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Art - Page 10

  • La France de Depardon

    expo_depardon_gd.jpgLa France de Depardon est à voir à la Bibliothèque nationale de France (la grande bibliothèque) dans une belle exposition qui présente en très grand format 36 des photos qui figurent par ailleurs dans le livre catalogue, magnifique, très bien présenté sous coffret.gd_depardon.jpg

    Les photos sont en couleur, des couleurs souvent criardes. Depardon qui a souvent eu recours au noir et blanc, qui a photographié l'Afrique, la France rurale, s'est attaché cette fois à une France en voie de disparition, comme les campagnes, oubliée , celle des sous-prefectures, des gros bourgs, des périphéries. Malgré la couleur, l'impression d'ensemble est assez triste. Ce sont souvent des territoires en marge des villes, mal traités par les urbanistes ou les éléments de modernité ne font qu'ajouter à la laideur. Ces espaces sont pourtant le théatre de la vie quotidienne de nombreux d'entre nous. Cela donne à réfléchir.

    L'exposition comporte également quelques éléments des préparatifs de Raymond Depardon, les itinéraires, les cartes, les épreuves et puis quelques photos en noir et blanc de photographes américains qui l'ont inspiré comme Walker Evans et Paul Strand ainsi que ses premières photos dans la ferme des garets, celle de ses parents.

     

     

  • La tentation d'Isabeau

    isabeau.jpgAnne Courtillé a plusieurs cordes à son arc. Elle est chef de file de l'opposition au conseil municipal de Clermont-Ferrand, elle est historienne d'art, spécialiste reconnue du Moyen-âge et en particulier des peintures murales gothiques en Auvergne et elle écrit des romans dont l'action se situe précisément au Moyen Âge. Enfin, elle vient de sortir un pamphlet politique sur les notables socialistes de la capitale auvergnate dont elle situe l'action... au Moyen Âge : le comte Drago et la comtesse Brava.

    J'ai lu La tentation d'Isabeau parce que l'action de ce roman se situe à La Chaise-Dieu, pendant la construction de l'abbatiale que l'on connait aujourd'hui. L'intrigue se noue autour d'une peintre, Isabeau, une fille rebelle, moderne, qui a quitté le chateau familial en déroute financière pour devenir écrivain public à La Chaise-Dieu où elle va rencontrer Matteo Benedetti et ses deux aides, peintres envoyés par le pape Clément VI pour représenter dans la future abbatiale la vie de Saint Robert de Turlande, le fondateur de l'Abbaye.

    Peu importe l'intrigue au fond, ce qui est intéressant dans ce roman c'est l'atmosphère de ce grand chantier du Moyen-âge, en 1358, dans ce village perdu qu'était déjà La Chaise-Dieu, le portrait qui est proposé du pape Clément VI et de sa cour à Avignon, la centralisation du pouvoir papal, le rôle négligeable de l'abbé, l'incompréhension de la population devant des dépenses aussi fabuleuses, l'arrivée de la peste enfin. Même si sur la peste, les pages écrites par Christiane Singer dans La mort viennoise sont plusieurs coudées au dessus.

    Question sans réponse : que sont devenues les peintures qui représentaient la vie de Saint Robert? Aucune trace a priori. La peste peinte à Lavaudieu par Mattéo Benedetto, elle, est toujours là.

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  • Contrastes congolais

    Quels contrastes!

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    D'abord l'exposition magnifique Feuve Congo au Musée du quai Branly. Cette exposition qui s'achève le 3 octobre fait découvrir à travers les masques, les représentations de la femme, les reliquaires des ancêtres une culture commune aux peuples d'origine bantoue qui se trouvent des deux côtés du Fleuve Congo, le Gabon, la République du Congo et l'ancien Zaïre, la désormais République démocratique du Congo. On sait peu ce choses de ces peuples abordés par les portugais dès le XVéme siècle, hier en quelque sorte, et vraiment découverts à partir du XIXéme siècle par Paul du Challu, Henry Stanley,  Pierre Savorgan de Brazza et dont l'art fut apprécié plus tard par Gauguin, Ensor, Braque, Matisse, Picasso...

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    On ressort de cette exposition empreint d'une grande sérénité, les oeuvres sont simples, stylisées, émouvantes, sérénité qui disparait dès les premières images de Benda Bililii, ce documentaire de Renaud Barret actuellement sur les écrans qui retrace l'improbable épopée d'un orchestre de Kinshasa composé de personnes handicapées et d'adolescents de la rue. On découvre, où on retrouve lorsqu'on a la chance d'y être allé, cette ville de Kinshasa, Kin la belle, agglomération tentaculaire de 8 à 10 millions d'habitants, véritable jungle urbaine où la préoccupation majeure des habitants chaque matin est de parvenir à survivre...

    benda.jpgLorsqu'on découvre Kinshasa en arrivant par le bac de Brazzaville on ne peut échapper au spectacle que donnent les handicapés, pour beaucoup victimes de la polio. Exonérés de droits de douane, ils dominent en effet le trafic de petites marchandises entre Brazzaville et Kinshasa. Avec Benda Bellili c'est par la musique que les handicapés s'en sortent.

    When there is a will there is a way ou quand on veut on peut. C'est la morale de ce film qui montre bien que dans l'adversité la détermination paye. Au passage, les airs de la rumba congolaise sont agréables, les paroles lorsqu'elles sont traduites sont d'une grande naîveté mais on passe un excellent moment et au delà de cette morale on se dit que nos petits malheurs d'européens ne sont pas grand chose. La bas l'Europe fait rêver, à juste titre...

  • Nec plus ultra

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    De quoi s'agit-il? Tout simplement de la devanture de la boutique "Le Trône" sise rue d'Assas spécialisée dans les toilettes japonaises.
    Dans le même ordre d'idée, on peut signaler l'exposition de photos délicatement intitulée "chiotissime" organisée par le très sérieux Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne, Bd de la Bastille du 8 septembre au 20 octobre : http://www.siaap.fr/expo-chiottissime/.

  • Avant-première

    Massacre au Jardin du Luxembourg?

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    Que nenni! Simplement le stockage d'éléments de la future exposition intitulée Arbres, regards croisés qui sera présentée par le Sénat dans l'Orangerie du Jardin du Luxembourg du 8 au 27 septembre prochain : http://www.senat.fr/presse/cp20100630.html
    Il y aura pour cette exposition réalisée avec l'Université Paris Sud 11 et l'Office National des forêts trois espaces : Arbre et Art, Arbre et Sciences et Arbre et écosystème forestier et urbain. Une exposition pluridisciplinaire donc. Accrochez vous aux branches!
  • Croix casadéennes

    Elles marquent le territoire, les sorties du village, les carrefours, repères sous la neige, protection contre le gel, remerciements pour une mission, les croix de la Chaise-Dieu ont dû en voir des processions, des rogations, depuis plusieurs siècles, et du vent, elle en ont vu passer! Un peu oubliées aujourd'hui, le plus souvent à l'écart désormais des routes principales, elles continuent de veiller sur les âmes casadéennes. L'exposition de cet été de Xavier Cornu à la cave de la Place de l'écho (cf.chronique du 16 juillet) m'a donné l'idée d'en faire un petit inventaire que j'espère exhaustif pour ce qui concerne la seule commune de La Chaise-Dieu : Voir l'album photo Croix casadéennes dans la marge de droite.

  • Trésor casadéen

    Dom Robert Morel.JPGCet homme au regard vif, intelligent, s'appelle Dom Robert Morel. Il est né à La Chaise-Dieu en 1653, a été bibiothécaire de l'Abbaye de Saint Germain des Prés, le plus grand centre intellectuel de France à l'époque, et est mort à l'Abbaye de Saint Denis en 1731. Son portrait, attribué à Jean Restout, peintre de Louis XV, faisait partie du patrimoine de l'Abbaye de la Chaise-Dieu avant que celui-ci ne soit pour partie dispersé, dilapidé, volé à la suite de la Révolution française.

    Ce portrait de Robert Morel est revenu à La Chaise-Dieu à la suite d'une donation des héritiers de Maitre Jean Banière d'Ambert, il a réintegré le Trésor de l'Abbaye à l'occasion du dixième anniversaire de l'Association des amis de l'abbatiale Saint Robert, association qui à la suite d'une convention avec la Commune de La Chaise-Dieu s'attache à perpétuer le rayonnement spirituel, patrimonial, culturel de l'Abbaye et en gére le Trésor.

    Il faut souhaiter que l'exemple donné par la famille Banière soit suivi d'autres donations, la Bibliothèque de l'Abbaye par exemple serait ainsi partagée entre les mains de l'évêque de Saint Flour et du Maire de Brioude, dans leurs bureaux, d'autres éléments du trésor doivent se trouver ici ou là...

    miniatures.jpgCe dixième anniversire a été aussi marqué par la conférence donnée par Pascal Meier à l'occasion du vernissage de l'exposition qu'il présente sur l'Apocalypse de Jean : dix miniatures, dix enluminures (il en a réalisé 67) aux couleurs vives qui expriment la gratitude de leur auteur à Dieu, témoignent de son ouverture au Saint Esprit. C'est visuellement beau mais tout de même assez incompréhensible pour le commun des mortels qui associe Apocalypse à Catastrophe alors qu'il faut comprendre Révélation, Enlèvement du voile...Il est vrai que la foi ne s'explique pas on l'a ou pas...

    Cette journée anniversaire s'est terminée par un très beau concert de plus de deux heures entre Orgue et Jubé avec le Choeur de la Cathédrale et du Collège du Puy en Velay dirigé par Pierre Kaeppelin avec à l'orgue Frédérique Gros.

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    Une belle manifestation pour célébrer dix ans de travail bénévole des membres de l'association, des passionnés d'histoire, de patrimoine, de culture.

    Une action à poursuivre sans relâche et à développer avec l'appui d'une politique de communication en direction de publics diversifiés si l'on veut redresser durablement la fréquentation de l'Abbatiale tombée de 60 000 visites annuelles en 1992 à 25 000 en 2009. Bien sûr la rénovation annoncée des bâtiments aidera à revaloriser le site mais l'Abbatiale, ses tapisseries, sa danse macabre, sans attendre, méritent le détour et même le voyage. Il faut le faire savoir et accueillir les visiteurs dans le village et l'Abbaye comme ils le méritent et leur proposer de découvrir sous des formes pédagogiques variées ce patrimoine sous ses différents aspects, spirituels bien sûr mais aussi historique et culturel.

  • En souvenir d'un calvaire

    cornu.jpgS'ils ne contestent pas le calvaire de Jésus, certains experts en traduction des textes anciens pensent qu'il serait plutôt mort sur un poteau de bois. Qu'importe, la croix est le symbole du christianisme. En pierre, en fer ou en bois, les calvaires et croix ont fleuri à la croisée des chemins, pour rappeler aux chrétiens le sacrifice de Jésus et les inciter à l'oraison. Le photographe Xavier Cornu a ratissé la campagne et retrouvé ces signes de foi. Cachées par les herbes folles, le lierre ou la mousse, brisées par le temps, rouillées ou enlaidies par la vie moderne, le photographe les a dénichées pour nous les exposer. L'exode rural, le déclin des croyances, l'agitation des jours ont participé à leur oubli. Xavier Cornu, avec bonheur, les tire de leur abandon. Nous les regarderons de nouveau avec affection quand nous cheminerons en campagne. À La  Chaise-Dieu, vous pouvez rendre visite en particulier à la croix du Bancillon (1541), la croix de gel ou le calvaire de Connangles.

    Xavier Cornu expose ses photos, du 15 au 30 Juillet, dans la belle cave de la place de l'Écho à La Chaise-Dieu, tous les jours de 14H à 18h.

  • Nouveaux lieux à La Chaise-Dieu

    Le nouveau lieu cette année à La Chaise-Dieu sera inconstestablement l'Auditorium Georges Cziffra. Aménagé dans les anciennes écuries de l'abbaye, il sera inauguré à l'occasion du 44ème Festival de musique de La Chaise-Dieu,le 20 août.  Pascal Amoyel proposera une création inspirée de la vie de Georges Cziffra, le fondateur du Festival, intitulée le pianiste aux cinquante doigts.

    En dépit des apparences, les travaux de l'auditorium avancent bien, on en devine bien aujourd'hui la structure intérieure, tout devrait être prêt vers la mi-juin. Il restera à résoudre la question du chauffage d'ici le prochain hiver puisque la ville a semble-t'il renoncé à son projet de réseau de chauffage au bois pour les batiments publics.

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    Dès ce mercredi 14 avril, les amateurs d'art et de thé peuvent se rendre à l'Espace Marckus. Place de la fontaine, face à l'Abbatiale, Eric et Marckus ont aménagé dans l'ancienne galerie des tourelles un espace accueillant qui permet de déguster dans de grands fauteuils blancs une large gamme de thé et de découvrir les bijoux originaux de Marckus et ce mois-ci les sculptures d'Audrey Dumarchey : http://espacemarckus.com/default.html

    Enfin, il faut signaler la nouvelle carte du Four à bois, face à la pharmacie, repris par Pascal et Florence qui avaient l'an passé crée La Grignotte repris depuis par Peggy.

    L'esprit d'entreprise souffle sur La Chaise-Dieu! Bonne saison à tous!

     

  • Turner/Soulages

    Hier Turner au Grand Palais, aujourd'hui, Soulages au Centre Pompidou. Quel contraste!

    William Turner (1775 -1851) est réputé pour être l'un des pères de l'impressionisme, des ciels immenses, traversés de lumière. L'exposition du Grand Palais nous démontre l'ampleur de la relation qu'il a eue avec ses contemporains: Claude Le Lorrain, Nicolas Poussin, Guillaume Van de Velde... Il les a copiés, s'en est inspiré, leur a répliqué, apportant à chaque fois, à la marge, quelque chose de neuf, qui fait de lui un artiste de son temps, paysages, scènes mythologiques, marines... mais aussi un précurseur.

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     Calais Sands at Law Water, Poissards Gathering Bait

    Avec la retrospective qu'a consacrée le Centre Pompidou à Pierre Soulages (né en 1919), c'était ce 8 mars le dernier jour, on est plus que jamais avec la lumière.  Mais, avec ce qu'il appelle l'outrenoir, Pierre Soulages a inventé quelque chose de totalement neuf, en rupture avec ce qui existait jusqu'alors. Il l'explique lui-même en deux phrases : Cest ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche et : Un jour, je peignais, le noir a envahi toute la toile...

    Est ce que Turner aujourd'hui chercherait à dialoguer avec Soulages au point de le copier comme il le faisait avec Claude le Lorrain?

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    A méditer cette phrase de Soulages, c'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche, Dominique Lecourt, le philosophe, soulignant l'autre jour à propos du principe de précaution et du risque que dans l'histoire de l'humanité, l'homme a toujours agit avant de savoir et que s'il avait attendu de savoir pour agir, nous ne serions pas allé bien loin...