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auditorium

  • Le pianiste aux cinquante doigts

    Dans les faubourgs de Budapest, à trois ans, sous ses draps, il simulait les gammes que jouait sa soeur sur le piano familial. A cinq ans, il donnait son premier concert dans une troupe de cirque de passage. A dix ans, il était admis à l'Académie Franz Liszt. A 20 ans, il est pilote de char, puis il est remarqué par un général SS allemand qui lui propose de le présenter à Richard Strauss, à Berlin. D'origine tzigane, il décide de déserter, saute dans une locomotive et rejoint le front russe où il est fait prisonnier. En 1946, libéré, il retourne à Budapest, où il entame une carrière de pianiste de bar, comme son père, dans des boites de jazz. Il cherche à gagner l'Occident, est dénoncé et condamné à trois ans de travaux forcés, de 1950 à 1953. Son talent enfin reconnu par le pouvoir hongrois qui veut se servir de lui pour la renommée du régime, il parvient, à la veille de l'insurrection de Budapest, à l'occasion d'un concert à Vienne, à s'exiler en France où il fondera le Festival de La Chaise-Dieu en 1966. Il obtient la nationalité française en 1968.

    En présence de Frédéric Mitterand, Pascal Amoyel, son élève, a magnifiquement retracé avec beaucoup d'émotion les premières années de la vie de Giörgy Cziffra (1921-1994), en donnant un concert théatral intitulé Le pianiste aux cinquante doigts dans le nouvel auditorium de La Chaise-Dieu, concert clos par une enthousiasmante interprétation de la Deuxième Rhapsodie hongroise de Franz Liszt.

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    Cet auditorium Cziffra de 200 places, aménagé dans les anciennes écuries de l'Abbaye, est magnifique. D'une grande sobriété, il s'intègre parfaitement dans son environnement et offre une excellente acoustique. Une très belle réussite de la Communauté de communes du Plateau de La Chaise-Dieu. Un très bel outil pour le rayonnement de la musique et plus généralement le développement de ce plateau altigérien.

    Avec quelque malice, on observera que les parents de Giörgy Cziffra, tziganes, musiciens, qui vivaient en France dans les années 1910, en ont été expulsés pendant la première Guerre mondiale parce que ressortissants d'un pays allié de l'Allemagne et que le Frac Auvergne présente dans le Cloître de l'Abbatiale une belle exposition de grands portraits du photographe Pierre Gonnord, des visages de gitans ou d'immigrés d'Europe de l'Est. Frédéric Mitterand a donc inévitablement été interpellé par Marc Dumont sur France Musique sur la politique sécuritaire actuelle du gouvernement auquel il appartient. Il a préféré éluder la question.

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