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Histoire - Page 10

  • Pastorale américaine

    Après la mort de Philip Roth, j'ai décidé de combler une lacune. J'avais lu en son temps La Tâche, et je crois bien que c'est tout et j'ai donc entrepris d'aborder La pastorale américaine, le début de la fameuse trilogie avec j'ai épousé un communiste et donc La tâche.

    J'avais lu La Tâche en français. J'ai lu American pastoral dans sa version originale sur une liseuse même si la Grande Librairie m'a convaincu que Josée Kamoun est une grande traductrice. De ce fait j'ai sans doute éprouvé quelques difficultés pour cette lecture toujours moins aisée lorsqu'on s'éloigne de la langue maternelle mais il faut bien essayer de progresser.

    Dans ce roman couronné de très nombreux prix Roth se complait à nous peindre l'envers du rêve américain. Le roman retrace la vie de Seymour Levov, ancien athlète, juif, entrepreneur, à la suite de son père, dans la ganterie, entrepreneur à succès, il a tout pour réussir une très belle villa sur un grand domaine, une épouse, d'origine irlandaise et non juive, ancienne lauréate d'une concours de beauté local et une fille Merry.

    Mais derrière cette façade de l'Amérique heureuse des année soixante, il y une faille, c'est Merry. Merry, qui bégaie, Merry qui se révolte, Merry qui devient avant même d'être majeure une terroriste, Merry qui pose une bombe pour protester contre la guerre du Viet-Nam, Merry à l'origine de la mort d'un honnête homme... Sa mère qui plonge dans la dépression, Merry qui disparait dans la clandestinité, et son père qui refuse de voir la vie en face pendant plusieurs années, qui la cherche et finira par la retrouver, sa femme entre temps aura refait son corps et sa vie, vendu la maison familiale... Je ne relève pas tout, le roman à bien des côtés Thriller, le scénario est quelque peu diabolique...

    Est ce que cela peint vraiment la société américaine des années soixante? J'ai un peu de mal à le croire, tous les malheurs de l'Amérique sont trop concentrés sur une seule famille. Trop c'est peut-être trop, mais je m'incline bien volontiers devant la critique...

  • Château Haut Brion

    Visite du Château Haut Brion avec Bordeaux Accueille Métropole. Une cinquantaine de personnes. Le domaine est situé en vile à Pessac, facilement accessible avec TBC liane 4 mais la plupart des visiteurs ont pris leur voiture, le combat sera long pour passer à des déplacements doux!

    Depuis l'avenue Jean Jaurès, on se rend à pied à l'accueil en longeant les vignes, c'est encore l'hiver, la taille a été faite, les pieds sont parfaitement alignés, une belle géométrie, à cette saison on voit bien la composition du sol : des cailloux, les graves, venus des Pyrénées au moment du surgissement au tertiaire et amenées là par l'érosion et les eaux de la Garonne et du Peugue.

    On fait deux groupes de visiteurs, le notre sous la conduite de Barbara, d'origine allemande, en face de Mulhouse et de Bâle, elle nous vante la ligne easyjet de Bordeaux à Bâle-Mulhouse, une excellente idée de Week-end.

    Le château dans le bordelais désigne le plus souvent un domaine plutôt qu'un bâtiment, mais ici il y un château ou plutôt une belle demeure, qui figure sur les étiquettes, du XV siècle, complété eu XVII puis au XX et même au XXIéme siècle. La demeure a été celle de la famille de Pontac pendant plusieurs siècles, jusqu'à la révolution. Reprise ensuite par la famille de Fumel, dont le chef sera guillotiné sous la terreur puis Talleyrand, La famille d'Amédée Larrieu et enfin depuis les années trente la famille Dillon, des américains dont l'un Clarence sera secrétaire d'Etat de Kennedy. il parait que dans les années trente, la ville deBordeaux aurait eu l'opportunité de reprendre le domaine mais qu'elle y aurait renoncé par manque d'intérêt financier.

    Maquette des propriétés, Haut-Brion et La mission, quelques mots sur le terroir, les cépages, le personnel, 90 personnes en tout, visite des cuivres, explication rapide de la vinification, d'un chai et dégustation d'une second vin, Clarence, de 2011 et remise d'une superbe brochure, très bien faire, de belles photos, un beau texte.

    On y découvre en particulier la technique des clones que j'ignorais : les viticulteurs ont observé qu'au sein d'un même cépage, certains pieds donnent beaucoup de raisins et d'autres peu et ce sont toujours les mêmes d'où l'idée de sélectionner certains pieds et d'exploiter leurs propriétés génétiques par bouturage pour les reproduire. Haut-Brion suit ainsi avec succès 546 individus, des clones, afin d'optimiser la production.

    Donc une visite très agréable, à effectuer si ce n'est pas encore fait, uniquement sur RV.http://www.haut-brion.com/mobile/index.php

  • Le traquet kurde

    Le point de départ de ce récit sur un mode journalistique de Jean Rolin est l'observation au printemps 2015 au sommet du Puy de Dome d'un traquet kurde, un petit oiseau genre passereau à queue rousse et masque noir (Œnanthe xanthoprymna) mais que l'on ne rencontre normalement que dans les régions kurdes. Un réfugié en quelque sorte.

    Et Jean Rolin, au hasard de ses recherches, nous fait découvrir le monde très spécifique des agents secrets ornithologues, des deux derniers siècles au Proche-Orient

    De vraies figures : L’officier des renseignements Richard Meinertzhagen, l’officier de liaison Lawrence d’Arabie, l’espion John Philby, le père de l'espion soviétique, ou l’écrivain Wilfred Thesiger, des personnages pas toujours recommandables en particulier le premier qui volait des collections d'oiseaux dans les musées ou s'attribuait des découvertes faites par d'autres...Jean rolin nous explique comment le recherche scientifique a permis de le démasquer. C'est étonnant.

    La seconde partie de l'ouvrage tient davantage lieu du récit de voyage puisque Jean Rolin raconte son expédition dans les régions kurdes,à la recherche du fameux traquet, en compagnie, d'un fixer kurde, l'occasion d'évoquer non plus le Proche-Orient des deux siècles derniers mais celui d'aujourd'hui, un Proche-Orient où les hommes, comme cet oiseau repéré au sommet du Puy de Dome sont contraints à l'exil à la suite de soulèvements, de révolution, de répression, sans fin...

  • Tableau d'une exécution

    Hier soir au TNBA de Bordeaux. Une belle pièce de Howard Barker qui date de 1985, d'inspiration shakespearienne, dans une mise en scène de Claudia Stavisky.

    Le spectacle montre les affres de la création, les rapports ambigus entre art et pouvoir, à travers l’histoire d’une femme peintre, Galactia, à laquelle la République de Venise a commandé un grand tableau sur la célèbre bataille navale de Lépante qui vit la victoire de la coalition catholique sur celle des ottomans le 7 octobre 1571, une des batailles navales les plus meurtrières, près de 30000 morts, 400 galères en action...

    Mais Galactia n’entend pas du tout faire l’œuvre à la gloire du pouvoir qu’espèrent le Doge de Venise, elle peint peu à peu, sous nos yeux, au fur et à mesure que défilent ses modèles, son amant, sa fille, le doge, ses conseillers, les matelots survivants de la bataille,  elle peint les corps mutilés,  les morts, le sang.…En revanche, Galactia n'évoque jamais l'héroïsme des soldats, l'intelligence de l'Amiral...bref la gloire de Venise. Sorcière Galactia?

    Belle réflexion, en dix sept tableaux, toujours actuelle, sur les rapports toujours difficiles entre le pouvoir et les artistes.

  • Au revoir là-haut

    Prix Goncourt 2013. Je ne l'avais pas lu. Et puis à l'occasion de la sortie de Couleurs de l'Incendie, la suite, j'ai entendu à la radio et vu Pierre Lemaitre à la télévision parler de ses ouvrages, il y a eu la sortie du film, que j'irai voir, c'est programmé fin février. Et donc je me suis plongé dans l'édition de poche. Avec délectation.

    C'est du vrai roman, le premier chapitre, qui raconte à la veille de l'armistice du 11 novembre 1918 l'ensevelissement d'Albert puis son sauvetage par Edouard, les deux poilus dont le destin va se trouver lié est époustouflant. Et tout le livre vous tient en haleine.

    Bien sûr l'histoire est peu crédible même si elle s'appuie pour partie sur des faits réels : la construction dans chaque commune, chaque arrondissement, de monuments aux morts, l'exhumation puis la création de cimetières militaires et donc la logistique nécessaire à mettre en ouvre, avec ses marchés publics, ses ententes, la corruption, le destin tragique des gueules cassés, la misère des démobilisés...

    C'est donc un roman fantastique, rocambolesque, féérique, aux personnages attachants même si ce sont des voyous qui nous mène de rebondissements en rebondissements pour nous décrire une fabuleuse escroquerie. Très agréable semaine en sa compagnie.

  • A splendid Exchange

    Oui, je sais, le commerce, la globalisation sont plutôt mal vus aujourd'hui. l'heure est à l'économie circulaire, au local, y compris pour les monnaies...

    Mais ce que montre cet ouvrage de William Bernstein, c'est que le commerce est inhérent à l'espèce humaine, de tout temps homo sapiens a cherché à se procurer ce qu'il n'avait pas, soit par le commerce soit en procédant à des razzias, et la différence entre les deux est parfois ténue.

    Bernstein embrasse toute l'histoire mondiale au travers du prisme du commerce. Il montre comment les mésopotamiens, riches en céréales, grâce au Tigre  et à  l'Euphrate, au delà de leurs besoins manquaient de pierres et de bois pour fabriquer des outils et des armes pour se défendre, et ont été conduit à échanger des céréales contre des pierres, du bois puis du cuivre...

    Dans l'antiquité, la Méditerranée a été le théâtre de vastes échanges de blé égyptien, de cuivre ibérique, de vin grec, mais au delà , on retrouve des pièces de monnaie romaine en Inde, Rome importait déjà du poivre et de la soir chinoise.

    Les arabes vont dominer le commerce dans l'océan indien et la route des épices jusqu'au grandes découvertes des portugais avec Vasco de Gama, un individu au demeurant peu recommandable. Mais Venise à cette époque assurait déjà sa prospérité avec le commerce d'esclaves importés de Crimée et du Caucase au bénéfice des arabes dont les ressources démographiques étaient trop faible au regard de leurs ambitions.

    Le commerce ne charrie pas que des bénéfices, il transmet aussi les maladies, en particulier, la peste noire qui dévasta le continent européen ou les maladies méconnues des populations amérindiennes avant la conquête espagnole.

    Bernstein insite sur l'importance du progrès technique, dans la maitrise des bateaux, la navigation ayant été de tout temps le principal vecteur des échanges et elle le reste aujourd'hui très loin devant le rail, l'avion ou la route. 

    Et qui dit, navigation, dit importance des détroits, ce sont les mêmes passages stratégiques qui prévalent depuis l'antiquité : Suez, Hormuz, Malacca, le Bosphore, les Dardanelles...

    Bernstein passe en revue l'émergence de Venise, Gênes, de l'Espagne, du Portugal, des Pays-Bas, qui inventent la société par actions, puis Londres, les Etats-Unis, le commerce des épices, de l'or, de la soie, du coton, du pétrole aujourd'hui.

    Bernstein met en évidence les allers et retours successifs entre ouverture et protectionnisme pour conclure que le protectionnisme n'a sans doute pas été un obstacle décisif à la croissance et au développement parce que d'autres facteurs plus puissants l'ont emporté mais il a tout de même et est un frein, il suffit de regarder le lien entre ouverture au commerce international et niveau de développement. 

    Et que l'on aime ou pas le commerce, force est de constater qu'aujourd'hui le commerce mondial représente 16000 milliards USD et que sa part du PIB mondial croit et se situe aujourd'hui à plus de 20 %.

    Alors c'est vrai, le commerce mondial et l'ouverture croissante des économies, si ils font des gagnants font aussi des perdants, il y a consensus pour dire que dans les pays développés ce sont les personnes peu qualifiées qui y perdent, d'où la nécessité d'oeuvrer en termes de formation et d'organiser les transferts de ressources nécessaires pour indemniser les perdants, sauf à mettre en péril la paix sociale, la stabilité de nos sociétés et in fine les gains des gagnants.

    Bref un ouvrage passionnant, facile à lire, plein d'anecdotes, de notations utiles, une abondante bibliographie et un index.

  • La collection d'oeuvres d'art de Marin Karmitz à La Maison Rouge

    La Maison Rouge est une espace d'exposition d'art contemporain sis dans une ancienne usine au 10 Bd de la Bastille à Paris.

    Cet espace géré par une fondation privée fondée par Antoine de Galbert fermera ses portes en septembre 2018 pour réorienter ses activités sous d'autres formes.

    Il est donc temps d'y aller, et si possible avant le 21 janvier, dernier jour de l'exposition en cours intitulée Etranger Résident, une exposition mise en scène par Marin Karmitz, l"homme de cinéma, créateur du réseau MK2, qui y présente sa collection personnelle d'oeuvres d'art, essentiellement des photos noir et blanc mais aussi des sculptures précolombiennes, des installations, des vidéos...

    L'exposition reflète les choix de Marin Karmitz collectionneur, on y trouve donc surtout des oeuvres du XX siècle, relatives à l'Europe, à la Pologne, à la Shoah, à la situation des juifs, à New-York.

    L'ensemble est sombre et grave, comme le siècle dont les oeuvres sont issues.

    Et paradoxalement, c'est réjouissant.

  • Conquistadors

    Voilà, j'arrête avec Vuillard, au moins pour le moment.

    Conquistadors est un livre ambitieux, à la langue superbe, Vuillard a inconstestablement un grand talent pour écrire, court et vif comme dans L'ordre du hour, prix Goncourt, mais aussi long et épique comme ici avec ce portrait, ce récit de la conquête du Pérou par Francisco Pizarre, batard illettré qui à la tête de deux cent hommes va anéantir une civilisation, celle des incas.

    Peut-être même qu'il en abuse de ce talent, pour livrer un récit peut-être trop long de cette triste épopée que fut la vie de Pizarre.

    L'avidité est au centre de cette épopée, l'avidité de l'or, seule raison seul motif pour justifier ces longues chevauchées le long des côtes, dans les déserts, sous la pluie, dans la jungle, les moustiques, le froid, la faim. Pour justifier, tous ces massacres, ces viols, ces tortures, ces trahisons, ces manoeuvres et pour finir cette guerre civile entre espagnols.

    Derrière l'avidité, Vuillard entend dénoncer le capitalisme, les découvertes,le colonialisme,  le commerce, c'est une constance de ses ouvrages.

    Ces hommes ne sont pas aux ordres de l'Espagne, ni de l'église même s'ils s'en réclament pour justifier leurs actes, ils sont aux ordres de leurs instincts sauvages, malveillants. Paradoxalement peut-être, les indiens, les victimes, ne sont pas vraiment traités, comme s'ils n'avaient pas d'existence réelle, ils sont surpris par les chevaux, les armes des espagnols, les maladies qu'ils apportent, mais il paraissent sans détermination, sans résistance, des moutons qu'on massacre avec allégresse le plus souvent.

    Malheur aux vaincus, c'est le dernier chapitre, tous les protagonistes sont vaincus, Atahualpa, rapidement, ses successeurs fantoches désignés par Pizarre, Almagro, qui voulait sa part et ne l'obtiendra pas et Pizarre lui-même, après avoir une nouvelle fois médité sur l'Espagne de son enfance , son petit village, près de Tolède, qu'il aurait mieux fait de ne jamais quitter.

     

  • le Congo de Vuillard

    je ne pouvais pas ne pas lire le Congo d'Eric Vuillard. Le Congo j'y suis allé à titre profesionnel pour le ministère ds finances plusieurs fois entre 2002 et 2005.

    Le livre de Vuillard n'est pas un livre d'histoire, c'est un récit, très court, presque un pamphlet qui ne fait pas dans la nuance. mais s'agissant du Congo et d la dénonciation du colonialisme, il est difficile de faire dans la nuance.

    Congo.jpgLe livre commence un peu comme l'Ordre du jour, le prix Goncourt, par une conférence internationale, celle de Berlin qui en 1884 partagea comme on dit l'Afrique entre les grandes puissances d'alors.

    La France était représente par un diplomate, Alexandre Chaudron, récemment anobli de Courcel. Eric Vuillard ne résiste pas à dénoncer cette famille dont Bernadette Chirac est une descendante et dont d'autres descendants accumulent les postes d'administrateurs dans la finance.

    Vuillard dénonce bien entendu et c'est juste la folie, on allait dire la démence meurtrière de Léopold II qui fit des territoires du Congo d'aujourd'hui sa propriété privée  avec l'appui d'explorateurs comme Stanley qui marchanda des contrats de pacotille avec des chefs locaux. Leopold II assura son pouvoir par la terreur réduisant de fait la population congolaise à l'esclavage pour le production du caoutchouc. Ses sbires faisaient couper les mains de ceux qui tentaient de protester. 

    Vuillard et là je ne le suis pas tout à fait met tout cela sur le compte du capitalisme, de la voracité de ses représentants, il dénonce l'idée même de découvreurs. La critique est certes un peu argumentée mais tout de même un peu rapide de mon point de vue.

    Pour lire l'histoire du Congo, je recommande à nouveau le livre magnifique de David Van Reybrouck intitulé Congo une histoire c'est beaucoup plus long, certes, mais c'est un vrai livre d'histoire, avec une présentation scientifique des faits qui emporte l'adhésion.

    et puis comment ne pas souligner qu'aujourd'hui encore, le Congo avec la complicité coupable de ses dirigeants est toujours la victimes des entreprises qui exploitent le diamant, le Coltran et de manière générale les matières premières et aussi victime de la guerre qui sévit depuis des années dans l'Est ou des casques bleus tanzaniens ont trouvé la mort  la semaine dernière à la suite d'une embuscade d'hommes armés. Malheureusement au Congo détenir une arme , s'enrôler dans une bande armée est souvent un moyen de survivre...

  • Zanzibar city

    IMG_0537.JPGLe safari terminé nous nous sommes envolés depuis l'airstrip d'Arusha à bord d'un Cessna de 12 places pour Zanzibar. L'idée était de découvrir cet archipel un peu mythique et de profiter de l'été, des plages de sable fin et des eaux turquoises de l'océan indien. Première surprise à l'arrivée bien que ayant pas quitté la Tanzanie, union du Tanganika et de Zanzibar, il faut montrer son passeport et remplir une fiche d'immigration au nom du gouvernement révolutionnaire de Zanzibar. Passons...

    Une précision de géopolitique maintenant: Zanzibar qui signifierait en vieux persan terre des noirs est un archipel de 35 iles dont la principale sur laquelle se trouve Zanzibar city porte le nom, méconnu, d'Unguja.

    Ce qui est encore plus compliqué est que le gouvernement n'a pas compétence sur l'ensemble des iles de l'archipel car certaines sont administrés directement par le continent. Passons...

    En deux demi-journées passées à Stone town le centre historique de Zanzibar on a le temps de se rendre compte de l'atmosphère générale de la ville. La présence musulmane est très importante, la plupart des femmes portent le voile, certaines intégrale mais d'autres peu nombreuses s'en affranchissent.Sur le front de mer, le soir de nombreux adolescent en pantalon ou bermuda, torse nu, se défient en plongeant du bord de la corniche dans la mer. Mais il n'y a même pas de filles à épater. elle sont sans doute à la maison. Les jardins du bord de mer le soir sont transformés en cantine en plein air et on peut se hasarder à déguster des brochettes de viande, des frites, des légumes grillés, des jus de canne à sucre, ambiance festive très appréciée des habitants.

    Le lendemain matin, de bonne heure, découverte du marché local. C'est quasi le moyen-âge des dizaines de bouchers découpent les carcasses devant les clients et de même des dizaines de poissonniers préparent les poissons qui viennent d'être péchés. Un peu plus loin les volailles enfermées dans des cages sont abattus sur place à la demande des clients. Tous les commerçants sont des hommes mais il y'a quelques femmes qui font la cuisine...pour les dits commerçants. Elles sont visiblement employées par des entreprises car elles portent des tabliers et des coiffures propres et siglés.

    On ne peut pas manquer à Zanzibar la visite de la cathédrale anglicane construite à la fin XIX sur le site de l'ancien marché aux esclaves. Elle est flanque d'une petit musée très bien fait qui raconte l'histoire de l'esclavage à Zanzibar. Celui-ci a existé de tous temps et a connu son apogée au XVIII et XIX. Organisé par les sultans de la péninsule arabique et notamment du sultanat d'Oman qui un temps implanta la cour à Zanzibar, avec la complicité de chefs locaux à Zanzibar et dans toute l'Afrique de l'Est, la traite a drainé des dizaines de milliers d'esclaves au cours de voyages à pied qui duraient des mois voire des années. La France a eu sa part de responsabilité puisque certains esclaves avaient pour destination l'ile de la Réunion pour travailler dans les plantations. Au XIX la culture nouvelle du clou de girofle a fait exploser la demande d'esclaves...

    David Livingstone, l'explorateur écossai qui était antiesclavagiste est ici célébré, il a un vitrail dédié dans la cathédrale et un crucifix taillé dans le bois de l'arbre sous lequel son coeur a été enterré en Afrique de l'est fait l'objet de l'attention de tous les visiteurs.

    La plupart des touristes arpentent essentiellement la rue qui abrite les boutiques de souvenirs. Il y en a une ou deux qui valent la peine d'y entrer. il faut surtout admirer les architectures des maisons, les balcons, les portes en bois sculpté. A part quelques restauration de qualité, assez rares, l'ensemble donne une impression de décrépitude, d'absence d'investissement. C'est dommage, on sent une jeunesse pleine de vitalité mais pour quoi faire? Tout ce mélange de culture africaine, arabe, indienne, portugaise mérite mieux. Il encore temps.

    De temps en temps un café sympa, on conseille un peu à l'écart le café Tamu qui vend des glaces à l'italienne avec des parfums rares tropical, gingembre ...