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Livre - Page 35

  • aventures

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    Célèbre cette phiotographie de Pierre Savorgan de Brazza et ses compagnons lors de sa 3ème mission entre 1883 et 1885! Dans ce beau livre, édité également en poche, des aventuriers d'aujourd'hui ou des écrivains, mais écrire est une aventure, comme Jean Lacouture, Jean-Claude Guillebaud, Louis Gardel, Marie Seurat, Eric Fottorino, Jean-Christophe rufin nous racontent les expéditions des aventuriers d'hier, des noms connus comme Brazza, Gouraud, Lamy, Gentil ou moins comme Pavie, Binger, Garnier.

    Avec eux, dans de courts chapitres illustrés de cartes, on parcourt l'Afrique en tous sens, l'Asie, l'Antarctique... Bien sûr on a quelques scrupules à admirer ces scientifiques, ces militaires qui contribuent à l'aventure dénoncée aujourd'hui de la colonisation mais on comprend aussi mieux que leur motivation essentielle n'était pas le plus souvent de planter le drapeau mais de faire avancer la connaissance des peuples, de la géographie, du climat, de la faune et de la flore. et dans quelles conditions, inimaginables aujourd'hui.

    Comme l'écrit Kenneth White : dans ces espaces vides, "les identités s'estompent : l'uniforme du militaire se disloque, la blouse du scientifique s'en va au vent, et même le froc du prêtre peut devenir transparent". ... Leçon pour aujourd'hui : "il ne manque paqs dans le monde, d'espaces où la grande dimension de la vie est sensible et où souffle le vent du possible."

  • Cette vie de Karel Shoeman

    karel-schoeman-cette-vie,M18736.jpgUne vieille femme, une vieille fille, est allongée dans son lit, dans la chambre où elle est née, elle se meurt et se souvient de ses proches, presque tous disparus, trois générations d'afrikaners, des pionnniers blancs, des fermiers pauvres, au coeur du Roggeveld, une région rude, pauvre, enneigée l'hiver, sèche et aride l'été, au XIXème siècle.

    Toute sa vie, cette femme, dont on ne saura pas le nom, timide, effacée, discrète, a accepté de se soumettre, écartant les opportunités de se révolter, de se libérer, de s'échapper du carcan familial, communautaire, religieux. Elle est proche des domestiques, noirs ou métis, la vieille Dulsie, Gert, Jakubsin mais forcément différente parce que blanche.

    Toute sa vie elle a observé, entendu, tu le tumulte qui agite ce petit monde. Sa mère, fille de nomade, incapable d'affection, mais déterminée à force de sacrifices, de travail, à se hisser parmi les notables, son père, un homme juste mais effacé, ses frères Jakob et Pieter, Sofie, la femme de Jakob, la mère de Maans, Stenie la femme de Maans. Trois générations mais rien ne change ou si peu : Mariages arrangés, assassinat travesti en accident, amours interdits. La vie suit son cours, avec ses petitesses, ses secrets de familles, ses trahisons, les quant dira t'on, le culte le dimanche, les réceptions du conseil presbytéral et la nature omniprésente, le Veld, l'estive, le vent, les chevaux...

    Avec Cette vie, Karel Shoeman a écrit un roman à vocation universelle, une belle réussite.

  • Comment Jésus est devenu Dieu

    jésus.jpgOui, au fait, comment Jésus est-il devenu Dieu? De quand datent les évangiles? Jésus, fils de l'homme, fils de Dieu, homme et Dieu? Et le Saint Esprit? Que vient il faire dans cette affaire? Sans parler bien sûr des mystères de l'incarnation et de la résurrection! Bien compliqué tout cela, surtout beaucoup plus compliqué qu'on ne le croit si l'on ose dire. Le dogme actuel de l'église catholique a mis des siècles à se stabiliser au prix de milliers de banissements, d'excommunications, de châtiments, de victimes, parmi les hérétiques désignés par un camp après l'autre.

    Dans cet ouvrage savant mais passionnant de bout en bout, Frédéric Lenoir nous conduit au plus près des textes qui nous sont parvenus, dans le dédale des évangiles, des épitres, puis des conciles de Nicée, de Constantinople, d'Ephèse, de Chalcédoine, les conflits entre Antioche et Alexandrie. L'histoire a retenu que Constantin et surtout ses successeurs étaient parvenu à unifier l'empire romain sous la bannière chrétienne mais à quel prix! Tout cela pour aboutir après des années de négociations âpres à l'écriture du Credo que l'on connait aujourd'hui et dont on comprend mieux à la sortie du livre les enjeux.

    Un livre d'histoire donc, pas un livre de nature à nous convaincre de l'existence de Dieu. Mais peu importe : aimez vous les uns les autres est l'essentiel du message de Jésus, le reste s'il doit venir adviendra de surcroît

  • Ivre de Chine

    chine.jpgConstantin de Slizewicz est parti en stage en Chine à la fin de ses études d'école de commerce de Lyon, il y est resté, cela fait plus de dix ans maintenant. il est aujourd'hui journaliste dans un quotidien de Kunming dans le Yunnan, au coeur de la Chine.

    Avec ce livre, l'auteur nous emmène dans ses voyages, d'Est en Ouest, en side-car, au Tibet à Noël, à la découverte des Wa, une des nombreuses minorités ethniques, , réputée autrefois pour couper les têtes, à la frontière de la Birmanie...

    On est très loin de la Chine des J.O. ou de l'exposition universelle de Shanghaï, plutôt dans la Chine d'en bas pour reprendre une expression de Jean-Pierre Raffarin. Ces récits, d'un style il faut bien le dire très inégal, sont l'occasion de dresser une galerie de portraits au hasard des rencontres, chauffeurs de poids lourds, filles de boites de nuit, petits responsables du parti communixte, nouveaux riches, affairistes... On découvre la diplomatie du Ganbei (à ta santé), la diplomatie des alcools forts, des échanges de cigarettes, ... Qui es-tu, toi? Tu parles bien chinois!

    L'occasion aussi de marcher sur les traces de Marco Polo, de Francis Garnier, de Lucien Bodard et de bien d'autres découvreurs de la Chine moins connus.

    Extraits sur les effets de la colonisation des Wa par les Han, l'ethnie majoritaire en Chine : le gouvernement local vient d'investir 2000 yuans, soit 120 euros, par foyer  afin de "moderniser" leurs habitats : des murs en agglo ont remplacé les vieilles palissades de bambou, des plaques en fibro-ciment ont supplanté les archaïques toitures de chaume... les villages de Wa ressemblent à des bidonvilles où règne cette odeur rance et faisandée de la pauvreté...

    Quand cette Chine s'éveillera, le régime chinois tremblera...

  • Cheyne

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    Sous le chataîgnier
    A Cheyne
    Sur le Plateau Vivarais-Lignon
    Marie Cosnay lit des extraits de La langue maternelle
    son dernier ouvrage
    et de
    Les femmes de Messine d'Elio Vittorini
    Ce jeudi 19 août
    aux 19ème Lectures sous l'Arbre
    organisées par l'Association typographie et poésie et
    Cheyne Éditeur

  • La peur matamore

    matamore.jpgC'est le moment ou jamais de lire La peur matamore de Denis Podalydès. Et oui, le sociétaire de la Comédie française qui vient d'interpréter Richard II de William Shakespeare au Festival d'Avignon est un Aficion! Qui l'eut cru? Un Aficion passionné si on ose le pléonasme au point de jouer au matador dans son salon. Et ce au moment où la Catalogne vient de bannir la corrida pour des raisons essentiellement d'ordre nationaliste, histoire de s'opposer à tout ce qu'il y a d'espagnol en elle.

    Donc lire la peur matamore pour comprendre pourquoi on peut aimer la corrida, aimer dominer sa peur car il s'agit essentiellement de cela, intérioriser sa peur. Rien à voir avec le stress du comédien, il ne risque pas sa vie. Ce travail de maitrise de sa peur, Podalydès excelle à le faire ressentir grâce à plusieurs récits dont l'un des plus convaincants et sans doute celui de ses souvenirs de cavalier alors agé de dix ans à Bois d'Arcy.

    Laissez vous tenter!

  • L'Entreprise des Indes

    61B31QyWBVL__SL500_AA300_.jpgL'Entreprise des Indes c'est bien sûr la découverte de l'Amérique. 1492. Mais ici, Erik Orsenna, marin, nous la conte par la voix de Bartolomé Colomb, le frère de Christophe, à la veille de sa mort, dans l'île d'Hispanola.

    Tout le charme du livre réside dans le fait qu'il ne raconte pas une nouvelle fois l'aventure de Christophe. Tout le livre ou presque se passe à Lisbonne. Avant. Bartolomé nous narrre la fièvre de l'envie de découvrir, ses années passées comme cartographe, ses années au service de son frère, avide de découvrir, avide de naviguer, avide de lire, avide de vie.

    Et puis à la fin de l'ouvrage, vient la question, tout cela pourquoi? Expulsion des juifs d'Espagne, extermination des indiens. Pourquoi cette violence, cette brutalité, cette intolérance?

    Une belle réussite dans une très belle langue, inventée pour l'occasion, très imagée, un bel hommage à Lisbonne au temps de sa splendeur.

  • Train de nuit pour Lisbonne

    liosbonne.jpgUn très grand roman, un roman philosophique, un roman d'aventure, un roman policier, un roman d'histoire. Gregorius, vieux professeur de latin et de grec à Berne, respecté mais grisâtre, décide du jour au lendemain de partir à la recherche de l'auteur d'un livre de mémoires trouvé par hasard, un médecin portugais, Amadeu Prado, décédé un peu avant la révolution des oeillets.

    On se retrouve à Lisbonne et on accompagne Gregorius dans sa quête, c'est la vieille Europe, le Portugal de Salazar, des vieilles femmes en noir, des petites lâchetés, des grandes, des résistants, des amitiés devenus impossibles, des amours impossibles, tout se révèle peu à peu au fil de la rencontre de ceux qui ont connu Amadeu.

    On joue aux échecs, la vie est-elle une partie d'échec?. Et on s'interroge sur sa propre vie : S'il est vrai que nous ne pouvons vivre qu'une petite partie de ce qui est en nous qu'advient-il du reste ? Question lancinante posée dès le début de cet ouvrage et qui revient sous différentes formes. Question fondamentale que l'on n'ose pas se poser tant elle nous imposerait de prendre le train de nuit pour qui sait où, de changer radicalement de vie, d'aller à la rencontre de l'inconnu. Trop risqué!

  • L'olivier

    Ils sont rares les oliviers sur les trottoirs de Beyrouth. Les arbres les plus répandus en bordure de voie sont le laurier rose, le ficus, l'acacias, le jacaranda,  le pin, le palmier dattier sur la corniche... Les cèdres, ceux qui restent, sont dans la montagne

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    Cet olivier, dans la rue qui descend de la place Sassine à l'Université saint Joseph, a été planté il y a un peu moins de cinq ans.

    Il perpétue la mémoire de Samir Kassir, historien et journaliste, français et libanais, études d'histoire et de philosophie à la Sorbonne, éditorialiste à An Nahar, fondateur de la version arabe du Monde diplomatique, assassiné à cet emplacement le 2 juin 2005 dans un attentat à la voiture piégée.

    Il n'est jamais trop tard pour lire son Histoire de Beyrouth et surtout son dernier livre, toujours actuel : Considérations sur le malheur arabe.

  • Le festin de Babette

    babette.gifJ'avais trois raisons de lire ce livre, avoir vu le film à sa sortie en 1987, j'en garde le souvenir d'un repas fastueux et c'est à peu près tout,  achever les recommandations de lecture d'Un coeur intelligent d'Alain Finkelkraut et puis lire des nouvelles danoises de Karen Blixen l'auteur d'Une ferme en Afrique dont a été tiré le célèbre film Out of Africa, Karen Blixen, dont j'ai eu l'occasion de visiter la maison en Afrique près de Nairobi.

    I fallait lire ce livre ou plutôt cette courte nouvelle pour en saisir ex post le message on ne peut plus religieux. Babette, cuisinière au Café français, à Paris, fuit les massacres de la Commune de Paris et se réfugie gràce à un mécène parisien au fin fond du Danemark, sur la côte du Jutland, dans une petite communauté religieuse luthérienne un peu intégriste chez les deux filles d'un pasteur qui vient de disparaître. La communauté spirituelle qu'il a créée s'attache, non sans mal à pousuivre l'oeuvre entreprise et conserver son unité mais tout cela manque d'allègresse et tourne à la division.

    Deux vieillles filles qui ont sacrifié leur jeunesse, effrayées de tout changement possible, accueillent donc notre Babette, dont elle ne savent rien. Babette va tout donner. Son travail, dans l'humilité et la discrétion, puis son savoir et sa fortune. Babette qui était une grande cuisinière à Paris, une artiste, gagne un jour 10000 francs à la loterie, les deux soeurs sont persuadées qu'ellle va les quitter. Au lieu de cela, Babette va les convaincre d'offrir un repas français à leur communauté, un vrai repas, luxueux, qui va engloutir toute sa fortune, un repas qui va ressouder les liens de cette communauté, réunir ses membres de nouveau, les ouvrir les uns aux autres.

    Soupe de tortue, blinis, cailles, fromages, baba au rhum, Clos Vougeot 1845, beaucoup d'amour et de don de soi et vous obtenez un miracle mais c'est une parabole...