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Livre - Page 43

  • Les sirènes de Bagdad

    Yasmina Khadra, ce militaire algérien retraité s'est surtout fait connaître avec Les hirondelles de Kaboul, puis avec l'Attentat qui met en scène une femme kamikaze au coeur du conflit isaélo-palestinien.

    Ici, avec l'Irak, l'objectif est le même : essayer de comprendre ce "dialogue de sourds entre l'Orient et l'Occident" qui s'est bel et bien installé dans les relations internationales et dans nos têtes, n'en déplaise à ceux qui nient le choc des civilisations.

    On suit donc, au rythme d'un roman policier, le parcours d'un jeune bédouin qui va décider de rejoindre la résistance à l'occupation américaine après avoir vu sa famille subir de plein fouet les effets dévastateurs d'une bavure de l'armée US, une parmi celles qui nous sont relatées par la télévision au journal de 20 heures.983a8b01ef7143a786060d1352a17729.jpg

    On découvre au fil de l'itinéraire du jeune homme tous les aspects de la vie quotidienne en Irak, sur les routes, les checkpoints, à Bagdad même, la méfiance généralisée, la corruption des policiers, les logements crasseux, la misère sexuelle, la condition des femmes, mais aussi les points de vue des résistants, des partisans du nouvel ordre, les méthodes expéditives et barbares de la guérilla, les projets démentiels de 11 septembre plus plus plus. Tout cela est bien décrit, bien argumenté. Il y a bel et bien un mur d'incompréhension entre des populations humiliées depuis plusieurs décennies qui développent une rationalité qui nous semble totalement étrangère.

    La fin du roman apporte un mince espoir, l'humanisme est en effet au fond de chaque individu et c'est un des éléments sur lesquels il faut sans doute parier pour un jour restaurer le vrai dialogue des civilisations qu'il nous faut en attendant promouvoir sans cesse.

    De belles pages sur Beyrouth, en introduction à ce roman, mais qui ne plairont pas à tous les libanais :

    Ce n'est qu'un ville indéterminable, plus proche de ses fantasmes que de son histoire, tricheuse et volage, décevante comme une farce...Elle a vécu le cauchemar grandeur nature - à quoi cela lui a t-il servi?...Il y a dans sa désinvolture une insolence qui ne tient pas la route. Cette ville ment comme elle respire. ses airs affectés ne sont qu'attrape-nigauds. Le charisme qu'on lui prête ne sied pas à ses états d'âme; c'est comme si on couvrait de soie une vilaine flétrissure.
    A chaque jour suffit sa peine, martèle t'elle sans conviction. Hier, elle braillait ses colères à travers ses boulevards au vitrines barricadées. Ce soir, elle va s'envoyer en l'air...Dans le slalom des phares, les grosses cylindrées se prennent pour des coups de génie...Les gens vont s'éclater jusqu'au petit matin, si copieusement que les clochers ne les atteindront pas.


    Voilà Beyrouth et donc un peu l'Occident vu par le héros des Sirènes de Bagdad .

    Un livre à lire qui vaut tous les bulletins d'informations. Ainsi va le monde!

  • Dans le café de la jeunesse perdue

    C'est le titre du dernier ouvrage de Patrick Modiano qui n'est pas sans rappeler "De si braves garçons" (cf.chronique du 5 septembre 2007). On a l'habitude de dire que Modiano écrit toujours le même livre, peut-être, en tous cas, c'est un plaisir renouvelé que de passer quelques heures à suivre ses personnages déambuler de Pigalle à Sablons, en passant par l'Ecole des Mines ou la rue Froidevaux à la recherche de Louki, jeune femme un peu paumée à la recherche d'elle-même.

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    Les quatres narrateurs, un jeune étudiant de l'Ecole des Mines, subjugué par la mystérieuse Louki, un ancien flic des RG, chargé par le mari de Louki d'enquêter sur sa disparition, Louki elle-même et son amant, Antoine, apprenti écrivain, théoricien des "territoires neutres" tracent les portraits entrecroisés de braves individus mais sans avenir.

    L'univers de Modiano est bien résumé par ces trois passages :

    Dans cette vie qui vous apparaît quelque fois comme un grand terrain vague sans poteau indicateur, au milieu de toutes les lignes de fuite et les horizons perdus, on aimerait trouver des points de repère, dresser une sorte de cadastre pour n'avoir plus l'impression de naviguer au hasard. Alors on tisse des liens, on essaie de rendre plus stables des rencontres hasardeuses.

    j'ai ressenti la même ivresse chaque fois que je coupais les ponts avec quelqu'un. Je n'étais vraiment moi-même qu'à l'instant où je m'enfuyais. Mes seuls bons souvenirs sont des souvenirs de fuite ou de fugue. Mais la vie reprenait toujours le dessus.

    Quand on aime quelqu'un il faut accepter sa part de mystère. C'est pour cela qu'on l'aime.

    C'est dans ces contradictions, dans ce qui fait au fond notre condition que Modiano 59a8102adb2236921ba6b5d1e87a1625.jpgnous emmène, dans une géographie parisienne très précise où chaque bar, chaque hotel, chaque rue est l'occasion d'évoquer la mémoire de personnages qui tous tentent de comprendre sans réellement y parvenir l'itinéraire de Jacqueline, baptisée Louki par les habitués du Bar Le Condé, un des cafés de la jeunesse perdue des années soixante, un café du quartier de l'Odéon disparu aujourd'hui.

    Le roman lui demeure, toujours actuel, brillant, à ne pas manquer, car les Louki en revanche sont plus que jamais parmi nous, nombreuses, à la recherche de points de repère, de liens, dans ce terrain vague de plus en plus grand que nous propose l'évolution de notre monde.

  • Partage de l'infini -Ramy Khalil Zein

    Sous la forme d'un roman, Ramy Khalil Zein, auteur libanais, essaie de comprendre comment on devient kamikaze aujourd'hui, dans les Territoires palestiniens.

    On plonge donc dans le quotiien de la famille d'Abou et Oum Hassan, les parents d'Hassan, de Seyf et Khalida. Hassan est mort sous la torture des soldats de Tsahal. Seyf, plutôt épris de paix, peu pratiquant, va par désespoir, pour faire quelque chose, franchir le pas et se faire exploser auprès d'une patrouille israélienne. Rami Khalil Zein imagine, il n'y a par définition que peu de témoignages, l'angoisse qui saisit le kamikaze au fur et à mesure que la décision de déclencher son arsenal approche.

    Leyla, la promise de Seyf, décidera de rejoindre la résistance et finira elle aussi, pour l'amour de Seyf, par se faire exploser au détriment de la vie de Haïm, réserviste israélien épris de pacifisme. Je déflore un peu l'énigme du roman mais il y a rapidement peu de doute sur le devenir des personnages.

    Alors on compend le désespoir qui saisit cette famille de Naplouse, dont la maison, centenaire, va être détruite en représaille par Tsahal sous la conduite de Ron, le frère de Haïm. Le roman est très bien situé géographiquement, puisque Naplouse est réputée pour avoir suscité plusieurs vocations de kamikases palestiniens.

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    On comrend les humiliations, les frustrations que subissent depuis 40 ans les familles de ces territoires occupés que les deux parties en cause estiment être leur terre sainte. On vit les barrages, les files d'attentes, les fouilles, les suspicions, les rabrouements, l'inactivité, on se prend de compassion pour cette famille endeuillée qui vaque entre cimetière et mosquée...

    On ne voit pas les dissenssions qui prévalent dans les cercles dirigeants, mais aussi chez les militants et in fine la population, entre Hamas et Fatah. On devine l'ambivalance de la société israélienne avec les portraits esquissés des deux frères réservistes, Ron, le colon et Haïm, le pacifiste.

    On voit bien comment des résistants palestiniens peuvent habiller du drapeau le désespoir d'une jeune femme qui se suicide plus par amour que pour la cause, malgré l'inévitable vidéo...

    Un livre questionnant, qui n'apporte pas de réponse, pas un livre militant, et, sur ce sujet, c'est essentiel, à lire donc. Mais j'aimerai bien savoir pourquoi, diable, ce livre est intitulé partage de l'infini.

  • John Le Carré et le Congo

    Formidable! Deux pleines pages et la couverture du Monde des livres la semaine dernière consacrées au Congo, l'ancien Zaire, à l'occasion de la sortie du dernier livre de John Le Carré, Le chant de la mission (the Mission song).

    Formidable, parce qu'il est rare que l'on parle de ce grand pays francophone, près de 60 millions d'habitants, sans doute parce que ce n'est qu'une ancienne colonie belge et que nous nous sentons en conséquence dénués de responsabilité à son égard.4d9cb0715657ac004e6eae5f66ae771d.gif
    Pourtant les congolais sont formidablement attachants, il suffit d'écouter les classiques de la rumba congolaise ou le célèbre Indépendance cha cha...

    Alors ne nous plaignons pas. Le plus intéressant n'est peut-être pas le roman lui-même mais plutôt l'arrière plan. Des deux pages, c'est celle qui relate le témoignage de Le Carré qui estime que ce voyage fut et restera le voyage le plus étrange de sa vie, une réalité stupéfiante, qui est la plus intéressante.
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    Dommage cependant que son antiaméricanisme, qu'il faut bien qualifier de primaire, le conduise à considérer qu'on rencontre moins de gens déprimés à Bukavu qu'à New-York. Impression totalement subjective évidemment mais soulignée à plaisir par la mise en page. Faut-il rappeler qu'au Congo l'espérance de vie à la naissance est de 40 ans, que la moitié de la population n'a pas accès à l'eau potable et qu'à Bukavu on voit dans le cadre de campagnes de prévention conduites par les ONG humanitaires des banderoles indiquer "celui qui viole une femme viole sa propre mère."

    Le prix payé par les congolais pour échapper à la dépression est élevé, je ne suis pas sûr que les newyorkais consentent à le payer.

  • Caravansérail

    C'est le titre du dernier roman, le second, de Charef Majdalani qui nous avait déjà enchanté l'an dernier avec l'Histoire de la grande maison.

    Un peu à la manière de Patrick Modiano, Majdalani puise son inspiration dans le roman familial. Ici c'est l"histoire de son grand-père qu'il nous conte. Mais le marériau dont il dispose à partir de ses souvenirs personnels, des récits de ses parents, est plein de trous. Alors il comble ce qui manque par son imagination laquelle bien entendu s'appuie sur ses lectures, sa connaissance intime de l'Orient. cela donne des phrases qui commence par "on va dire que", "probablement", "ils se sont sans doute dit...

    Son grand père, Samuel Ayyad, lettré, trilingue arabe, anglais, français a le goût de l'aventure. on est au tout début du XX sicle. Comme beaucoup de libanais aujourd'hui, il part, en l'occurence au service de la couronne britannique comme agent de liaison. Au Caire, à Khartoum, au Darfour déjà, au service de l'interventionnisme britannique. Rien à voir avec l'équipée actuelle des troupes américaines en Irak, ce sont des escarmouches, des négociations, des renversements d'alliance, loin des capitales, le représentant de la couronne a une autonomie de décision incroyable...

    En chemin, Samuel va rencontrer un compatriote, Chafic Abyad, une caricature de commerçant libanais qui s'est mis un jour en tête de vendre un petit sérail à un prince du désert ou un roi africain, il arpente donc le désert en Egypte, en Libye avec son palais transporté à dos de dromadaires ou de chameaux en pièces détachées.

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    Samuel va lui acheter son trésor et le ramener à Beyrouth au cours d'un périble dangereux qui va le mener du Caire, à l'Arabie, où il va rencontrer Lawrence et Faycal d'Arabie, en Syrie, au mont Hermon, d'où comme Moïse au Mont Nébo, il va (re)découvrir la plaine de la Bekaa et les plaisirs du retour au Liban...

    Beaucoup de plaisir à voyager avec Samuel et Chafic sous "la boîte à bijoux du ciel" dans les déserts et la savane.

  • Dans le nu de la vie

    La lecture de Dans le nu de la vie, Récit des marais rwandais, de Jean Hatzfeld, m'avait bouleversé, il y a quelques années. J'étais d'autant plus motivé pour lire ce récit des rescapés du génocide que professionnellement j'avais eu l'occasion de me rendre au Congo, dans le Kivu , et au Burundi et que l'hypothèse d'aller au Rwanda n'était pas exclue. Elle ne s'est malheureusement pas concrétisée...

    Il y a eu ensuite Une saison de machettes, qui donnait la parole aux anciens tueurs, paroles bien sûr plus insoutenables que celles des rescapés.

    Aujourd'hui, Jean Hatzfeld nous livre un troisième ouvrage sur cette tragédie, véritablement obsédante, La stratégie des antilopes et un bel entretien dans Le Monde des livres daté du 7 septembre.

    Il faut se précipiter pour lire ces livres. Les témoignages sont lumineux, la langue des rescapées, ce sont souvent des femmes, est très belle, et la philosophie qui s'en dégage est magnifique, profonde.

    Berthe :Mener une existence de gibier, seulement celui qui est mort en gibier peut l'expliquer

    Claudine : Etre trahie par la vie qui peut le supporter? C'est grand chose, on ne sait plus aller dans la bonne direction. Raison pour laquelle, à l'avenir je me tiendrai toujours un pas de côté...

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    Francine : Une personne, si son âme l'a abandonnée un petit moment, c'est très délicat pour elle de retrouver une existence.

    Jeannette : Le génoccide, il peut y en avoir un autre, ...le génocide, la cause est là et on ne la connait pas...

    Notre monde est tout simplement vertigineux

    Bonne lecture!

  • De si braves garçons

    C'est un roman de Patrick Modiano, son huitième, paru en 1982, il y a 25 ans. A cette date, Modiano qui est né en 1945 a 37 ans.

    Le thème du livre et un peu celui de la chanson de Patrick Bruel Rendez-vous dans dix ans.

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    Ici, le narrateur, sans aucun doute, Patrick Modiano lui-même, sous les traits d'un comédien spécialisé faute de mieux dans les seconds rôles, narre ses retrouvailles avec plusieurs de ses anciens condisciples d'un collège privé de la région parisienne spécialisé dans l'accueil de fils de famille, familles qui ne savent qu'en faire pour des raisons diverses le plus souvent peu avouables.

    Vingt ans après.

    Il s'en suit au premier abord une galerie de portraits d'individus souvent instables, à la situation louche, les si braves garçons n'ont le plus souvent pas été épargnés par la vie et sans doute prisonniers de leur enfance, de leur famille trop souvent absente, s'en sortent plutôt mal.

    Ce qui peut se lire comme une suite de nouvelles sans aucun autre lien entre elles que le Collège de Valvert est aussi un condensé de l'univers de Modiano et de sa technique narrative faite d'allers et retours entre la mémoire et le présent.

    Un très beau livre ou au chapitre V, on voit apparaître La petite bijou qui fera l'objet d'un roman en 2001. Chez Modiano rien ne semble être le fruit de l'imaginaire, tous les personnages sont le plus souvent inspirés du réel et ses lecteurs assidus pourront sans doute aisément se repérer dans les méandres de sa mémoire et faire des liens avec des personnages rencontrés dans d'autres romans de l'auteur. Il y a chez Modiano une galaxie de personnages à identifier et à relier entre eux.

    Parions que comme La petite bijou, certains des pesonnages de ce livre feront l'objet le moment venu de développements dans des romans ad hoc

    De très bons moments de lecture en tous cas.

  • Odeur du temps

    Ce livre est simplement un recueil de chroniques que Jean d'Ormesson a publiées dans Le Figaro et Le Figaro Magazine, journaux que je n'ai pas l'habitude de lire. Totale découverte donc, même si chacun de nous connait d'Ormesson, ses passages à la télévision, son goût des citations, son admiration, pour l'Italie, Chateaubriand...

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    Le titre est emprunté à un poème d'Appollinaire :

    J'ai cueilli ce brin de bruyère
    L'automne est morte souviens t'en
    Nous ne nous verrons plus sur terre
    Odeur du temps brin de bruyère
    Et souviens toi que je t'attends


    Aucune chronique politique ou d'actualité, à peine quelques clins d'oeil, mais un livre d'admiration, pour les romans, les écrivains, Venise, la méditerranée, les voyages, les maisons :

    ...elles ne sont qu'en apparence quelques murs et quelques meubles parmi quelques fleurs ou quelques arbres. Elles sont d'abord un rêve, des souvenirs, des espérances. Elles peuvent devenir un drame. Elles sont toujours des passions. Toute maison est une chaîne, il n'en est pas de plus douce...

    Oui ce livre comme le souhaite l'auteur nous fait rêver et nous aide à nous élever un peu au dessus de nous- mêmes. Une recette de vie, le meilleur des coachs!

    Et bien sûr, il y a des citations dont certaines reviennent à plusieurs reprises comme celle-ci de Paul Valery : Il n'y a pas d'effort inutile. Sisyphe se faisait les muscles.

  • Le Massif central au XIXème siècle

    Ah ce n'est pas un livre d'actualité! C'est un de ces livres qu'on achète sur un coup de coeur; à l'occasion, en l'espèce, d'une visite à Salers, dans le Cantal. Ce n'est pas un beau livre non plus, pas d'images, à part celle de la couverture, pas de belles photos, aucune illustration, que du texte!

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    C'est un des nombreux ouvrages de Jean Anglade, cet écrivain, né à Thiers, instituteur, professeur, agrégé d'Italien réputé pour ses livres sur l'Auvergne qui lui ont fait une réputation d'écrivain régionaliste mais qui est aussi traducteur de Machiavel et de Saint François d'Assise.

    Il y décrit la vie quotidienne en évoquant les vieux métiers d'autrefois dont certains nous sont familiers comme le coutelier de Thiers ou la dentellière du Puy et d'autres beaucoup moins comme le louvetier du Lioran ou le locatier de la Limagne.

    On a bien sûr confirmation de ce que l'on sait déjà mais on se rend compte aussi combien les auvergnats étaient déjà très mobiles, les premiers signes de la globalisation, de la division du travail et de la spécialisation! En témoignent les maçons de la Creuse, les scieurs de long du Vernet la Varenne qui exercaient leur art dans le Morvan et les bateliers de Pont du chateau.

    Qui sait encore qu'à Jumeaux, près de Brassac-les-mines, sur l'Allier, se fabriquaient chaque année 2000 sapinières, des embarcations pouvant aller jusqu'à 23 métres et transporter 56 tonnes de charges. Les bateliers transportaient ainsi des dalles de lave de Volvic jusqu'à Paris via l'Allier, la Loire , le Canal de la Loire à la Seine puis la Seine. Il fallait jusqu'à 12 sapins et beaucoup de mousse, venus du Plateau de la Chaise-Dieu. La mousse servait tout à la fois à assurer l'étanchéité et une fois filée à confectionner des cordages. Nos bateliers vendaient leurs sapinières comme bois de charpente à leur arrivée et rentraient à pied.

    Une bien belle leçon de choses!

  • Le monde d'Ernst Hans Gombrich

    Ernst Hans Gombrich est essentiellement connu pour son Histoire de l'Art.

    Il mérite de l'être pour sa brève histoire du monde pour jeunes lecteurs.

    Eine kurze Weltgeschichte fur Junge Leser a été écrit par Gombrich en 1936, à Londres, en six semaines, à la suite d'une commande, quelques mois après son exil de Vienne . Dans cet ouvrage en 40 chapitres, il raconte très simplement l'épopée de notre espèce, comme un père le ferait à ses enfants.

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    Il y a des illustrations au fusain, en noir et blanc, aucune photo. C'est stylisé. Gombrich y tutoie ses lecteurs, fait référence à sa propre enfance. C'est très attachant. La version anglaise est la dernière qui ait été publiée, en 1995, mise à jour par rapport à celle de 1936. L'écriture est limpide.

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    J'avais initialement lu la version allemande il y maintenant une quinzaine d'années et je viens de lire la version anglaise achetée il y a quelques semaines à Beyrouth, sans me rendre compte immédiatement que c'était le même ouvrage. Je l'ai relu avec grand plaisir!

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    La version française est dans doute très bien même si je trouve la couverture trop moderne. En tous cas je recommande l'une des 17 ou 18 traductions de cet ouvrage facile à lire et tout à fait instructif! On sait tout ou presque bien sûr mais la synthèse est lumineuse. Et c'est une bonne méthode de langue!

    Une bonne lecture sur les plages pour cet été pour les adolescents et leurs parents.