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  • Ulysse - Les chants du retour

    phpThumb_generated_thumbnailpng.pngAvec ce bel album de bandes dessinées, Jean Harambat réussit un exploit, mettre à nouveau en scène l'Odyssée et son héros Ulysse. Ulysse, tout le monde ou presque connait l'histoire, pourquoi s'y replonger à nouveau?

    Harambat est un dessinateur un peu particulier, né en Chalosse, il a beaucoup pratiqué le rugby qu'il a raconté dans "En même temps que la jeunesse", mais il est aussi ancien élève de l'ESSEC et diplômé d'un troisième cycle de philosophie. Il a beaucoup voyagé, tout en jouant au rugby, et c'est au cours d'un séjour à Ithaque que notre landais a eu l'idée de cet album. La bibliographie qu'il livre à la fin des chants du retour est impressionnante.

    Harambat a choisi de se concentrer sur le retour d'Ulysse à Ithaque, vingt ans après l'avoir quitté pour aller guerroyer à Troie, alors que sa maison est occupée par les prétendants, des princes repus et corrompus, qui pressent Pénélope de se choisir un nouveau mari et cherchent à écarter Télémaque de la succession.

    Sont ainsi successivement décrites les rencontres avec le porcher Eumée, le chien Argos, la nourrice Euryclée, le combat avec Tiros, le concours de tir à l'arc avec les prétendants, le massacre des prétendants, les retrouvailles avec Pénélope...

    Quelques retours en arrière permettent d'évoquer quelques épisodes d'Odyssée , la figure d'Achille, la descente aux enfers, le combat avec Cyclope, la rencontre avec Nausicaa...

    Mais Jean Harambat ne se contente pas de nous raconter à nouveau le retour d'Ulysse, ceci en suivant de près la traduction du texte d'Homère de Victor Bérard, il introduit aussi et de façon très plaisante les explications de personnages contemporains, des spécialistes de la Grèce antique comme Jean-Pierre Vernant, François Hartog ou Jacqueline de Romilly, des amoureux de la littérature comme Jean-Paul Kauffmann, un landais, T.E Lawrence, Schliemann, l'archéologue qui crut localiser Ithaque, L'accent est mis sur la fait que le retour d'Ulysse correspond en premier lieu à la recherche de soi, Ce que cherche Ulysse après ses 20 ans d'errance c'est retrouver son identité, se faire reconnaitre, reprendre sa place, ses fidèles, ses plus proches sont des pauvres, des gens simples.

    Le dessin est simple, dans des tons qui rappellent souvent les vases grecs. Une très belle réussite qui se clôt par le beau poème de Constantin Cavafy de 1911 : Quand tu prendras le chemin vers Ithaque, souhaite que dure le voyage...

  • Vendre son âme à la BD?

    Angoulême est, qui l'ignore encore, la capitale de la BD grâce à son festival, chaque année fin janvier. Ce festival initié par quelques passionnés a grandi d'années en années, les fondateurs ayant été rapidement remplacés par des professionnels de la communication, proches des éditeurs et des élus. C'et une vraie réussite en termes de notoriété, d'image et même de créations d'emplois, puisque plusieurs studios y ont fait racine. Certes, ce n'est pas encore la Silicon valley, mais tout de même Angoulême est un pôle attractif dans la mesure où il existe désormais un micro marché local de l'emploi dans le domaine du dessin animé, des animations vidéos, du film d'animation...

    Mais trop c'est trop, Angoulême est en passe de vendre son âme à la BD au détriment peut-être de la mise en valeur de ses autres atoûts.

    angoulème6.jpgLe voyageur de passage qui emprunte tout naturellement l'artère piétonne se rend compte rapidement que toutes les plasques et les numéros de rue ont été changé pour adopter la forme de bulles (combien ça coûte?), informatives au demeurant. On apprend ainsi que la rue des arceaux se dénommait autrefois rue du fanatisme parce que Ravaiilac (1610 ..) y demeura.

    Les murs peints ou les trompe l'oeil sont tous consacrés à la BD, comme celui-ci de Got et Pétillon (le angoulème 7.jpgbaron noir) "vous n'en avez pas marre de tout ce mouton"...Peu inspiré!

    L'artère piétonne, à savoir la rue de Marengo puis la rue de Périgueux ont été débaptisées pour prendre les noms de rue Hergé et de Rue Goscinny. Tant qu'à faire de baptiser les voies publiques autant le faire pour célébrer si possible des personnalités locales! La Charente n'en maqnue pas de François Mitterand à Félix Gaillard, en passant par Jean Monnet ou Pierre Marcilhacy. pour s'en tenir aux homes politiques. A quoi bon célébrer Hergé et Goscinny qui sont déjà dans tous les bacs...mais je suis de mauvaise foi...

    Le pire c'est l'aménagement de la place du champ de mars. La création du centre commercial sur deux niveaux dont un enterré est une excellente inititiative, elle renforce l'attractivité du centre vile vis à vis des grandes surfaces de la périphérie. Mais que dire de cet espace non aménagé entre le centre commercial et un batiment neuf apparemment totalement inoccupé dans les étages. Cette béance, ce vide sidéral, cette étendue de béton sans arbre, sans aucun mobilier urbain est destinée à accueilir trois jours par an les bulles du salon de la BD. Bravo aux architectes et aux aménageurs pour leur créativité.

    angoulème 2.jpg

    Pourtant la ville regorge par ailleurs de trésors d'architecture mis récemment en valeur comme l'immeuble des Galeries lafayette, superbement améagé, ou la nouvelle entrée du musée même si on peut regretter d'avoir l'oeil davantage attiré par un personnage de Chaval en polystrène que par la statue de Girard II, l'évêque fondateur de la Cathédrale Saint Pierre dont on ne se lasse pas d'admirer la façade...

    A trop réduire son identité à la BD, Angoulême court un risque. Mieux vaudrait diversifier les images, le proverbe dit bien qu'il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier...et les atouts à mettre en valeur ne manquent pas : préhistoire, circuit des remparts, gastronomades, vallée de la charente, musiques métisses,  Il n'ya pas que la BD dans la vie!

  • Angoulême dévorée par la BD

    Angoulème est tout le monde le sait la capitale de la BD. Rien ne la prédisposait à tenir ce rôle qu'elle a acquis en une trentaine d'années avec au départ une poignée de copains passionnés qui ont lancé l'initiative puis on vite été remplacés par des profesionnels de la communication en cheville avec les principaux éditeurs et les pouvoirs publics. Le pari est réussi et a débouché si ce n'est sur une Silicon valley de la BD sur un ensemble de studios de BD et de vidéos.

    Le visiteur de passage, je n'ose dire le touriste en cette saison, est cependant frappé par l'omniprésence de la BD dans la ville. Les numéros et les angoulème6.jpgplaques des noms de rue ont été changées pour être remplacées par des plaques en forme de bulle, informatives au demeurant. On y apprend ainsi que la rue des arceaux, se dénommait autrefois la rue du fanatisme, parce que Ravaillac y vécut un temps.

    De même, Angoulême s'est fait une spécialité de murs peints ou de trompe l'oeil qui font référence à des personnages de BD comme celui de Got et Pétillon figurant le baron noir avec comme légende "finalement vous n'en avez pas marre du mouton?"

    La ville est allée jusqu'à débaptiser l'artère piétonne qui portait le nom de rue Marengo au profit de la rue Hergé et la rue de Périgueux au profit de la rue Goscinny, deux  personnalités qui à ma connaissance angoulème 7.jpgn'ont pas entretenu de rapports étroits avec la Charente ou Angoulême. Tant qu'à faire de rebaptiser quelque voies, la Charente regorge de talents : François Mitterand, Félix Gaillard, Jean Monnet, Pierre Marcilhacy...pour s'en tenir aux hommes politiques.

    Le pire est sans doute l'aménagement de la place du champ de mars qui servait autrefois de gare routière. La création d'un centre commercial moderne et pas inesthétique est heureuse. Elle est de nature à renforcer l'attractivité commerciale du centre ville. Mais l'aménagement des lieux a laissé place à un vide sidéral, une étendue de béton, un espace morne, dépourvu de vie, dont la seule fonction semble être de permettre d'ériger les bulles du festival de la BD, le dernier Week-end de janvier!

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    Dommage, vraiment dommage, mais il n'est pas trop tard pour réparer cette bévue. Quand elle le veut la ville sait faire! La nouvelle entrée du musée derrière la cathédrale Saint Pierre est par exemple remarquable, même si on se passerait bien de croiser à l'entrée un personnage de Chaval qui finit par davantage attirer l'attention que la statue de Girard II, l'évêque fondateur de la cathédrale.

    Et le secteur privé sait également faire, à preuve la très belle réhabilation des anciennes nouvelles galeries par les Galeries Lafayette.

    La ville a un potentiel urbain, architectural important, il suffit de lever les yeux, merci de ne pas tout sacrifier à la BD...Angoulême  doit avoir plusieurs cordes à son arc et toutes les valoriser.