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Voyage - Page 10

  • Berezina

    retraite de russie,oural,sylvain tesson

     

    Ce n'est pas le plus grand livre de Sylvain Tesson. Ecrit avant son accident d'escalade chez Ruffin l'académicien, il raconte une nouvelle fois mais avec l'admiration propre à Sylvain Tesson la retraite de la Grande armée de l'Empereur après la prise de Moscou. Mais l'ensemble est agréable à lire, reprend un épisode aujourd'hui largement ignoré et contient quelques considérations sur la Russie d'aujourd'hui et sa place dans le monde qui méritent d'être méditées

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  • Corinthia

    L'attentat revendiqué par l'EI avant hier à l'hôtel Corinthia m'a rappelé les trois séjours professionnels que j'ai effectués en Libye entre 2005 et 2008. On allait en séminaire dans cet hôtel, le seul grand hôtel de Tripoli,  avec les expatriés français pour assurer la promotion du marché libyen auprès des exportateurs français venus regarder ce pays fermé mais en expansion économique.

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    Le soir on allait diner à l'ombre de l'Arc de triomphe de Marc Aurèle et le week end ou pouvait aller découvrir les merveilleuses ruines des cités romaines de Sabratha et de Leptis Magna au bord de la méditerannée.

    L'époque était elle heureuse? Sans doute pas  mais aujourd'hui on sait qu'elle ne l'est pas et on ne voit pas de perspective de sortie de cette révolution.

  • Les classes moyennes en Afrique

    affiche_classes_moyennes_choix2.jpgLe Musée d'Aquitaine présente jusqu'au 22 février une très belle exposition qui conjugue intelligemment sociologie et photographie consacrée aux classes moyennes en Afrique.

    L'exposition s'ouvre avec la présentation de très beaux pagnes (du latin pannus : étoffe, pièce...) conçus par la galeriste sénégalaise Aminata Thione qui tient boutique à Bordeaux.

    Parler de classe moyenne en Afrique, à l'exception des quelques pays les plus développés, est un abus de langage, ceux du milieu désigne plutôt ceux qui sont sortis, parfois temporairement, de la pauvreté. Gràce à une obsession de la promotion sociale et une capacité à optimiser leurs revenus en multipliant les activités.

    Pour s'en sortir la multi-activité semble en effet la règle  : au delà du revenu du base, tout les opportunités sont saisies pour accroitre ses ressources, les primes, la location d'une pièce de la maison, les revenus des petits boulots, élevage, commerce, artisanat... plus la débrouille pour réduire les dépenses, recours au commerce informel, au technicien informel, co-voiturage, fringues d'occasion seules les dépenses d'éducation et de santé sont privilégiées

    Un très beau film en fin d'exposition montre les dilemmes auxquels sont soumises ces nouvelles classes moyennes par exemple cette jeune maman écartelée entre les conseils de sa belle -mère pour les soins du bébé et ceux du pédiatre qui disent des choses totalement contradictoires, comme couper les cheveux du bébé très tôt ou ne pas y toucher parce que la tête u bébé est molle. Comment concilier ces deux cultures? Elles finira par divorcer... ou cette jeune femme amenée à commander à des hommes totalement incapables de respecter un délai ou une consigne!

    Dur, dur! L'émergence est un combat.

  • Géographie de l'instant

    geographie-de-l-instant.jpgC'est simplement un bloc-notes. Des articles rédigés par Sylvain Tesson entre janvier 2006 et septembre 2012 et parus dans divers journaux, revues et magazines. ils viennent de tous les coins du monde que Sylvain Tesson aime à arpenter, à pied, en moto, à cheval.

    Sylvain Tesson a des obsessions qui ressortent bien de ces textes : la croissance démographique qu'il estime insoutenable, le déni du droit des femmes, il aime la nature vierge, les êtres vivants, les animaux, les insectes, Il déteste les religions et les intégrismes. Il n'aime pas se complaire dans le passé et planifier l'avenir, jouir du temps présent est sa philosophie première. L'histoire n'a pas de sens.

    Sylvain Tesson adore les citations, certaines d'entres elles reviennent souvent comme celle de Chateaubriand qui lui plait particulièrement : les forêts précédent les hommes et les hommes les déserts. il a une prédilection pour des auteurs souvent peu appréciés pour leurs opinions réactionnaires comme Ernst Jünger ou  Jean Raspail.

    Il adore la Russie, les steppes, les déserts mais cela on le savait déjà.

    Mais il aime la marche, il aime les livres, ses éloges de la marche et de des livres à la fin de l'ouvrage sont remarquables. il a l'oeil acéré et est un observateur attentif de notre époque, un homme courageux.

    Un livre que l'on peut lire d'une traite ou par petit gorgées avec un verre de vodka, et que l'on peut garder près de son lit pour en lire au hasard quelques pages et retrouver des citations ou des reflexions pertinentes sur notre temps.

  • Magellan

     

    CVT_Magellan_1726.jpgLors d'un voyage au Brésil, Stefan Zweig eut honte. Il naviguait depuis quelques jours sur un paquebot luxueux avec piscine et restaurants, télégraphe et air conditionné, et il s'ennuyait. C'est alors qu'il eut une pensée pour ceux qui les premiers s'aventurèrent sur l'Atlantique et qu'il s'intéressa aux navigateurs de la renaissance.

    D'où ce Magellan qui nous raconte l'épopée de cette flotte de cinq navires le San Antonio, le Trinidad, le Concepcion, le Victoria et le Santiago qui quittent le port de Séville le 10 août 1519 pour se rendre aux Moluques, les iles des épices, en naviguant plein ouest. trois ans plus tard un seul navire reviendra avec seulement dix-huit hommes à bord.

    Et sans son amiral Fernao de Magalhaes, portugais d'extraction modeste au service de la couronne espagnole, de celui qui allait devenir Charles Quint. Sans son amiral qui trouve la mort un peu bêtement dans une bataille qu'il a lui même provoqué avec un petit roi d'une ile des Philippines.

    La biographie est complète, des premières armes de Magellan aux Indes comme navigateur jusqu'au retour de la Victoria à Séville

    Zweig montre très bien au début de l'ouvrage combien la navigation a connu une révolution en un siècle : en 1418 les portugais atteignent péniblement Madère et un siècle plus tard Magellan fait le tout du monde.

    Le Portugal et l'Espagne étaient des pays à la périphérie de l'Europe, à l'écart de la route des épices contrôlée par les musulmans et Venise et ils mettent en place de nouvelles routes en quelques années et se créent des empires.

    L'ouvrage de Zweig montre surtout que la détermination est essentielle à la réalisation d'une idée. Son tour du monde, Magellan l'a conduit à son terme envers et contre tous et d'abord contre ses quatre adjoints espagnols et ses équipages qui n'ont pas manqué de plaider sans relâche pour faire demi tour devant la difficulté de trouver un passage au delà de l'Atlantique. Méticulosité, fermeté, ruse, détermination, droiture...

    Accessoirement on notera que le prix des épices rapportées a permis de rembourser l'investissement de départ, du moins si l'on fait abstraction des deux cents et quelques marins morts pour l'essentiel de faim, de soif ou de froid, mais à cette époque que valait la vie d'un marin?

  • Dernières nouvelles du martin pêcheur

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    Un très beau livre. Bernard Chambaz qui a perdu son fils Martin lorsqu'il avait seize ans à la suite d'un accident nous conte dans cet ouvrage la traversée des Etats-Unis qu'il effectue un été en vélo avec sa femme Anne qui l'accompagne dans une Cadillac aux fauteuils rouges.

    Ce voyage est d'abord un exploit physique, l'auteur effectue le trajet de Cape Cod sur la côte Est à Los Angeles en 35 jours, 35 comme l'âge qu'aurait Martin à la date de ce voyage. 160 km par jour en moyenne, avec de très grosses chaleurs et sur des itinéraires pas très adaptés au vélo. Mais ce voyage, la famille Chambaz l'a effectué dans le passé et il était un des meilleurs souvenirs de Martin.

    Il y a en alternance les chapitres qui décrivent le voyage proprement dit, l'effort, les pauses, les erreurs d'itinéraires, les motels, les pizzas sur le bord de la route, les crevaisons, les shérifs... Une Amérique ordinaire, rurale, grandiose par ses paysages.

    Il y a les chapitres de mémoire, Martin n'est jamais bien loin, il est même là de temps à autre comme un mirage et Bernard Chambaz nous fait pénétrer ce qu'est le deuil, en nous narrant des hsitoires que l'on connait plus ou moins, des histoires américaines au fil des villes ou villages traversés comme le drame de la famille Lindbergh dont le bébé fut kidnappé et assassiné, le destin tragique des enfants de Théodore Roosevelt passionnés d'aviation et soldats, la figure de Jack Kerouac, celles de Martin Luther King  de Lincoln...

    Un livre très attachant, bien écrit, qui n'est jamais triste, empreint d'une grande sérénité et qui donne une furieuse envie d'aller s'acheter un vélo avec un cadre Cyfac en carbone,  un pédalier en alu, des roues Zipp et une selle Fi'Zi:k.

  • Ulysse - Les chants du retour

    phpThumb_generated_thumbnailpng.pngAvec ce bel album de bandes dessinées, Jean Harambat réussit un exploit, mettre à nouveau en scène l'Odyssée et son héros Ulysse. Ulysse, tout le monde ou presque connait l'histoire, pourquoi s'y replonger à nouveau?

    Harambat est un dessinateur un peu particulier, né en Chalosse, il a beaucoup pratiqué le rugby qu'il a raconté dans "En même temps que la jeunesse", mais il est aussi ancien élève de l'ESSEC et diplômé d'un troisième cycle de philosophie. Il a beaucoup voyagé, tout en jouant au rugby, et c'est au cours d'un séjour à Ithaque que notre landais a eu l'idée de cet album. La bibliographie qu'il livre à la fin des chants du retour est impressionnante.

    Harambat a choisi de se concentrer sur le retour d'Ulysse à Ithaque, vingt ans après l'avoir quitté pour aller guerroyer à Troie, alors que sa maison est occupée par les prétendants, des princes repus et corrompus, qui pressent Pénélope de se choisir un nouveau mari et cherchent à écarter Télémaque de la succession.

    Sont ainsi successivement décrites les rencontres avec le porcher Eumée, le chien Argos, la nourrice Euryclée, le combat avec Tiros, le concours de tir à l'arc avec les prétendants, le massacre des prétendants, les retrouvailles avec Pénélope...

    Quelques retours en arrière permettent d'évoquer quelques épisodes d'Odyssée , la figure d'Achille, la descente aux enfers, le combat avec Cyclope, la rencontre avec Nausicaa...

    Mais Jean Harambat ne se contente pas de nous raconter à nouveau le retour d'Ulysse, ceci en suivant de près la traduction du texte d'Homère de Victor Bérard, il introduit aussi et de façon très plaisante les explications de personnages contemporains, des spécialistes de la Grèce antique comme Jean-Pierre Vernant, François Hartog ou Jacqueline de Romilly, des amoureux de la littérature comme Jean-Paul Kauffmann, un landais, T.E Lawrence, Schliemann, l'archéologue qui crut localiser Ithaque, L'accent est mis sur la fait que le retour d'Ulysse correspond en premier lieu à la recherche de soi, Ce que cherche Ulysse après ses 20 ans d'errance c'est retrouver son identité, se faire reconnaitre, reprendre sa place, ses fidèles, ses plus proches sont des pauvres, des gens simples.

    Le dessin est simple, dans des tons qui rappellent souvent les vases grecs. Une très belle réussite qui se clôt par le beau poème de Constantin Cavafy de 1911 : Quand tu prendras le chemin vers Ithaque, souhaite que dure le voyage...

  • Le départ de l'Hermione du Port de la Lune

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    Lundi 13 octobre depuis le Pont d'Aquitaine



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  • L'arrivée de l'Hermione dans le Port de la Lune à Bordeaux

    Ce mardi 7 octobre vers 19 heures


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  • Echappée

     

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    Comme tous les livres édités par Cheyne au Chambon sur Lignon en Haute-Loire, ce livre est d'abord un bel objet.

    Jacquette rouge, couverture bleue, comme le texte. Les six chapitres sont séparés par des reproductions de cartes du Royaume de France de Nolin éditées en 1692. Sur l'une d'entre elle est mentionnée La Chaise-Dieu aux cotés de S.Badel, d'Alegre, Arléac et Crapone.

    Echappée ou six escapades à vélo. On ne trouvera pas ici d'itinéraires mais un ressenti. Celui du plaisir de s'échapper de son quotidien, de la ville pour se retrouver , seul, dans le silence, entre Ardèche et Haute-Loire, sur des petites routes de montagne, des villages oubliés.

    C'est beaucoup de poésie : Ce sont à l'infini des lignes droites entre les méplats déserts des labours impeccables, des sillons galbés d'argile, pétris et recuits à la grande morsure du gel et, jaillies des fossés gorgés d'eau, les lances rougissantes des osiers qui plient et balancent sous la très légère mésange toujours prête à fuir dans le vaste champ libre de la lumière hivernale.

    C'est aussi un regard aiguisé, tendre et caustique sur les hommes et les femmes que l'auteur côtoient sans les rencontrer vraiment dans ces contrées. Le chapitre intitulé Serveuses est magistral tout comme les passages sur les femmes qui attendent leur tour chez le boucher ou qui s'escriment à nettoyer les tombes de leurs maris au cimetière, leurs maris partis avant elles, entre hommes, comme ils n'avaient jamais cessé vivre, de l'école au service militaire puis aux cafés, ne se quittant que le moins possible puis tardant , après la partie de cartes animée, à les rejoindre, pour manger la soupe en silence.

    Agnès Dargent est décédée en 2013 à presque 60 ans dans un accident de bicyclette, elle était professeur de lettres au lycée Saint Marc de Lyon. La France a encore de très bons professeurs de français.