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Histoire - Page 5

  • Jusqu'à la fin des temps

    Brian Greene nous propose dans cet ouvrage érudit mais accessible un long voyage des premiers instants qui ont suivi le big bang , la création de l'univers, jusqu'à la fin du monde, la fin de notre univers.

    Brian Greene est professeur de mathématiques et de physique à l'Université Columbia de New-York. Il est un des pères de la théorie des cordes, théorie qui veut unifier la physique classique et la mécanique quantique et qu'il a essayé de présenter pour les non initiés dans son ouvrage "l'Univers élégant".

    Depuis le Big bang, il s'est écoulé 13,8 milliards d'années. Pour donner une idée de l'ampleur du temps qu'il considère Brian Green fait l'analogie suivante:  la chronologie cosmique s'étend sur toute la hauteur de l'Empire State Building, 110 étages. Mais chaque étage représente une durée dix fois plus longue que l'étage présent. Le premier étage dure dix ans, le deuxième 111 ans, le troisième un millénaire etc. actuellement, au temps présent nous sommes au dixième étage, quelques marche après.

    Une approche scientifique, avec de la physique, de la mécanique quantique, de la chimie, de la biologie, de la philosophie, de l'anticipation.

    Et la réponse à la question pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? Pourquoi la vie est-t-elle arrivée sur notre planète. Réponse : les chances, la probabilité, d'apparition de la vie étaient extrêmement faibles mais sur un temps très long un évènement d'une probabilité très faible, infime finit toujours par arriver.

    Nous sommes le fruit du hasard. De la loi de la gravité et de la loi de l'entropie qui veut que tout système organisé tende à se désorganiser. Une chemise repassé finit froissée, les étoiles meurent après avoir épuisé leurs réserves d'hydrogène, nous mêmes, être humain, assemblage de particules bien ordonnées finissont pas mourir du fait du dysfonctionnement de tel ou tel organe coeur, cancer...

    L'univers, en perpétuelle expansion, finira aussi lorsqu'il atteindra le 110 étage, par ressembler à un nuage de particules désordonnées, dans un espace froid et stérile. Plus d'étoiles, de galaxies, de planètes de trous noirs, l'espèce humaine aura elle disparue depuis longtemps. D'autres formes de vie plus adaptées à des environnements différents seront peut-être apparues entre temps. Qu'importe, l'essentiel est d'admettre qu'il n'y a pas de grand dessein à découvrir et qu'il nous appartient simplement  de comprendre ce que nous sommes et en quoi l'univers nous a permis d'exister.

  • Ohio

    Fresque terrifiante des Etats-Unis du début de ce siècle. Cela se passe dans l'Ohio, on l'aura deviné et les portraits entrecroisés de quatre trentenaire qui ont été au lycée ensemble dans la petite ville de New Cannaan sont terrifiant en ce qu'ils décrivent les ravages causés par la désindustrialisation qu'a connue la Rust Belt, la ceinture rouillée, les guerres en Irak et en Afghanistan, et puis la drogue, l'alcool, la sexualité débridée, les viols.

    Il y a Bill Ashcraft, un ancien activiste humanitaire qui est devenu toxicomane et qui ne sait plus où il est mais qui doit trouver le fric nécessaire à ses addictions, Stacey Moore, lesbienne assumée, qui a perdu sa petite amie disparue on ne sait où et qui règle ses comptes avec son frère évangéliste, Dan Eaton, vétéran d'Irak qui vit avec ses fantômes, ses camarades disparus et qui peine à retrouver son amour de jeunesse avec son oeil en verre et Tina Ross, bien déterminée à se venger du viol collectif dont elle a été victime lorsqu'elle était au lycée. 

    C'est violent, cru, à vous faire désespérer de l'Amérique, c'est peut être aussi notre avenir.

  • Michel Yourievitch Lermontov

    Il est beau dans son uniforme et il n'a pas eu le temps de vieillir! 1814 - 1841!

    Pourquoi lire Lermontov? Pour se convaincre que la Russie ne change pas au moment où Navalny est incarcéré après avoir fait l'objet d'une tentative d'empoisonnement.

    Fils d'un petit gentilhomme de lointaine origine écossaise, Lermontov perd sa mère à trois ans, son père à dix sept, il est élevé par sa grand-mère à Moscou puis à Petersbourg. Il est fasciné par les poètes russes et particulièrement par Pouchkine mais un peu par hasard il choisit la carrière militaire et entre à l'école des officiers des hussards de la Garde. Il mène alors une vie de salon à Petersbourg qui lui inspirera La princesse Ligovskoi, et lui permettra d'amorcer sa critique  de la vie sociale russe. Mais ce roman est inachevé car à la mort de Pouchkine, Lermontov publie un poème, qu'il adresse à :

    Vous bourreaux du Génie et de de la Liberté

    un poème vengeur qui s'achève par ses mots :

    De tout votre sang vil vous ne le laverez pas

    Le sang de juste du poète.

    Il est exilé en conséquence à plusieurs reprises dans le Caucase puis exclu définitivement de la Garde et exposé aux combats. Il y compose son oeuvre la plus achevée Un héros de notre temps, avec ses trois récits Belle, Un fataliste et Taman. Son héros Pietchorine, qui était un cynique égoïste dans La princesse Ligovskoi devient ici le représentant d'une génération qui aurait voulu être héroïque mais qui condamnée à l'inaction à la suite de répression contre les décembristes se replie sur elle-même et cultive un fatalisme sans espoir.

    Lermontov dont plusieurs ouvrages comme Le démon seront censurés et interdit à la publication va mourir lors d'un duel que d'aucuns considèrent comme un assassinat déguisé.

    La proscription de cet écrivain annonce la suite, le goulag soviétique, la circulation clandestine des œuvres de l'esprit, les samizdat...

    La Russie a un côté éternel décevant.

  • Platon a rendez-vous avec Darwin

    Dans cet essai brillant, Vincent le Biez, ingénieur des mines de 35 ans, fonctionnaire à Bercy esquisse des analogies entre les sciences philosophiques et politiques et les sciences naturelles et sociales, physique classique, physique quantique, biologie, génétique, théorie des jeux...Il convoque les plus grands philosophes et scientifiques : Platon, Darwin, Xavier Bichat et Thomas Hobbes, Richard Dawkins et Jean-Jacques Rousseau, Rudolf Clausius et Henri Bergson, Sadi Carnot et Hannah Arendt, Geoffrey West et Ivan Illich, Ludwig von Bertalanffy et Friedrich Hayek, Ernst Ising et Alexis de Tocqueville et enfin Ilya Prigogine et charles Percy Snow.

    C'est tout simplement fascinant, bien entendu cela n'apporte pas de solutions immédiates à nos problèmes contemporains mais tout de même des pistes sérieuses et des repères pour éviter les écueils périlleux qui nous guettent.

  • Le bateau de Palmyre

    J'ai découvert ce livre en écoutant Maurice Sartre dans Le cours de l'histoire sur France Culture, l'émission de Xavier Mauduit du lundi au vendredi de 9 heures à dix heures.

    Professeur émérite, il est spécialiste du Proche-Orient antique, de l'hellénisme... il  a vécu à Beyrouth.

    Chacun des 15 chapitres part d'une citation retrouvée sur une stèle, une tombe. L'épicentre du parcours est la Mésopotamie ou le Proche-Orient et nous emmène en Ethiopie (l'Afrique d'aujourd'hui), en Baltique, en Inde,... et pour finir en Chine.

    Sartre défend l'idée sans doute juste qu'il n'est pas question à cette époque de parler de mondialisation comme on l'entend aujourd'hui. Pour les anciens, il y avait cinq mondes, bien différends, deux périphériques mal connus, celui des steppes qui va de la Scandinavie à la Sibérie, d'où viendront les barbares, le monde subsaharien, mystérieux, même s'il est probable que quelques audacieux en ont fait le tour dès l'antiquité, et puis les trois empires, le monde méditerranéen, le mondé de l'océan indien et le monde chinois.

    Tous ces mondes se connaissent , échangent un peu, il y a des zones de contacts, des frictions, mais dans l'ensemble les échanges restent l'exception, le monde de l'océan indien servant de trait d'union entre les deux autres car finalement peu de grecs connaissent la Chine.

    Dans certains écrits, on pressent l'existence d'un autre continent, ainsi Hipparque de Rhodes avait remarqué que les marées n'étaient pas les mêmes sur les côtes espagnoles et les Indes orientales...

    Alors pourquoi Le bateau de Palmyre puisque Palmyre n'a rien d'un port maritime. Parceque les caravaniers de Palmyre avaient déjà inventé le transport multimodal, chameau sur le territoire aujourd'hui syrien puis, fluvial sur le Tigre ou l'Euphrate avant de rejoindre le Golfe arabo-persique où ils possédaient des bateaux...

  • Arts et Culture Paris et sa banlieue

    Une idée et un travail remarquable de Lucas Destem (instagram : @lucasDestrem) : donner des noms de lieux culturels à toutes les stations du métro parisien et c'est très bien fait! Excellent voyage!

  • La Chartreuse de Parme

    Ce livre a une saveur particulière puisqu'il a été relié dans l'atelier de mes parents, atelier de reliure d'art fondé par mon grand-père et développé en atelier de reliure industrielle par mon père après la guerre de 1940. C'est un livre à la couverture en pleine toile illustrée d'un chandelier réalisé à la dorure et qui contient des reproduction d'aquarelles en couleur, des illustrations un peu naïves de Paul Durand. un ouvrage de la collection SUPER des éditions Garnier daté de 1963.

    353A7404-D626-41D2-9FF1-9F4C6084E041_1_201_a.jpegil est dit que Stendhal a dicté ce roman en un peu moins de soixante jours. C'est un roman total, un roman d'aventures, un roman d'amour, un roman qui décrit bien la vie dans une petite cour princière, avec ses intrigues, ses manoeuvres, ses coups de main, ses espions, ses prisons, ses ambitions, ses jalousies, ses victimes. Fabrice est un héros valeureux, courageux, un peu illuminé, bravache, malin, objet de désirs amoureux de sa duchesse de tante, de la jeune Clelia, de bien d'autres, haï par les soupirants de la duchesse et de Clelia...C'est bien enlevé, la fin est abrupte et le destin des personnages tragique car finalement aucun ne réalise ses ambitions...

    je ne sais plus si je l'avais lu en son temps, mais de mon souvenir j'ai préféré Le Rouge et le Noir.

  • Apeirogon

    Abir Aramin, 1997-2007. Smadar Elhanan, 1983-1997. Une palestinienne et une israélienne. La première abattue par la police israélienne par une balle en caoutchouc qui lui pénètre par la nuque, la seconde par un commando suicide palestinien, sur le chemin de l'école dans les deux cas. Deux innocentes.

    Le conflit israélo-palestinien a des centaines de facettes comme un apeirogon, cette figure géométrique au nombre d'arêtes infini.

    Colum Mc Cann nous les met en évidence dans un roman à l'articulation très originale, des faits, des souvenirs, des réflexions, des combats, des références historiques et littéraires. 

    Les pères de Smadar et Abir ont fondé Le cercle des parents, des parents israéliens et palestiniens qui donnent des conférences en faveur de la paix, partagent leurs expériences.

     Instagram : theparentscircle

  • Nickel Boys

    Il est écrit roman sur la couverture, et il est vrai que les personnages sont fictifs. Mais la valeur principale de ce récit est documentaire. Colson Whitehead met en scène la vie de deux jeunes noirs Elwood et Turner, dans ce qu'on appelait une maison de redressement et que l'on dénomme aujourd'hui centre éducatif fermé. Elwood y a été interné à la suite d'une erreur judiciaire alors qu'il s'apprêtait à entrer à l'université.

    Peu importe c'est de mauvais traitement, de torture et même de meurtres qu'il s'agit. Il y a des noirs et des blancs mais ils sont séparés et bien entendu les noirs font l'objet de discriminations. Les personnels sont cruels, les dirigeants corrompus.

    Chaque fois qu'il y a un peu d'espoir, que l'on croit voir le bout du tunnel, nos héros retombent plus bas. C'est désespérant. Et ce n'est pas du roman les faits restitués se sont bien déroulés à la Dozier School for boys, à Marianna, en Floride. Et on peut consulter le site Internet des survivants de Dozier à l'adresse : officialwhitehouseboys.org, on y trouvera les histoires édifiantes des anciens élèves.

  • L'homme en rouge

    Radiographie ou anatomie de la Belle époque!. Le docteur Samuel Pozzi (1847 - 1918), l'homme en rouge selon un portrait célèbre de John Sargent, en robe de chambre, chirurgie et gynécologue talentueux, brillant, innovant. Son père Benjamin était originaire d'une famille lombarde et sa mère Inès d'une famille du Périgord. La ville de Bergerac, où il est né,  continue d'honorer la mémoire du docteur Pozzi, l'hôpital local porte son nom ainsi qu'une rue de la ville.

    Mais Pozzi fut aussi un mondain de la Belle époque, fort apprécié de ses patientes dont certaines furent ses maitresses, Sarah Bernhardt au premier rang. Intellectuel raffiné, lettré, il fréquentait les salons les plus huppés de Paris, voyageait beaucoup, aux Etats-Unis, à Londres. Il traduisit Darwin et faisait confectionner ses costumes et ses tentures avec des tissus achetés à Londres.

    Il fut sans doute malheureux en famille, Thérèse, un mariage d'amour au début, une femme rapidement trompée, catholique, fidèle, qui finira par le quitter, une fille qui trouvera difficilement son équilibre, un fils qui fera une carrière diplomatique modeste et un fils atteint de troubles mentaux.

    Julian Barnes dans ce récit fait autant le portrait de ce médecin exceptionnel que celui de la Belle époque, dont on retiendra qu'elle n'était pas si belle que cela. Les portraits du comte Robert de Montesquiou-Fezensac et du prince Edmond de Polignac sont un peu accablants. Cette noblesse décadente dépourvue de vrai talent n'aspire qu'à se mettre en avant, elle continue à pratiquer le duel pour un oui ou pour un non...

    La société française est marquée par l'affaire Dreyfus, la réaction est omniprésente parmi les élites de l'époque. Le contraste entre cette société sur le recul et un homme qu'on peut qualifier de la Renaissance comme Pozzi est assez frappant. On croise Léon Daudet, Marcel Proust, Oscar Wilde, les Goncourt, Jean Lorrain, Colette, Henri de Régnier, Léon Delafosse...

    Un livre très vivant, d'une grande érudition par le plus francophile écrivain anglais.