Ce n'est pas le plus grand livre de Sylvain Tesson. Ecrit avant son accident d'escalade chez Ruffin l'académicien, il raconte une nouvelle fois mais avec l'admiration propre à Sylvain Tesson la retraite de la Grande armée de l'Empereur après la prise de Moscou. Mais l'ensemble est agréable à lire, reprend un épisode aujourd'hui largement ignoré et contient quelques considérations sur la Russie d'aujourd'hui et sa place dans le monde qui méritent d'être méditées

Avec quatre amis, français et russes, Sylvain Tesson refait ou presque l'itinéraire de la Grande armée, 100000 hommes, de Moscou à Paris. 12 jours de voyage en Oural des motos avec side-car conçues par les soviétiques dans les années trente sur le modèle des BMW. Des étapes à Borodine, Wiazma, Smolensk, Borissov, Minsk, VilniusAugustow, Varsovie, Pniewy, Berlin, Naumburg Bad Kreuznach, Reims et une arrivée le 18 décembre dans la cour des Invalides. quelques escapades par rapport à l'itinéraire exact de la retraite de Russie mais l'esprit est bien là.

Les grands auteurs aussi et d'abord Caulaincourt, Ambassadeur de France auprès d'Alexandre 1er qui s'était opposé à cette campagne, et puis le sergent Bourgogne pour le témoignage des hommes du rang et bien sûr Tolstoi, Chateaubriand sauf erreur n'est pas cité.

et puis l'acteur principal est là et bien là au cours de ce mois de décembre 2012 comme au cours de l'hiver 1812, le froid qui décima les troupes de l'Empereur et celles de ses poursuivants russes, des dizaines de milliers de morts.

Tous des héros bien entendu, seuls peut être les combattants de 1914 ont subi un tel martyr.