Caravansérail
C'est le titre du dernier roman, le second, de Charef Majdalani qui nous avait déjà enchanté l'an dernier avec l'Histoire de la grande maison.
Un peu à la manière de Patrick Modiano, Majdalani puise son inspiration dans le roman familial. Ici c'est l"histoire de son grand-père qu'il nous conte. Mais le marériau dont il dispose à partir de ses souvenirs personnels, des récits de ses parents, est plein de trous. Alors il comble ce qui manque par son imagination laquelle bien entendu s'appuie sur ses lectures, sa connaissance intime de l'Orient. cela donne des phrases qui commence par "on va dire que", "probablement", "ils se sont sans doute dit...
Son grand père, Samuel Ayyad, lettré, trilingue arabe, anglais, français a le goût de l'aventure. on est au tout début du XX sicle. Comme beaucoup de libanais aujourd'hui, il part, en l'occurence au service de la couronne britannique comme agent de liaison. Au Caire, à Khartoum, au Darfour déjà, au service de l'interventionnisme britannique. Rien à voir avec l'équipée actuelle des troupes américaines en Irak, ce sont des escarmouches, des négociations, des renversements d'alliance, loin des capitales, le représentant de la couronne a une autonomie de décision incroyable...
En chemin, Samuel va rencontrer un compatriote, Chafic Abyad, une caricature de commerçant libanais qui s'est mis un jour en tête de vendre un petit sérail à un prince du désert ou un roi africain, il arpente donc le désert en Egypte, en Libye avec son palais transporté à dos de dromadaires ou de chameaux en pièces détachées.
Samuel va lui acheter son trésor et le ramener à Beyrouth au cours d'un périble dangereux qui va le mener du Caire, à l'Arabie, où il va rencontrer Lawrence et Faycal d'Arabie, en Syrie, au mont Hermon, d'où comme Moïse au Mont Nébo, il va (re)découvrir la plaine de la Bekaa et les plaisirs du retour au Liban...
Beaucoup de plaisir à voyager avec Samuel et Chafic sous "la boîte à bijoux du ciel" dans les déserts et la savane.