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Histoire - Page 8

  • 1917

    Un bon film d'immersion, l'attention ne se relâche pas une seconde, de très belles images. Mais c'est peu réaliste pour décrire la guerre de 1914 et l'enfer des tranchées. peu crédible d'envoyer deux jeunes caporaux traverser les lignes ennemies pour porter un message il y avait sans doute d'autre moyens. Peu crédible d'arrirer à accomplir cette mission impossible. Pas un mot sur le ressenti des appelés à l'égard d'une hiérarchie militaire aujourd'hui largement déconsidérée. Des alternances de paysages dantesques et de prairies verdoyantes peu réalistes. Une rivière qui ressemble à grand gave en montagne avec des remous et des rapides... une scène surréaliste dans un village en ruine avec une jeune femme et un Bébé...

    J'ai tout de même pensé pendant tout le film à mon grand-père et ses frères...

  • Voeux 2020

    chers lecteurs fidèles ou occasionnels,

    je vous adresse mes meilleurs voeux pour 2020

    Que cette nouvelle année vous apporte la santé sans laquelle rien n'est vraiment possible, sauf héroïsme du quotidien, des rencontres amicales, des moments de joie intense, des plaisirs intellectuels, de belles pièces de théâtre, de beaux concerts, de bons films, de la bonne cuisine, de bons vins de temps en temps, de belles évasions réelles ou imaginaires.

    Le monde va mal mais en fait il n'a jamais été aussi bien, l'espérance de vie augmente, la pauvreté recule, la faim est en voie de disparition, quand j't&is petit la famine était symbolisée par un petit chinois avec son petit bol de riz, que les choses ont changé!

    Et on peut faire mieux, si on le veut!

    Le réchauffement climatique menace mais en changeant nos comportements, en coopérant les uns les autres, en s'appuyant sur les nouvelles technologies, il doit être possible de trouver des solutions, de s'adapter, sans s'effondrer, le pire n'est pas toujours sûr! Veillons à transmettre à nos enfants un monde de paix et de coopération tel que nous Européens l'avons vécu depuis 70 ans.

  • Ce que l'on sème

    Voilà un beau roman de Régina Porter, une jeune romancière américaine. C'est un fresque ambitieuse mais réussie de l'Amérique, les Etats-Unis, de la fin de la seconde guerre mondiale à la présidence Obama.

     

    Et ce à travers les destin de deux familles, une noire et une blanche, dont les destins s'entremêlent en un gigantesque patchwork ou kaléidoscope avec forces flash-backs et une multitude de personnages, ils sont listés au début de l'ouvrage avec leurs liens de parenté ce qui est tout à fait utile!

     

    On se perd un peu parfois mais l'écriture est prenante et on revit nos années : guerre du Viet-Nam, droits civiques, lutte des femmes et des minorités, drogue, hippies, nos souvenirs remontent à la surface.

    Le livre est très riche, il n'y a pas à proprement parler de scénarios, ce sont des vies qui défilent, des espoirs, des échecs, des malheurs, des bonheurs, la vie tout simplement, sur la cote ouest, la cote est, à Berlin, au Viet-Nam. Un roman à relire, un peu plus tard, pour le moment Jean Rolin m'attend avec Extérieur Monde.

  • Venezia (encore)

    On ne se lasse pas. J'ai retrouvé dans ma bibliothèque ce très beau livre de Fernand Braudel (texte) et Folco Quilici (photo) édité en 1986. C'est tout simplement magnifique à regarder et à lire. Et ce qui est remarquable ou étonnant par rapport aux ouvrages de Fernandez ou de Kaufmann cités dans de précédentes chroniques c'est qu'il n'y est quasiment jamais question d'église!

  • La Frontière

    Cette chapelle Oskar II du nom d'un roi de Norvège a été  construite en 1869 à la frontière entre la Norvège et la Russie à Grense Jakobslev tout au nord de la Scandinavie.

    C'est sur la vision de cette chapelle qu'Erika Fatland achève son voyage et le récit qu'elle en fait. Plus de 20000 km le long de la frontière terrestre russe : Corée du nord, Chine, Mongolie, Kazakhstan, Azerbaidjan, Haut-Karabakh, Géorgie, Abkhazie, Ukraine, Répubique populaire de Donetsk, Biélorussie, Lituanie, Pologne, ====lettonie, Estonie, Finlande et Norvège, son pays. Train, bus, cheval, taxi, cargo, Kayak et à pied...

    Un voyage touristique, géographique, historique surtout. Etre voisin de la Russie laisse des traces, des plaies, qui ont du mal à cicatriser. Combien d'individus ont été broyés entre les meules de la Russie et, ici, des chinois, là des allemands. autrefois des mongols...

    L'histoire est tragique pour les Nations mais surtout pour les individus, déplacés, déportés, affamés, exécutés...

    Entre la Norvège et la Corée du Nord il n'y a qu'un seul pays, c'est un peu effrayant, un seul pays, quatre fois plus grand que l'Union europeenne, si grand qu'aucun envahisseur, Napoléon, Hitler n'a réussi à le soumettre mais un pays sans doute menacé à terme avec ses 200 groupes ethniques et nationalités qui aspirent à la liberté et à la prospérité.

    Une promenade par procuration passionnante illustrée par des témoignages poignants.

  • Une odyssée

    Encore un très bon livre que j'ai acheté dans l'excellente librairie d'Auch, Les petits papiers. J'avais bien aimé l'an dernier Un été avec Homère de Sylvain Tesson entendu par bribes sur France Inter puis lu.

    Ici il y a plusieurs livres en un. Le fil du livre et la relation par Daniel Mendelsohn du séminaire qu'il a tenu dans son université en 2011 sur l'Odyssée et auquel son père, Jay, alors âgé de 81 ans, a assisté pendant seize semaines. S'en ait suivi une croisière en Méditerrannée sur les traces d'Ulysse à bord du Corinthian II.

    Il y a donc une analyse de l'Odyssée à travers les questions livre par livre posées par l'auteur à ses étudiants et les échanges subséquents. l'analyse est à la fois sémiotique, littéraire, philosophique, historique. Les échanges du père de Daniel Mendelsohn avec les étudiants. Les souvenirs que cet exercice suscite chez Daniel Mendelsohn de sa relation avec son père et plus généralement sa famille depuis son enfance. Le révélation des secrets de famille, le percement des armures se fait jour tout comme dans l'Odyssée entre Ulysse, Télémaque et Pénélope.

    C'est formidable et l'attachement du fils au père est émouvant même si tout au long du livre, ils ne partagent pas la même vision d'Ulysse qui pour Jay, n'est pas un héros : il pleure tout le temps, il vient sans ces hommes, il a toujours besoin d'être aidé des dieux...

    Cela a aussi été l'occasion pour moi de découvrir le poème de Tennyson  "Ulysse" qui imagine Ulysse bien des années plus tard sur son ile : Pénélope a vieilli, Telemaque fait le job mais sans briller, son peuple reste inculte...il s'ennuie... je vous en livre la troisième et dernière strophe : 

    Le port est là ; le vaisseau enfle sa voile :
    La houle immense luit obscurément. Mes matelots,
    Vous qui avez peiné, œuvré et pensé avec moi,
    Qui toujours avez accueilli d’un mot plaisant
    Le tonnerre et le soleil, et leur avez opposé
    Des cœurs libres et des fronts libres – vous et moi sommes vieux ;
    La vieillesse a encore son honneur et son labeur ; 
    La mort est la fin de tout ; mais quelque chose auparavant,
    Quelque œuvre de renom peut encore être accomplie
    Qui ne soit pas indigne d’hommes qui luttèrent avec des Dieux.
    Les feux commencent à scintiller sur les rochers :
    Le long jour pâlit ; la lune lente monte ; l’océan
    Gémit à l’entour de ses mille voix. Allons, amis,
    Il n’est pas trop tard pour chercher un monde plus nouveau.
    Mettez à la mer et, assis en bon ordre, frappez
    Les sillons sonores ; car j’ai toujours le propos
    De voguer au-delà du couchant, où baignent
    Toutes les étoiles de l’Occident, jusqu’à ce que je meure.
    Peut-être nous sombrerons dans les gouffres marins,
    Peut-être nous atterrirons aux Iles Fortunées,
    Et verrons le grand Achille que nous connûmes.
    Quoique beaucoup nous ait été retiré, beaucoup nous reste ; et quoique,
    Nous ne soyons plus cette force qui jadis
    Remuait la terre et les cieux, nous sommes ce que nous sommes :
    Des cœurs héroïques et d’une même trempe,
    Affaiblis par le temps et le sort, mais forts par la volonté
    De lutter, de chercher, de trouver et de ne pas plier

  • Maurice Chantelauze Juste parmi les Nations

    Jeudi 20 juin, a eu lieu à l'auditorium de La Chaise-Dieu (Haute-Loire), la cérémonie de remise officielle à ses descendants de la médaille et du diplôme de Juste parmi les Nations à Maurice Chantelauze (1888 - 1963). Cette éminente distinction a été décernée à titre posthume par l'Institut Yad Vashem de Jérusalem en juillet 2017.

    Maurice Chantelauze a été Maire de La Chaise-Dieu de 1937 à sa mort en 1963 et Préfet de la Corrèze de septembre 1944 à septembre 1945.

    Le lien ci-dessous permet de retrouver un extrait des témoignages qui ont ponctué une cérémonie très émouvante devant un très nombreux public.

    https://www.leveil.fr/widgetRss/chaise-dieu-43160/actualites/hommage-a-maurice-chantelauze-les-temoignages-poignants-des-familles-juives-cachees-a-la-chaise-dieu-video_13588966/

  • Roads to Santiago

    Pour le retour de Santiago à Bordeaux, j'ai choisi le train plutôt que l'avion. Les suédois appellent cela Flygskam, délaisser l'avion pour un autre transport, ou "la honte de l'avion". Pour Hendaye, le train part de Santiago à 10:14 et arrive à Hendaye (Hendaia) à 21:20. Le train est composé d'une locomotive et de deux ou trois wagons selon les segments du parcours. Il y a des sections  à voie unique, ce qui oblige le train à attendre...

    La perspective de si longues heures m'a incité à aller acheter un magazine et, surprise, je suis tombé sur ce livre de Cees Noteboom, écrit en 1992, écrivain des Pays-Bas, magnifique, né en 1933, et qui a fait de l'Espagne sa seconde patrie.

    Le livre est une sorte de livre de voyage qui évoque, les paysages, l'histoire, les religions, les guerres civiles, la littérature, les relations entre les bas pays (Hollande) et l'Espagne, les grandes découvertes, la décolonisation, le déclin des Habsburg, l'inquisition, Navarre, Aragon, Castille, Maures, Galice, finistère, Goya, Cervantes, Velasquez, Colomb, l'Espagne, tant l'Espagne...

    L'Espagne apparait sous un autre jour, désemparée après son siècle d'or, un mélange toujours d'actualité de wisigoths, de francs, d'arabes, de juifs... Une mosaïque de peuples incomparable qui a su vivre ensemble il y a plusieurs siècles mais qui le plus souvent bataillent pour l'indépendance de chacun de ses membres, un pays qui ne trouve pas sa place en Europe, laquelle apparait pourtant aujourd'hui plus que jamais son avenir.

    C'est aussi une méditation sur le sens de la vie, sur la culture, notre place dans l'histoire de longue durée : visiter des églises du X Siècle dans des villages oubliés, c'est être face à notre passé, pas si lointain.

    Arriver à Santiago est toujours émouvant, sur cette place, arrivent à toute heure qui à pied, qui à vélo, des hommes, des femmes, qui ont marché, roulé des jours, parfois des mois, sur les traces de ceux qui ont ouvert le chemin, au moyen-âge, ce n'est plus le même sens pour la plupart, mais dès que l'on marche, on devient un autre, peut être encore davantage aujourd'hui qu'hier.Cees2.jpg

    Un livre magnifique , édité en Français sous le titre "Désirs d'Espagne : mes détours vers Santiago".

  • GR 78 entre Carcassonne et Mirepoix

    Trois étapes de randonnée au coeur du pays cathare. De Carcassonne à Mirepoix, avec étapes à Arzens et Fanjeaux. Entre Aude et Ariège.

    Cette femme qui tend les bras semble vouloir apporter le consolamentum, sacrement cathare, aux viiteurs, à Fanjeaux. Son visage, sans traits, reflète la lumière du soleil, comme une nimbe, une auréole de sainte. A côté d'elle, le long du mur de l'église catholique, des pieux de bois brûlés rappellent les fantômes cathares, leurs âmes consolées disparaissent peu à peu...

    Le GR démarre tranquillement le long de l'Aude dans Carcassonne, la patrie de Barbès dont la statue orne la place. En arrivant par le train on a, après Toulouse,  de belles vues sur les Pyrénées, on se réjouit à l'avance... Malheureusement, le ceil va rester plombé pendant trois jours et on verra rarement les sommets enneigés.

    Peu de randonneurs, j'en ai vu deux en trois jours, et quatre ou cinq promeneurs, des villages déserts ou la rares commerces sont fermés entre 12 heures 30 et 16 ou 16 heures 30 ce qui ne facilite pas les déjeuners.

    Un gite communal très bien équipée et à l'accueil sympathique à Arzens, en revanche la pizzeria ne fait que réchauffer des produits Vivagel, une cellule de moine ou plutôt de soeur au Couvent de la Saint famille à Fanjeaux, diner et petit déjeuner (à part de la communauté et des laïcs en retraite), où l'on nous rappelle à l'entrée, est ce bien sérieux, les miracles de Saint Dominique dont les livres de la foi résistent au feu au contraire de ceux des hérétiques lors de l'arbitrage de dieu en 1207...et un gite privée de bonne tenue, beau jardin, petite chambre pour quatre à Mirepoix tout près de la cathédrale.

    Des vignes, du blé en herbe, du colza, un chant de pastel, des crêtes...des chemins ouverts, des bois, les paysages sont variés mais on ne voit pas de paysans...

    Une curiosité, une église réaffectée au culte orthodoxe et c'était la semaine sainte orthodoxe, les fidèles ont simplement ajouté leurs icônes, sur l'autel.

    Une belle surprise, Mirepoix, belle bastide, vivante, médiévale, une place ensoleillée dimanche après midi et un marché très couru lundi matin. Je recommande la boulangerie salon de thé pâtisserie,  bruns, qui est remarquable.

    22, 25 et 28 km, j'ai renoncé à la quatrième étape envisagée pour Pamiers, car 33 km m'ont paru plus une charge qu'un plaisir.

    Ce sera pour une autre fois.

     

  • METRO 2033

    Roman russe post apocalyptique. Je  me suis laissé séduire en écoutant pendant près d'une heure son auteur évoquer sa jeunesse soviétique, il est né en 1979, puis son désir d'écriture et enfin son épanouissement après la chute de l'URSS, ceci dans l'excellente émission scientifique de France culture, La méthode scientifique, tous les jours du lundi au vendrdi à 16 heures.

    L'action se déroule donc en 2033 dans le métro de Moscou après une guerre atomique qui a rendu la terre inhabitable, quelques survivants ont réussi à se réfugier dans le métro où il continuent de vivre, vaille que vaille, cloitrés, en mangeant des champignons et des cochons. C'est une humanité en modèle réduit, chaque station assez isolée des autres cultive  sa spécificité, néo nazis, religieux sectaires, philosophes, gangsters, ... il y a beacoup de rats, peu de lumière, c'est désespérant...

    Le héros Artyom se voit confier une mission, celle de protéger sa station de l'invasion des noirs (des sombres) dans l'adaptation vidéos, des êtres que personne n'a vus, qui vivent à la surface et menacent l'humanité, il va pour se faire parcourir toutes les stations du métro, porteur d'un message.

    Impossible d'en dire plus, la révélation se trouve à la fin du livre, au bout de 850 pages qui paraissent tout de même un peu longues. L'ouvrage a été un vrai succès en Russie 300000 exemplaires et a donné lieu à des adaptations vidéos et deux autres ouvrages 2034 et 2035 tout aussi désespérants  a priori. Très peu de femmes dans cet ouvrage pour sauver le monde mais au moins on a une idée de ce qui nous attend en cas d'apocalypse : la même chose qu'aujourd'hui mais en pire, sans les petits oiseaux quoique ils disparaissant déjà.