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paris

  • Prix littéraires

    On ne soupçonne pas vraiment le dur labeur des membres des jurys des prix littéraires. L'autre jour, au cours d'une conférence, Françoise Chandernagor, membre de l'Academie Goncourt  (http://www.academie-goncourt.fr/?rubrique=1229171232) depuis 1995 a levé le voile sur ces prix.

    Il y a d'abord 400 livres à lire au cours de l'été, toute la production, essentiellement romanesque, de la rentrée littéraire. Et quelques membres des jurys, fatigués ou âgés, ou les deux, ne lisent presque plus. Françoise Chandernagor évalue à 3 à 4 mois de travail à plein temps son activité de jury. Elle a mis cinq ans pour se repérer dans le monde littéraire ce qui, selon elle, interdit le recours à des jurys tournants, sauf à les faire voter sur une selection d'ouvrages comme pour le Livre Inter ou le Prix des lectrices de Elle mais cela repose la question de savoir qui fait la selection et selon quels critères.

    Tout cela pour remettre un prix d'une valeut de 10 € pour le Goncourt, un chèque très rarement touché qui finit le plus souvent encadré!

    A l'origine, en 1903, le prix Goncourt était de l'ordre en valeur actuelle de 120 000€ mais la première guerre mondiale, les emprunts russes, la grande dépression ont rapidement ramené à zéro la fortune leguée par les Goncourt.

    En revanche, le prix fait vendre de l'ordre de 500 000 exemplaires en moyenne pour le plus grand profit de l'auteur et de son éditeur.

    Les éditeurs font-ils pression?. Oui, il l'ont fait longtemps en tout cas. Giono du Goncourt disait, "pourquoi voulez vous que je lise d'autres livres que ceux de Gaston (Gallimard), ils sont tellement bien!" D'autres éditeurs accordent des avances à des journalistes qui se veulent écrivains, qui ne publient jamais de livres mais qui ne se voient jamais demander le remboursement de ces avances s'ils écrivent de bonnes critiques. Autrefois, ce n'est plus le cas au Goncourt, il était possible d'être directeur de collection chez un éditeur et membre du jury. Françoise Chandernagor, ancien membre du Conseil d'Etat a mis de l'ordre, le réglement de l'Académie Goncourt a précisé les incimpatibilités pour éliminer les conflits d'intérêt, il fait l'objet d'un avis du conseil d'Etat et est approuivé par les ministère de la culture et de l'intérieur et l'Académie veille à ce que ses nouveaux membres soit indépendants d'esprit et ...financièrement.

    Le monde littéraire est machiste et le reste. Les 2/3 des lecteurs de romans sont des lectrices mais il n'y a que 25 % d'auteures parmi les romans de ces dernières rentrées et seulement 10 femmes ont été couronnées par le Goncourt depuis 1903.

    Les membres de l'Académie sont vieux, Françoise Chandernagor est à 66 ans la benjamine, la présidente Edmonde Charles-Roux a 91 ans. A l'avenir les nouveaux membres decront cesser leur activité à 80 ans.

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    Le Goncourt a fait des petits avec le Goncourt des lycéens, patronné par l'Académie Goncourt qui assure la selection des ouvrages soumise à la sagacité des classes membres de ce jury.

    Le livre électronique va t'il changer cette économie? Mystère...

    Ce serait dommage, les 10 membres du jury déjeunent à peu près 12 fois  par an chez Drouant, le repas est offert par la maison, il est roboratif comme au XIX° siècle, une épreuve supplémentaire pour les membres de l'Académie que l'on ne remerciera jamais assez de nous éclairer dans nos choix littéraires... Françoise Chandernagor garantit que le prix Goncourt salue tout compte fait un des vingt meilleurs ouvrages de l'année...

  • Tango jette l'ancre à Paris

    couv_tango2.jpgEn couverture, José Luis Borges aux Deux Magots à Saint-Germain des Prés. La revue Tango est une revue éphèmère. La première aventure a eu lieu dans les années 1980. Elle ressort aujourd'hui pour un tour du monde en quatre numéros et le numéro deux s'attache à Paris. Un Paris nostalgique, littéraire, un Paris de vieux cafés, de rues disparues, comme la rue Vilin. Des signatures prestigieuses comme celles de Jacques Roubaud, Gérard Mordillat, Jacques Jouet, Nelly Kaplan, Jean-Bernard Pouy, des amoureux des mots qui évoquent les figures de Borges, Perec, Breton, Doisneau, Cortazar. L'iconographie, photos, dessins, collages est superbe. Une revue exceptionnelle à conserver toute une vie, fruit d'une aventure éditoriale formidable. Achat dans les très bonnes librairies ou en ligne sur : http://www.tango-bar-editions.com/main/

  • Dans les pas d'Hélène Berr

    C'est là au 5 avenue Elisée Reclus, entre le Champ de Mars et l'avenue de la Bourdonnais qu'habitait Hélène Berr et sa famille.

    Paris 001.jpgSon journal commence comme une bluette, étudiante brillante en anglais, elle rencontre un grand jeune homme au yeux gris, Jean,  qui l'invite à écouter des disques, elle rend visite à bonne maman, participe à des goûters, recoit des cartes par le courrier de cinq heures, des pneumatiques, va à ses cours de violon, la vie insouciante d'une jeune femme dont l'avenir est plein de promesses. Famille bourgeoise, le père polytechnicien, école des mines, dirige les usines Kuhlmann, dans la chimie, c'est à dire l'armement.Paris 002.jpg

    On parcourt avec Hélène, le quartier latin, les Champs élysées, on va à la campagne, à Aubergenville, ramasser les fruits de l'été... et puis c'est la première rupture, il faut porter l'étoile jaune, obligatoire, premier dilemne, la porter, par solidarité avec ceux qui le font ou résister? Pas de bonne solution, il y a les premières rafles, les premières rumeurs sur Drancy, sur ces transports vers l'Est en wagon et puis l'arrestation de son père, deuxième rupture, le départ de Jean en zone libre, le courrier...

    L'interrogation permanente, pourquoi tout cela, faut il partir, se cacher, rompre la solidarité familiale, abandonner ses proches, comment feront-ils? les vieux, les malades? Attendre l'inexorable, s'y préparer. Pendant ce temps là, Claude Lanzmann, au même age ou presque, fait le coup de feu contre les allemands en Auvergne, comment comprendre?

    HB.jpgUn jour le journal s'arrête, il y a une dernière lettre, et puis, soixante ans après,  la publication de ce journal, poignant,  par sa nièce, une lettre de Jean très digne.

    Le journal d'Hélène Berr, celui d'une vie fauchée, une oeuvre littéraire à mettre dans toutes les mains.

  • Galère

    Vendredi dernier, Gare Montparnasse. J'arive tout heureux de partir pour mon premier WE à Bordeaux. Mon abonnement fréquence tout frais en poche, mon billet pour le train de 17heures 45 arrivée à Bordeaux à 20 heures 58.Sur le panneau d'affichage, le train de 17heures 20 n'est pas parti, il est 17 heures 25, bizarre. Un haut parleur nous annonce que suite à une chute de caténaire à Montrouge, tous les TGV à l'arrivée et au départ sont bloqués.Informations suivront. Un peu plus tard, le même haut paleur nous annonce que les trains auront au moins deux heures de retard! J'appelle ma belle et vais boire un verre dans la gare.

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    Je reviens au bout d'une demi heure pour constater à ma grande stupéfaction que mon train est parti en catimini. Dans les bars de la Gare montparnasse, il n'y a pas d'écran affichant les trains au départ et à l'arrivée et on entend pas les hauts parleurs! Le bandeau lumineux précise imperturble que l'étiquetage des bagages est obligatoire et nous souhaite bon voyage!

    Conseil des employés de l'accueil, oui, oui, mon train est parti, non je n'y peux rien, oui tous les trains ont deux heures de retard, regardes les panneaux et essayez de monter dans le premier train.

    Je me poste sous le panneau départ et surveille le train de 18 heures 25 pour Bx, Arcachon et Hendaye. Vers 19 heures 30, le départ est annoncé voie 21, je suis en face de la voie 8! Et le quai est noir de monde...Une bonne dizaine de milliers de personnes sans doute. Vite, vite se frayer un chemin et miracle, je trouve une place dans le bar.

    Le train part à 19 heures 50 environ. On est presque heureux! Au bout d'un quart d'heure, le train s'arrête en rase campagne. Feu rouge, 10 mn d'arrêt, le train n'étant pas à l'heure n'est pas prioritaire! On croit rêver.

    Dans le bar, c'est inespéré pour la buvette, tous ceux qui pensaient dîner à Bordeaux cherchent un en cas et une boisson. Nous les passagers clandestins, on cherche surtout un confort minimal, assis par terre, assis sur la valise, alternance des positions, ma voisine, qui a eu le malheur de s'habiller en petite robe fera tout le trajet debout. Fugitivement, la vision des wagons de déportés se présente, non ce n'est pas comparable, pas du tout, mais elle surgit quand même.

    On arrivera à Bordeaux à 23 heures 10, la distribution des enveloppes de retard est balbutiante, lorsque je me présente le préposé n'en a plus...Cruellement, la SNCF a décidé entre temps que le tain aurait pour terminus Bordeaux et  pas Arcachon et Hendaye, ceux qui vont sur le Bassin attendront une heure de plus la correspondance avec le TER.

    Cerise sur le gâteau dimanche soir au retour, à Bordeaux, le TGV avait 25 minutes de retard, Dix seulement à l'arrivée à Paris! Problème de signalisation...

    Ainsi va la SNCF...Prochain voyage le WE prochain

  • Taxis d'Attali à Paris et à Beyrouth

    Comparer la situation des taxis à Paris et à Beyrouth est assez stimulant.

    A Paris,  il y aurait  selon la presse environ 15000 taxis (40000 en France). Les tarifs sont chers, il est difficile d'en trouver, ils sont parait-il coincés dans les embouteillages ou en attente d'un client dans une file de plusieurs heures à l'aéroport de Roissy.

    Au Liban, qui ne compte que 4 millions d'habitants contre 63 en France, il y aurait entre 35000 et 45000 "plaques rouges". Ces véhicules regroupent les mini-bus privés, les taxis analogues aux taxis parisiens et les taxis services ou collectifs. Les tarifs sont très bon marché, on en trouve très facilement, ce sont eux qui encombrent le reste de la circulation. Les revenus générés sont faibles, les véhicules le plus souvent en mauvais état, confort et mécanique. Le seul attrait est pour le propriétaire l'accès quasi gratuit à l'assurance maladie.

    Conclusion, multiplier sans limite le nombre de taxis sans précaution peut effectivement conduire à la détérioration du service, à la réduction du revenu et du capital détenu par les artisans. La situation beyroutine a de quoi effrayer les taxis parisiens!

    Mais il ne faut pas renoncer, il faut agir avec doigté. Il est en effet fort probable qu'entre le modèle de rationnement parisien et le modèle d'ouverture totale de Beyrouth , il existe une situation intermédiaire gagant-gagnant. Pour s'en rapprocher, il suffit sans doute en concertation avec la profession parisienne d'accroître très modérément le nombre de taxi et de quantifier l'effet de cette mesure sur l'évolution de la demande. Si le prix de la course baisse, le nombre de clients doit augmenter. Si la taille du gâteau à partager entre les taxis augmente plus rapidement que celle du nombre de taxis tout le monde gagne, les taxis et les consommateurs...L'environnement ce n'est pas sûr!

    A l'inverse à Beyrouth, il faut réduire progressivement le nombre de plaques rouges afin de revaloriser la profession, et améliorer le service rendu, en accompagnant cette réforme par une offre plus importante de transport collectif.