliens. L'objectif est de favoriser l'intégration économique. A la suite de la visite du ministre israélien du commerce au Caire, hier, ce taux de 11,7 % va être réduit à 10,5 % ce qui va permettre d'accroître les exportations égyptiennes, d'autant que le nombre de zones spéciales éligibles, les QIZ-Qualified Industrialized Zones, va augmenter et que le nombre d'entreprises concernées dépasse déjà 200 pour des exportations de plus de 1,2 Md USD.
Human Rights Watch qui vient de publier deux rapports sur le non respect du droit humanitaire par le Hezbollah et Israël lors de la guerre qui les a opposés l'été 2006 n'a pas eu le droit de tenir une conférence de presse à Beyrouth pour présenter son rapport.
Chacun peut avoir son opinion sur la qualité de ces rapports, la pertinence de leurs conclusions, l'équilibre de la présentation des violations graves des droits de l'homme commises par Israël et le Hezbollah. Cela participe du débat démocratique.
Mais le juge des référés a tout simplement interdit la conférence de presse.
C'est déjà surprenant mais le plus étonnant ce sont les attendus du jugement qui mettent en avant ce qu'il faut bien appeler un délit d'opinion et non des considérations relatives par exemple aux risques présentés par cette conférence de presse en termes d'ordre public :
" le fanatisme aveugle de Human Rights Watch, et sa sympathie absolue et sans limites envers l'Etat appelé Israël et avec le sionisme sous toutes ses formes...un manque de respect envers les peuples arabes..."
Oui, l'Etat de droit que chacun appelle de ses voeux au Liban a bien des progrès à faire.
Comme elle l'avait fait du rapport Winograd en mai dernier, la presse libanaise rend compte avec délectation du rapport Lindenstrauss rendu public cette semaine.