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Art - Page 9

  • L'Hôtel-Dieu du Puy en Velay

    Voisin immédiat de la cathédrale, cet hôtel http://www.hoteldieu.info/fre a pendant plusieurs siècles accueilli les pélerins, les malades et les plus démunis. Où vont-ils aujourd'hui? Au Puy, il faut s'adresser à HELP - Hébergement Emmaus Le Puy rue Jean Solvain. Il y a 15 places en hébergement d'urgence  pour la nuit dans un cadre sans doute moins prestigieux : http://emmaus43.homelinux.net/index.php?page=help

    L'hôtel-Dieu a depuis été transformé en musée, centre de congrés, par l'architecte Jean-Michel Wilmotte, très belle restauration, sobre et élégante. On y trouve un musée interactif qui présente les richesses du Velay, l'ancienne pharmacie, magnifiquement restaurée qui vaut à elle seule la visite et puis des expositions temporaires.

    La première présente des photographies du chantier de restauration de l'hôtel-Dieu. Un bel hommage aux artisans qui ont restauré ce bel ensemble architectural. Une bonne idée pour le Syndicat mixte de La Chaise-Dieu qui pourrait ainsi valoriser le travail des entreprises qui réhabilitent actuellement les batiments abbatiaux et qui permettrait d'expliquer aux visiteurs et aux casadéens les enjeux liés à ces travaux.

    Et puis, jusqu'au 3 octobre, une très belle exposition, intitulée Regards sur Marie, qui permet de faire dialoguer 56 oeuvres venus du Musée du Louvre mais aussi du Musée d'Orsay, du Centre Pompidou et bien sûr des musées de la région. chaque oeuvre est présentée de façon très pédagogique, ma préférée aura été la Vierge au Lapin du Titien.

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    Pour finir la visite, on peut se restaurer au Café restaurant de l'hôtel Dieu à la carte appétissante et très abordable dont la terrasse offre une vue originale sur la célèbre Vierge rouge du Puy.

  • A qui se fier ou le grand écart

    avignon.jpgS'il y a un domaine ou les avis sont partagés, où il n'y a pas de consensus, c'est bien la vie culturelle.

    Dans Les Echos du 8 juillet, au Festival d'Aix en Provence, La Traviata avec Natalie Dessay convainc, dans Le Monde du 9 juillet : Aix ne réussit pas à Natalie Dessay!

    Dans Aix.pngLe Monde du 8 juillet : Avignon rate son ouverture avec Jan Karski et dans les Echos du 8 juillet Belle entrée en matière dans la cité des papes avec le bouleversant Jan Karski!

    Que faire? Aller à l'opéra et au théatre!

  • Agusti Centelles

    agusti CentellesA la Base sous-marine de Bordeaux, on peut voir une très belle exposition des photographies d'Agusti Centelles, photographe espagnol, catalan, né en 1909.

    Avec son Leica, le même appareil que celui de Cartier Bresson ou de Capa, Centelles  a photographié le Barcelone des années trente, la proclamation de la République, la guerre, le front d'Aragon et après la guerre, en France, le camp de Bram  dans l'Aude ou il fut interné avec plusieurs milliers de patriotes.

    Ces photographies qu'il avait conservées dans deux malles entreposées à Carcassonne ont été retrouvées en 1977 après la mort de Franco. Il avait exigé que ces malles restent fermées pour protéger ces photos des mains de la police franquiste.

    L'exposition propose un ensemble très riche de photos, dans cette base sous-marine construite pour les allemands pendant la seconde guerre mondiale par des réfugiés espagnols. Beaucoup y perdirent la vie. Les montages de diapositives sont excellents et font bien revivre l'ambiance de l'époque du côté des républicains.

    En les regardant, on se met à penser aux guerres civiles d'aujourd'hui, à la Libye, à la Syrie, à Bahrein, au Yémen. En regardant les photos du camp de Bram, en écoutant la lecture du journal qu'y a tenu Centelles, on pense irrésistiblement à la façon dont aujourd'hui nous accueillons les réfugiés de ces conflits. Il n'y a plus de camps mais est-on franchement plus généreux que la France de l'époque avec les réfugiés républicains espagnols?

  • France 1500

     

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    C'était hier le dernier jour il était temps, mais j'y suis allé, je ne pouvais pas ne pas voir dans quelle condition était exposée la tapisserie de La Crucifixion prétée par la commune de La Chaise-Dieu pour cette exposition du Petit Palais, intitulée France 1500.

    Elle était en bonne place, juste avant la fin de la première partie au rez de chaussée, immanquable. Dommage que le cartouche n'indique pas où se situe l'Abbaye de La Chaise-Dieu! C'est supposé connu mais tout de même.

    L'exposition est loin de donner une image de la France de 1500. Elle est dominée par les oeuvres d'inspiration religieuse ou de la noblesse. Pas trace d'un paysan. Beaucoup de statues, d'ornementation, d'enluminures, de boiseries, les premiers livres imprimés reliés, dorés, des portraits, des pietàs, des saints, des passions, la tapisserie de La Chaise-Dieu était bien entourée, ne déparait pas.

    Beaucoup de couleurs finalement, les habits des classes supérieures étaient gaies beaucoup plus qu'aujourd'hui et à cet égard la tapisserie casadéenne faisait un peu pâle figure, sans doute ses couleurs se sont-elles affadies avec le temps?

  • Brian Griffin au collège des Bernardins

    affiche-expo-griffin.jpgBelle exposition dans l'ancienne sacristie du Collège des Bernardins à Paris du photographe anglais Brian Griffin, intitulée The Black Country.

    Brian Griffin montre avec quelque photos ce qu'a été son enfance, sa famille, ses amis, dans ce pays noir, noir à cause de la poussière du charbon, pas très loin de Birmingham. Le charbon a donné naissance à une industrie sidérurgique et dans les années cinquante on y fabriquait encore des ressorts, des chaines, de la visserie, de la cristallerie, le pays était noir le jour, rouge la nuit.

    Cette exposition illustre parfaitement la démarche du Collège des Bernardins, fondé en 1245, aujourd'hui lieu de dialogue intellectuel et spirituel voulu par Mgr Lustiger et propriété du diocèse de Paris.

    L'art, tout particulièrement l'art contemporain, y occupe une place privilégiée, il s'agit de donner à voir et à entendre l'art tel qu'il est sans a priori thématique ou religieux parce qu'il exprime la condition de l'homme et les attentes de son époque.

    Une démarche dont pourrait s'inspirer tous ceux, élus, associations, mécènes, professionnels du tourisme et de la culture,  qui, à La Chaise Dieu, sont à la recherche d'un projet pour asseoir le rayonnement de son Abbatiale.

  • Tango jette l'ancre à Paris

    couv_tango2.jpgEn couverture, José Luis Borges aux Deux Magots à Saint-Germain des Prés. La revue Tango est une revue éphèmère. La première aventure a eu lieu dans les années 1980. Elle ressort aujourd'hui pour un tour du monde en quatre numéros et le numéro deux s'attache à Paris. Un Paris nostalgique, littéraire, un Paris de vieux cafés, de rues disparues, comme la rue Vilin. Des signatures prestigieuses comme celles de Jacques Roubaud, Gérard Mordillat, Jacques Jouet, Nelly Kaplan, Jean-Bernard Pouy, des amoureux des mots qui évoquent les figures de Borges, Perec, Breton, Doisneau, Cortazar. L'iconographie, photos, dessins, collages est superbe. Une revue exceptionnelle à conserver toute une vie, fruit d'une aventure éditoriale formidable. Achat dans les très bonnes librairies ou en ligne sur : http://www.tango-bar-editions.com/main/

  • Claude Monet

    Monet au Grand Palais. Bien sûr l'exposition est magnifique. Tous ces tableaux venus du monde entier exceptionnellement rassemblés c'est tout simplement formidable. L'oeuvre dégage une grande sérénité. Monet est un peintre engagé, soucieux de travailler la couleur, la lumière, mais distant d'avec son époque, les guerres de 1870 et de 1914-1918 sont absentes, même s'il y a un peu de révolution industrielle avec la Gare Saint Lazare et les déchargeurs de charbon...(qui illustre bien ce qu'était la pénibilité des dockers à l'époque...).

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    Qu'aurait il fait de cette forêt de parapluies toute en nuances qui nous attendait à la sortie?

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  • La France de Depardon

    expo_depardon_gd.jpgLa France de Depardon est à voir à la Bibliothèque nationale de France (la grande bibliothèque) dans une belle exposition qui présente en très grand format 36 des photos qui figurent par ailleurs dans le livre catalogue, magnifique, très bien présenté sous coffret.gd_depardon.jpg

    Les photos sont en couleur, des couleurs souvent criardes. Depardon qui a souvent eu recours au noir et blanc, qui a photographié l'Afrique, la France rurale, s'est attaché cette fois à une France en voie de disparition, comme les campagnes, oubliée , celle des sous-prefectures, des gros bourgs, des périphéries. Malgré la couleur, l'impression d'ensemble est assez triste. Ce sont souvent des territoires en marge des villes, mal traités par les urbanistes ou les éléments de modernité ne font qu'ajouter à la laideur. Ces espaces sont pourtant le théatre de la vie quotidienne de nombreux d'entre nous. Cela donne à réfléchir.

    L'exposition comporte également quelques éléments des préparatifs de Raymond Depardon, les itinéraires, les cartes, les épreuves et puis quelques photos en noir et blanc de photographes américains qui l'ont inspiré comme Walker Evans et Paul Strand ainsi que ses premières photos dans la ferme des garets, celle de ses parents.

     

     

  • La tentation d'Isabeau

    isabeau.jpgAnne Courtillé a plusieurs cordes à son arc. Elle est chef de file de l'opposition au conseil municipal de Clermont-Ferrand, elle est historienne d'art, spécialiste reconnue du Moyen-âge et en particulier des peintures murales gothiques en Auvergne et elle écrit des romans dont l'action se situe précisément au Moyen Âge. Enfin, elle vient de sortir un pamphlet politique sur les notables socialistes de la capitale auvergnate dont elle situe l'action... au Moyen Âge : le comte Drago et la comtesse Brava.

    J'ai lu La tentation d'Isabeau parce que l'action de ce roman se situe à La Chaise-Dieu, pendant la construction de l'abbatiale que l'on connait aujourd'hui. L'intrigue se noue autour d'une peintre, Isabeau, une fille rebelle, moderne, qui a quitté le chateau familial en déroute financière pour devenir écrivain public à La Chaise-Dieu où elle va rencontrer Matteo Benedetti et ses deux aides, peintres envoyés par le pape Clément VI pour représenter dans la future abbatiale la vie de Saint Robert de Turlande, le fondateur de l'Abbaye.

    Peu importe l'intrigue au fond, ce qui est intéressant dans ce roman c'est l'atmosphère de ce grand chantier du Moyen-âge, en 1358, dans ce village perdu qu'était déjà La Chaise-Dieu, le portrait qui est proposé du pape Clément VI et de sa cour à Avignon, la centralisation du pouvoir papal, le rôle négligeable de l'abbé, l'incompréhension de la population devant des dépenses aussi fabuleuses, l'arrivée de la peste enfin. Même si sur la peste, les pages écrites par Christiane Singer dans La mort viennoise sont plusieurs coudées au dessus.

    Question sans réponse : que sont devenues les peintures qui représentaient la vie de Saint Robert? Aucune trace a priori. La peste peinte à Lavaudieu par Mattéo Benedetto, elle, est toujours là.

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  • Contrastes congolais

    Quels contrastes!

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    D'abord l'exposition magnifique Feuve Congo au Musée du quai Branly. Cette exposition qui s'achève le 3 octobre fait découvrir à travers les masques, les représentations de la femme, les reliquaires des ancêtres une culture commune aux peuples d'origine bantoue qui se trouvent des deux côtés du Fleuve Congo, le Gabon, la République du Congo et l'ancien Zaïre, la désormais République démocratique du Congo. On sait peu ce choses de ces peuples abordés par les portugais dès le XVéme siècle, hier en quelque sorte, et vraiment découverts à partir du XIXéme siècle par Paul du Challu, Henry Stanley,  Pierre Savorgan de Brazza et dont l'art fut apprécié plus tard par Gauguin, Ensor, Braque, Matisse, Picasso...

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    On ressort de cette exposition empreint d'une grande sérénité, les oeuvres sont simples, stylisées, émouvantes, sérénité qui disparait dès les premières images de Benda Bililii, ce documentaire de Renaud Barret actuellement sur les écrans qui retrace l'improbable épopée d'un orchestre de Kinshasa composé de personnes handicapées et d'adolescents de la rue. On découvre, où on retrouve lorsqu'on a la chance d'y être allé, cette ville de Kinshasa, Kin la belle, agglomération tentaculaire de 8 à 10 millions d'habitants, véritable jungle urbaine où la préoccupation majeure des habitants chaque matin est de parvenir à survivre...

    benda.jpgLorsqu'on découvre Kinshasa en arrivant par le bac de Brazzaville on ne peut échapper au spectacle que donnent les handicapés, pour beaucoup victimes de la polio. Exonérés de droits de douane, ils dominent en effet le trafic de petites marchandises entre Brazzaville et Kinshasa. Avec Benda Bellili c'est par la musique que les handicapés s'en sortent.

    When there is a will there is a way ou quand on veut on peut. C'est la morale de ce film qui montre bien que dans l'adversité la détermination paye. Au passage, les airs de la rumba congolaise sont agréables, les paroles lorsqu'elles sont traduites sont d'une grande naîveté mais on passe un excellent moment et au delà de cette morale on se dit que nos petits malheurs d'européens ne sont pas grand chose. La bas l'Europe fait rêver, à juste titre...