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Livre - Page 32

  • Nouvelles mythologies

    garcinjpg.jpgEn 2007, Jérôme Garcin, écrivain, cavalier émérite, animateur du Masque et la plume sur France Inter, rédacteur enchef des pages culture du Nouvel Obs a eu l'idée de convoquer 57 auteurs à écrire chacun une mythologie de notre époque à l'image du célébrissime Mythologies de Roland Barthes, publié en 2007, cinquante ans auparavant.

    L'ouvrage de Jérôme Garcin vient de sortir en poche (7 €). On peut le lire, il est probable que dans cinquante ans, on continuera de lire l'ouvrage de Barthes et qu'on aura oublié celui de Garcin, mais on peut le lire amintant parce qu'il reflète l'air du temps à défaut sans doute de détecter les permanences. Il y a d'excellents auteurs, quelques bonnes chroniques et puis avec quatre ans de décalage, on s'aperçoit combien notre société est en accélération, du moins en apparence. Rien dans ses chroniques sur ce qui agite les médias aujourd'hui, les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, Obama, l'euro est attrayant au point de susciter ll'idée de l'émergence d'un eurasia...

    De quoi parlera t'on dans cinquante ans?

    Le blog est encore tendance mais Paterick Rambaud regrette que la correspondance, la conversation, la lenteur, la promenade, le silence et la gratuité de nos actes aient quitté l'horizon. Voici le temps des solitudes électroniques.

  • Adieu vive clarté...

    semprun.jpgAdieu vive clarté de nos étés trop courts

    Demain nous plongerons dans de froides ténébres...

    C'est à ces deux premiers vers de Chant d'automne de Charles Baudelaire que Jorge Semprun avait emprunté le titre d'un de ses plus beaux livres avec l'Ecriture ou la vie. Depuis, je l'ai appris par coeur.

    Depuis ce matin, les hommages se multiplient, je n'ai rien à ajouter, Jorge Semprun est allé au creux des nuages, il manque déjà à notre vieille Europe.

    Puisse-t'elle se rendre compte à cette occasion que ce n'est pas en se disputant au sujet de concombres qu'elle se construira, cette affaire l'aurait désolé.

  • Gatsby le Magnifique

    gatsby le magnifique,scott fitzgeraldDans Minuit à Paris , le dernier film de Woody Allen, on voit Scott Fitzgerald et sa femme Zelda. D'où l'idée de lire enfin Gatsby le Magnifique. Bonne idée, il y a tout dans ce roman, une belle intrigue, la côte Est des Etats-Unis dans les années vingt, des jeunes gens du Middle East conquérants, l'argent, des maisons de rêve à Long Island, du mystère, de la passion, une histoire d'amour.

    Et puis il y a les échanges de lettres entre Fitzgerald et son éditeur: Dear Scott, Dear Max, qui témoignent de l'angoisse du romancier devant l'oeuvre encore inaccomplie, des conseils avisés de l'éditeur qui rassure et enfin de belles préfaces de Blondin, Jean-François Revel, Bernard Franck, qui éclairent ce que baucoup qualifient de meilleur roman américain du XXéme siècle.

  • Voyages en France

    voyages en France.jpgEric Dupin, journaliste de profession, a repris une idée du couple Lacouture (En passant par la France -1982), une idée simple, parcourir la France et essayer de tirer un portrait de ses habitants. Il a rencontré beaucoup de monde au cours de ses voyages, des entrepreneurs, des maires, des paysans, des commerçants, des inactifs, des enseignants, pas mal de retraités, (ils ont du recul), le plus souvent dans des villes moyennes, comme Saintes ou Grasse, ou Castres des régions rurales, comme la Puisaye ou les Cévennes, des périphéries urbaines, comme Pontault-Combault...

    De ces micro-portraits, Eric Dupin tire une conclusion accablante, les français sont "fatigués de la modernité", rejettent la mondialisation, divorcent de leurs élites, se réfugient souvent dans l'individualisme, le système D, les solutions de repli.

    Beaucoup de néo-ruraux se lancent dans l'économie locale, les circuits courts, font preuve d'inventivité mais les résultats le plus souvent ne sont pas là. Face à la désindustrialisation, la plupart des maires des territoires en voie de désertification démographique imaginent que le tourisme va les sauver... Nos villes deviennent moches, elles se ressemblent toutes, les centres se dépeuplent au profit d'une périphérie informe dont les habitants ne se déplacent qu'en voiture...

    Ce diagnostic rejoint celui du Médiateur de la République Jean-Paul Delevoye qui diagnostiquait au début de l'année une France fatiguée psychiquement, en grande tension nerveuse où les invisibles toujours plus nombreux ont perdu confiance, sont hantés par la peur du déclassement.

    On peut bien sûr contester ce constat, d'autres livres ont une approche plus optimiste et décrivent des success stories, comme autant d'exemples à suivre, mais malheureusement dans notre pays les réussites pour éclatantes qu'elles soient sont beaucoup moins nombreuses que les situations d'échec.

    Le diagnostic est là (http://voyagesenfrance.info/), manque les solutions, c'est le moment ou jamais de les imaginer.

  • Norwegian wood - La ballade de l'impossible

    wata.jpgCeux d'entre vous qui ont aimé les deux romans d'Haruki Mukarami dont je me suis fait l'écho récemment peuvent se précipiter au cinéma pour aller voir la ballade de l'impossible. On retrouve très bien dans ce film l'univers  de Mukarami dans cette adaptation de son roman intitulé Norwegian Wood, du nom de la chanson éponyme des Beatles. Je vous laisse découvrir... Cela se passe à Kobe, à Tokyo et dans les forêts avoisinantes. Un très beau film sur la jeunesse et sa fragilité.

  • Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil

    au sud.jpgAllez on reste avec Haruki Mukarami avec ce livre qui se lit comme un roman policier et qui est en fait un roman d'amour, un amour impossible, un roman empreint de mélancolie.

    Hajime le héros est fils unique et bien conscient de sa singularité dans le Japon des années soixante, la plupart de ses camarades ont des frères et soeurs. Heureusement, dans sa classe arrive sa nouvelle voisine Shimamoto-San, elle aussi fille unique et d'autant plus fragile qu'elle boite un peu. une vraie amitié les lie, ils rentrent ensemble de l'école, écoutent des disques, ils ont douze ans.

    La vie, le travail des parents vont les séparer rapidement, déménagements... Hajime fait ses études au lycée puis à l'université, premiers émois amoureux, premières séparations, puis il se marie, a des enfants, crée un club de jazz à Tokyo. Murakami décrit très bien cette période de l'adolescence, ses incertitudes, ses interrogations.

    Est-il heureux? Sans doute mais il lui manque quelque chose, Hajime en fait n'a pas oublié Shimamoto-San. Et elle n'a pas oublié Hajime, elle ne pense qu'à lui. lIs vont se retrouver 25 ans après...  Ils vont se voir,  écouter South of the River de Nat King Cole, South of the river c'est l'endroit où l'on aimerait être, ils vont réaliser qu'à l'ouest du soleil,  il n'y a rien, on ne peut pas être à l'ouest du soleil. Leur amour est sous le signe de la chanson Star-crossed lovers, titre tiré d'une expression forgée par Shakespeare pour Roméo et Juliette. C'est tout dire mais je vous laisse découvrir.

  • Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

    murakami-autoportrait-de-lauteur-en-coureur-de-fond.jpgNon désolé! Il ne s'agit pas de mon autoportrait (J'imagine cependant que celui-ci se dessine au fil de ces chroniques),. Non il s'agit de celui d'Haruki Murakami, écrivain japonais, souvent cité pour le prix Nobel de littérature.

    Haruki Murakimi est né en 1949, il est écrivain et coureur de fond, Il court tous les jours ou presque depuis plus de trente ans, dix km par jour, une trentaine de marathon, un ultra marathon (100 km), plusieurs triathlons. Il a une régle : pas plus d'un jour sans courir!

    Belle discipline qu'il met en parallèle dans cet ouvrage avec son métier d'écrivain. Il nous livre la recette, valable pour écrire comme pour courir : du talent, sans aucun talent on ne parviendra à rien, il en faut au moins un peu, et surtout de la concentration, elle permet de compenser un talent capricieux ou insuffisant et de la persévérance, de l'opiniatreté. Pour écrire un roman, il faut être capable de se concentrer tous les jours ou presque pendant un anou deux. Idem  pour courir un marathon. Ces deux qualités, concentration et persévérance se travaillent à force d'exercices repétés.

    Alors à vos chaussures, à vos stylos!

  • La Chine en dix mots

    hu yua,la chine en dix motsPeuple, Leader, Lecture, Ecriture, Lu Xun, Disparités, Révolution, Gens de peu, Faux, Embrouille.

    Avec ces dix mots qui appartiennent au catéchisme maoïste et à la Chine d'aujourd'hui, Hu Yua nous dresse le portrait d'un demi-siècle d'histoire chinoise.

    L'auteur de Brothers (cf. chronique du 4 décembre 2010) revient sur son enfance, sa vocation d'écrivain, son passé de chirurgien dentiste dans une petite ville de province, son regard sur la révolution culturelle, ses premiers émois de lecteur de romans français mais aussi les dérives d'un capitalisme d'Etat dans une dictature où la corruption règne en maitre et ou domine la contrefaçon et l'embrouille érigée en système.

    L'envers du miracle chinois,  les clefs de lecture de Brothers et la genèse d'un écrivain dans un seul livre.

  • Jacques Bellut dédicace son livre sur l'Abbaye de La Chaise-Dieu à l'Oie bleue

    Samedi 30 avril à La Chaise-Dieu. Jacques Bellut dédicaçait son livre sobrement intitulé L'abbaye de La Chaise-Dieu - 1000 ans de présence religieuse.

    La librairie L'oie bleue (http://www.loiebleue.fr/) créée par Fabienne Lhopital en 2007 n'a pas désempli de l'après-midi. Succès mérité à double titre la librairie est petite mais pleine de pépites et l'ouvrage de Jacques Bellut très convaincant.

    1er mai casadéen 034.JPG

    Jacques Bellut qui connait fort bien son Abbaye n'en a pas trop fait. Son livre est très attrayant, de très belles illustrations, un texte très abordable, qui réussit à être pédagogique et à retenir l'attention et qui présente tout à la fois, l'histoire de la congrégation de La Chaise-Dieu,  l'Abbaye, son Abbatiale, la danse macabre, les tapisseries, le buffet d'orgue, Saint Robert, Clement VI, Jacques de Saint Nectaire, la période mauriste, le Cardinal de Rohan, et ceux que les casadéens appellent gentiment les petits gris, les moines de la Communauté Saint Jean qui perpétue la présence monastique à La Chaise-Dieu : http://www.abbaye-chaise-dieu.com/-Le-prieure-Sainte-Marie-.html.

    Jacques Bellut a su résister à la tentation d'écrire tout ce qu'il sait sur un sujet sur lequel il est intarissable, ce n'est donc pas un livre savant, mais outre le plaisir de la lecture et d'un exposé d'une grande clarté, j'ai appris deux ou trois petites choses que j'ignorais : l'étymologie du mot abbé ou que l'arbre face à la Porte du For à côté de la chapelle de Bon rencontre est l'arbre de la Liberté planté à la Révolution.

    De toute façon, à chaque conversation ou presque avec Jacques Bellut, j'apprends quelque chose. Ce livre s'adresse  donc à tous ceux qui croient bien connaitre l'Abbaye de La Chaise-Dieu et bien sûr à ceux qui ne la connaissent pas encore. Le lectorat potentiel est immense, puisse ce livre le rencontrer.

  • Absolument dé-bor-dée

     

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    Zoé Shepard (Aurélie Boullet dans le civil) a connu avec ce livre une renommée inattendue en 2010. Attachée territoriale au Conseil régional d'Aquitaine, elle y décrit sous couvert d'anonymat et avec cruauté l'enfer administratif que constituent les collectivités locales. Elle surnomme son chef Simplet, sa collègue Coconne, elle est seule à faire preuve d'intelligence, de célérité dans l'xéécution, d'anticipation... Chefs incompétents, missions inutiles, sureffectifs, obsession de la communication, importance des réseaux, connivences, abus de bien social, népotisme, tout y passe.

    Au pojnt qu'elle a finalement été identifiée et confondue puis condamnée par le Président Alain Rousset (PS) à tout de même 10 mois de suspension sans traitement dont 4 mois fermes.

    Le produit des droits du livre et du film à venir aura très largement compensé le manque à ganger

    J'ai bien ri et de bon coeur car l'auteur a de l'imagination, de l'humour, le sens de la formule. Mais, j'ai tout de même eu du mal a reconnaitre le Conseil régional d'Aquitaine tel que je l'imagine. Le trait est trop fort pour être totalement crédible. Une bonne critique de la fonction publique territoriale est à faire mais mériterait d'être plus nuancée. C'est sans doute ce que pense Zoé puisqu'elle a finalement repris le travail dans cet univers infernal au lieu d'aller voir ailleurs si l'herbe y est plus verte.