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résistance

  • Alias Caracalla

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    J'ai eu envie de lire ce livre en écoutant au printemps dernier Daniel Cordier, 93 ans, dans l'émission Les matins de France-Culture avec Marc Voinchet. En revanche, je n'ai pas vu le film qui en a été tiré.

    Comment un jeune homme de 19 ans, originaire de Bordeaux, catholique, maurassien, royaliste, prêt à assassiner Léon Blum"en lui tirant dans le dos" est il devenu pendant près d'un an, jusqu'à son arretastion, le secrétaire de Jean Moulin?

    Le refus de la défaite à l'écoute du discours de renoncement du maréchal Pétain le 17 juin, l'embarquement sur un bateau à Bayonne afin de rejoindre l'armée française en Afrique du Nord, pour "tuer des boches", un bateau qui ira finalement à Londres. L'enrolement avec les français libres sous l'autorité de de Gaulle deux ans d'entrainement militaire, l'apprentissage de la radio, des techniques de sabotage, de filature dans les services secrets du BCRA.

    Le parachutage le 25 juillet 1942 du côté de Montluçon avec pour objectif d'être le radio de Georges Bidault (un homme qui fera l'inverse du chemin de Cordier et se retrouvera à l'OAS). Mais Jean Moulin alias *Rex a besoin d'un secrétaire pour assurer son courrier, ses transmission radio, la distribution des fonds, l'organisation de ses rendez-vous. Connaissant les opinions de Cordier, opposées aux siennes, il va lui faire néanmoins confiance. Sans doute que la discipline lui suffisait, et on le découvre, les troupes étaient encore clairsemées en 1942....

    Alias Caracalla est écrit sous forme de journal, 1150 pages, et s'achève avec l'arrestation de Jean Moulin à Caluire apprise par Cordier à Paris. Au fil des pages on découvre le combat qu'a été celui de Jean Moulin, contre les allemands, il ne dit jamais boche, mais aussi contre les chefs des mouvements de résistance, sans beaucoup d'hommes, mais farouchement indépendants, en particulier Pierre Brossolette et Henri Frenay, et qu'il faut unir sous la banière du Conseil National de la Résistance afin de les mettre au service du Général de Gaulle.

    On découvre aussi Jean Moulin amateur d'art contemporain, le seul à même de permettre de comprendre son époque, Jean Moulin qui initie  Cordier à la peinture, Cordier qui après la libération deviendra marchand de tableaux...

  • Train de nuit pour Lisbonne

    liosbonne.jpgUn très grand roman, un roman philosophique, un roman d'aventure, un roman policier, un roman d'histoire. Gregorius, vieux professeur de latin et de grec à Berne, respecté mais grisâtre, décide du jour au lendemain de partir à la recherche de l'auteur d'un livre de mémoires trouvé par hasard, un médecin portugais, Amadeu Prado, décédé un peu avant la révolution des oeillets.

    On se retrouve à Lisbonne et on accompagne Gregorius dans sa quête, c'est la vieille Europe, le Portugal de Salazar, des vieilles femmes en noir, des petites lâchetés, des grandes, des résistants, des amitiés devenus impossibles, des amours impossibles, tout se révèle peu à peu au fil de la rencontre de ceux qui ont connu Amadeu.

    On joue aux échecs, la vie est-elle une partie d'échec?. Et on s'interroge sur sa propre vie : S'il est vrai que nous ne pouvons vivre qu'une petite partie de ce qui est en nous qu'advient-il du reste ? Question lancinante posée dès le début de cet ouvrage et qui revient sous différentes formes. Question fondamentale que l'on n'ose pas se poser tant elle nous imposerait de prendre le train de nuit pour qui sait où, de changer radicalement de vie, d'aller à la rencontre de l'inconnu. Trop risqué!