Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le rapport de Brodeck

e093ba1e2bd1bbb21e3aade4d940948b.jpg Avec ce roman, Philippe Claudel a commis un grand livre, heureusement couronné au début de la semaine par le Goncourt des lycéens...Des lycéens qui donnent en cette semaine de tensions dans les universités une belle image de la jeunesse, loin de celle des apprentis Gardes rouges de Rennes qui feraient mieux de lire Claudel que de bloquer les universités. Ils y apprendraient où peut mener l'intolérance, le refus de l'autre, l'anderer.

Par la voix de Brodeck, Claudel nous conte une sorte de fable sur la shoah, même si ce mot ou celui de juif, n'est jamais prononcé.

A la suite d'un meurtre collectif dans son village, d'un étranger, d'une personne différente, l'anderer, Brodeck est chargé par les villageois d'écrire le rapport de ce qui s'est passé avec le but de les dédouaner.

Le village se situe dans un pays imaginaire, de langue germanique, ce peut être en Pologne, en Alsace, en Tchéquie, peu importe où et peu importe quand, Brodeck va en fait raconter plusieurs histoires qui marquent sa vie. Son arrivée dans ce village, encore enfant, à la suite d'un pogrom, et sa prise en charge par la vieille Fédorine, elle-même mise sur les routes par ces évènements. Une sorte de Nuit de cristal dans la capitale voisine où il est étudiant, son retour au village avec sa bien-aimée, sa déportation dans un camp d'où il ne reviendra qu'après avoir accepté de se deshumaniser, de vivre au sens propre comme un chien, pour voir son nom sur le monument aux morts et sa femme, emmurée vivante dans son souvenir, après avoir été violée par ses voisins. Enfin, le mécanisme de la montée de l'intolérance envers ce visiteur étranger, l'anderer, différent, qui va révèler aux villageois comme dans un miroir leur histoire, leur démission, leurs tas de petits secrets, au point de faire d'eux des meurtriers.

Une fable universelle, écrite avec beaucoup de talent, sur l'altérité. A lire d'urgence à côté de La stratégie des antilopes de Jean Hatzfeld qui aborde sous un autre angle la question du génocide.

Commentaires

  • Ce livre me semble intéressant. L'entrée dans un camp de concentration doit être terrible. Il existe un livre sur la Shoah, "Dites-le à vos enfants" qui relatent des faits troublants sur le sujet.

Les commentaires sont fermés.