Turner/Soulages
Hier Turner au Grand Palais, aujourd'hui, Soulages au Centre Pompidou. Quel contraste!
William Turner (1775 -1851) est réputé pour être l'un des pères de l'impressionisme, des ciels immenses, traversés de lumière. L'exposition du Grand Palais nous démontre l'ampleur de la relation qu'il a eue avec ses contemporains: Claude Le Lorrain, Nicolas Poussin, Guillaume Van de Velde... Il les a copiés, s'en est inspiré, leur a répliqué, apportant à chaque fois, à la marge, quelque chose de neuf, qui fait de lui un artiste de son temps, paysages, scènes mythologiques, marines... mais aussi un précurseur.
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Calais Sands at Law Water, Poissards Gathering Bait
Avec la retrospective qu'a consacrée le Centre Pompidou à Pierre Soulages (né en 1919), c'était ce 8 mars le dernier jour, on est plus que jamais avec la lumière. Mais, avec ce qu'il appelle l'outrenoir, Pierre Soulages a inventé quelque chose de totalement neuf, en rupture avec ce qui existait jusqu'alors. Il l'explique lui-même en deux phrases : Cest ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche et : Un jour, je peignais, le noir a envahi toute la toile...
Est ce que Turner aujourd'hui chercherait à dialoguer avec Soulages au point de le copier comme il le faisait avec Claude le Lorrain?
A méditer cette phrase de Soulages, c'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche, Dominique Lecourt, le philosophe, soulignant l'autre jour à propos du principe de précaution et du risque que dans l'histoire de l'humanité, l'homme a toujours agit avant de savoir et que s'il avait attendu de savoir pour agir, nous ne serions pas allé bien loin...