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grand palais

  • Peer Gynt

    J'avais lu la pièce d'Ibsen à l'automne dernier (cf.chronique du 10 octobre 2011) et indiqué que la Comédie française allait en présenter une mise en scène. C'est en ce moment dans le salon d'honneur du Grand Palais et jusqu'au 14 juin à 19 heures :

    http://www.comedie-francaise.fr/spectacle-comedie-francaise.php?spid=301&id=517

    La Comédie française y est à son meilleur et il faut se précipiter pour aller voir si on le peut cette pièce. Les comédiens sont formidables. le voyage, la vie de Peer Gynt se déroule sur un chemin, une voie ferrée de 40 mètres de long avec les spectateurs plaés sur des gradins de chaque côté.

    L'essentiel des épisodes du livre est évoqué les tribulations de Peer en Norvège, la noce au village, sa rencontre avec Solveig l'amour impossible de sa vie, la mort de sa mère, Ase, ses voyages, au royaume des trolls, sa vie d'esclavagiste, son séjour à l'asile des fous au Caire, son dialogue avec le Sphinx, son nauffrage et le meurtre qu'il commet, enfin le retour au pays, les retrouvailles avec Solveig, et son dialogue avec la Mort... Toute une vie d'homme qui se cherche...

    En un peu plus de quatre heures, on se régale de toutes les types de théatre, comédie, tragédie, folklore, grand spectacle, huis clos. Les costumes de Christian Lacroix sont superbes, de temps à autre on pense à Ariane Mouchkine.

    Du théatre total!

    Et pendant lle premier entracte, avant la tombée du jour,  on peut aller voir de haut, dans la nef du grand palais,  les cercles de couleurs de Daniel Buren pour Monumenta.

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  • Claude Monet

    Monet au Grand Palais. Bien sûr l'exposition est magnifique. Tous ces tableaux venus du monde entier exceptionnellement rassemblés c'est tout simplement formidable. L'oeuvre dégage une grande sérénité. Monet est un peintre engagé, soucieux de travailler la couleur, la lumière, mais distant d'avec son époque, les guerres de 1870 et de 1914-1918 sont absentes, même s'il y a un peu de révolution industrielle avec la Gare Saint Lazare et les déchargeurs de charbon...(qui illustre bien ce qu'était la pénibilité des dockers à l'époque...).

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    Qu'aurait il fait de cette forêt de parapluies toute en nuances qui nous attendait à la sortie?

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  • Turner/Soulages

    Hier Turner au Grand Palais, aujourd'hui, Soulages au Centre Pompidou. Quel contraste!

    William Turner (1775 -1851) est réputé pour être l'un des pères de l'impressionisme, des ciels immenses, traversés de lumière. L'exposition du Grand Palais nous démontre l'ampleur de la relation qu'il a eue avec ses contemporains: Claude Le Lorrain, Nicolas Poussin, Guillaume Van de Velde... Il les a copiés, s'en est inspiré, leur a répliqué, apportant à chaque fois, à la marge, quelque chose de neuf, qui fait de lui un artiste de son temps, paysages, scènes mythologiques, marines... mais aussi un précurseur.

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     Calais Sands at Law Water, Poissards Gathering Bait

    Avec la retrospective qu'a consacrée le Centre Pompidou à Pierre Soulages (né en 1919), c'était ce 8 mars le dernier jour, on est plus que jamais avec la lumière.  Mais, avec ce qu'il appelle l'outrenoir, Pierre Soulages a inventé quelque chose de totalement neuf, en rupture avec ce qui existait jusqu'alors. Il l'explique lui-même en deux phrases : Cest ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche et : Un jour, je peignais, le noir a envahi toute la toile...

    Est ce que Turner aujourd'hui chercherait à dialoguer avec Soulages au point de le copier comme il le faisait avec Claude le Lorrain?

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    A méditer cette phrase de Soulages, c'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche, Dominique Lecourt, le philosophe, soulignant l'autre jour à propos du principe de précaution et du risque que dans l'histoire de l'humanité, l'homme a toujours agit avant de savoir et que s'il avait attendu de savoir pour agir, nous ne serions pas allé bien loin... 

  • Boltanski

    En se rendant au Grand Palais voir l'installation de Christian Boltanski intitulée "Personnes" on sait malheureusement déjà ce qu'on va y voir, les journaux, la télévision, la radio ont abondamment rendu compte de l'oeuvre et donné la parole à son auteur.

    En entrant on fait d'abord face à un grand mur de boites métalliques rouillées et numérotées que l'on contourne pour aborder le coeur de l'installation.

    Sur les 13500 mètres carrrés de la nef du Grand palais dont la verrière culmine à 35 mètres, Christian Boltanski a fait disposer au sol 69 parterres de vêtements disposés en trois longues rangées. Chaque parterre est encadré par quatre poteaux métalliques rouillés qui supportent un éclairage au néon et deux haut-parleurs, soit au total 138, qui diffusent des battements de coeur. Au fond, une montagne de vêtements et une grue qui mime son alimentation en prélevant inlassablement quelques pièces au sommet de la montagne avant de les laisser retomber. Il fait froid!

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    Est ce que l'on est saisi, est ce que l'on ressent un choc? Pas franchement à vrai dire. Bien sûr, on pense irrésistiblement à la Shoah, le film de Lanzmann vient d'étre diffusé par Arte, on vient de commémorer le 65 éme anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz...

    Les vêtements, en fait des manteaux, des vestes, des pulls, il n'y a pas de pantalons, de sous-vêtements, de chaussettes, de chapeaux, de lunettes, de chaussures, symbolisent irrésistiblement, chacun d'entre eux, une personne, disparue.

    L'occasion donc de penser la mort, si présente, chaque jour dans les médias, et si refoulée à la fois... et puis d'admirer comme on l'a rarement vue la verrière du Grand Palais, ce bel ouvrage inauguré en 1900 à l'occasion de l'exposition universelle.

    Les visiteurs sont aussi invités par Christian Boltanski à faire don de leurs pulsations cardiaques pour ses Archives du coeur qui seront présentées avec des centaines de milliers d'enregistrements dans l'ile de Teshima, près de Naoshima, au Japon, en juillet prochain. Une façon d'approcher l'éternité?

    Pour se changer les idées en sortant, on peut avantageusement aller manger un morceau ou boire un verre à la caféraria du Petit palais, juste en face.

  • La Chaise-Dieu au pays d'Obama

    Le dernier bulletin municipal de La Chaise-Dieu nous l'a annoncé, une tapisserie, en l'occurence celle de la Crucifixion, actuellement exposée dans la bibliothèque des moines, va être prétée par la commune, propriétaire des tapisseries, au Grand Palais à Paris puis à l'Art Institute de Chicago, au pays de Barack Obama. Ces deux grands musées organisent en effet d'octobre 2010 à janvier 2011 pour le Grand Palais, et de février à mai 2011 pour Chicago, une exposition sur le thème : La France en 1500, entre moyen-âge et renaissance, entre Flandres et Italie.
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    Réalisées entre 1501 et 1518 par un atelier inconnu, sans doute en Flandres, à la demande de Jacques de Saint Nectaire, Abbé de la Chaise-Dieu (1491-1518) pour orner le choeur de l'Abbatiale, ces "draps imagés" sont tout particulièment appropriés pour illustrer le thème de l'exposition La france en 1500.
    La tapisserie retenue illustre outre le thème de la Crucifixion, le sacrifice d'Isaac par Abraham, en haut à gauche, et le Serpent d'airain, en haut à droite, l'épisode du nouveau testament étant accompagné comme dans toutes les tapisseries de La Chaise-Dieu par deux épisodes de l'ancien testament.
    Rappelons qu'il semble qu'à l'origine, au XVIème siècle, la tapisserie de la Crucifixion se situait face à l'autel, au dessus de la porte du Jubé qui constituait l'entrée du choeur des moines. La tapisserie offrait ainsi une illustration du sacrifice commémoré à l'Autel...
    Une belle exposition en perspective espérons-le et une belle promotion pour La Chaise-Dieu à Paris et outre-Atlantique... Au fait combien de visiteurs américains et plus généralement étrangers à La Chaise-Dieu? Le sait-on?