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Cas@d€i - Page 96

  • Crue de la Seine de 1910

    crue 002.jpgLe Comité de quartier Saint Germain des Prés et la mairie du 6éme organisent jusqu'au 22 janvier une exposition intitulée Saint Germain les prés dans l'eau dans la galerie de la salle de fêtes de la mairie. En fait de galerie, il s'agit du couloir qui donne accès à la salle des fêtes de la mairie, laquelle fait penser à une salle de patronage, malgré son parquet ciré et ses peintures au plafond, avec estrade, matériel de sono et bar buffet...

    Ci-dessus la rue Visconti

    L'exposition est modeste, plusieurs panneaux de photos avec commentaires qui retracent assez bien la crue de 1910 dans le quartier de Saint Germain des prés. Quelques photos originales et des cartes sont également montrées dans des présentoirs entre les panneaux. L'éclairage de l'ensemble est plutôt sommaire.

    Mais cette exposition vaut tout de même un petit détour. C'est d'abord l'occasion de grimper l'escalier d'honneur de la mairie et d'y découvrir une oeuvre d'Henri Martin, intitulée "le travail" qui fait l'éloge du travail manuel. Et puis l'expostion elle-même comporte bien évidemment des photos spectaculaires.

    Curieusement alors que 1960, l'année de la mort de Camus, nous semble dater d'hier, la crue de 1910, cinquante ans seulement avant, nous semble dater du XIXéme siècle, une époque très lointaine, d'avant la Grande guerre.

    crue 003.jpgOn apprend par exemple qu'il y avait en 1910 des pavés de bois dans les rues,  qui ne résistèrent pas à la crue et se mirent à flotter... (cf. photo de la rue Jacob ci-contre). Maupassant mentionne ces pavés de bois qui disparurent définitivement dans les années trente dans La nuit, un texte publié en 1887 : « Quelle heure était-il quand je repassais sous l'Arc de Triomphe ? Je ne sais pas. La ville s'endormait (...) Sur la chaussée à peine éclairée par les becs de gaz qui paraissaient mourants, une file de voitures de légumes allait aux Halles. Elles allaient lentement, chargées de carottes, de navets et de choux. Les conducteurs dormaient, invisibles ; les chevaux marchaient d'un pas égal, suivant la voiture précédente, sans bruit, sur le pavé de bois. »

    crue 004.jpgAvec la crue, la rue de Seine a réellement mérité son nom (cf. photo ci-contre). Enfin, si l'on s'intéresse tout particulièrement à la crue dite centennale on peut se reporter au site du ministère de l'écologie... : http://www.crue1910.fr/ qui en offre une vue complété très bien illustrée ou se rendre à l'exposition de la galerie des bibliothèques de la ville de Paris (Métro Saint Paul) du 8 janvier au 28 mars et sur le site www.inondation1910.paris.fr.

    Une autre exposition est programmée au Café des deux magots du 11 au 24 janvier, une occasion pour aller boire un bon chocolat chaud et oublier la neige de ce début de 2010!

  • 1,9 %

    SNCF.jpg1,9 %! c'est le chiffre sur lequel la SNCF et le Gouvernement communiquent pour ancrer l'idée que cette année la hausse des tarifs de la SNCF est modérée! En 2008, la hausse des tarifs annoncée était de 3.5 %. Et la SNCF vante même le gel des prix des cartes d'abonnement et des prix des prem's. Malheureusement il n'y a pas de miracles! Le prix de mon billet de train pour aller de Paris à Bordeaux en seconde classe avec un abonnement fréquence qui était passé de 40 à 42 euros de 2008 à 2009, soit 5 % d'augmentation et non 3,5 %, est passé cette fois de 42 à 44 euros, soit 4,76 % de hausse, bien au dessus du 1,9 % annoncé. Avec les moyens de paiement dont on dispose aujourd'hui la SNCF ne peut même pas dire que c'est pour rendre plus facilement la monnaie!

  • Les trois ors blancs

    Quoi de mieux qu'un beau livre pour commencer l'année. Un beau livre lu au coin de la cheminée à La Chaise-Dieu? Pas seulement un beau livre, mais aussi un livre d'histoire, un livre de sciences, un livre d'économie, à la découverte des trois ingrédients de base de la cuisine, le sucre, le sel et la farine!

    les trois ors blancs.jpgPhilippe Anginot nous raconte cette histoire que l'on croit connaitre et l'on va de découverte en découverte, grâce à un texte bien documenté, allant à l'essentiel, abondamment illustré et agrémenté d'anecdotes connues ou oubliées.

    Je cite ici les trois qui m'ont plu le plus.

    Qui connait encore Benjamin Delessert par exemple? Il fonde une sucrerie à Passy en 1812 et obtient les premiers pains de sucre de betterave. Député il combat les jeux de hasard et la loterie, s'oppose à la peine de mort, crée les premières soupes populaires et surtout les caisses d'épargne et de prévoyance et leur fameux livret "passeport délivré au travail et à l'économie autant que certificat de bonne conduite".

    Qui sait que le mot compagnon trouve son origine dans le partage du pain? Au moyen-âge, on utilise de grandes tranches de pain qui servent d'assiette pour deux convives. Elles absorbent les sauces des viendes qu'elles reçoivent. Partager le même tranchoir ou tailloir permet de devenir com-pains, d'où compagnon... Magnifique!

    Enfin qui pense au sel quand il parle de salaire? ou quand il dit salut! ou hello! qui contient la racine celtique hall que l'on trouve à Halstatt, haut lieu d'extraction du sel continental  dès 600 ans avant notre ère

    L'occasion donc d'un retour aux bases de nos civilisations toujours utiles en début d'année.

  • Tout passe de Vassili Grossman

    tout passe.jpgDernière chronique de l'année 2009 pour un chef d'oeuvre!
    Vassili Grossman est universellement connu pour son grand roman Vie et Destin, qui retrace cette épopée qu'a été la bataille de Stalingrad, cet affrontement entre deux totalitarismes, celui de l'Allemagne nazie et celui de l'URSS de Staline. Je ne l'ai pas encore lu, quelques 800 pages et plus... j'attends d'avoir davantage de temps.
    Mais grâce à Alain Finlkelkraut qui le recommande dans un coeur intelligent, j'ai découvert Tout passe ce bref roman de Vassili Grossman, écrit de 1955 à 1963, paru en français en 1983 aux éditions L'Age d'Homme. Pas facile à trouver ce livre, épuisé chez l'éditeur, merci à la librairie Tschann, boulevard du Montparnasse.
    Ivan Grigorievitch, bagnard incarcéré en 1925 revient à Moscou en 1955 après 30 ans de déportation au delà de l'Arctique et rédécouvre son pays. En quelques chapitres, quelques portraits, une trop brève rencontre amoureuse, Ivan Grigorievitch nous raconte sa rencontre avec son cousin Nicolas Andreievitch qui a survécu à trente ans de purges et à qui il n' a donc rien à dire, les procès faits aux blouses blanches, la vie dans le goulag, la cohabitation des poltiques et des droits communs, les camps de femmes, la dékoulakisation, la famine en Ukraine, les responsabilités de Lénine et de Staline... le livre refermé on est effrayé de ce qu'a vécu cette génération et de l'aveuglement dont nous avons fait preuve...
    Ivan a une conception simple de la liberté, pas seulement celle de la presse, de parole, de conscience, mais la liberté de fabriquer des bottes, de semer du blé, d'en faire du pain, de le vendre... ou pas.
    Toutes ces libertés ont été broyées par l'État, cet État qui devait disparaître, cet instrument transitoire qui est devenu un but en soi, un monstre vorace. Lénine puis Staline n'auraient fait que s'inscrire dans la continuité de l'histoire millénaire de la Russie qui se caractériserait par "la connexité du progrès et du servage".
    L'URSS a disparu depuis mais le propos de Vassili Grossman reste plus que jamais d'actualité aujourd'hui, il n'est pas nécessaire ici de citer des exemples.
    A l'aube de 2010, restons comme Ivan Grigorievitch foncièrement optimistes : Quelque illimité que soit le pouvoir d'État et quelque forts soient les empires, tout cela n'est que fumée, que brouillard et, comme tel, disparaîtra. Il n'y a qu'une force, elle réside dans la liberté. Vivre, cela signifie être un homme libre... Un jour, liberté et russie ne seront qu'un!
    Tout passe!
    Très bonne année 2010!

  • Eloge de Bordeaux

    Eloge Bx 002.jpgC'est le titre d'une exposition fort agréable présentée par le Musée des beaux-arts de Bordeaux. 150 oeuvres rassemblées par Daniel Thierry et Sophie Shyler-Schröder. Peintures, gravures, dessins, livres, tous rassemblés autour de l'idée de Bordeaux par ce couple de mécènes dont la lignée remonte à une illustre famille hanséatique venue à Bordeaux, comme négociant au XVIIIéme siècle.

    Daniel Thierry, directeur général administrateur de GT finance, société de gestion de portefeuille sise à Paris, aurait constitué cette collection privée magnifique en moins de quinze ans. C'est sans aucun doute à son épouse Sophie Shyler-Shröder qu'il doit cette passion pour Bordeaux. La famille Shyler est en effet propriétaire depuis 1904 de Chateau Kirwan, domaine de 35 hectares situé à Cantenac Margaux, classé troisième grand cru des vins de Bordeaux.

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    Nombreuses vues de la ville de Bordeaux, des quais, des cartes de Bordeaux, une esquisse magnifique de la place louis XVI, datée de 1786, qui devait prendre la place du Chateau Tropeyte (Quinconces), plan du Grand théatre mais aussi scènes de la vie quotidienne, au droit de la rue du Couvent, sur le quai des Chartrons  et les toujours délicieuses caricatures de Georges de Sonneville (Les bons mardis ci-dessous) et puis pour s'aérer, quelques belles vues du vignoble et du Bassin d'Arcachon. Eloge Bx 003.jpg

    Et puis des vues des bateaux de guerre allemands sabotés dans le port de la lune dues à Charles Philippe en 1945 (cf.aussi chronique du 14 décembre 2009 sur l'opération frankton). Choses déjà vues et vraies découvertes. Un excellent moment!

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  • Darshan de Zingaro

    Depuis plusieurs années, c'est devenu une tradition, nous allons voir un peu avant Noël le spectacle en cours du Théatre équestre de Zingaro www.zingaro.fr.

    Cette année, le spectacle s'appelle Darshan, mot impossible à traduire mais qui évoque l'idée de voir.

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    Tout commence comme d'habitude, on est heureux de retrouver nos marques. L'entrée dans l'enceinte de Zingaro, puis dans la grande salle qui sert à l'accueil du public, de lieu d'exposition (photos et accessoires des anciens spectacles) et de restauration, l'odeur du vin chaud est prégnante.
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    Puis, après quelques pas dans la cour, c'est l'accès au théatre de bois proprement dit, la traversée des écuries... Et là, pour celui qui n'a pas été prévenu, c'est la surprise : la piste ronde a été supprimée, les gradins à la périphérie détruits. Les spectateurs sont invités à s'asseoir sur une sorte de pièce montée qui va faire un tour sur elle-même pendant la durée du spectacle, pièce qu'entoure une piste en anneau circulaire, séparée en deux parties par un écran lui aussi circulaire, percé de portes pivotantes.
    Et c'est la plongée pour une heure et demi dans un théatre d'ombres. Chevaux et cavaliers nous offrent en effet des scènes derrière l'écran projetées en ombres chinoises. Des scènes souvent assez naïves : la pluie, le vent, la tempête, la baignade, le bord de mer, les mouettes en noir sur fond blanc, en blanc sur fond noir, la guerre, l'ange et le démon... Difficile de trouver un lien entre toutes ces images, une histoire. De temps à autre, un cheval avec ou sans cavalier fait un tour devant l'écran, souvent le cavalier porte un masque à gaz, allégorie de fin du monde?
    Sans doute, puisqu'à la fin du spectacle les ombres des chevaux sont au grand galop derrière l'écran tandis que les cavaliers, sans leurs chevaux, en chair et en os, devant l'écran, courrent à perdre haleine en se dépouillant de leurs vétements jusqu'à l'épuisement final... l'humanité serait-elle condamnée?
    La bande-son, oeuvre de Jean Schwarz, mêle des oeuvres de Bach Haydn, Mozart, Wagner...à des musiques traditionnelles des îles Salomon, d'Afrique, de Mongolie, à des chants coréens et tibétains, sans oublier le chant des mouettes.
    Au total, un spectacle déconcertant, très apprécié par ceux qui jouent le jeu, se laissent porter par les images et la musique et fort critiqué par les autres qui s'y ennuient profondément.
    Un spectacle courageux de la part de Bartabas en tous cas, le plus  simple eut été en effet pour satisfaire le public de faire un peu comme les années précédentes. Il faut y aller pour se faire son opinion. A la fin du spectacle, le rituel des années précédentes reprend ses droits avec le grand feu dans la cour. A l'année prochaine!

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  • Vive la RATP

    ticket X tarif Reduit.jpgNon ce n'est pas ironique du tout en cette période de grève prolongée sur la ligne A du RER!

    Hier j'ai perdu mon Passe Navigo, lequel me sert également de passe pour le Vélib'... en sortant mes gants de ma poche à un feu rouge probablement... la faute au général hiver.mise_en_page_NAVIGO_copil.jpg

    Et bien, un passage au Club de la RATP de la gare de Lyon, sans aucune attente, m'a permis en cinq minutes de me voir attribuer gratuitement un nouveau passe avec ma photo, rigoureusement identique au précédent. Il parait qu'il se perd 7000 Passe Navigo par mois...

    Cerise sur le gateau, un simple coup de téléphone à l'assistance vélib', sans aucune attente, m'a permis de le faire valider et de reprendre immédiatement un vélo...

    La RATP ça roule... quand ses salariés le veulent bien.

  • Lord Jim de Conrad

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    Nouveau livre sur le conseil d'Alain Finkelkraut dans Un coeur intelligent!

    500 pages, je n'ai pas eu le courage de le lire en anglais comme je l'avais fait il y a quelques années pour Heart of darkness (Au coeur des ténèbres) que j'avais lu à la suite d'un périple en République Démocratique du Congo en 2004, je crois.

    Comme dans Au coeur des ténébres, c'est le capitaine Marlow qui raconte. L'action se passe cette fois dans l'archipel indonésien et en fait il y a deux romans dans ce roman qui traite de la condition humaine, de la difficulté d'être.

    Dans la première partie on découvre comment Jim, membre de l'équipage du Patna, un bateau qui emmène des Pélerins musulmans vers La Mecque, est conduit avec le capitaine du navire, à la suite d'une sorte de perte de lucidité plus que de lâcheté, à abandonner le batîment en perdition et sa cargaison de pélerins pour sauver sa vie.

    Après une sorte de procès où il rencontre Marlow, qui va le protéger, Jim commence une longue errance de port en port sans parvenir à éliminer le remords qui le ronge et le déstabilise.  Jusqu'à ce qu'il échoue sur le Conseil de Stein, un ami de Marlow, colon germanique truculant, chasseur de papillons, à Patusan. Patusan est un pays imaginaire reculé, qu'aucun blanc ne fréquente, et dont il devient le Tuan, le maître bienveillant, éclairé, et protecteur des populations localesLord Jim. Il y rencontre l'amour et ressent une certaine forme de plénitude, imparfaite cependant, incapable par exemple de dire pourquoi il est venu et compte rester pour toujours dans cet endroit improbable.

    Jusqu'à ce qu'il croise le trafiquant anlais Brown et ses acolytes, une caricature du bandit perdu, sans foi ni loi. Lord Jim a alors l'occasion de se comporter en héros, mais un héros au destin tragique.

  • Neige

    Ce matin du jeudi 17 décembre 2009, mieux valait à Paris laisser choir la bicyclette plutôt que de risquer la chute...

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    ...et se rabattre sur le bon vieux metropolitain beaucoup plus sûr même s'il y avait un mouvement social...

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  • Commémoration de l'opération Frankton

    Le 12 décembre de chaque année Bordeaux commémore avec nos alliés britanniques l'Opération Frankton http://musee.delaresistance.free.fr/en%20ligne/dossiers/frankton/recit.html dite aussi coque de noix.

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    Du 7 au 12 décembre 1942, un commando de 10 hommes de l'armée britannique, largué par un sous-marin au large de Montalivet, remonte l'estuaire de la Gironde de nuit avec 5 kayaks, à la faveur  du courant. Dans la nuit du 11 au 12 décembre, il réussit à poser ses bombes sur les coques de six navires allemands. le 12 décembre au matin, les bombes aimantées explosent causant de graves dommages aux batîments. Cette opération a évité à l'époque le bombardement du port de Bordeaux et les pertes civiles qui s'en seraient suivies.

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    Dragueurs de mines allemands coulés, Charles Philippe, 1945, crayon et sanguine (au risque d'un certain anchronisme sans doute)

    Des 10 membres de ce commando, deux seulement regagnent leur pays, deux autres meurent noyés et six sont torturés puis fusillés par les nazis.

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    En ce dimanche froid et ensoleillé du 12 décembre 2009, nombreux ont été les bordelais qui se sont détournés de leur promenade sur les quais pour s'approcher des gerbes de fleurs déposées par les autorités françaises et britanniques face au Hangar 14. Et se souvenir de ces jeunes gens. C'est bien!