Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Histoire - Page 15

  • 1177 avant J.-C. Le jour où la civilisation s'est effondrée

    Les minoens, les mycéniens, les hittites, les assyriens, les babyloniens, les mitanniens, les cananéens, les égyptiens, entre 1500 et 1200 avant J.-C. ont constitué un monde complexe, interconnecté, globalisé dans le bassin méditerranéen, c'est l'âge de bronze récent.

    Les découvertes des archéologues montrent qu'à cette époque ces civilisations échangeaient des céréales, des minerais venu d'Afghanistan, de l'étain, du cuivre, des poteries, de la résine de térébenthine, des armes, on échangeait des courriers sur tablettes d'argile.

    Et puis , un peu après 1200, ces civilisations se sont effondrées en quelques dizaines d'années. Les hypothèses sont nombreuses pour expliquer le phénomène : tremblements de terre, sécheresse, famine, révoltes intérieures, agressions extérieures, invasions des peuples de la mer, arrêt du commerce international?

    Eric H. Cline qui est professeur d'histoire et d'anthropologie à l'Université Georges Washington examine et discute ces différentes hypothèses. Il plaide pour une combinaison de tous ces éléments qui ont sans doute interagi et provoqué par un effet de dominos un effondrement systémique du système de l'âge du bronze récent.

    Cette enquête est passionnante pour l'histoire mais aussi pour son actualité plus que jamais actuelle pour notre monde globalisé d'aujourd'hui.

  • Jesus : que disent les historiens?

    photo.JPG

    Samedi dernier, à l'invitation des Amis de l'abbatiale Saint Robert de de La Chaise-Dieu, le père Michel Quesnel, casadéen, recteur honoraire de l'Université catholique de Lyon et Professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris, donnait une conférence en l'auditorium Georges Cziffra sur le thème : la personne de Jésus  vue par les historiens.

    Il n'était pas question ici de foi mais seulement de faits historiques. Que nous disent les sources disponibles, leur traitement, sur Jésus?

    Si l'archéologie est de peu d'utilité, les sources écrites elles sont multiples et surtout indépendantes les unes des autres. Il y a bien sûr le nouveau testament, les quatre évangiles, écrits entre 50 et 120 de notre ère. Celui de Jean, est de 90. les évangiles apocryphes de Pierre, de Thomas, de Judas, on devrait dire en hommage à , car Pierre, Thomas et Judas n'en sont pas les auteurs. Mais il y a aussi des acteurs romains comme Tacite, Pline le Jeune ou Juif scomme Flavius Joseph qui évoquent Jésus.

    9782204089753_1_75.jpg51iGj01cZPL._AA160_.jpgDe toutes ses sources, on peut conclure que Jésus est né en 4 avant JC, sous le règne d'Hérode mort en 4 av. JC, qu'il est mort le 7 avril 30, la veille de la Pâques juive. qu'il n'est pas né le 25 décembre, cette date ayant été choisie tardivement pour correspondre au solstice d'hiver et d'ailleurs les premiers chrétiens fêtaient la résurrection mais pas Noël, qu'il était le fils de Marie, que son père est plus douteux, on parle rarement du fils de joseph, donc né de père inconnu, voire fils d'une prostituée, on ne sait pas, ce qui laisse de la place au mystère de l'incarnation, qu'il avait sans doute des frères et soeurs ou des demi-frères et soeurs, les églises divergent sur ce point. La naissance à Bethléem est assez probable ainsi que l'enfance en Galilée. Sa condamnation ressemble à un assassinat politique d'une rebelle dangereux pour la stabilité du pouvoir en place à la demande des représentants juifs mais pas de l'ensemble du sanhédrin. Une affaire banale en somme et fréquente.

    Pas de témoin de la passion et encore moins de la résurrection. 

    Bref ce ne sont pas les historiens qui trancheront ce qui relève de la foi. 

     

     

     

  • Pierre sèche

    photo.JPG

    J'ai participé samedi dernier à un des ateliers de pierre sèche organisé par la Société d'Archéologie, d'Histoire et de Géologie de Craponne sur Arzon en Haute-Loire, atelier qui s'est déroulé à Chomélix.

    Je recommande vivement la participation à ces ateliers c'est l'occasion d'apprendre une technique ancestrale, écologique, de contribuer à la restauration du petit patrimoine dans le canton du Haut-Velay Granitique, le tout dans une ambiance amicale, avec une vingtaine de participants.

    Je reproduis donc le programme type de ces journées, d'autres vont avoir lieu en août.

     

    I- Accueil des participants

    1-    Objectifs des ateliers : sensibiliser et initier à la sauvegarde d’un patrimoine menacé

    2-    Origine des murets en pierre sèche

    3-    Leur rôle écologique, climatique, esthétique

    4-    Leur sauvegarde 

    II- Exposés :

    1-    sécurité

    2-    les principes constructifs

    3-    méthodologie (pas de précipitation) (projet, état des lieux, diagnostic, terrassement, approvisionnement, fondations, 

    III- Pratique :

    1-    observation du mur et diagnostic

    2-    repérage (emplacement, fruit, hauteur,)

    3-    démontage, tri et stockage des matériaux selon typologie

    4-    pose des cordeaux

    5-    vérification, voire reprise des fondations

    6-    remontage

    IV- Pour compléter :

    1-    Observation des paysages de diverses régions

    2-    Bibliographie conseillée : Louis Cagin/Laetitia Nicolas « Construire en pierre sèche » (Ed. Eyrolles) – René Sette/Fabienne Pavia « Calades, les sols de pierre » (Ed. Le Bec en l’air).

    3-    Visite de sites : Meyrac (Bellevue la Montagne), Montarcher, terrasses d’Artias, chibottes de Vals, terrasses de Léotoing, sanctuaire de Corent, rempart de Gergovie, Pailhas de Molompize, oppidum de Bibracte,… )

    4-    Liens Internet :

    http://www.pierreseche.net/

    http://pierreseche.over-blog.com/article-support-theorique-d-un-cours-pierre-seche-100658823.html

    http://dutranoynorbert.canalblog.com/albums/la_pierre_seche_et_les_murailhers  http://fr.wikipedia.org/wiki/Cabane_en_pierre_s%C3%A8che

     V - LES PRINCIPES CONSTRUCTIFS 

    La pose obéit à quatre règles fondamentales :

    1-    Le croisement des pierres : permet la répartition du poids et des forces qui lient les pierres entre elles.

    2-    L’assise : assure l’appui d’une pierre sur le rang inférieur et sa préparation pour soutenir le rang supérieur.

    3-    Le blocage : utilise la stabilité de chaque pierre pour bloquer les pierres entre elles.

    4-    Le fruit : en inclinant les pierres, dirige les forces vers l’intérieur du mur.

  • Le négoce bordelais des denrées tropicales

    Une série d'articles publiés en 1996 par la revue Les Cahiers de la Mémoire de Bordeaux. La Mémoire de bordeaux a été créée en 1987 à l'initiative de Jacques Chaban Delmas pour sauvegarder la mémoire récente de Bordeaux, depuis la guerre.

    Tous les articles sont rédigés par des professionnels du commerce des denrées tropicales : Jean Touton, Gérard Delalande, Philippe Doutreloux, Alain Huetz de Lemps et Jean Roger Domecq.

    On revit un des âges d'or de Bordeaux quand le port était le premier ou un des tous premiers pour le commerce du Café, du poivre, de la vanille, du sucre, du rhum, des fruits et primeurs. On revoit les Entrepôts Lainé, le centre d'art contemporain d'aujourd'hui, alors relié à la voie ferrée emplis de produits tropicaux, le cours du Médoc et ses barriques de rhum, le Hangar 15 ou débarquaient les fruits tropicaux, le tout nouveau hangar climatisé de Bassens, le débuts du port du Verdon et des conteneurs...

    Autrefois tout ce commerce avait ses maisons rue de la Rousselle et rue Saint Colombe, la mémoire disparait rapidement. C'est le mérite de cette revue.

    D'Afrique, il est question, des Antilles aussi mais pas des africains, du commerce triangulaire pas un mot, il est simplement fait état de relations économiques étroites qui ont connu de profondes mutations.

    Les historiens, les universitaires doivent s'y mettre aussi, le regard des seuls professionnels ne suffit pas.

  • Du Japon d'avant guerre

    toit rouge.jpg


    Deux occasions de se plonger dans le Japon d'avant la seconde guerre mondiale le film dramatique mais un peu mélo intitulé La maison au toit rouge et un roman de : Shan Sa La joueuse de go.


     


    Le film raconte l'histoire de l'amour impossible d'une jeune femme mariée avec le jeune collègue artiste de son mari fabriquant de jouets qui voit dans l'impérialisme japonais l'occasion d'élargir les marchés. L'histoire est contée avec beaucoup de sensibilité par lajeune femme de ménage du couple, sortie de sa montagne reculée, fidèle à sa maitresse mais aussi aux convenances, secrètement amoureuse sans doute du beau jeune homme et qui restera célibataire toute sa vie ce que son petit neveu essaie de comprendre.


    go.jpg


     


    La joueuse de go, elle a seize, ans, est mandchoue et vie en zone occupée par les japonais.  Elle s'éprend de deux jeunes révolutionnaires en même temps qu'elle joue au go tous les jours sur la place des mille vents avec un officier japonais qui espionne par ce biais les habitants, ces amours seront brefs et sans issue.

  • Berezina

    retraite de russie,oural,sylvain tesson

     

    Ce n'est pas le plus grand livre de Sylvain Tesson. Ecrit avant son accident d'escalade chez Ruffin l'académicien, il raconte une nouvelle fois mais avec l'admiration propre à Sylvain Tesson la retraite de la Grande armée de l'Empereur après la prise de Moscou. Mais l'ensemble est agréable à lire, reprend un épisode aujourd'hui largement ignoré et contient quelques considérations sur la Russie d'aujourd'hui et sa place dans le monde qui méritent d'être méditées

    Lire la suite

  • Clément VI au travail

    Pierre Roger, devenu Clément VI, pape en Avignon de 1342 à 1352, est peu évoqué à La Chaise-Dieu même s'il y a son tombeau au centre de l'Abbatiale, Abbatiale qu'il fit construire pour cet usage, en souvenir des années qu'il y passa de 1301 sans doute, date de son entrée en religion, à 1307 date de son départ pour l'université de Paris.

    L'ouvrage d'Etienne Anheim, tout récemment paru aux Publications de la Sorbonne, permet de découvrir non pas la biographie de Clément VI mais le travail de ce pape savant à travers son parcours, sa bibliothèque, ses écrits.

    Lire la suite

  • La Chaise-Dieu en 1896

    En 1896, Jean Ajalbert publiait L'Auvergne, un ouvrage illustré, hymne à son pays natal, qui sera couronné par l'Académie française en 1906. Voici ce qu'il ecrivait à propos de La Chaise-Dieu.

    "Même aux temps de splendeur, les pentes vêtues de pins, et La Chaise-Dieu richement entretenue avec l'activité du village, sous le rude climat, à ces hauteurs, dans cet éloignement, cela devait être d'une morne tristesse ; à présent, par l'etendue rasée, le village dépéri, l'église nue et verdie, celà est d'une indicible désolation, plus poignante peut-être maintenant que c'est la vie qui s'est retirée d'ici, après y avoir été intense... 

    Lire la suite

  • Manuscrits de guerre

     

    Unknown.jpg

    Parmi les manuscrits que Julien Gracq (1910-1997) a légué à la Bibliothèque Nationale, il y avait deux cahiers d'écolier de la marque Le Conquérant couverts d'une petite écriture manuscrite. 

    Un journal et un récit qui racontent la guerre livrée par le lieutenant G entre le 10 mai 1940 et le 2 juin 1940 date à laquelle il est fait prisonnier à Zyckele près de Dunkerque.

    Le lieutenant G. c'est bien sur Louis Poirier l'auteur des deux cahiers, alors chef d'une section d'infanterie qui va durant trois semaines errer des Flandres françaises aux Pays-Bas pour revenir près de Dunkerque, quasiment sans voir d'allemands, sans tirer de coup de fusils, d'avancées en replis, souvent sans instructions, sans ravitaillement, sous l'autorité d'un Etat-major désemparé, dépassé. La troupe est souvent ivre. Son chef n'a aucun ascendant sur ses hommes avec lesquels, il le reconnait, il ne fait pas corps, chacun se demande ce qu'il fait là. Beaucoup aspirent à la reddition. Le lieutenant G à peu près seul se fait une haute idée de sa mission, il est convaincu qu'il ne faut pas reculer sans instruction écrite mais il ne parvient pas à en convaincre ses troupes, il n'essaie même pas convaincu que c'est sans espoir..

    Mais il y a du plaisir tout de même, allongé sur le sol, terré dans un trou, à contempler la nuit , en ce printemps ensoleillé, la mer d'un côté la plaine de l'autre, près de l'Aa.

    Le premier manuscrit est un journal écrit sans doute très rapidement après les évènements relatés, sur la base de notes prises sur le vif, le second manuscrit st un récit qui se concentre sur deux journées avec un peu plus de recul, une approche plus littéraire aussi. Dans le premier manuscrit, Louis Poirier emploie le Je dans le second, le Il.

    Le contraste avec Le feu d'Henri Barbusse est saisissant. Sans doute les auteurs sont différents, Louis Poirier donne de lui-même l'image d'un être, un peu misanthrope qui se complait dans la solitude qui n'a que mépris pour les comportements inapropriés. Mais à le lire, on comprend pourquoi la France a perdu la guerre, cette guerre, personne n'y croit, c'est le temps de la soumission. Marc Bloch dans L'étrange défaite en a analysé les causes. C'est à relire aujourd'hui.

     

  • Le feu (Journal d'une escouade)

    14-18,le feu,barbusseD'après ma liseuse, j'ai passé quatorze heures dans les tranchées aux côtés d'Henri Barbusse (1873-1935) à lire son roman autobiographique qui lui valu le prix Goncourt en 1916. C'est peu finalement à côté des épreuves vécues par l'auteur du Feu.

    Henri Barbusse c'est un nom que je connais depuis ma tendre enfance :  il y a des rues Henri Barbusse dans toutes les villes qui ont été gérées par une mairie communiste et dans bien d'autres. L'homme, un littéraire, s'est engagé à 41 dans l'infanterie en 1914 et a fait la guerre au front pendant 22 mois. De cette période, à partir du journal qu'il a tenu, il a publié Le feu en feuilleton puis chez Flammarion.

    L'homme deviendra communiste dès 1923 puis sera un des fondateurs du mouvement pacifiste,  il ira jusqu'à écrire une biographie de Staline. il voulait créer une littérature prolétarienne.

    Mais peu importe, son roman est d'abord un roman autobiographique, celui de son escouade, avec les différents épisodes qui font la vie d'une escouade, les combats en première ligne, les travaux de terrassement, l'attente, le barda, la permission, le poste de secours, l'idylle, la virée en ville, l'arrière... le tout avec le vocabulaire des poilus incroyablement riche, scrupuleusement noté par l'auteur.

    Un extrait : 

    Plus que des charges qui ressemblent à des revues, plus que les batailles visibles déployées comme des oriflammes, plus même que les corps à corps où l'on se démène en criant, cette guerre c'est la fatigue épouvantable, surnaturelle, et l'eau jusqu'au ventre, et la boue et l'ordure et l'infâme saleté. C'est les faces moisies et les chairs en loques et les cadavres qui ne ressemblent même plus à des cadavres, surnageant sur la terre vorace. C'est cela, cette monotonie infinie de misères, interrompue par des drames aigus, c'est cela, et non pas la baïonnette qui étincelle comme de l'argent, ni le chant du coq, du clairon au soleil.

    Et sur les embusqués, les planqués, ce dialogue, à la fin d'une virée à l'arrière :

    - Y a pas un seul pays, c'est pas vrai, y en a deux. J'dis qu'on est séparés en deux pays étrangers: l'avant, tout la-bas, où il y a trop de malheureux, et l'arrière, ici, où il y'a trop d'heureux.

    - Que veux-tu! ça sert...l'en faut...c'est l'fond...Après...

    - Oui, j'sais bien, mais tout d'même, tout d'même, y en a trop, et pis i's sont trop heureux, et pis c'est toujours les mêmes, et pis y a pas de raison...

    -Dans huit jours on s'ra p'r'êt crevés... 

    instagram  : jpdpkr 

    @jpdpk