Phenicia
Avec ce roman historique, Alexandre Najjar, directeur du supplément littéraire de l'Orient le Jour, à qui l'on doit notamment Le roman de Beyrouth et Le silence du Ténor nous offre une reconstitution du siège de Tyr par Alexandre le grand. Ce n'est pas hélas comme le titre pourrait le laisser croire le roman de la Phénicie, simplement un épisode tragique de son histoire
C'est bien fait, alternance du point de vue de l'assiégeant et de l'assiégé. Alexandre Najjar est-il fasciné par Alexandre le Grand? Difficile de juger! Difficile de se rendre compte s'il est douloureux pour un héritier des phéniciens de porter le nom d'un homme qui a contribué à la disparition de cette civilisation aujourd'hui un peu mythique, dont l'histoire a surtout été écrite par les autres. Il a en revanche incontestablement de la sympathie pour Elissa, la mère du philosophe Zénon.
Il n'y a pas de suspense, on sait à l'avance qu'Alexandre viendra à bout de la résistance de Tyr, après sept mois de siège, et qu'il se vengera cruellement de la résistance de ses habitants. La Phénicie, comme le Liban est elle victime d'agressions étrangères et de ses divisions? La métaphore s'arrête là et laisse le lecteur perplexe sur la continuité de cette histoire antique avec le Liban contemporain. Elissa retrouvera t'elle son compagnon expatrié à Cathage, Mnasée?
Il y a bien des phrases comme c'était l'heure où l'aube dissipe la nuit et éteint les étoiles ou Alexandre tira sur la bride de Bucéphale qui s'arrêta en hénissant Mais bon au fil des pages on se laisse prendre au jeu et on dévore ce livre, à lire dès l'adolescence.