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Environnement

  • Les évaporés

    Beau roman sur le Japon de Thomas Reverdy auteur que j'ai découvert à La Grande Librairie. J'ai été surpris par cet écrivain que j'e n'avais jamais lu malgré l'importance au moins numérique de son oeuvre,  mais pas seulement puisqu'il a obtenu l prix interallié pour l'hiver du mécontentement. Mais quand il a affirmé qu'il n'avait jamais quitté son métier de professeur de français en Seine Saint-Denis, j'ai été séduit.

    Son livre, Les évaporés se situe dans le Japon d'après le Tsunami. Un Japon à la dérive. Le narrateur est un américain raté un peu beauf, détective privé, sans client, qui à la demande se son ex petite amie, une japonaise parfois torride, part à la recherche de son père évaporé depuis quelques mois.

    Les évaporés sont des personnes qui à la suite d'une crise, une dette de jeu par exemple, un évènement inavouable qui vous fait perdre la face aux yeux de votre famille , vos collègues, disparaissent, un beau matin, sans laisser d'adresse et partent vivre à la périphérie des villes, dans des zones de non droit, où elles ne seront pas recherchées, où elles vont vieillir rapidement, perdre leur identité...

    ...elles survivent en faisant du travail informel, ici nettoyer les villages submergés par le tsunami...

    Un beau livre sur le sens de l'existence, le japon, la solitude, l'amour impossible. Une écriture courte, des petits chapitres de deux trois pages.Très agréable à lire.

  • Boé-Montauban

    Tous les ans depuis quelques années, pour célébrer mon anniversaire, je parcours à vélo sans assistance autre que celle de ma compagne en voiture que je retrouve lors de petites pauses le canal latéral de la Garonne. Cette année je suis parti de Boé, au sud d'Agen, pour rallier Montauban : 74 km, autant de km que mon âge. Un petit défi chaque année un peu plus difficile. Etapes à Moissac sur le parvis des justes, puis à Montech pour un pique-nique. De Montech, le canal de Montauban et pour finir une boisson réparatrice sur la place nationale qui s'est doté récemment d'un miroir d'eau à l'image de Bordeaux

    Les années précédentes j'avais rallié, déjà Montauban, La Réole et Toulouse

    Un jour peut-être j'irai sur le Canal du Midi mais je crains qu'avec les abattages de platanes le parcours manque un peu d'ombre.

  • Atlas historique de la terre

    A raison d'une double page tous les matins au réveil, une lecture très enrichissante sur laquelle on peut revenir à volonté. Très belle réussite!

  • Le lac de nulle part

    J'avais beaucoup aimé Indian Creeek. le dernier roman de Pete Fromm m'a lui un peu laissé sur ma faim. Certes on passe beaucoup de temps sur les lacs canadiens en novembre. Trig et Al, deux jumeaux, garçon et fille, enfant d'un professeur de mathématiques embarquent avec leur père, Bill, divorcé, qu'ils n'ont pas vu depuis plus de deux ans pour se retrouver et vivre une dernière aventure. Dory leur mère n'a pas été prévenu de l'escapade et Chad le Ranger n'a qu'un regret ne pas être monté dans le canoë avec Al lorsqu'elle le lui a proposé au départ.

    Novembre n'est pas le mois idéal pour cette randonnée, on évoque bien sûr le brouillard puis les lacs gelés, les portages entre deux lacs, trop sans doute, on tourne un peu en rond, on écoute les huards, on pêche le brochet, on apprend un peu de vocabulaire : Duluth,  canneberge, et peu à peu, Pete Fromm instillé les éléments du récit qui va s'avérer diabolique.

    Difficile de révéler l'intrigue qui évoque les questions de gémellité, de rapport père-fille, de vengeance, de maladie neuro dénégénérative...

    je laisse le suspense entier. C'est à découvrir.

  • Le fleuve impassible

    Ce fleuve impassible c'est l'estuaire de la Gironde, fruit du confluent de la Dordogne et de la Garonne. La Dordogne étant elle-même le fuit de la fusion de la Dore et de la Dogne.

    L'auteur de ce bel ouvrage, Pierre Siré (1900- 1982), est un enfant de cet estuaire puisqu'il est né chez ses grands parents sur l'île Verte , l'une des iles de l'estuaire, sise après la confluence, le Bec d'Ambès, aux côtés de l'île nouvelle, de Fort Pâté,  de Patiras, de l'île Margaux, au droit de la Citadelle de Blaye.

    Pierre Siré a effectué une carrière de juriste tout au long de sa vie, il a notamment été un spécialiste du droit des marques et à oeuvré pour la défense des droits des vins de Bordeaux.

    Mais il est tout au long de sa vie resté marqué par ses années d'enfance passées lors de ses vacances sur l'île verte où son grand père était régisseur d'une propriété viticole qui employait plusieurs dizaines de salariés et dont les familles vivaient sur l'île.

    C'est aujourd'hui un monde totalement disparu. il n'y a plus d'habitants à demeure sur les îles de la Gironde, victimes ces dernières années de tempêtes à répétitions. Ce qui a fait la fortune de ces iles à la fin du XIX et au début du XX siècle c'est le Phylloxéra! Le puceron a l'origine de cette maladie ne supporte pas l'eau et en conséquence, les vins dits de palus ont pendant plusieurs décennies pallié la catastrophe qui a sévi sur le continent jusqu'à ce que de nouveaux cépages résistant à la maladie soient implantés avec succès.

    Pierre Siré nous dresse donc un portrait exhaustif de ce monde attaché au fleuve : vignerons, pêcheurs, agriculteurs, marins, des vapeurs, des gabares, des yoles, des filadières, du port de bordeaux, des petits ports de la Gironde...Blaye, Pauilac, saint Estephe, Grattequina, Beychevelle, Vitrezay...

    La lecture de ce livre, permet d'approcher la complexité de cet estuaire, le flot, le jusant, deux fois par jour, les courants, les contre courants, les coefficients de marée, la vie et les déplacements calés sur ces impondérables, les difficultés de la navigation en l'absence de moteurs, les bancs de sable, les vasards (iles en formation).

    Cette évocation est élogieuse, presque paradisiaque, Pierre Siré règle au passage ses comptes avec Mauriac auquel il reproche de n'avoir rien compris au port et au fleuve.

    J'ai eu l'occasion récemment de me rendre sur l'île nouvelle, également nommé à un moment de son histoire l'île sans pain, l'île appartient désormais au Conservatoire du Littoral et est gérée par le département de la Gironde. On peut y voir ce qui reste après réhabilitation des murs extérieurs de la maison du régisseur, de celle du maitre de chai, des habitations ds ouvriers et de l'école. Personne n'y habite car le risque de submersion est réel. C'est émouvant de se dire qu'il y a une centaine d'année c'est là que la société décrite par Pierre Siré vivait. C'était loin d'être le paradis, le vie y était dure, les familles étaient payés en litres de vin, l'alcoolisme y a fait des ravages, le travail était dur, la discipline sévère.

    Cette escapade sur l'Ile nouvelle, je l'ai effectué avec l'université du Temps libre (UTL) à la suite du cours que j'ai suivi toute l'année sur l'estuaire de la Gironde. Les différents salariés de Terre et Océan (www.terreetocean.fr) se sont relayés pour nous enseigner les multiples aspects de l'Estuaire, son histoire de la préhistoire à nos jours, sa géographie, le changement climatique, la faune, la flore, la navigation. 

    De quoi mieux appréhender ce fleuve qui s'écoule sous nos fenêtres, impassible, mais qui vit et d'une certaine façon meurt et que nous connaissons si mal puisqu'il ne nous semble plus indispensable dans nos activités quotidiennes. 

  • Les quatre saisons du fleuve Amour

    Ce premier livre de 2022 est superbe. Jean d'Albis, banquier de profession mais dont l'enfance s'est déroulée dans les milieux artistiques, porcelaine de Sèvres, restauration de tableaux anciens, séjours familiaux en Bohème, aux Etats-Unis,  en Extrême Orient, nous emmène à l'embouchure du fleuve Amour à la frontière entre Russie et Chine.

    On y suit la vie d'Orok, Dimitri, Lisaveta, Kalinka, Giliak, Nicolas, un peuple héritier des traditions des vieux croyants, des orthodoxes restés fidèles à l'orthodoxie d'avant 1666 et de l'animisme des Nivkhs

    On se love dans la peau d'un saumon qui remonte le cours de l'Amour, d'un chasseur, d'un ours, d'une biche, d'une conteuse, de l'héritière d'un soldat soviétique mort au combat.

    C'est tout simplement magnifique.

    Et je vous laisse méditer avec cet extrait : Il a appris que l'on reçoit à profusion en se contentant de peu. Il suffit de laisser les choses venir à soi et d'en goûter le sens, le temps qu'elles le veuillent bien. Il a aussi compris que rien ne sert de faire des réserves, rien ne sert d'accumuler. Car c'est dans l'action que se trouve la vie et non dans les greniers.

  • La panthère des neiges

    Deux ans que j'attendais sortie en poche! et aucune déception. Le livre est magnifique : éloge de la patience, de l'affût, de la vie, des bêtes. Sylvain Tesson nous remet à notre place au sein de la biodiversité. L'homme aura été depuis le néolithique, le plus fort au point d'éliminer progressivement tous les êtres vivants, au point qu'un jour il se supprimera lui-même. En attendant on peut encore vivre de belles aventures et sans aller dans le Tibet profond à 5000 m d'altitude par moins 25 degrés prendre le temps de se poser, de regarder autour de soi d'attendre et voir ce qui se passe et un jour, un moment, le merveilleux se produit.

  • Platon a rendez-vous avec Darwin

    Dans cet essai brillant, Vincent le Biez, ingénieur des mines de 35 ans, fonctionnaire à Bercy esquisse des analogies entre les sciences philosophiques et politiques et les sciences naturelles et sociales, physique classique, physique quantique, biologie, génétique, théorie des jeux...Il convoque les plus grands philosophes et scientifiques : Platon, Darwin, Xavier Bichat et Thomas Hobbes, Richard Dawkins et Jean-Jacques Rousseau, Rudolf Clausius et Henri Bergson, Sadi Carnot et Hannah Arendt, Geoffrey West et Ivan Illich, Ludwig von Bertalanffy et Friedrich Hayek, Ernst Ising et Alexis de Tocqueville et enfin Ilya Prigogine et charles Percy Snow.

    C'est tout simplement fascinant, bien entendu cela n'apporte pas de solutions immédiates à nos problèmes contemporains mais tout de même des pistes sérieuses et des repères pour éviter les écueils périlleux qui nous guettent.

  • L'arbre monde

    "Nous survivrons tous ensemble ou alors pas du tout".  C'est ce que dit Richard Powers en commentant son livre sur les arbres, l'Arbre Monde.

    Les arbres sont présents sur la planète depuis 400 millions d'années environ homo sapiens environ 200000 ans! Les arbres nous ont précédés et quoique l'on fasse il est probable qu'ils nous survivront encore quelques millions ou millards d'années. bien après notre disparition.

    Le mieux serait que l'on fasse le nécessaire pour vivre et cohabiter ensemble.

    C'est le sens du livre de Richard Powers. Il aurait pu écrie le même livre en faveur de la prise de conscience de l'importance de notre environnement en s''intéressant aux animaux. Il l'a fait avec les arbres, qui assimile à des personnes. Ce sont après tout des êtres vivants qui semblent communiquer entre eux, s'avertir des dangers qui les menacent, se défendre en émettant des substances toxiques... Tout cela il nous le raconte à travers l'histoire de personnages de fiction très différents.

    Il y a Nicholas, héritier d'une famille qui a su préserver de générations en génération un châtaignier immense photographié chaque année, Patricia,enfant handicapée, sourde, qui deviendra dendrologue, spécialiste de la communication entre les arbres, Douglas vétéran de la guerre du Viet-Nam, Olivia qui a fait ses études à Stanford, électrocutée, qui est revenu d'entre les morts et qui comme Jeanne d'Arc entrent des voix, Neelay, fils d'immigré indien, paraplégique à la suite de la chute d'un arbre, génie des jeux vidéos..et d'autres...Adam notamment..

    Tous vont mettre leur talents au service de la causse des arbres, le plus souvent par naïveté contre le capitalisme, au point de devenir terroristes verts, de procéder à un incendie criminel, de se cacher ensuite, 

    Faut-il s'opposer? faut-il négocier? Faut-il renoncer à tout ce que nous apporte la technologie? Pour sauver les forêts primitives, retrouver l'origine de la vie?

    Beaucoup de questions philosophiques à travers ce roman bouillonnant de vie, à l'écriture somptueuse, après l'avoir lu vous ne regarderez plus les arbres comme avant!

  • My absolute darling

    Ames sensibles s'abstenir! C'est un livre coup de poing à l'estomac qui vous laissera souvent sans voix qu'a écrit Gabriel Tallent!

    Turtle (Tortue, c'est ainsi que son père l'appelle) a quatorze ans. Elle n'a pas connu sa mère, elle vit seule avec son père, Martin, dans la forêt, dans une maison au désordre indescriptible, à Mendocino, en Californie, sur la côte du Pacifique. Son père est obsédé par les armes à feu, les couteaux, il a transmis sa passion à Turtle, il est à la fois intellectuel, il lit des livres de philosophie, écologiste non militant, un peu survivaliste, tant il est certain que le monde va à sa perte, et qu'il faut apprendre à se débrouiller tout seul. Il boit aussi, des bières, beaucoup de bières.

    Il adore sa fille, il l'accompagne tous les jours à l'école, veut qu'elle soit forte pour affronter l'adversité, passe auprès des enseignants et des autres parents d'élève pour un original un peu bourru, mais il déteste que Turtle fasse preuve d'un peu d'indépendance et surtout il abuse régulièrement d'elle, par amour? Et elle semble ambivalente sur ce sujet.

    Jusqu'au jour où Turtle rencontre dans la forêt deux jeunes lycéens, Jacob et Brett, qui vont lui ouvrir les yeux sur l'extérieur. L'éveil de ses sens à l'amitié va l'amener à prendre ses distances avec son père, ce qui va renforcer sa jalousie et lui donner le sentiment qu'elle le trahit. Elle va tout de même se lancer dans l'aventure de l'indépendance au risque de sa vie.

    Je vous laisse découvrir la suite, la description de la nature, de la forêt est magnifique, la tension est toujours à son comble, et le dénouement évidemment dramatique.