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Art - Page 8

  • Bruit et fureur

    La vie n'est qu'une ombre en marche, un pauvre acteur

    Qui dévore son heure en se pavanant sur la scène

    Et qu'on entend plus par la suite; c'est un conte

    Dit par un idiot, plein de bruit et de fureur,

    Ne signifiant rien. (Mac Beth, William Shakespeare)

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    Très belle mise en scène de l'opéra de Verdi par Jean-Louis Martinoty au Grand Théatre de Bordeaux. Très beaux décors, costumes magnifiques, à la direction de l'orchestre Kwame Ryan, le directeur artistique et musical de l'institution bordelaise. Une vraie réussite. Le public a jugé utile de siffler Lisa Karen Houben pour son interprétation de Lady Mac Beth, sans trop de raison, savait-il que Verdi voulait une soprano à la voie laide pour mieux faire ressortir la folie de la reine et que ce rôle est un des plus difficiles de l'opéra? Le baryton Tassis Christoyannis a fait l'unanimité dans la rôle de Mac Beth.

    L'attrait du pouvoir, sa vanité, le destin, la folie, la conscience, le remord... tout est là depuis quatre siècles. A méditer par nos candidats à la présidentielle et par nous qui avons la chance et la mission d'en choisir un...

  • La Dame aux camélias

    frank castorf,alexandre dumas,dame aux camélias,traviata,hiner muler,georges batailleA l'Odéon. A côté de chez moi. J'y suis allé pour voir ayant lu les critiques du Monde et des Echos qui s'y sont pour partie laissé prendre. l'art est assis sur la subversion. Je n'ai pas été déçu, c'était bien le chaos annoncé!

    Frank Castorf ne se contente pas de nous donner une interprétation de l'ouvrage d'Alexandre Dumas fils, il le fait dialoguer, dit-il, avec une pièce contemporaine de Heiner Müller, la mission, la mission de trois hommes partis en Jamaïque à la fin du XVIII° inciter les esclaves à la révolte et qui arrivent trop tard, la république ayant déjà été abolie en France. Mais comme ce serait encore trop simple, Castorf a ausi introduit des passages de Histoire de l'Oeil de Georges Bataille.

    Le résultat est au meiux déconcertant, au pire affligeant. On perd rapidement le fil de ce qu'on n'ose appeler des dialogues pour se concentrer sur le jeu des acteurs qui ont bien du mérite  mais qui nous offrent essentiellement des scènes obscènes, crues, névrotiques sous des portraits de Khadafi et Berlusconi puis de Mussolini et Hitler censés illustrer la pornographie du monde. Il y a aussi un poulailler sur la scène, partie d'une favela, et en alternance un espace anonyme, clean, rose, néonisé : la réalité et l'apparence... On est à des lieues de La traviata

    Le public s'effiloche tout au long du spectacle dès les premières minutes, la majorité est partie à l'entracte, et j'ai suivi, qu'allaient apporter de plus les deux heures à venir ?

    Jusqu'au 4 février, ne pas se faire un devoir d'y aller sauf pour voir jusqu'où la décadence peut aller.

  • Seven

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    De quoi s'agit-il? De Seven, la dernière oeuvre de Richard Serra,une sculpture à sept pans, sept plaques d'acier, à Doha au Qatar. De quoi vous réconcilier si besoin avec l'art contemporain.

    http://www.artinfo.com/news/story/754394/7-up-richard-serra-unveils-new-sculpture-in-doha

  • 2012

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    Une très belle année 2012 à tous les lecteurs de ces chroniques dont la première remonte à mai 2007. Celle-ci est la 680ème et vous êtes chaque jour un peu plus nombreux. Merci de votre attention.

  • Portraits en milieu urbain

    A Bordeaux, jusqu'au 31 janvier 2012, on peut voir une exposition attachante, des Portraits de demoiselles de Bordeaux de un mois à 103 ans réalisés par Eloise Vene, 1000 visages à Bordeaux d'Olivier Vinsonneau, tous identifiés par leur prénom et des Imageries de quartier, des portraits commentés, en noir et blanc, d'une centaine d'habitants du Nord de la capitale girondine, d'Isabelle Camus et Bruce Milpied. Enfin, Joachim di Dio met en scène, avec de grandes photos en noir et blanc des sportifs dans l'univers de la Cité du Grand Parc rebaptisée récemment par Evento 2011 Central Parc

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    C'est attachant, on s'amuse à reconnaitre des visages bien connus et à en découvrir d'autres qu'on se promet d'essayer de retrouver dans la vraie vie.

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    Et puis cela se passe au Centre communal d'action sociale, au 74 cours Saint Louis, un endroit peu commun pour une exposition ou tout un chacun n'a pas heureusement la nécessité d'aller. Entre deux expostions on peut apercevoir les bénéficiaires, les personnels d'accueil, saisir des bribes de dialogues bureaucratiques, entre Noël et le Jour de l'an la permanence de la CAF est fermée... Au delà de l'embellie de l'exposition et du bonheur donné par les photos, on revient rapidement à la dure réalité de cette fin d'année 2011. 

  • Danse macabre

    9782130588511.jpgTous les amoureux de la Danse macabre de La Chaise-Dieu écouteront  ou réécouteront avec intérêt la belle chronique de François Angelier de lundi dernier sur France Culture dans Tout feu, tout flamme à 8h45:

    http://www.franceculture.fr/emission-tout-feu-tout-flamme-de-francois-angelier-tout-feu-tout-flamme-de-francois-angelier-2011--5

    Il y est question de La Chaise-Dieu bien sûr, de la différence entre transis et gisants, de mort putride, de peste, du Septième sceau de Bergman et surtout de la parution d'un ouvrage allemand de Jacob Meydenbach paru en 1492 à Mayence  sur les danses macabres et traduit pour la première fois dans la collection Sources de la Fondation Bodmer

     

  • Venise (suite)

    Ce que j'ai aimé à Venise :

    Manger du jambon, du fromage et des légumes poêlés à l'Osteria alla bifora 2930 Campo San Margharita

    Déguster un tiramisu et un espresso au Bar Caffè La piscina sur Le Zattere

    La tempête de Giorgione et Le repas de Levi à l'Acccademia, une Cène censurée par l'Eglise

    Roxis d'Edward Kienholz au Musée de François Pinault à la pointe de la Douane

    L'imprimeur d'Ex Libris 2173 Campo S'Maria mater domini (www.veneziastampa.com)

    La Pensione dell'Accademia

    Le Palazio Querini, ensemble muséal familial depuis le XVII°

    et bien sûr faire semblant de se perdre sans GPS au cours de longues marches à pied

    et conjoncturellement un grand soleil pendant 4 jours.

  • Venise

    Bravant la grève des PNC d'Air France, nous sommes allés à Venise pour la Toussaint.  Sans trop savoir si une fois partis on reviendrait à la date prévue. A la veille du G20, en pleine crise de la dette grecque bien sût et italienne. L'Italie doit payer 6 % de taux d'intéret pour s'endetter alors que l'Allemagne ne paie que 2 % à peine. La faillite guette l'Italie, la faillite guette la vieille Europe.

    Venise est peut être une préfiguration de l'Europe de demain. Une grande puissance morte depuis longtemps mais dont la lumière brille encore. Un musée à ciel ouvert où l'Arsenal, symbole de la puissance maritime de la sérenissime, est dédié à l'art contemporain, tout comme la Punta della dogana, les entrepôts douaniers, qui abrite les collections de François Pinault.

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    Une ville ou les seuls travailleurs sont les cuisiniers, les serveurs des bars à vins et des restaurants, les employés des hôtels et des pensions de famille, les gardiens de musées, les caissières des églises, les gondoliers et les employés municipaux.

    Le monde entier y fait la queue sur la place Saint Marc pour pénétrer dans la basilique y compris la matinée de la Toussaint où il n'y a pas de visites pour cause d'office, mai,s s'il y une queue, c'est qu'il y a quelque chose à voir. Le touriste est un mouton qui s'ignore...

  • Evento/Magrez

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    Dimanche dernier, à Bordeaux, l'art contemporain était à l'honneur. C'était en effet la clôture de la deuxième biennale artitistique et urbaine, EVENTO 2011, confiée cette année par le maire Alain Juppé à Michelangelo Pistoletto, artisan de l'Arte povera, mais aussi l'inauguration de l'Institut Bernard Magrez.

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                    Le final d'EVENTO se tenait à la cité du Grand Parc (photo), rebaptisé pour l'occasion Central Parc (L'Amérique n'est jamais loin dans l'imaginaire des artistes). L'ambiance était sympathique, festive, ce que l'on y a vu tenait davantage de la kermesse bon enfant que de l'art contemporain mais l'essentiel était de participer ce qui semble avoir été réussi. Mais est ce de l'art que de tisser des "tapis volants" avec des barrières de chantier en plastique (aux pieds de Pistoletto sur la photo). Pour être juste, il y a eu d'autres manifestations au Marché des douves par exemple, une belle exposition au Musée d'Aquitaine sur le passé colonial de Bordeaux... L'essentiel est qu'il parait que les milieux artistiques bordelais écartés de la première édition étaient satisfaits, on le serait à moins, EVENTO 2011 ayant mobilisé 4,3 M€.

           

    Pour rencontrer l'art contemporain, il fallait en fait se rendre à l'Hotel Labottière à l'Institut culturel Bernard Magrez qui ouvrait ses portes avec une exposition magnifique intitulée l'Etoffe du temps. D'abord l'hôtel, ancien pavillon de chasse au XVIII°siècle est magnifique dans un écrin de verdure avec des jardins à la française. Et les oeuvres contemporaines exposées aux côtés d'un Picasso et d'un Giacometti donnent réellement à réfléchir. A 75 ans, Bernard Magrez souhaite rendre la chance qu'il a eue dans sa carrière, mauvais élève à ses débuts, il a été apprenti dans une scierie, il possède rait près de 40 vignobles de renom. dans le bordelais et à l'étranger, beaucoup de travail, une volonté de fer et la capacité d'innover paient! Il se plait à dire qu'il est avec François Pinault, le seul patron français à savoir scier un arbre! Bernard Magrez ouvre aujourd'hui quatre écrins pour célébrer la culture, les beaux-arts, la musique, la littérature : le chateau Pape Clément (http://www.pape-clement.com/ il s'agit de Clément V),l e chateau La Tour Carnet (http://www.latour-carnet.com/, le Chateau Fombrauge (http://www.fombrauge.com/) et l'Hotel Labottière (http://www.institut-bernard-magrez.com/).

     

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    L'exposition l'étoffe du te"mps est à voir jusqu'au 15 janvier.

  • Poussin et Moïse

    Très belle exposition au Musée des Beaux arts de Bordeaux. La série complète de 10 tentures en laine et soie rehaussées d'or, des tapisseries de 4 m sur 6 m réalisées dans les ateliers des Gobelins d'après la série de 8 tableaux exécutés par Nicolas Poussin (1594-1665) complétée par deux tableaux de Charles Le Brun (1619-1690).

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    Bordeaux n'a pas réussi à réunir tous les tableaux et toutes les tapisseries mais il y a tout de même 3 tableaux de Poussin et puis un carton, et des gravures toutes magnifiques

    L'abandon de Moïse, Moïse sauvé des eaux (cidessus), Moïse foulant au pied la couronne du pharaon, Moïse changeant sa baguette en serpent, le buisson ardent, la manne, l'adoration du veau d'or, Moïse frappant le rocher, le passage de la Mer rouge, le serpent d'airain. On revisite grâce aux excellentes notices qui citent les sources utilisées par Poussin notre histoire biblique.

    Les tableaux apparaissent plus émouvants, les tapisseries étant sans doute plutôt executées pour la décoration que pour l'émotion mais la comparaison entre tableaux, esquisses, gravures et tapisseries est fort intéressante.

    Certainse tapisseries comme La manne sont passablement abimées, couleurs passées, fils distendues, on pense bien sûr à la menace qui pése sur les très bel ensemble des tapisseries de La Chaise-Dieu.