Le chant des pistes
Une très belle lecture! L'auteur Bruce Chatwin, un anglais (1940-1989), est un des grands écrivains voyageurs du XXéme siècle. Dans ce livre, fruit de dix-sept ans de recherches, d'annotations, Bruce Chatwin nous fait découvrir au travers de ses rencontres la culture des aborigènes en Australie.
Ces hommes qui chantent les pistes, les chemins, qui nomment le monde, ses éléments, une colline, un marécage, un rocher du nom de leurs ancêtres et de leur totem et y associent des chants au point de trouver leur chemin dans le désert australien en chantant le rêve de leur ancêtre. On comprend un peu mieux cette culture si éloignée de la nôtre, on perçoit combien elle a été détruite par la colonisation et ses cortèges, alcoolisme, paysans sans terre... on s'initie également à l'art arborigène fait de pointillisme et de pistes.
La seconde partie du livre est une suite de reflexions menées de longue date par l'auteur sur la condition de l'homme. L'Homme est il par nature nomade? Pourquoi ressent-il toujours le besoin de se déplacer, d'aller voir ailleurs? Ces notes patiemment ammassées au fil des ans par Bruce Chatwin dans des carnets en moleskine sont d'une grande érudition philosophique, anthropologique, sociologique, historique, mythologique. Elles tendent toutes a étayer la thèse selon laquelle si l'homme a un si grand cerveau c'est pour trouver son chemin en chantant dans le désert...
C'est en marchant qu'homo sapiens a conquis le monde et que parti d'Afrique il est arrivé en Australie.


Jamais je n'aurai été lire ce livre, si je n'avais lu le mois dernier l'ouvrage de Sylvain Tesson Dans les forêts de Sibérie. Y figure en effet une liste des livres que l'auteur avait emmené pour passer son hiver au bord du Lac Baikal et le récit initiatique de Pete Fromm y figure en numéro sept.
Encore un journal, celui de Sylvain Tesson, de février à juillet 2010, dans une cabane sur les rives du Lac BaÏkal, en Sibérie. Le premier village est à 120km, l'hiver, il fait moins trente degrés et l'été il y a des ours sur la berge.
La moto sur la couverture est une BMW R 50, 500cc, blanche, achetée à Munich en juin 1961 par John Hopkins et son ami Joe. Tous deux sont américains, fraichement diplomés de la prestigieuse université de Princeton (la mecque des mathématiques).
Retour d'Inde du sud. 2300 km : Bengalore, Kanchipuram, Pondicherry, Madurai, Cochin, Mysore comme étapes principales. Des écarts de richesse incroyables entre les villages du Tamil Nadu, les riches plantations du Kerala, La cité High-tech de Bengalore, la pollution partout, des travaux routiers en tous sens.