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Histoire - Page 20

  • Quelques heures médiévales à Saint Pal de Chalencon

    Samedi dernier, le bourg de Saint Pal de Chalencon, à ne pas confondre avec Saint André de Chalencon, à une bonne trentaine de km de La Chaise Dieu offrait quelques heures médiévales à ses habitants et ses visiteurs. 1300 visiteurs payants, les visiteurs costumés passaient librement les trois portes de la ville, 900 repas servis aux ripailleurs. Un franc succès qui a sans doute un peu débordé les organisateurs de cette première édition fort réussie.

    Un reportage et des photos à lire sur :

    http://casadei.blog.lemonde.fr/

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    A l'année prochaine!

  • De l'usage du confessionnal à Notre Dame de Royan

    ferret_g.gifJ'ai redécouvert Royan la semaine dernière. la ville, détruite par les bombardements alliés en 1945, a été entierement reconstruite sous la direction de l'architecte Claude Ferret. La ville est toute blanche, horizontale, elle m'a fait penser à Tel Aviv. Trois lieux symbolisent cette architecture de béton des années cinquante, le Temple, l'église Notre Dame de Gillet et le Marché couvert, sorte de petit CNIT. Le Casino a malheureusement disparu. Tout cela est admirablement documenté dans l'ouvrage intitulé Les Ferret qui rend hommage à cette grande famille d'architectes bordelais.

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    Malheureusement, le béton a mal vieilli et l'église Notre Dame s'effrite au fil des ans, au point que les jours de pluie il faut disposer de grandes poubelles sous les fuites d'eau de la toiture.

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    Par beau temps, ces poubelles sont soigneusement rangées derrière un confessionnal qui retrouve ainsi un nouvel usage quelque peu inattendu.

    Vite des crédits...

  • Mémorial de l'abolition de l'esclavage

    Plus de 27 000 expéditions négrières ont été recensées depuis les ports européens entre le XV et le XIX° siècle. elles arrachèrent plus de 12,5 millions d'hommes, de femmes et d'enfants à la terre d'Afrique pour les réduire en esclavage aux Antilles et plus d'un million et demi moururent pendant la traversée. Plus de 4220 de ces expéditions négrières ont été recensées depuis les ports français soit plus de 1 380 000 personnes déportées. Plus de 1 800 expéditions négrières ont été recensées au départ de Nantes soit plus de 550 000 personnes déportées.

    C'est ainsi qu'est présenté sur les quais de la Loire, à Nantes, le mémorial de l'abolition de l'esclavage qui vient dêtre inauguré. Sur les quais des petites plaques rappellent les noms des navires négriers nantais et certains des ports où ils firent escale et puis sous les quais, au bord de l'eau dans ce qui ressemble à une coque de navire, un parcours pédagogique rappelle les faits et le chemin qui mena à l'abolition.

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    A Bordeaux, autre grand port négrier, le Musée d'Aquitaine comporte désormais plusieurs salles permanentes consacrées à cette page de notre histoire et les édiles de Bordeaux et de la Communauté urbaine viennent d'engager un débat sur le nom du futur pont levant dans le port de la Lune, Jacques Chaban-Delmas pour Alain Juppé ou Toussaint Louverture pour Vincent Feltesse. A La Rochelle vient d'être inaugurée sur le port une promenade Toussaint Louverture. Dans les trois villes des associations militent pour débaptiser les rues qui portent des noms de marchands négriers....

  • La quatrième partie du monde

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    Ce planisphère a été imprimé par Waldseemüller, en 1507, un moine de Saint Dié dans les Vosges, c'est la première carte qui représente la quatrième partie du monde avec son nom America, en l'honneur d'Amerigo Vespucci.

    La quatrième partie du monde parceque selon Isidore de Séville, 600 ans avant JC, la terre est divisée en trois parties, l'une appelée Asie, la deuxième Asie, la troisième Afrique et qu'il en existe une quatrième au delà de l'océan, qui nous est inconnue...

    la quatrième.jpgToby Lester nous raconte dans la quatrième partie du monde l'histoire qui mène à l'élaboration du planisphère de Waldseemüller : le monde de Platon, la cartographie qu'en fit Ptolémée, les voyages des irlandais dans l'Atlantique Nord, l'épopée de Marco Polo jusque devant Cipangu (Japon), les navigateurs portugais le long de la côte africaine et bien sûr Christophe Colomb. Une grande saga, l'invention de la géographie, celle de notre monde, celle de notre place dans le monde.

     

  • The box

    box.jpgParmi les révolutions technologiques du XXème siècle, l'histoire reconnaitra celle apportée par le conteneur comme l'une des plus importantes.

    Cette histoire commence le 26 avril 1956 : un entrepreneur américain de camionnage, Malcolm Purcell McLean affrète à Newark (New Jersey) un navire chargé de conteneurs, l’Ideal X : 58 caisses qui allait être réparties sur 58 camions à Houston.

    Une longue bataille va s'engager qui va tout révolutionner : l'établissement d'une  norme mondiale, le vingt pieds, pour la fameuse boite métallique, les crochets pour l'attraper, les ports, les navires, de plus en plus grands, les grues, les équipements de stockage, les camions, les trains. Le conteneur plus l'informatique ont par exemple permis la révolution du "juste à temps" de Toyota.

    Le conteneur a aussi fortement réduit le pouvoir des dockers, la culture des villes ports, réduit aussi les détournements, les vols de marchandises, peut être accru les questions de sûreté...

    Marc Levinson nous raconte ce qui se passait sur les quais de Brooklyn dans les années cinquante, quand les dockers exigeaient avant de monter une palette de caisses sur un bateau de dépoter toute la pallette à sa sortie du camion pour transporter les caisses sur le bateau avant de les rempoter sur une nouvelle palette, tout cela pour la préservation de l'emploi. Il est des combats qui laissent pantois.

    Le conteneur a mis fin à tout cela, considérablement réduit les coûs de transport et ouvert la voie à la mondialisation qui, qu'on le veuille ou non, a permis à des centaines de millions de personnes dans le monde, en Asie en particulier, de s'intéger dans l'économie mondiale et d'élever leur niveau de vie.

    Cette histoire du conteneur est passionnante, elle montre in fine que les idées finissent par l'emporter sur les conservatismes.

  • 10 janvier 1944

    Le 10 janvier 1944, la Synagogue de Bordeaux était transformée en geôle. Ce matin là des policiers et des gendarmes  français ont interpellé à leur domicile des centaines de vieillards, d'hommes, de femmes, d'enfants, dont le petit Boris Cyrulnik, 7 ans, qui parviendra à s'échapper, pour les déporter vers Drancy, puis les camps d'extermination, parce qu'ils étaient juifs. Une première rafle était déjà intervenue en novembre 1943, au total 539 juifs auront été transférés à Drancy puis en Allemagne.

    Ce matin 16 janvier 2012, Bordeaux se souvenait devant la synagogue et la grande plaque qui rappelle les noms des martyrs de la Gironde. Gilles Bernheim, le grand rabbin de France a très joliment parlé de l'avenir.

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    "Un lieu de religion, quel qu'il soit, est un lieu ou en entre avec la perspective d'en sortir en se sentant mieux. Il faut les préserver. Les sociétés meurent de ne pas réfléchir. Chaque individu se doit de ne pas être un homme ordinaire mais un homme extraordinaire, s'élever au dessus de sa condition, refuser la lacheté".

    La veille, concert de musique klezmer et yiddish : ambiance recueillie (vie, ghetto, déportation, mort ) avec le quatuor à cordes Gaviniès puis festive avec Yale Strom, Mircea Druma et Emile Cobsura (violon, clarinette et accordéon) devant un public venu d'Aquitaine et des Charentes. Et la découverte de deux expositions "A la vie - les enfants de Buchenwald" et "Désobeir pour sauver - des policiers et des gendarmes français, Justes parmi les nations" préfacée par Simone Veil.

    synagogue,rafle

  • Nos histoires de France

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    Cet ouvrage de Daniel Picouly offre selon l'âge des lecteurs un grand bol de nostalgie ou pour les plus jeunes un aperçu de la formation historique donnée à leurs parents ou grands parents. Daniel  Picouly a eu la bonne idée de rassembler 160 cartes et images pédagogiques utilisées par les maitres et maitresses de l'école de la République du milieu du XXéme siècle.

    Il est de bon aloi de faire aujourd'hui le procès du roman national construit par la III° République et de remettre en cause les certitudes acquises à l'école élementaire mais ce roman  national avait tout de même l'avantage d'offrir à tous les français une culture commune à partager. Par quoi la remplacer, on tatonne encore et au fil du temps qui passe c'est la méconnaissance qui risque de finir par l'emporter.

    Un grand plaisir de lecture donc que cette histoire revisitée par un gamin pour partie d'origine martiniquaise donc un peu noir mais qui se l'est appropriée visiblement avec plaisir.

  • Les Mauristes à La Chaise-Dieu

    Ce samedi 24 septembre, l'Association des amis de l'Abbatiale Saint Robert de La Chaise-Dieu (http://www.abbaye-chaise-dieu.com/-Amis-de-l-Abbatiale-.html) organisait une journée d'étude avec des universitaires sur l'Abbaye de La Chaise-Dieu au sein de la Congrégation de Saint Maur (1640-1791).

    Peu de moines, à cette époque, mais de grande qualité et des travaux qui ont donné à l'abbaye la configuration qu'on lui connait aujourd"hui. Le grand escalier, l'orgue, le grand autel, la place de l'écho ...

    image.jpgQui aujourd'hui connait Dom Robert Morel (1653-1731), né à La Chaise-Dieu, bibliothécaire de l'Abbaye de Saint Germain des prés, qui  a conservé le souvenir de Jean Soanen (1647-1740). Exilé à La Chaise-Dieu pour jansénisme, à l'âge de 80 ans, il y arrive au seuil de l'hiver dans ce pays qu'il qualifie de désert et y mourra à 93 ans, il signait sa correspondance avec ses nombreux soutiens Jean Soanen, prisonnier de Jésus-Christ; qui se souvient de Dom Robert Tiolier, un des premiers à écrire en plusieurs volumes l'histoire de l'Abbaye de La Chaise-Dieu, à décrire avec précision l'ordonnancement de ses batiments?

    Daniel Odon Huriel (Cercor et CNRS), Dom Thierry Barbeau (sous prieur à l'abaye de Solesme, Anne Frédérque Costantini (Cercor et Bordeaux IV), Damien Martinez (Clermont-Ferrand), Alain Dubreucq (Lyon III), Bernard Sanial (Cercor) nous ont fait revivre cette époque. on a mieux compris ce renouveau d'un siecle et demi, les transformations subies par l'abbaye, les luttes féroces de pouvoir au sein de la congrégation la centralisation des ordres religieux.

    Une belle journée, studieuse, qui s'est achevée par une présentation détaillée et pédagogique de l'orgue casadéen puis un concert grâce à l'obligeance de Jean-Luc Perrot, titulaire des orgues historiques Callinet de l'église Notre Dame de Saint Etienne.

    Idéalement, il eut été judicieux d'ajouter une séquence ouverte à tous les publics (l'accès aux conférences était à 20€, il faut bien que l'association rentre dans ses frais) avec une visite commentée par un des universitaires présents des principales réalisations architecturales des mauristes. Ce sera pour une autre fois.

  • Le dépaysement - Voyages en France

    dépaysement.gifEn couverture de ce livre de Jean-Christophe Bailly, les environs de Verdun, il va être question d'histoire de France à la Malet et Isaac, de lieux de mémoire à la Pierre Nora, d'identité de la France à la Braudel?

    Un peu de tout cela et davantage. Il faut se laisser porter par ce livre dont  on peut sans doute lire les chapitres dans un ordre quelconque. L'auteur donne le sentiment de s'etre laissé aller au vagabondage même s'il avait en tête des objectifs précis. On commence à Bordeaux dans une petite bouitique de fabrique de nasses, de filets et puis on va à Verdun, à Fontainebleau, à Varennes, au Pays de Rimbaud, le long de la Vézère, aux sources de la Loue...

    L'objectif est de faire le point sur ce qu'est la France. Existe t'elle? A t'elle même existé, qu'en reste t'il, quel est son avenir?

    C'est d'abord un voyage littéraire, poétique même, il faut se laisser aller, essayer de comprendre les "nouages" qui saississent l'auteur, un ensemble de sentiments, d'impressions, de sopuvenirs qui surgissent ici et là et qui finissenet par définnir un pays des identités, très loin de l'identité nationale dont on nous rebat les oreilles.

    Le dépaysement c'est sortir le pays de lui-même, eviter le repli qui conduit à la mort et s'ouvrir, bref continuer, s'exposer au brassage, celui qui a fait la France jusqu'ici et qui fera celle de demain.

    Un livre ambitieux très réussi.

     

  • Les Cahiers de la Haute Loire à Laval sur Doulon

    christian de seauve,les cahiers de la haute-loireLes Cahiers de la Haute-Loire, revue savante http://www.cahiersdelahauteloire.fr qui publie un numéro par an ont une lectrice attentive à Laval sur Doulon, petite commune de 60 habitants du canton de La Chaise-Dieu. Cette lectrice avait lu un article publié par Christian de Seauve, président des Cahiers, sur les chateaux disparus du Vialard et de l'Air à Laval sur Doulon.

    Et ce samedi 30 juillet 2011, la salle des fêtes de Laval sur Doulon comptait plus d'auditeurs que d'habitants pour écouter Christian de Seauve, venu du Puy, raconter l'histoire de ces chateaux souvent oubliés des mémoires et aussi celle des pierres des moines de l'Abbaye de La Chaise-Dieu ou l'existence de maisons à toit de chaume.

    C'est en épluchant environ 170 actes de notaires de Champagnac le Vieux que Christian de Seauve a établi que dès le XVIIIéme siècle, les habitants de Champagnac faisaient venir des maçons de la région de La Marche (Creuse) pour construire leurs maisons dont les toits étaient alors dans 40 % des cas faits en chaume. On savait les maçons de la Creuse actifs dans la construction du Chateau de Versailles ou dans l'Ile de France au XIXe siècle, on ignorait qu'ils étaient déjà présents en Haute-Loire un siècle plus tôt!

    christian de seauve,les cahiers de la haute-loireLes pierres des moines de L'Abbaye de la Chaise-Dieu sont encore bien présentes dans la forêt de Lamandie. Elles dateraient des années 1669 et suivantes lorsque Colbert nationalisa les forêts et que Les Eaux et Forêts administrèrent les forêts de l'Abbbaye, ce qui fut source de nombreux conflits avec les populations locales souvent privées de leurs droits ancestraux.

    christian de seauve,les cahiers de la haute-loireLes Contournat, famille connue par ses démêlés avec l'Abbaye de La Chaise-Dieu dès la fin du XIIe siècle, furent les premiers seigneurs connus du chateau de Vialard, suivent les Mezel et les Bouillé. Par voie successorale le château se transmet des La Salle aux Miremont, Massol de Serville et Ligondès. Antoine Dosfant, enfant du pays, député de Paris en 1789, achète en 1792 ce château et celui, dans la même commune, de Lair, qui était aux d’Auzolles. De ces chateaux il ne reste rien sauf quelques pierres  qui seraient marquées de signes maçonniques.

    A écouter Christian de Seauve qui qualifie la fondation de l'Abbaye de La Chaise-Dieu de tardive, on devine que la cohabitation entre la puissance des moines et les seigneurs locaux d'implantation plus ancienne et les laboureurs, héritiers de droits d'usage des terres immémoriaux n'a pas été un chemin de roses.

    Cet après-midi studieuse s'est conclue par un excellent buffet confectionné par les habitants, des habitants ravis d'avoir eu l'occasion d'évoquer leur histoire, celle que leur racontaient leurs grands parents.

    Et le dimanche l'Association Sport Nature de La Chaise-Dieu était à Laval pour randonner dans les collines du Doulon et déguster à nouveau un bon apéritif avec les habitants à l'occasion de la fête du pays. Deux belles journées pour Laval sur Doulon, sous le soleil revenu!

    (Les  ilustrations photographiques de cette chronique sont extraites des Cahiers de la Haute-Loire)