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Le chant de la mission

  • John Le Carré et le Congo

    Formidable! Deux pleines pages et la couverture du Monde des livres la semaine dernière consacrées au Congo, l'ancien Zaire, à l'occasion de la sortie du dernier livre de John Le Carré, Le chant de la mission (the Mission song).

    Formidable, parce qu'il est rare que l'on parle de ce grand pays francophone, près de 60 millions d'habitants, sans doute parce que ce n'est qu'une ancienne colonie belge et que nous nous sentons en conséquence dénués de responsabilité à son égard.4d9cb0715657ac004e6eae5f66ae771d.gif
    Pourtant les congolais sont formidablement attachants, il suffit d'écouter les classiques de la rumba congolaise ou le célèbre Indépendance cha cha...

    Alors ne nous plaignons pas. Le plus intéressant n'est peut-être pas le roman lui-même mais plutôt l'arrière plan. Des deux pages, c'est celle qui relate le témoignage de Le Carré qui estime que ce voyage fut et restera le voyage le plus étrange de sa vie, une réalité stupéfiante, qui est la plus intéressante.
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    Dommage cependant que son antiaméricanisme, qu'il faut bien qualifier de primaire, le conduise à considérer qu'on rencontre moins de gens déprimés à Bukavu qu'à New-York. Impression totalement subjective évidemment mais soulignée à plaisir par la mise en page. Faut-il rappeler qu'au Congo l'espérance de vie à la naissance est de 40 ans, que la moitié de la population n'a pas accès à l'eau potable et qu'à Bukavu on voit dans le cadre de campagnes de prévention conduites par les ONG humanitaires des banderoles indiquer "celui qui viole une femme viole sa propre mère."

    Le prix payé par les congolais pour échapper à la dépression est élevé, je ne suis pas sûr que les newyorkais consentent à le payer.