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Aquitaine - Page 8

  • Centenaire

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    Cette belle maison de style antillais construite dans l'entre-deux guerres, fût à partir de 1957 la maison de vacances de Jean Anouilh, au Cap Ferret.
    Né à Bordeaux, l'auteur d'Antigone, connu de tous les lycéens ou presque, aurait eu 100 ans cette année. L'occasion pour le Maire de Lége-Cap Ferret de célébrer l'évènement, ce dimanche, 24 octobre, avec l'inauguration d'une Promenade Jean Anouilh, en présence de sa fille Marie-Colombe et de la présidente du conseil municipal des jeunes.
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    La pluie était battante mais cela n'avait pas découragé les organisateurs, les édiles, d'anciens proches comme l'ancienne gouvernante des enfants Anouilh, de se rassembler et d'évoquer sous le porche de l'église Notre-Dame-des-flots toute proche, puis sur la plage, devant la maison de l'écrivain, quelques anecdotes de la vie quotidienne de l'époque et les rééditions à venir des oeuvres de Jean Anouilh.
    C'eût pu être une bonne matinée, une promenade guidée par Marie-Colombe était prévue sur les lieux qu'aimait l'écrivain. La pluie a précipité tout le monde au chaud pour boire un chocolat chaud! Le soleil est revenu à Bordeaux l'après-midi!

  • Des hommes et des dieux

    affiche-des-hommes-et-des-dieux_jpg_300x365_q95.jpgBeaucoup d'effervescence au cinéma Jean Eustache de Pessac en cette fin d'après-midi de dimanche. On y projetait le beau film de Xavier Beauvois sur les moines de Tibéhérine et surtout, à l'initiative du Secours catholique cette séance était suivie d'une débat avec Mgr Henri Teissier, archevêque d'Alger de 1988 à 2008 (évêque d'Oran à partir de 1972 puis coadjuteur du cardinal Duval à Alger de 1980 à 1988) . Il y a 600 bénévoles du Secours catholique en Gironde, la grande salle du cinéma était pleine d'un public conquis d'avance.

    Le film est fort, on ne voit pas le temps passer. Il décrit bien la vie monastique, les liens tissés entre cette communauté de neuf cisterciens et les villageois, la peur suscitée par les actes terroristes, les interrogations, la tentation du renoncement, la solidarité. Les moines se croient des oiseaux sur une branche mais ce sont les villageois les oiseaux et les moines la branche au dire d'une voisine musulmane. Ces moines vont vivre comme Jésus leur Passion. Le final du Lac des cygnes de Tchaikovsky ajoute à la dramatisation de la situation.

    teissier.jpgLe débat avec Mgr Henri Teissier a été d'une grande tenue. Qu'en retenir? Que les moines de Tibéhérine n'ont pas été les seules victimes chrétiennes de cette guerre civile en Algérie. Religieuses, pères blancs, institutrices, l'évêque d'Oran, les martyrs chrétiens se comptent par dizaines. Et les victimes musulmanes par milliers. Que le danger, l'insécurité étaient partout, pas spécifiquement dans la région où se situe le monastère. Les moines ne sont pas restés sachant qu'ils allaient mourir, c'était une hypothèse, pas une certitude. Que les chrétiens d'Algérie ont reçu des témoignages individuels de musulmans déchirés, humiliés, honteux de l'image de leur pays, de leur religion, donnée par les groupes terroristes et l'armée, les moines appelaient les premiers nos frères de la montagne et les seconds nos frères de la plaine. Que l'Eglise en Algérie est encore vivante, qu'elle a survécu à ces drames. Et puis, que l'intolérance n'est pas musulmane, Mgr Henri Teissier a rappelé que jeune séminariste à la Catho de Paris au 21 rue d'Assas, il voisinait avec l'ossuaire des 120 religieux assassinés au nom de la Liberté par les révolutionnaires en 1792...

    Une belle lecon de tolérance, de fidélité, d'amour, de courage donnée par des chrétiens mais qui pourraient tout aussi bien être le fait de musulmans, de juifs, d'agnostiques ou d'athés, car dans cette affaire c'est le respect de l'autre, le respect de l'homme qui doit tenir de ligne de conduite. Peut-être que croire en Dieu aide car comme le dit le frère Christian à un frère hésitant : ta vie tu l'as déjà donnée.

  • Le Ruisseau Chaud

    Le Ruisseau Chaud est un lieu-dit sis sur la commune d'Eygurande-Gardedeuilh, précisément entre Eygurande et Gardedeuilh, dans le Périgord blanc, en Dordogne, à la limite de la Gironde et de la Charente maritime.

    C'est au Ruisseau Chaud, en bordure de la Forêt de la Double, que se situe le gîte éponyme: http://www.le-ruisseau-chaud.com/ une très grande maison qui donne sur une vaste clairière d'un ha avec à l'horizon, des chataigniers, des pins, quelques grands chênes, un petit airial diraient les landais. La maison permet de loger 20 personnes dans des lits de toutes tailles, il y a trois petites piscines, toutes petites, plutôt des baquets, un filet de volley, une table de ping-pong, un barbecue, une grande table pour les repas en extérieur. Bref de quoi passer de bonnes vacances en famille, entre amis, avec des enfants.

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    Certes Sarlat, Les Eyzies, la Grotte de Lascaux sont assez loin mais on peut facilement aller visiter Bergerac, ses statues de Cyrano, son musée du tabac, Périgueux et ses rues Renaissance, les vignobles de Saint Emilion et de Montbazillac, sans oublier le chateau du XVII du même nom, magnifique. Et puis Bordeaux, la Garonne et ses quais, ne sont pas très loin... Plus proche, on peut faire des randonnées ou de la course à pied à proximité immédiate du Ruisseau chaud, seul petit inconvénient la multiplicité des étangs est appréciée des insectes.

    Pour s'approvisionner toute petite épicerie à Eygurande à 1 km et tout ce qu'il faut à Montpont Ménestérol à 9 km.

    Et puis la maison du Ruisseau chaud peu banale mérite qu'on y séjourne quelques jours. Ce qui frappe au premier abord, c'est qu'elle est noyée dans la verdure, le lierre court partout et on y a parfois le sentiment que l'humidité n'est pas bien loin. La vie s'organise autour de la grande pièce qui peut servir de salle à manger et de salon, un peu sombre, même par grand soleil, c'est sans doute la plus ancienne de la maison. La cuisine est grande et assez bien équipée, en particulier en grandes gamelles même si la capacité du lave-vaisselle et du réfrigérateur est sans doute un peu juste pour 20 personnes. Quatre salles d'eau à la décoration luxuriante mais avec peu de pression d'eau et déconseillées aux grandes tailles.

    Ce qui fait le charme du Ruisseau chaud ce sont les huit chambres, souvent vastes, les grands lits, avec des dessus en patchwork de toutes les couleurs, des suzanis. Et puis la décoration abondante, surprenante, éclectique, la biblilothèque riche en classiques, en policiers, un peu de littérature ésotérique, les jeux de société, les guides promenades, des luminaires partout, un salon tout en cuir, des lits-cages pour servir de fauteuil, une très grande véranda où l'on peut déjeuner ou dîner en cas de pluie, et un grand patio, très haut, d'où l'on voit le ciel, avec de grandes plantes vertes, une sorte de serre, agrémentée d'un baby-foot. 

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    Si dans le jardin, un gros chien noir répondant au nom de Lulu ou d'Ulysse se trouve dans vos jambes, c'est que la propriétaire des lieux qui habite juste à côté n'est pas loin, elle s'occupe de la piscine, ramasse de l'herbe, coupe le lierre, entasse du bois, taille des arbustes, il y a toujours quelque chose à faire autour de la maison et dans le jardin.

    Pour l'hiver il y a des cheminées, des poêles, du bois à foison devant la maison et des radiateurs électriques.

    Pour une semaine en haute saison en 2010, compter 2800 euros, auquel il faudra ajouter 40 euros de forfait pour le gaz, votre consommation d'électricité, et 160 euros de ménage à moins que vous ne décidiez de le faire vous même mais cela s'apparente à des travaux d'Hercule.

    Bonnes vacances!

  • Le Belem

    Le Belem, plus vieux trois mâts français, avait jeté l'ancre dans le Port de la lune, à Bordeaux, ce Week-end à l'occasion de Bordeaux fête le vin, manifestation qui a accueilli 450 à 500 000 visiteurs sur les quais de la Garonne : dégustations de vins, gastronomie régionale, mais aussi feux d'artifice, son et lumière sur le palais de la Bourse, musique classique, Jazz avec Marciac in Bordeaux place des Quinconces. Une vraie réussite populaire. Des leçons à tirer pour la Biennale d'art contemporain Evento à l'automne 2011 si elle veut attirer un aussi large public.

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    Le Belem a attiré beucoup de monde. Ce monument historique, plus que centenaire, fait toujours rêver, petits et grands, et le rêve ici est à portée de main: 4 euros pour arpenter le pont et la dunette, visiter les cabines et si le coeur vous en dit des stages de trois jours à une semaine pour naviquer au large des côtes françaises, anglaises, belges ou même irlandaises, des stages ouverts à tous, pour jouer au matelot, au corsaire, aux gars de la marine : http://www.fondationbelem.com/programme_de_la_saison_2010.htm

    Une petite aventure à la portée de tous, un bond en arrière d'un siècle, un voyage au gré du vent, du soleil, de la tempête, des éléments en compagnie d'Eole et de Neptune... Pourquoi donc se priver?

  • Willkommen!

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    Un navire de guerre allemand en escale dans le Port de la lune à Bordeaux. Il s'agit d'un navire ravitailleur le Tender Elbe A 501 basé à Warnemünde près de Rostock. De la rive gauche de la Garonne, à marée basse, l'équipage peut méditer sur les épaves qu'on apercoit sur la rive droite. Ce sont celles d'une partie de la flotte de plus de 200 navires sabordée par les forces allemandes en août 1944 avant leur départ le 28 août de Bordeaux par la route de Carbon Blanc. Cf. Bordeaux et la marine de guerre (Presses universitaires de Bordeaux) :

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    Vive l'Europe!

  • Sur la route avec George Rodger

    Pour retrouver la route du britannique George Rodger (1908-1995), il suffit jusqu'au 28 mars de se rendre à la Base sous marine de Bordeaux. Ce garage de sous-marins construit par l'Allemagne nazie à côté des Bassins à flots se révèle idéal pour l'exposition consacrée au travail pendant les années 1940 d'un des fondateurs de l'agence Magnum .

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    De Gaulle à Londres, Le Blitz, le bombardement de Coventry, l'Afrique, de Douala au Soudan en passant par le Tchad, la Birmanie, la libération de Paris, de Bruxelles, de Copenhague, la découverte du camp de Bergen Belsen lors de sa libération... Quel métier, quelle vie! Meurtri par tant d'horreur, George Rodger consacrera le reste de son existence à arpenter l'Afrique et son authenticité.

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    Petit anglais fier d'arborer son casque pendant le Blitz

    En bonus sur grand écran Apocalypse, l'excellente série de six épisodes sur la seconde guerre mondiale de France Télévision realisée par Isabelle Clarke avec un commentaire dit par Matthieu Kassovitz.

    Nous vivons en Europe une période heureuse à côté de celle qu'ont vécue nos parents ou nos grand-parents sans bien mesurer notre chance. C'est à nous et nos enfants de faire fructifier ce capital en construisant encore et toujours une Europe digne des idéaux de ses fondateurs d'après-guerre.

  • Emile Vignes

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    Emile Vignes (1896 - 1983) épicier à Castets dans les Landes se dit en pleine grande guerre que faire des photos lui permettrait d'arrondir ses fins de mois. En 1916, il achète son premier appareil photo. Il va devenir un artiste, poète, témoin de son temps. Il photographie la pignade, la forêt des landes, ancien apprenti résineur, il connait tous les métiers de la forêt qu'il documente, il est de toutes les fêtes, tous les mariages. Dans les années trente, sa première automobile, une Panhard, lui permet d'élargir son terrain de chasse, il découvre la côte d'argent, photographie les familles à la plage lors des premiers congés payés, après la guerre, il se fait reporter lors des grands incendies puis les attaques de criquets.

    Grâce à son fils Jacques, le Musée d'Aquitaine rend un bel hommage à Emile Vignes avec une très belle exposition, très émouvante, à découvrir jusqu'au 14 mars.

    En parallèle, on pourra mesurer les permanences et le chemin parcouru par les Landes avec les photos de Frédéric Desmesure qui a consacré un reportage à la vie de Labouheyre de 2003 à 2009 : l'école, les fêtes, les commerçants, l'usine de transformation du pins des Landes, le rugby, la chasse, le cochon...

    On ne peut que constater combien le Labouheyre du XX1éme siècle est à la fois dans la modernité et empreint des pratiques ancestrales.

    Au XIXéme siècle, en 1859 lors de la dixième édition de la Foire industrielle de Bordeaux , les produits des Landes étaient présentés dans la section coloniale aux côtés de ceux des Antilles et de l'Algérie, la région était alors considérée comme une colonie en voie de défrichement.

  • Au pays de Heidi

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    A la baguette de l'Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, le jeune chef Darell Ang, à la mise en scène, Laura Scozzi et la musique de Mozart nous emmène par vallées et montagnes, de cîmes en cîmes pour une suite d'épreuves, à la recherche de nos limites, à la découverte de soi. Cela se passe à ski, en luge, en téléphérique... L'héroïne est en jupe plissée et socquettes roses, comme dans les histoires de Heidi, le héros, un peu gauche mais déterminé, en fuseau et anorak blanc, la Reine de la nuit est une patronne de night-club éméchée, il y a des clochettes magiques et une flûte enchantée, car c'est bien de la Flûte enchantée qu'il s'agit ce vendredi 5 février au Grand théatre de Bordeaux.
    Difficile d'aborder, de qualifier La Flûte enchantée, créée en 1791 à Vienne. Avec cette mise en scène, on revient semble-t'il à la source, il s'agit d'un conte féérique, écrit pour un public populaire. Laura Scozzi met un peu de côté le message maçonnique, la victoire du bien sur le mal, pour ne retenir que le premier degré de l'oeuvre.
    Comment d'ailleurs qualifier de moderne, du côté du bien, un personnage comme Sarastro, qui rapte une jeune fille, Pamina, pour son bien, possède des esclaves, octroie les libertés. Quant à Papageno son idéal féminin est tout simplement machiste à souhait, ce que souligne élégamment la mise en scène.
    Une mise en scène tout à fait agréable donc qui rend l'oeuvre simple à aborder, une vraie réussite, même si le spectateur se laisse parfois emporter davantage par l'enchainement des gags que par celui des airs!

  • Bordeaux et Haïti

    En ce dimanche 17 janvier, cinq jours après le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, le buste du Général Toussaint Louverture (1746-1803), précurseur de l'indépendance d'Haïti proclamée en 1804 est fleuri. Beau geste, tant la richesse de Bordeaux est liée à l'histoire d'Haïti.

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    Alors qu'au XVIIème siècle l'essentiel du trafic du port de Bordeaux s'effectue avec le nord de l'Europe, Hanse, Scandinavie, Provinces-Unies et concerne essentiellement le vin, au XVIIIème siècle, c'est le commerce colonial qui va assurer l'essor considérable de la prospérité du port, de ses armateurs, ses commerçants, de la ville, va susciter un dynamisme démographique sans précédent et attirer les artistes de toute l'Europe. C'est de cette époque que datent les magnifiques façades des Quais de la Garonne qui valent aujourd'hui à Bordeaux d'être inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

    Le commerce colonial s'effectue avec les Antilles et Saint Domingue¨(Haïti) est alors surnommée la Perle des Antilles. A la veille de la Révolution, le commerce colonial représente la moitié du trafic du Port de Bordeaux. Bordeaux reçoit alors 38 % des importations françaises de sucre, 42 % des tonnages de café, 45 % de l'indigo et 21 % du coton.

    Et ces denrées sont produites par les esclaves noirs que Bordeaux a contribué avec Nantes, en tout premier lieu et La Rochelle, à déporter d'Afrique aux Antilles. Bordeaux serait ainsi à l'origine de 500 expéditions concernant 130 000 captifs tout au long du XVIIIéme siècle, le siècle des lumières.

    Depuis plusieurs années, la ville de Bordeaux a pris acte de ce passé négrier et entrepris un travail de mémoire. Denis Tillinnac a rédigé un rapport remarquable en 2006, une plaque de mémoire sur les quais rappelle le rôle de Bordeaux dans la traite et en 2009 le Musée d'Aquitaine a ouvert plusieurs salles consacrées au commerce colonial et à la traite des noirs.

    En 2005, la ville avait inauguré sur la rive droite, devant l'actuel jardin botanique, ce buste du Général Toussaint Louverture en présence des autorités haïtiennes. Un peu curieusement, Le Général, dont un des fils est décédé à Bordeaux, rue Fondaudège, regarde vers le Nord. C'est dommage, en regardant vers l'ouest, vers la place de la Bourse, siège de la Chambre de commerce fondée en 1705, il aurait contemplé le fruit du travail de ses conpatriotes et au loin porté son regard vers Haïti. Ce pays qui aujourd'hui, dans l'épreuve, montre toute la dignité de ses habitants.

  • Pont de pierre en péril

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    En 2012,  deux cents ans après avoir lancé la construction du Pont de pierre, Bordeaux inaugurera le Pont levant Bacalan Bastide. Les deux cents prochaines années nous diront si ce nouveau franchissement de la Garonne se justifiait, notamment s'il aura permis de préserver la vocation portuaire du port de la lune.
    D'ici 2012, ce serait bien parallèlement aux travaux du nouveau pont d'entretenir le bon vieux pont de pierre, les stalactites qui l'ornent en cette période de gel sont du plus bel effet mais révèlent sans doute un défaut d'entretien.