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Histoire - Page 22

  • Fiers d'être aquitains?

    CRA 010.jpgPortes ouvertes au Conseil régional d'Aquitaine sur le thème "fiers d'être aquitains". Au programme  : dégustation de produits régionaux sur le parvis, un jeu de piste pour découvrir le siège du Conseil régional, une très bonne conférence d'Anne Marie Cocula.

    Le siège, il faut le regretter est un peu pharaonique ou stalinien, des grands espaces, des petits bureaux, beaucoup de place perdue, pas franchement un batiment conçu selon les nouveaux canons du développement durable.

    Anne-Marie Cocula intervenait sur le thème "Quand les aquitains sont devenus français". Une conférence vive, ramassée, qui voulait montrer que l'Aquitaine, étymologiquement le pays des eauxavait un demi-siècle d'histoire de plus que la France , mais que celle-ci a fini par l'emporter..., l'histoire n'est cependant pas finie, qui sait? Anne-Marie Cocula préfère le terme de sentiment d'appartenance à celui d'identité, elle a sans doute raison. Elle a rapppelé que le Discours de la servitude volontaire d'Etienne de la Boétie était et reste l'un des écrits fondateurs de la démocratie : A lire donc.

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    La visite du bureau du président du Conseil régional, Alain Rousset,  était révélatrice du souci de montrer un président au travail, un bureau débordant de documents, de livres (y avait-t-il le discours de La Boétie?), dans un désordre apparent mais construit et un caddie de parapheurs en attente.

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    Il faut bien rappeller ici qu'Aurélie Boulet, auteure sous le nom de Zoé Shepard du pamphlet Absolument débordée est fonctionnaire au Conseil régional et qu'elle a été suspendue 4 mois pour manquement à l'obligation de réserve..., l'affaire est pendante devant le tribunal administratif.

  • Après-guerre. Une histoire de l'europe depuis 1945

    après guerre.jpgUn millier de pages qui retracent notre histoire, celle de ma génération, l'Europe d'après 1945. On ne se lasse pas de lire ce livre, on a le sentiment d'être en conversation avec un grand frère qui nous raconte ce que l'on sait, certes, mais dans un récit éblouissant, plein de verve. C'est à la fois d'une grande précision, quantifiée souvent, très documenté, on y aborde, la littérature, le cinéma, la politique, les relations interrnationales, les conflits, les portraits des acteurs, il y a toujours alternance entre anecdotes et synthèse.

    Transparait en creux le portrait de l'auteur, juif, anglais, social-démocrate, idéaliste, exigeant, anticommuniste, proche des peuples, méfiant à l'égard des constructions qu'il juge artificielles comme l'Union européenne.

    Tony Judt est décédé en août 2010 de la maladie de Charcot à New-York où il vivait et enseignait. Intellectuel inclassable, amoureux de la contradiction et de la provocation intellectuelle, ennemi du politiquement correct, sa sagacité nous manque.

  • Brothers

    9782742774371.jpgA l'occasion de la visite du président Hu Jintao en France, il est utile et agréable de lire Brothers
    Ce roman néo-réaliste est sans doute un chef d'oeuvre de la littérature chinoise contemporaine. Hu Yua, qui fût dentiste mais se lassa de contempler des bouches béantes, est devenu écrivain. Très jeune, il lisait déjà des morceaux de littérature occidentale dont il cachait les feuillets dans la doublure de son manteau. C'était pendant la révolution culturelle.
     
    Dans Brothers, Hu Yua nous raconte en de brefs chapitres bien enlevés, un peu comme dans des feuilletons à la Dumas, le destin tragique de deux frères, Song Gang et Li Guangtou. Ils sont nés juste avant la révolution culturelle qui va en faire des orphelins, l'amour de la belle Lin Hong va les séparer et ils vont connaitre les dérives du capitalisme débridé sous l'autorité du PCC. En à peine quarante ans.
    Le sexe (soft) et l'argent sont omniprésents dans ce petit bourg des Liu qui connait une véritable mais grotesque ruée vers l'or. Ce n'est pas à proprement parler un livre politique, on ne comprendra pas les ressorts de la révolution culturelle ou la conversion au capitalisme de la Chine mais sous une caricature gaudriolesque, c'est bien le procès d'une Chine à la dérive qui détruit ses enfants que dresse Hu Yua.
    Si vous le commencez, ce roman de 900 pages ne vous lâchera pas!
    Et vous verrez d'un autre oeil Hu Jintao...

  • La tentation d'Isabeau

    isabeau.jpgAnne Courtillé a plusieurs cordes à son arc. Elle est chef de file de l'opposition au conseil municipal de Clermont-Ferrand, elle est historienne d'art, spécialiste reconnue du Moyen-âge et en particulier des peintures murales gothiques en Auvergne et elle écrit des romans dont l'action se situe précisément au Moyen Âge. Enfin, elle vient de sortir un pamphlet politique sur les notables socialistes de la capitale auvergnate dont elle situe l'action... au Moyen Âge : le comte Drago et la comtesse Brava.

    J'ai lu La tentation d'Isabeau parce que l'action de ce roman se situe à La Chaise-Dieu, pendant la construction de l'abbatiale que l'on connait aujourd'hui. L'intrigue se noue autour d'une peintre, Isabeau, une fille rebelle, moderne, qui a quitté le chateau familial en déroute financière pour devenir écrivain public à La Chaise-Dieu où elle va rencontrer Matteo Benedetti et ses deux aides, peintres envoyés par le pape Clément VI pour représenter dans la future abbatiale la vie de Saint Robert de Turlande, le fondateur de l'Abbaye.

    Peu importe l'intrigue au fond, ce qui est intéressant dans ce roman c'est l'atmosphère de ce grand chantier du Moyen-âge, en 1358, dans ce village perdu qu'était déjà La Chaise-Dieu, le portrait qui est proposé du pape Clément VI et de sa cour à Avignon, la centralisation du pouvoir papal, le rôle négligeable de l'abbé, l'incompréhension de la population devant des dépenses aussi fabuleuses, l'arrivée de la peste enfin. Même si sur la peste, les pages écrites par Christiane Singer dans La mort viennoise sont plusieurs coudées au dessus.

    Question sans réponse : que sont devenues les peintures qui représentaient la vie de Saint Robert? Aucune trace a priori. La peste peinte à Lavaudieu par Mattéo Benedetto, elle, est toujours là.

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  • Croix casadéennes

    Elles marquent le territoire, les sorties du village, les carrefours, repères sous la neige, protection contre le gel, remerciements pour une mission, les croix de la Chaise-Dieu ont dû en voir des processions, des rogations, depuis plusieurs siècles, et du vent, elle en ont vu passer! Un peu oubliées aujourd'hui, le plus souvent à l'écart désormais des routes principales, elles continuent de veiller sur les âmes casadéennes. L'exposition de cet été de Xavier Cornu à la cave de la Place de l'écho (cf.chronique du 16 juillet) m'a donné l'idée d'en faire un petit inventaire que j'espère exhaustif pour ce qui concerne la seule commune de La Chaise-Dieu : Voir l'album photo Croix casadéennes dans la marge de droite.

  • L'affaire des poisons

    jullianges-craponne 126.jpgSe transporter le 30 janvier 1680 en compagnie de Jean Torrilhon de Vacherolles, homme d'affaires de confiance des familles Chalencon et Polignac et de Jacqueline du Roure, vicomtesse de Polignac, impliquée dans une affaire de poison à la Cour de Versailles pour avoir fréquenté La Voisin, une empoisonneuse soupconnée d'avoir voulu assassiner Mademoiselle de la Vallière, la maîtresse de Louis XIV, c'est ce que proposait le rallye touristique, historique et ludique organisé par la Société d'histoire de Craponne sur Arzon à l'occasion de ses Triades 2010 le 9 août dernier.

    L'occasion pour 11 équipages de partir à la découverte ou la redécouverte du Craponne médiéval, d'identifier les sept douleurs de la Vierge de la chapelle Torrilhon, le crapaud de Satan, les hotels delave.jpg Vacherolles, Vinol d'Ineyres, Calemard de Montjoly, la vieille Échoppe médiévale, puis de se rendre à Boisset le haut au Calvaire de Lurou, déguster un bon pain cuit au Four de Combreaux, reconnaitre des plantes vénéneuses,  parler le patois et la langue des précieuses ridicules, pique-niquer à la Coulée de lave face aux monts du Forez, faire des conversions monétaires en écus, en sols et en deniers, identifier à Vacherolles les restes du chateau, et bien sûr visiter le  Chateau et la Chapelle de Chalencon puis descendre au Pont du diable au fond de la vallée de l'Ance.pont du diable.jpg

     Une belle journée! Et dire que nous avons manqué les 18 premières Triades d'été  de la Société d'archéologie, d'histoire et de géologie de la région de Craponne!  Il est cependant possible de se consoler en lisant leur bulletin: http://www.craponne-en-velay.com/.

  • Trésor casadéen

    Dom Robert Morel.JPGCet homme au regard vif, intelligent, s'appelle Dom Robert Morel. Il est né à La Chaise-Dieu en 1653, a été bibiothécaire de l'Abbaye de Saint Germain des Prés, le plus grand centre intellectuel de France à l'époque, et est mort à l'Abbaye de Saint Denis en 1731. Son portrait, attribué à Jean Restout, peintre de Louis XV, faisait partie du patrimoine de l'Abbaye de la Chaise-Dieu avant que celui-ci ne soit pour partie dispersé, dilapidé, volé à la suite de la Révolution française.

    Ce portrait de Robert Morel est revenu à La Chaise-Dieu à la suite d'une donation des héritiers de Maitre Jean Banière d'Ambert, il a réintegré le Trésor de l'Abbaye à l'occasion du dixième anniversaire de l'Association des amis de l'abbatiale Saint Robert, association qui à la suite d'une convention avec la Commune de La Chaise-Dieu s'attache à perpétuer le rayonnement spirituel, patrimonial, culturel de l'Abbaye et en gére le Trésor.

    Il faut souhaiter que l'exemple donné par la famille Banière soit suivi d'autres donations, la Bibliothèque de l'Abbaye par exemple serait ainsi partagée entre les mains de l'évêque de Saint Flour et du Maire de Brioude, dans leurs bureaux, d'autres éléments du trésor doivent se trouver ici ou là...

    miniatures.jpgCe dixième anniversire a été aussi marqué par la conférence donnée par Pascal Meier à l'occasion du vernissage de l'exposition qu'il présente sur l'Apocalypse de Jean : dix miniatures, dix enluminures (il en a réalisé 67) aux couleurs vives qui expriment la gratitude de leur auteur à Dieu, témoignent de son ouverture au Saint Esprit. C'est visuellement beau mais tout de même assez incompréhensible pour le commun des mortels qui associe Apocalypse à Catastrophe alors qu'il faut comprendre Révélation, Enlèvement du voile...Il est vrai que la foi ne s'explique pas on l'a ou pas...

    Cette journée anniversaire s'est terminée par un très beau concert de plus de deux heures entre Orgue et Jubé avec le Choeur de la Cathédrale et du Collège du Puy en Velay dirigé par Pierre Kaeppelin avec à l'orgue Frédérique Gros.

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    Une belle manifestation pour célébrer dix ans de travail bénévole des membres de l'association, des passionnés d'histoire, de patrimoine, de culture.

    Une action à poursuivre sans relâche et à développer avec l'appui d'une politique de communication en direction de publics diversifiés si l'on veut redresser durablement la fréquentation de l'Abbatiale tombée de 60 000 visites annuelles en 1992 à 25 000 en 2009. Bien sûr la rénovation annoncée des bâtiments aidera à revaloriser le site mais l'Abbatiale, ses tapisseries, sa danse macabre, sans attendre, méritent le détour et même le voyage. Il faut le faire savoir et accueillir les visiteurs dans le village et l'Abbaye comme ils le méritent et leur proposer de découvrir sous des formes pédagogiques variées ce patrimoine sous ses différents aspects, spirituels bien sûr mais aussi historique et culturel.

  • L'olivier

    Ils sont rares les oliviers sur les trottoirs de Beyrouth. Les arbres les plus répandus en bordure de voie sont le laurier rose, le ficus, l'acacias, le jacaranda,  le pin, le palmier dattier sur la corniche... Les cèdres, ceux qui restent, sont dans la montagne

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    Cet olivier, dans la rue qui descend de la place Sassine à l'Université saint Joseph, a été planté il y a un peu moins de cinq ans.

    Il perpétue la mémoire de Samir Kassir, historien et journaliste, français et libanais, études d'histoire et de philosophie à la Sorbonne, éditorialiste à An Nahar, fondateur de la version arabe du Monde diplomatique, assassiné à cet emplacement le 2 juin 2005 dans un attentat à la voiture piégée.

    Il n'est jamais trop tard pour lire son Histoire de Beyrouth et surtout son dernier livre, toujours actuel : Considérations sur le malheur arabe.

  • Rendez-vous

    Blois, Blois, deux minutes d'arrêt. On y est, dans quelques instants on va se retrouver. Depuis un an, on s'est donné rendez-vous Place du chateau pour, après une petite promenade en attelage, un déjeuner-buffet dans un cimetière, un cimetière renaissance, le cloître Saint Saturnin.

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    Il y a ceux que l'on reconnait et puis ceux que l'on ne reconnait pas, ceux dont on se souvient et ceux qui ne nous disent rien, ceux qui ont du ventre, ceux qui n'en ont pas, ceux qui sont à la retraite, ceux qui travaillent encore, ceux qui fument encore, ceux ont arrêté, ceux qui avaient la barbe et l'ont toujours, ceux qui ont maintenant la moustache, ceux qui sont venus avec leurs compagnes et ceux qui sont venus sans, ce n'est pas leur histoire, ceux qui ont des souvenirs précis et ceux qui comme moi en ont peu, ceux qui sont bavards et ceux qui le sont moins, les mêmes qu'autrefois en général.

    Bref, on se la joue à la Patrick Bruel : Rendez vous dans dix ans, mais nous c'est quarante! Je retrouve mes camarades de la section BTS technico-commerciale de l'industrie des métaux du Lycée Raspail à Paris, promotion 1970. Merci Bruno pour l'initiative.

    Et puis il y a ceux, les plus nombreux, qui ne sont pas là, ceux qui n'ont pas pu venir, ceux qui n'ont pas voulu venir, celui qui est décédé, ceux qu'on n'a pas réussi à localiser.

    En quelques heures, on voit défiler des souvenirs, ils reviennent d'ailleurs affleurer notre mémoire, et on voit défiler en accéléré des condensés de vies, de parcours, autant de voies qu'on aurait pu emprunter, affaire de circonstances, affaire de rencontres, affaire d'opportunités saisies ou écartées.

    Et on médite cette belle citation extraite de Train de nuit pour Lisbonne de Pascal Mercier : s'il est vrai que nous ne pouvons vivre qu'une partie de ce qui est en nous - qu'advient il du reste? 

  • Mémoire des hommes

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    Mort au combat à La Bassée près de Lille le 25 mai 1940, il y a 70 ans aujourd'hui, il a été enterré rapidement sur place avec ses camarades. Il avait été mobilisé en septembre 1939 au sein d'une compagnie du génie au 43ème régiment d'infanterie de ligne avec lequel il s'est retrouvé en mai 1940 pris en tenaille par l'offensive allemande, soumis à d'importants bombardements. Il n'aura pas la chance de pouvoir être évacué de Dunkerque en Angleterre. On peut trouver sa notice sur : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/.

    JacquesSallerin-militaire.jpgIl était né le 1er septembre 1908 à Paris, avait donc 31 ans, était ingénieur agronome, rédacteur au ministère de l'agriculture. Célibataire, sans enfants, il n'y a sans doute plus grand monde pour se souvenir de lui en ce 70ème anniversaire. Alors je lui consacre cette petite chronique. Son nom est mentionné sur la plaque commémorative des deux guerres mondiales au ministère de l'agriculture. Il repose maintenant au Père La Chaise aux côtés de ses parents et de son frère. Mort pour la France. Je ne l'ai pas connu. C'était mon oncle. Merci Jacques Sallerin. Ta mémoire est bien vivante.