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Histoire - Page 19

  • Courlande

    courlande.jpgA 22 ans, Jean-Paul Kauffmann était étudiant au Québec et que lisait-il? une biographie de Louis XVIII! Connaissez vous beaucoup d'étudiants qui lisent des biographies de Louis XVIII? C'est cette lecture qui a déclenché une relation amoureuse avec une jeune quebecoise originaire de la Courlande. Voyant ce livre, au lieu de s'étonner de cet intérêt pour Louis XVIII elle s'est écrié :"ah mais il a vécu dans mon pays!" Au chateau de Mitau précisément. La Courlande, autre fois Duché est aujourd'hui le nom d'une des provinces de la Lettonie.

    Avec Jean-Paul Kauffmann on revisite ce territoire et les traces qui subsitent , peu nombreuses de sa riche histoire. Les influenses suédoises, russes, polonaises, prusses, allemandes vont alterner et menacer jusqu'à la faire disparaitre l'indépendance de ce petit duché qui ira jusqu'à se lancer dans le colonialisme à Tobago.

    Outre Louis XVIII on croise le général Kosciusko, la famille Poniatowski et on constate que ce pays oublié nous est bien familier. Comme à l'accoutumée, Kauffmann s'appuie sur une érudition très riche qui donne envie d'aller plus loin, le livre  propose d'ailleurs une riche bibliographie dont on citera le coup de grâce de Yourcenar, les réprouvés d'Ernst Salomon et les romans d'Eduard von Keyserling, écrivain aristocrate germano-balte, un des maitres de Thomas Mann.

  • Remonter la Marne

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    Quel plaisir! Remonter la Marne à pied avec Jean-Paul Kauffmann est un plaisir littéraire, une plongée dans l'histoire, la littérature, la province délaissée, oubliée.

    Jean-Paul Kauffmann n'est pas un randonneur, il part avec un sac de 30 kg, des livres, des cigares, une paire de jumelles... Jean-Paul Kauffmann est un flâneur, sensible aux odeurs, aux parfums, il aime la solitude mais ne dédaigne pas la compagnie, 5 semaines de voyage.

    Pour moi, c'est le plaisir de retrouver des terres bien connues, lorsque nous habitions entre 1994 et 2005 à la Varenne Saint Hilaire dans la boucle de la Marne que j'ai parcourue en courant plusieurs fois par semaine.

    Le voyage dans l'histoire c'est l'évocation de la fuite de Louis XVI, de son arrestation à Varennes et de son retour à Paris, la grande guerre, Joffre, sur les traces de Jules Blain ce soldat inconnu qui s'en sortit et ecrivit ses mémoires à compte d'auteur, Napoléon ou plutôt l'Empire, cette époque où tout était possible à des jeunes gens comme Lannes. C'est de Gaulle, la base de Saint Dizier, ...

    La littérature, c'est La Fontaine à Chateau-Thierry, Simenon sur le canal de la Marne, André Breton et ses premiers pas dans un asile d'aliénés qui lui font découvrir l'écriture automatique.

    Et puis la Marne au fur et à mesure que l'on remonte ce sont des provinces délaissées, oubliées, des gens qui n'ont pas renoncé mais qui résistent à leur façon vivant de peu mais dans la générosité et la solidarité derrière des volets à la peinture défraichie et des façades maussades mais dans une nature superbe.

    Et enfin la Marne c'est aussi le champagne! et la rambleur mais pour découvrir ce qu'est la rambleur, il faut lire cet essai.

  • Chindiafrique

    --Chindiafrique---de-Jean-Joseph-Boillot-et--Stanislas-De.jpgSurtout, l'Occident n'a pas immédiatement compris, ou plutôt accepté, que le monde entrait dans une nouvelle phase cruciale de mondialisation et qu'il allait falloir s'y adapter. Au lieu de courir après des replâtrages à coups de relances et de faire l'autruche face à un monde nouveau, il doit d'abord se faire à l'idée que les racines de la crise ne sont pas macroéconomiques - le système financier est un bouc émissaire facile. Elles sont liées à un basculement du monde qui s'est situé à la charnière des années 1970-1980.

    Dès l'introduction tout est dit ou presque!

    La thèse du livre est qu'il faut retrouver l'esprit des trentes glorieuses qu'a connues l'Occident en y associant cette fois la Chine, l'Inde et l'Afrique. Le basculement du monde est  effet inéluctable pour des raisons démographiques et de rattrapage économique. Alors adaptons nous et tirons le meilleur de ce basculement pour en faire un jeu gagnant-gagnant sur les plans de la démographie, de la croissance, verte si possible, la leur peut tirer la nôtre, de l'énergie, de la technologie, de l'innovation, de la régulation économique et politique.

    Ce n'est pas le chemin certain, mais un chemin possible à l'opposé du choc des civilisations. Les inspirateurs de ce livre qui s'appuie sur la grande connaissance de l'Inde de J.J.Boillot se nomment Tim Jackson, Dani Rodrik et Armatya Sen.

    Le lire après les élections italiennes  et devant l'impasse dans laquelle se trouve nos gouvernements en Europé est rafraichissant et ouvre des pistes de reflexion pour sortir de notre enfermement européo-centré, lever la tête regarder vers 2030-2050 plutôt que 2014 ou 2017... Cesser de se plaindre, retrousser nos manches et s'adapter pour ne pas disparaitre de la carte du monde.

  • Le rhinocéros d'or

    or.gifL'Afrique encore! l'Afrique toujours! Cette fois c'est de l'Afrique médiévale qu'il s'agit, l'Afrique des siècles d'or.

    François Xavier Fauvelle-Aymar, historien, chercheur au CNRS, nous invite à des découvertes multiples, avec des chapitres courts de trois à six ou sept pages, le plus souvent magnifiquement illustrés, d'un document comme ce rhinocéros d'or déouvert à la frontière de l'Afrique du Sud et du Zimbabwe ou cette lettre en latin d'un marchand génois découverte au nord du Sahara en Algérie. En fin de chapitre, des notes forts documentées, précisent les sources et la bibliographie disponible pour approfondir l'histoire qui vient d'être lue.

    A chaque fois c'est une parcelle de la réalité africaine entre le VIII° et le XV° siècle qui se révèle.

    Et à travers cette mosaïque, on découvre une Afrique en contact avec le monde connu de l'époque, l'Inde, l'Europe, une Afrique marchande qui échange de l'or, du sel contre des étoffes, des perles...

    Une Afrique ou les élite du Sahel sont islamisées alors que les peuples ont conservés leur croyances initiales. Pourquoi? parce que l'Islam offre un cadre de droit commun pour l'organisation du commerce.

    On y découvre aussi les ferments de l'intégrisme, à Gao déjà, ou les juifs qui assurent l'intermédiation entre arabes et européens sont victimes de pogrom à la fin du XVéme siècle. Et puis déjà, l'esclavage des noirs du Soudan, étymologiquement le pays des noirs est présent.

    L'Afrique a bien une histoire! Et ici elle brille de tous ses feux!

  • Congo, une histoire

    congo..jpgSix cent pages mais si vous les commencez, vous irez jusqu'au bout sans vous lasser!

    L'histoire du Congo, celui de Léopold II, et même celui d'avant, celui des belges, celui de Lumumba, celui de Mobutu, celui des Kabila père et fils, celui des congolais surtout.

    Car ce livre d'histoire, précis comme une oeuvre scientifique avec ses références, est aussi le récit vivant de centaines de rencontres de l'auteur avec des témoins qui racontent ce qu'ils ont vécu eux-même, leurs parents ou grands parents, de Kinshasa à Bukavu, de Kisangani à Lumumbashi, du fleuve à la forêt vierge, des mines de diamant à celles de cuivreou de coltan, en passant par la musique congolaise (Independance cha cha), le combat du siècle entre Georges Foreman et Cassius Clay.

    J'ai retrouvé avec plaisir dans la dernière partie du livre le Congo que j'ai découvert à plusieurs reprises entre 2002 et 2005 à l'occasion de missions professionnelles mais tous ceux qui n'ont pas eu la chance d'approcher ce pays le CongoB.jpgdécouvrirons avec plaisir et parfois effroi.

    David van Reybrouck, dont le père a travaillé un temps au Congo a réussi avec cet ouvrage un coup de maitre et offert aux congolais un outil merveilleux qui leur manquait pour appréhender leur histoire. En vgnettte la couverture de l'édition originale en flamand.

    La musique d'indépendance cha cha et de nombreuses images du Congo sur le lien ci-après.

    http://www.youtube.com/watch?v=vlZGklbks9E

  • 14

    cvt_14_4176.jpegCinq hommes, des vendéens, partent à la guerre. Blanche, les mains sur le ventre attend le retour de deux d'entre eux. Qui reviendra, dans quel état? En moins de 120 pages, Jean Echenoz nous taille un portrait des quatre années de la grande guerre dont on va bientôt célébrer le centenaire. Célébrer ou  commémorer, il n'y a pas de quoi pavoiser. En quelques lignes, on comprend rapidement qu'au delà des enjeux stratégiques, c'est une boucherie. Cette guerre on la vit là de l'intérieur, il n'y a pas grand chose à comprendre, au delà du tumulte, du bruit, de la feraille, du sang, des tiques, des poux, de la gadoue, des rats, des blessures franches qui garantissent un retour à l'arrière, des gendarmes, des fusillés, des mutilés, des gaz...

    J'ai revu en lisant ces lignes les visages de mes grands pères, de mes grands oncles, leur dignité de grands blessés, dans leur corps parfois, dans leur âme toujours.

    Un grand merci à Jean Echenoz pour ce livre salutaire.

  • Alep

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    Ces photos ont été prises au printemps 2008 à l'occasion d'une visite à Alep lorsque nous étions en poste à Beyrouth.

    Ces photos, on ne peut plus les faire aujourd'hui et on ne pourra plus jamais les faire puisque samedi dernier une grande partie du souk d'Alep dont l'histoire remonte au XIV siècle a été victime d'un incendie causé par la barbarie, la folie des hommes.

    Qu'attendons nous pour l'arrêter? Quels sont les intérêts supérieurs qui interdisent au conseil de sécurité de prendre les mesures pour mettre fin à cette guerre civile et à son cortège de morts, de blessés, de ruines, de désolation?

  • Pour seul cortège

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     La mort d'Alexandre, le Grand, la lutte pour sa succession, le cortège de sa dépouille jusque sa dernière demeure. Le dernier livre de Laurent Gaudé est magnifique en tous points. il nous emmène des rives du Nil à celles du Gange, l'écriture à plusieurs voix est superbe au service de l'évocation de belles valeurs, la fidélité, la loyauté, la mémoire, dans un univers marqué par la violence. On n'en dira pas plus.

  • Ouverture du festival de La Chaise-Dieu

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    En ouverture du 46ème festival, sous le titre générique de Musiques pour le Roi Soleil, six motets de Guillaume Bouzignac écrits en écho à la prise de La Rochelle en 1628 par Richelieu, pas encore Abbé de La Chaise-Dieu (1643-1653), par la Simphonie du Marais sous la direction de Hugo Reyne.

    Ouvrez les portes Rochelais, le Roi de France va entrer...

    Qui est-ce?

    C'est le Roi de France Louis, le roi de France lui-même...

    Nations, applaudissez... il a dompté la France, a soumis les rebelles...

    La mère luttait, elle luttait contre le boureau. Elle retenait son enfant, il le lui arrachait: "Scélérat!, tue plutôt la mère!"

    Une autre disait : viens, ô Sauveur, montre-toi à ces soldats, les autres criaient "ne tue pas nos enfants".

    Tout fût bouleversé...

    Un peu moins de 400 ans plus tard,  c'est à Alep, HomsDamas que l'histoire balbutie. Qui chantera la révolution syrienne, qui écrira une ode à Bachar el Assad, s'il parvient à ses fins?

    Le mérite de Bouzignac est de faire entendre au delà des chants de victoire, le doute,  la tristesse et le désarroi des nombreuses victimes.

    La musique, décidément, n'est pas qu'un divertissement.

  • Joue de boeuf à Allègre

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    Au menu de ce groupe de villageois d'Allègre en Haute Loire, joue de boeuf aux carottes longuement mijotées accompagnées de riz.

    Ce sont les traditionnelles fêtes d'Allègre, ces 21 et 22 juillet, chacun y trouve quelque chose : danses, combats, chants, crèpes, artisanat, la population est costumée, les hôtels tout autour de la place du marchedial sont pavoisées en rouge et jaune, on peut monter à la Potence, les vestiges du chateau féodal.

    Et puis il y a le couvige de l'associaton des Amis d'allègre, au 20 rue du chateau, qui propose une projection commentée par un passionné des archives, très bien faite, à partir d'enluminures de la vie quotidienne au moyen âge :

    www.amisdallegre.org/

    le 5 août, ce sera la fête de la neira, la brebis noire du Velay: 

    www.brebis-noire-gaec-combe-azou.org/index1.php

    Dès neuf heures, randonnée ou plutôt tranhumance avec le troupeau et à partir de 12 h repas d'agneau noir. de l'agneau, pas du mouton. Dommage, je serai dans le Tarn, mais je retiens l'idée pour 2013!