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Livre - Page 41

  • Mrs Dalloway

    dallo.jpgChef d'oeuvre incontestable! Il faut faire l'effort de s'y plonger mais ensuite c'est formidable et à mon sens il faut le lire plusieurs fois pour en apprécier toute la richesse. D'ailleurs, dans l'édition de poche ci-jointe, il y a une introduction de 70 pages que je n'ai lu en diagonale qu'après qui offre des pespectives que je n'avais pas soupçonnées une seconde à la lecture.

    L'idée de base est simple. On est à Londres, il y a même une carte du petit périmètre ou tout se passe, en 1925, un peu après la première guerre mondiale, les années folles n'ont pas encore atteint leur apogée et Mrs Dalloway, Clarissa, dont le mari est parlementaire conservateur se prépare pour donner une soirée mondaine. Elle sort acheter des fleurs elle-même. A partir de là, Virginia Woolf nous entraîne tout au lond du livre dans les pensées de Clarissa. Il n'y a pas de chapitre, que des phrases longues, c'est un flot continu de sentiments, d'angoisse, d'hallucinations, de rêves du petit cercle des intimes de Clarissa, son mari, pas tellement, son premier amour Peter qui s'est échoué sans grand succès en Inde, Septimus, mal remis de son expérience de la guerre et sa femme italienne Rezia, son amie d'enfance qui n'est pas du même monde bourgeois...

    Au travers de ces pages, c'est aussi un portrait des femmes de l'entre deux guerres qui se dessine, Clarissa est bien sûr conventionnelle, rangée mais on la sent toute prête à sauter le pas ...

    Bref ce livre est passionnant! je vais essayer d'en trouver un autre car la rentrée littéraire ne m'a pour le moment rien suggéré de bien à lire, les classiques ont du bon!

  • Albert Cossery

    b7da70dd9d2a87d3d010174e6ae5c4e6.gifAu seuil de l'été, Albert Cossery nous a quitté définitivement. Depuis plusieurs mois, peut-être plusieurs années, j'ai entrepris à petite dose la lecture de ses oeuves complètes. Dans le tome I on trouve  "la maison de la mort certaine", "mendiants et orgueilleux", "les hommes oubliés de Dieu"...

    Parisien, égyptien, revenu de tout, client de l'hotel la Louisiane, a priori sans patrimoine, Albert Cossery nous décrit dans ses romans les bas fond de la société égyptienne, celle de son enfance, mais les choses ont elles profondément changé?. Ses livres sont pleins d'humanité. Le portrait de cet homme dressé à l'occasion de son dèces donne le vertige. Agé de 94 ans, il avait cessé de parler à autrui depuis dix ans, faisait son tour, le Cossery Tour à Saint Germain des Prés quotiodiennement, et quant on l'interrogeait sur la solitude, il répondait, je ne suis pas seul, je suis avec M. Cossery. Formidable, à lire absolument, de temps en temps, par petites touches pour nous rappeler les permanences de l'humanité.

  • Le huitième prophète et l'Américain

    Avec Le huitième prophète, Franz Olivier Giesbert - FOG raconte l'histoire d'un Gaulois, Amros,  arraché à sa forêt par le chef d'un équipage grec qui redescend le Rhône vers la Grèce et va faire de lui un esclave puis sous promesse d'émancipation son principal collaborateur pour des aventures qui les améneront à rencontrer sept prophètes, sages ou philosophes qui ont vévu quasi simultanément : Pythagore, Zarathoustra, Confucius, Lao-tseu, Bouddha, Zacharie, Héraclite.

    978de999442abf1f2f6d4c76080f4e0a.jpg

    J'ai beaucoup aimé la première partie qui se passe au Royaume des chênes noirs avant la capture d'Amros, la forêt est profonde, Aude ravissante, le roi cynique et corrompu à souhait et la violence brute, innée omniprésente. La seconde partie consacrée à la rencontre des philosophes précités, si elle part d'une bonne idée, est un peu répétitive mais donne l'occasion d'un conte philosophique somme toute agréable.3680ef0242e0440773409b657f20c34c.jpg

    La curiosité aiguisée par l'écriture superbe de FOG, j'ai enchainé avec l'Américain, publié il y a quelques années. FOG y dépend son enfance en Normandie, il y fait le portrait de son père, de sa mère et le sien. Un père américain à jamais marqué par son expérience du débarquement qui bat sa femme et ses enfants, une mère tout à la fois, aimante, pieuse, moderne, libre, un fils révolté de bout en bout qui rêve de venger sa mère en tuant son père. On comprend mieux à  sa lecture la capacité de FOG à décrire le Royaume des chênes noirs. Et on saisit mieux les racines de cette indépendance d'esprit, de la capacité de révolte de FOG qui a su enchaïner les rédactions en chef du Nouvel Obs du Figaro et aujourd'hui du Point.

  • Les voyages interdits de Marco Polo

    222002d3aeb73b13216545c90c578d01.jpgTrès bon livre à dévorer cet été. Paru en 1984 sous le titre the Journeyer. Son auteur, Gary Jennings, décédé en 1999, n'aura pas eu le plaisir de voir l'édition française de son best seller qui aura attendu 2008, soir 14 ans pour être traduite. On se demande bien pourquoi, tant le succès de ce livre parait assuré. Gary Jennings, est l'auteur du celèbre Azteca c32bae89e661e8961dafb6b1849f959b.jpget est présenté par la presse anglo-saxonne comme le meilleur auteur de roman historique américain.

    Pour écrire Les voyages interdits, il aurait arpenté le monde sur les traces même de Marco Polo et s'est mis littéralement dans sa peau avec pour objectif de nous révéler ce que Marco Polo n' a jamais raconté puisqu'il aurait confessé sur son lit de mort "Je ne vous ai pas dit la moitié de ce que j'ai vu et fait" et pourtant Marco Polo était réputé pour raconter des histoires tellement extraordinaires qu'il était soupconné d'en rajouter.

    On voyage donc des palais et des bas fonds de Venise au coeur de l'Empire du milieu. Les intitulés des chapitres font rêver à eux seuls : Venise, le Levant, Bagdad, Le Grand Salé, Balkh, le Toit du Monde, Kitaï. Comme la couverture le suggère, ce que n'a pas raconté Marco Polo est assez libertin, Marco Polo, son père et son oncle,  qui avaient déjà fait le parcours, n'ont pas découvert que des paysages et on enrichit son vocabulaire des choses du sexe en venitien, en arabe, en persan,en mongol, en han... Mais contrairement toujours à la couverture et au titre somme toute trop aguicheur, cet aspect du roman reste marginal au regard de la somme des aventures qui nous nous sont ici magnifiquement contées. On attend avec impatience la traduction du second tome à l'automne 2008 qui sera intitulée A la cour du Khan.

     

  • Phenicia

    28b6a26c66f942bb4fbd719c3e33364f.jpgAvec ce roman historique, Alexandre Najjar, directeur du supplément littéraire de l'Orient le Jour, à qui l'on doit notamment Le roman de Beyrouth et Le silence du Ténor nous offre une reconstitution du siège de Tyr par Alexandre le grand. Ce n'est pas hélas comme le titre pourrait le laisser croire le roman de la Phénicie, simplement un épisode tragique de son histoire

    C'est bien fait, alternance du point de vue de l'assiégeant et de l'assiégé. Alexandre Najjar est-il fasciné par Alexandre le Grand? Difficile de juger! Difficile de se rendre compte s'il est douloureux pour un héritier des phéniciens de porter le nom d'un homme qui a contribué à la disparition de cette civilisation aujourd'hui un peu mythique, dont l'histoire a surtout été écrite par les autres. Il a en revanche incontestablement de la sympathie pour Elissa, la mère du philosophe  Zénon.

    Il n'y a pas de suspense, on sait à l'avance qu'Alexandre viendra à bout de la résistance de Tyr, après sept mois de siège, et qu'il se vengera cruellement de la résistance de ses habitants.  La Phénicie, comme le Liban est elle victime d'agressions étrangères et de ses divisions? La métaphore s'arrête là et laisse le lecteur perplexe sur la continuité de cette histoire antique avec le Liban contemporain. Elissa retrouvera t'elle son compagnon expatrié à Cathage, Mnasée?

    Il y a bien des phrases comme c'était l'heure où l'aube dissipe la nuit et éteint les étoiles ou Alexandre tira sur la bride de Bucéphale qui s'arrêta en hénissant Mais bon au fil des pages on se laisse prendre au jeu et on dévore ce livre, à lire dès l'adolescence.

     

  • La terre et le ciel de Jacques Dorme

    3719ccfbe0ef05c69604d11f7df611fb.jpgC'est le titre d'un beau livre d'Andreï Makine, l'inoubliable auteur du Testament français. On reste ici dans la même veine aux confins de la Russie, ou plutôt de l'Union soviétique, de l'apprentissage du français, de l'admiration pour cette langue et ici de l'hommage aux aviateurs de la seconde guerre mondiale.

    Le narrateur est un jeune orphelin soviétique, pensionnaire dans un orphelinat très sévère, à la sortie du stalinisme, qui trouve un peu de réconfort auprès d'une française venue vivre dans les steppes russes, qui va l'initier à la beauté de notre langue et lui raconter l'histoire de Jacques Dorme, cet aviateur français de la ligne Alaska Sibérie avec lequel elle a vécu un amour de courte durée mais intense avant que Jacques ne fracasse son avion le 1er janvier 1945 contre les glaces sibériennes.

    Le moment venu, notre narrateur va partir à sa recherche  dans la banlieue de Paris et lui dédier ce livre, sans oublier de dénoncer au passage en fin d'ouvrage les menaces qui péseraient sur notre belle langue française, du moins vues de la part d'un locuteur qui l'a découverte et pratiquée longtemps uniquement dans la littérature.

    Ils regardent le ciel sans blêmir et la terre sans rougir...

  • L'univers, les dieux, les hommes

    Pas vu le soleil depuis huit jours au moins, on ne compte plus! Il pleut en continu, ciel gris, brouillard et jusqu'à ce matin chaque jour est plus froid que le précédent. Sur nos écrans pas l'ombre d'une ombre sur les terrains de Roland Garros, que seule la charmante tenue rose d'Ana Ivanovitch parvient à ensoleiller...

    Alors dans cette période de retour forcé sur soi, quoi de meiux après avoir fait le tour de sa bibliothèque que de relire L'univers, les dieux, les hommes de Jean-Pierre Vernant?

    b1f2ca6df9aff817f94e75626908c15e.jpgDéjà lu en 1999, mais c'est un vrai plaisir que cette plongée dans l'univers de la mythologie grecque, ce retour en arrière de 2500 ans. On redécouvre la création de l'Univers, l'instauration de la préeminence de Zeus, la guerre de Troie, les voyages et le retour d'Ulysse, le drame d'Oedipe, Persée...

    Dans ce monde grec, il n'y a pas de Dieu tout puissant, dieux et déesses passent des compromis, et puis quel bonheur sans doute pour les hommes et les femmes d'être séduits un jour par un dieu ou une Déesse?

    Quand on referme ce livre, on a envie de le reprendre au début, tant il est riche d'anectodes plus ou moins familières et de sens.

  • Un monde de ressources rares

    db2330223cdf860555c4703acf47ed13.gifErik Orsenna de l'Académie française est à l'origine un économiste, un prof! Cette passion l'a conduit à nous donner un livre sur le caoutchouc L'exposition coloniale, un sur le coton, Voyages aux pays du coton, un sur l'Afrique, Madame Bâ, un sur l'environnement, Portrait du Gulf Stream...

    Associé avec ses amis du Cercle des économistes  http://www.lecercledeseconomistes.asso.fr/, cela donne Un monde de ressources rares. Ce petit livre, broché ou en poche, 13 ou 8 EUR traite de la rareté au sens large, le coeur de la préoccupation des économistes. Les raretés traditionnelles, celle des matières premières, de l'eau, de l'énergie, de l'alimentation, mais aussi raretés du travail qualifié, de l'innovation, du capital.

    Les auteurs passent en revue l'ensemble de ces raretés et examinent les solutions à mettre en oeuvre. Ils n'excluent rien a priori, ni le nucléaire, ni les OGM, plus de marché et plus de régulation, ce n'est pas contradictoire, surtout plus d'innovation, c'est la solution face aux raretés opiniâtres.63156076e48a264bf61b8437be2714ae.jpg

    Du développement durable et davantage de gouvernance mondiale avec une proposition de création d'un Conseil économique mondial pendant du Conseil de sécurité de l'ONU pour piloter toutes les organisations internationales  actuelles (FMI, BM, FAO, OMS, OIT...) dont l'action n'est pas toujours à la hauteur des enjeux.

    La globalisation est une chance, mais il faut la réguler pour éviter qu'elle ne s'achève comme celle de la fin du XIX éme siècle par la première guerre mondiale. C'est la responsablité de nos générations.

  • Delerm

    a26284a9efd811d824f9a8f92ebbae59.gifDans la famille Delerm, c'est de Philippe qu'il s'agit ici, l'écrivain, né en 1950, le père de Vincent, auteur compositeur interprrète de ses chansons. Philippe Delerm est célèbre pour son best seller : la première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules. Des petits croquis des petits plaisirs quotidiens parfaitement observés. J'avais trouvé le livre jubilatoire pour la justesse de ses notations et puis sans doute pour son effet de génération, ces petits plaisirs sont aussi des nostalgies et nous avons tous les deux peu ou prou le même âge...

    Philippe Delerm a aussi écrit un très beau livre Sundborn ou les jours de Lumières. Delerm y imagine le bonheur de vivre des Larsson, famille de peintres suédois de la lumière, c'est magnifique!

    Le succès de "la première gorgée de bière..." l'a conduit à récidiver: il y a eu sur le thème du sport "La tranchée d'Arenberg et autres voluptés sportives" et ici "Dickens, barbe à papa et autres nourritures déectables". C'est toujours très agréable à lire même si la veine s'épuise un peu. Néanmoins, on retrouve le mistral gagnant de notre enfance et le portrait de son père sous l'intitulé c'est bon est un vrai moment de grâce.

  • Un candide en Terre sainte

    999fd71bd47c0304f52e7216749f6a82.jpgRégis Debray est allé sur les pas de Jésus et il en revient avec un livre formidable à mettre entre toutes les mains de ceux qui s'intéressent à cette région, à ce conflit au coeur de bien des conflits.

    Impossible de résumer un tel livre, Régis Debray est connu pour son sens de la formule et ici il s'en donne à coeur joie et il faut dire qu'il y a de quoi! Tout le monde en prend pour son grade. De l'importance de l'indépendance que s'autorise le Candide qui n'a comme religion que l'étude des religions.

    Les religions monothéistes annoncent la fraternité mais en attendant elles déclenchent la carnage. Entre Aphrodite, la chrétienne, Hera, la juive, et Athena la musulmane, Parîs, Régis Debray, refuse de choisir. Et la conclusion de son livre est à méditer: depuis le paléolitique, le civilisé trace, déplace, restaure des frontières, il ne sait pas s'en passer, et ce même si sans frontière est devenu le suffixe que tout un chacun en Europe accole désormais à ses tiitres et ses qualités. Et bien, au Proche-Orient, les frontières se voient, sur le terrain, dans les têtes, c'est ainsi, il faut sans doute apprendre à vivre avec!