Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Musique - Page 3

  • Manon

    Elle est Manon à l'opéra de Bordeaux. Amina Edris, née en Egypte, formée en Nouvelle Zélande  et à l'opéra de San Francisco. C'est elle qui interprétait le rôle de Manon Lescaut hier soir, au pied levé, doublure de luxe de Nadine Sierra empêchée. Elle a été formidable dans ce rôle de fille perdue mais forte imaginée au début du XVIII siècle par l'abbé Prevost. Une fille destinée à la prostitution qui tombe amoureuse d'un jeune noble, Des Grieux, originaire d'Amiens, qui veut la sortir de cette misère, l'épouser, mais elle le trahit pour une richesse encore plus grande sans parvenir jamais à l'oublier vraiment...les épisodes se succèdent, moins détaillés que dans le roman original. Un roman qui fit scandale, fut condamné à être brulé, puis finalement publié en 1753 et transposé en opéra par Jules Massenet en 1856.

    Hier soir c'était une mise en scène d'Olivier Py et l'orchestre national de Bordeaux aquitaine sous la direction de Marc Minkowsky. Du bel ouvrage.

    L'action est transposée dans un décor contemporain d'hôtels de passe avec des néons aguicheurs, des filles de joie, des tables de jeux... un peu trop de déshabillés peut-être et d'attitudes langoureuses. Suggérer c'est bien insister pas nécessaire.

    On ne comprend pas trop bien la mort de Manon à la fin mais on est tout de même sous le charme d'une musique et d'une interprétation parfaite au service de l'amour tant de Amina Edris que de Benjamin Bernheim dans le rôle de Des Grieux.

    On rappelle ici à Bordeaux tout particulièrement la critique de Montesquieu : je ne suis pas étonné que ce roman dont le héros est un fripon et l'héroïne une catin qui est menée à la Salpétrière, plaise, parce que toutes les actions du héros ont pour motif l'amour, qui est toujours un sentiment noble, quoique la conduite soit basse...

  • localisme

    Hier soir, sortie à l'opéra de Bordeaux pour La Périchole d'Offenbach sous la direction de Marc Minkowski, directeur général de l'Opéra de Bordeaux depuis 2015,  avec Les musiciens du Louvre, un ensemble qu'il a créé en 1982.

    Polémique, à l'entrée du Grand théâtre, les musiciens de l'orchestre de bordeaux, en tenue et avec leurs instruments, distribuent des tracts se plaignant de la présence des Musiciens du Louvre et d'être insuffisamment occupés. 

    A l'arrivée de Marc Minkowski dans la fosse, les huées fusent, les bordelais veulent leur musiciens! Les slogans que l'on nous ressassent : manger local, acheter local, ...s'étendent à la culture, pas de place pour des musiciens venus d'une autre région?, pas d'échanges culturels? Quelle époque?!

    A la fin du spectacle, chanteurs et musiciens sont acclamés par le public. La mise en scène, en rouge et noir, avec des marionnettes, assez sobre au regard de ce que l'on voit ces temps-ci est efficace et l'orchestre a été parfait. il faut bien cela pour oublier la faiblesse du livret surtout l'époque de me too.

    Versatilité du public donc mais tout de même un signe d'intolérance qui gagne jusque parmi les seniors qui composent majoritairement le public des soirées d'opéra.

  • Festival de La Chaise-Dieu

    Assis dans une des stalles de l'Abbatiale de La Chaise-Dieu, j'écoute un soir la Messe en Si de Bach, dirigée par Françoise Lasserre, ou la Création de Haydn, sous la direction de Laurence Equilbey. Le regard se pose alternativement sur les musiciens, les choristes, la chef, les voutes de l'abbatiale, le gisant du pape Clément VI (1292-1352), au milieu du choeur.

    Je me dis que Clément VI, s'il le peut, doit se réjouir d'avoir fait bâtir cette abbatiale entre 1344 et 1352 pour lui servir de sépulture. Grâce à la musique, une musique qu'il n'a pas eu le bonheur de connaitre, le voilà entouré chaque année pendant une dizaine de jours de centaines de mélomanes qui ne manquent pas d'avoir un regard et peut-être une pensée pour lui, Le Magnifique, si fastueux, si prodigue, rénovateur du palais d'Avignon, protecteur des juifs pendant la peste noire, diplomate brillant, galant homme, ...

    Le festival, cette année a aussi été l'occasion d'écouter Benjamin Allard au clavecin pour un récital Couperin, Pascal Amoyel, Emmanuel Bertrand et leur fille Alma nous raconter l'histoire de la Musique, L'orchestre National de Bordeaux Aquitaine sous la direction de Paul Daniel interpréter la cinquième de Tchaikowski , et avec le violoniste virtuose Nemanja Radulovic Tzigane de Maurice Ravel, et enfin magnifique Histoires sacrées (Judith, Madeleine et Cecile) de Marc Antoine Charpentier, mises en scène par Vincent Huguet.et interprété par Sébastien Daucé et son ensemble Les correspondances...

    Le Festival de La Chaise-Dieu c'est aussi l'occasion de retrouver les amis de La Chaise-Dieu, les bénévoles du Festival, nos anciens voisins, de déjeuner ou dîner au Blizart, à la Grignotte, à l'Auberge de la Dorette, Au Four à bois, boire un café à La traille, déguster une patisserie du Moine Gourmand...de marcher dans les forêts, vers le plan d'eau, Baffour, Arfeuille, Saint Claude... Merci à tous...et tout particulièrement à la chambre d'hôtes La Jacquerolle qui nous a hébergés ces cinq jours et proposé une chambre confortable et d'excellents petits déjeuners...

    Et le beau temps et la chaleur étaient de la partie, comme d'habitude.

  • Opéras bibliques à la cathédrale de Lectoure

    Soirée lyrique samedi soir à la Cathédrale de Lectoure dans le Gers avec le Choeur des Feux de Saint Jean. Un choeur initié il y a cinquante ans au sein du Lycée Saint Joseph par Pierre Gardeil et Roland Fornerod.

    Une centaine de choristes, des élèves du lycée mais aussi quelques anciens élèves ou connaissances plus âgés et sept solistes, deux violons, un violoncelle un clavecin/orgue sous la direction de Christopher Gibert dans une mise en espace de Jean-François Gardeil.

    Au programme des oeuvres de Giacomo Carissimi (1605-1674) : Vanitas vanitatum et Jephte, et  de Marc -Antoine Charpentier (1673-1704) : Le reniement de Saint Pierre.

    Des oeuvres mises en espace dans le sens ou les solistes jouent ou plutôt esquissent les situations évoquées comme cela se pratiquait au XVII siècle : On voit Pierre se renier trois fois puis pleurer lorsque Jésus le regarde après avoir entendu le coq chanter. On frémit lorsque la fille de Jephte, le vainqueur des ammonites, accepte dignement d'être immolée par son père afin qu'il puisse respecter le serment qu'il a fait avant la bataille de sacrifier la première personne qu'il rencontrera s'll revient vainqueur.

    Une belle soirée, il est bien réconfortant de voir toute cette jeunesse prendre plaisir à savourer le succès d'heures de travail et acclamer leurs enseignants et partenaires musiciens d'un Week-End.

    Et le souvenir, évoqué par Jean-François Gardeil, de Jean-Claude Malgroire, décédé ce samedi, qui était venu jouer avec son ensemble à la Cathédrale de Lectoure.

     

  • Ex Libris

    Plus de trois heures de film! Mais on ne le regrette pas. Frederick Wiseman, 87 ans, qui nous avait déjà donné National Gallery,  a fait un chef d'oeuvre en allant filmer les 93 sites de La NYPL, la New-York Public Library.

    Le film cite une architecte néerlandaise qui explique qu'aujourd'hui dans une bibliothèque publique le plus important ce ne sont pas les livres, on peut même en concevoir sans livre, le plus important c'est le partage, l'accès à la culture pour tous, les minorités, les illettrés, les sans-abris, les sourds, les aveugles, les seniors, les enfants, les collectionneurs, les archivistes, les savants, les chercheurs, les artistes, les publicitaires, à la recherche de connaissances, d'archives, d'estampes, de photos, de musique, de cours de danse, de débats, de rencontres tout simplement.

    Le film s'attarde sur les activités mais aussi sur les publics, les personnels, les administrateurs qui débattent à l'infini sur les priorités que doit s'assigner la NYPL, l'arbitrage entre les différents programmes, la nécessité de combler le digital divide, de trouver le public des relégués, des adolescents, de trouver des financements privés en complément de ceux de la ville.

    On sens une grande fierté chez ces personnes, avec raison sans aucun doute. Fierté de la mission accomplie, fierté de l'engagement. L'une des salariés dit d'ailleurs : on écoute ceux qui s'engagent.

    Dans une interview, Frédrick Wiseman a déclaré à propos du tournage de son documentaire : j'ai trouvé rafraichissant de tomber sur un groupe de personnes qui sont réellement attachées à leur travail et qui essaient de bien le faire.

    C'est ce qu'on aimerait dire de tous les lieux de travail...

    https://youtu.be/Qbj5J4XZkc8

  • La vie parisienne

    Une belle réussite que cette opérette d'Offenbach au Grand théâtre de Bordeaux en ouverture de la saison, vue mardi dernier.

    Bien sût, c'est une petit clin d'oeil à l'arrivée de la LGV, Bordeaux n'est plus qu'à 2heures 04 de Paris, et n'a jamais été aussi près de la vie parisienne à moins que ce ne soit désormais le contraire.

    Tout le grand théâtre était mobilisé, : l'orchestre, le ballet, le choeur sur une scène qui s'est révélée un petit peu petite. Faudra -t-il aller jouer à l'Arena de FLoirac? Marc Minkowski, tout en mouvement a été parfait même si on a du mal comprendre comment ses musiciens arrivent à comprendre sa gestuelle peu ordinaire.

    La mise en scène était parfaite surtout du rythme c'est essentiel pour ce spectacle. et du contemporain avec beaucoup de clins d'oeil. Des hipsters et des personnages que l'on pouvait s'amuser à reconnaitre, Mme de Fontenay, Liliane Bettencourt, Sonia Rykiel, Mireille d'Arc dans le grand blond, Karl Lagerfeld... la costumière s'est sans doute bien amusée.

  • Festival de musique de La Chaise-Dieu

    Comme on peut le lire sur la photo, ce festival était dédié à Ludovic Morot-Sibillot, docteur en immunologie, chercheur, batteur, bénévole depuis plusieurs années, apte à toutes les tâches, toujours en mouvement et disponible. J'ai eu le plaisir et l'honneur de donner un peu de mon temps au Festival à ses côtés ces dernières années. il a rejoint brutalement, le 24 juin dernier, s'ils existent, les anges musiciens que l'on peut admirer sur la gauche juste avant d'entrer dans le choeur de l'abbatiale en arrivant du cloître.

    Six concerts seulement cette année, la première depuis que nous n'avons plus de pied à terre à La Chaise-Dieu. Mais six beaux concerts : le récital de piano de Michaël Levinas (Bach, Beethoven, Debussy et Levinas), le Requiem de Verdi par l'Orchestre et le choeur de Milan sous la direction de Daniel Kawka, un concert de l'Orchestre d'Auvergne avec le sémillant Roberto Fores Veses consacré à Mendelssohn avec l'excellent Guillaume Chilemme au violon et au Songe d'une nuit d'été, dans une mise en scène peu convaincante, l'ensemble des six concertos brandebourgeois sous la direction précise de Bertrand Cuiller au clavecin, une merveilleuse Passion selon Saint Jean du désormais bordelais Marc Minkowski et pour terminer un délicieux duo de clavecins avec Benjamin Alard et à nouveau Bertand Cuiller.

    Ce séjour aura aussi été une succession de satisfactions, une excellente météo, le plaisir de retrouver les vieux amis, manifestement heureux de nous revoir, eux qui nous croyaient définitivement absents. Un belle exposition à voir au Puy intitulée Picasso et la maternité et puis le sentiment que le pari engagé par La Chaise-Dieu est peut être enfin sur la bonne voie, les travaux avancent, la fréquentation touristique semble en hausse, au point que les infrastructures en hébergement et en restauration sont souvent saturées. La découverte de l'ancienne chapelle Notre-Dame, futur écrin, dès l'été prochain, des tapisseries est prometteuse.

    Aujourd'hui, le festival se termine, nous sommes de retour dans le Gers, il fait 35 degrés et à La Romieu se tient un nouveau festival sonore Made of Walking, festival itinérant consacré à l'écoute de la terre.

  • Bistrot!

    Une petite mais très belle exposition à la Cité du Vin sur le thème du bistrot. L'exposition convoque la peinture du XVIII à nos jours bien sûr mais aussi la littérature (Baudelaire, Verlaine...), le Cinéma (Nouvelle vague), la chanson...

    C'est tout de même un peu trop franco-français et il manque une évocation des café célèbres du monde entier maus c'est tout de même très bien fait et fort sympathique.

     

    Venez à Bordeaux ou achetez le très beau catalogue!

  • Abbaye aux dames de Saintes

    Escapade touristique le WE dernier pour aller découvrir le parcours musical dont s'est dotée récemment l'Abbaye aux dames de Saintes en Charente-maritime.

    Saintes est une petite ville de 25000 habitants baignée par la Charente, au passé Gallo-romain prestigieux, capitale de la Saintonge, préfecture de la Charente inférieure jusqu'en 1810, sous préfecture aujourd'hui. Une ville moyenne au patrimoine culturel très riche et qui s'appuie sur cette richesse pour rester attractive.

    L'Abbaye aux dames fondée en 1047 a été une des abbayes les plus puissantes du grand Sud-Ouest de la France, bénédictine, et a compté jusqu'à 100 nonnes chargées d'instruire les filles de la noblesse. L'église Sainte Marie date du XII et les bâtiments conventuels du XVII. Prison à la Révolution puis caserne militaire, l'abbaye est depuis les années 1970 affectée à des activités culturelles et notamment à la Cité musicale, lieu de formation, de spectacle, de création, d'hospitalité, l'église reste à vocation paroissiale pour les habitants du quartier, il n'y a plus de nonnes. C'est le festival de musique de Saintes dont la première édition date de 1972 qui est à l'origine de la sauvegarde du site.

    L'ensemble est géré par une association qui emploie environ 25 salariés.

    Les artistes vivent sur place, comme les nonnes autrefois, le temps d'une résidence artistique, d'un festival, dans les cellules restaurées, ils répètent dans l'ancien réfectoire...

    En dehors des périodes de festival, le visiteur se voit proposer trois types de visites : une visite classique avec un audio-guide, et deux visites avec un casque sur les oreilles, la première axée sur la vie des nonnes autrefois, la seconde sur la musique, c'est celle que l'on a choisie.

    L'impression est fort agréable, la musique de qualité aborde tous les genres, c'est très pédagogique sur le plan musical sans oublier les grandes lignes de l'histoire de l'abbaye.

    Le parcours dure environ une heure et permet de découvrir l'ensemble abbatial, de la cour au clocher typiquement roman saintongeais, en passant par l'église, le cloitre... le tout en musique. Une douzaine d'étapes c'est fort agréable.

    Evidemment, une comparaison avec La Chaise-Dieu s'impose. L'ensemble est libre d'accès on peut le parcourir en toute liberté sauf la montée au clocher. Très peu de voitures sur le site. L'aménagement est très sobre, minimal. La richesse du lieu tient à l'architecture typiquement saintongeaise mais incontestablement La Chaise-Dieu dispose d'atoûts introuvables à Saintes : la majesté du lieu, l'architecture gothique languedocien, le jubé, les stalles, les tapisseries, la danse macabre, Clément VI...

    A retenir donc l'idée qui parait séduisante de trois parcours différents au choix du public, en toute autonomie pour huit euros.

    Autre idée que nous n'avons pas testée mais qui aurait son sens à La Chaise-Dieu, l'offre de 33 chambres simples ou double dans les anciennes cellules des nonnes à des prix modérés 50 à 60 euros pour deux personnes.

    http://www.abbayeauxdames.org

  • Festival de La Chaise-Dieu 20

    Il y a deux semaines déjà l'ouverture du festival de musique de La Chaise-Dieu avec une belle sérénade sur le parvis de l'Abbatiale suivie par un public attentif et nombreux. Le point de départ d'une édition magnifique, avec beaucoup de concerts complets et un temps superbe inégalé dans la mémoire des casadéens.