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Attali

  • Survivre aux crises

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    Il est de bon ton de critiquer Jacques Attali. Je ne lis pas ses chronques dans la presse magazine, il est bien sûr un peu agaçant dans les medias, mais, à l'épreuve, la lecture de ses ouvrages ou de ses rapports est toujours stimulante. C'est le cas pour Survivre aux crises ou sept leçons de vie paru en poche récemment.

    Six euros pour survivre aux crises, c'est donné!

    La première partie traite de la crise financière, économique, sociale, la crise de l'endettement, c'est un peu technique j'imagine pour les non spécialistes, mais tout de même assez clair. Disons que grâce aux marchés financiers, nous avons, nous les français, les européens, américains en général, vécu pendant des années au dessus de nos moyens grâce à l'endettement. C'était trop beau pour durer. L'ajustement est inéluctable et il manque cruellement une gouvernance mondiale pour les marchés financiers qui sont le marché le plus globalisé aujourd'hui.

    C'est la seconde partie la plus intéressante. Jacques Attali y décrit comment survivre concrètement aux crises, qu'il s'agisse des particuliers, des entreprises, des États, des nations ou de l'humanité. Ces sept principes sont l'estime de soi, se projeter dans l'avenir, l'empathie ou comprendre son environnement, la résilience ou se préparer à résister, transformer les menaces en opportunités par la créativité, développer son ubiquité, penser révolutionnaire ou opérer des ruptures...

    Où que vous soyez, quelle que soit votre activité, vous serez, après lecture, mieux équipé pour survivre aux crises.

  • Rigueur

    Ce mot a envahi notre actualité. Il est écarté par tous les bords politiques. Le PS dénonce la mise en oeuvre d'un véritable plan de rigueur dont il annonce l'adoption depuis plusieurs mois et la majorité se défend, non la France n'est pas au pain sec (Eric Woerth), il n'y a pas de plan de rigueur, il s'agit juste de se muscler un peu (Christine Lagarde)...

    Pourtant tous les indicateurs montrent que la rigueur est nécessaire. Le déficit cumulé de l'Etat, de la sécurité sociale et des collectivités locales va s'élever à 2,5 % du Pib soit environ 45 milliards EUR soit tout de même 750 EUR par français! A 64 % du Pib, au moins, la dette publique s'élève à 1300 Mds EUR soit plus de 21000 EUR par français, qu'il soit nouveau né ou centenaire.

    Le secteur public n'est pas le seul endetté, les entreprises non financières ont une dette croissante qui atteint 110 % de la valeur ajoutée, les ménages n'ont jamais été aussi endettés, environ 70 % de leur revenu disponible!

    Loin de moi l'idée que tout endettement est condamnable! il est légitime quand il s'agit de financer de l'investissement gage de revenus futurs, moins lorsqu'il finance nos retraites ou nos dépenses de maladie...

    Le déficit de la balance courante lui est croissant et voisin de 25 mds EUR.

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    Daumier : les trains de plaisir

    Bref tout indique que la France et les français vivent au dessus de leurs moyens. S'il y a un problème de pouvoir d'achat c'est que globalement nous consommons trop de biens et de services par rapport à ce que nous produisons.

    Deux solutions qui ne s'excluent pas à mettre en oeuvre , un peu de rigueur, n'ayons pas peur des mots, mais personne n'en veut, et libérer la croissance, Jacques Attali après bien d'autres (Armand et Rueff, Camdessus), a fait de belles propositions mais là aussi, il y a unanimité, la réforme oui, mais pour les autres!

  • Taxis d'Attali à Paris et à Beyrouth

    Comparer la situation des taxis à Paris et à Beyrouth est assez stimulant.

    A Paris,  il y aurait  selon la presse environ 15000 taxis (40000 en France). Les tarifs sont chers, il est difficile d'en trouver, ils sont parait-il coincés dans les embouteillages ou en attente d'un client dans une file de plusieurs heures à l'aéroport de Roissy.

    Au Liban, qui ne compte que 4 millions d'habitants contre 63 en France, il y aurait entre 35000 et 45000 "plaques rouges". Ces véhicules regroupent les mini-bus privés, les taxis analogues aux taxis parisiens et les taxis services ou collectifs. Les tarifs sont très bon marché, on en trouve très facilement, ce sont eux qui encombrent le reste de la circulation. Les revenus générés sont faibles, les véhicules le plus souvent en mauvais état, confort et mécanique. Le seul attrait est pour le propriétaire l'accès quasi gratuit à l'assurance maladie.

    Conclusion, multiplier sans limite le nombre de taxis sans précaution peut effectivement conduire à la détérioration du service, à la réduction du revenu et du capital détenu par les artisans. La situation beyroutine a de quoi effrayer les taxis parisiens!

    Mais il ne faut pas renoncer, il faut agir avec doigté. Il est en effet fort probable qu'entre le modèle de rationnement parisien et le modèle d'ouverture totale de Beyrouth , il existe une situation intermédiaire gagant-gagnant. Pour s'en rapprocher, il suffit sans doute en concertation avec la profession parisienne d'accroître très modérément le nombre de taxi et de quantifier l'effet de cette mesure sur l'évolution de la demande. Si le prix de la course baisse, le nombre de clients doit augmenter. Si la taille du gâteau à partager entre les taxis augmente plus rapidement que celle du nombre de taxis tout le monde gagne, les taxis et les consommateurs...L'environnement ce n'est pas sûr!

    A l'inverse à Beyrouth, il faut réduire progressivement le nombre de plaques rouges afin de revaloriser la profession, et améliorer le service rendu, en accompagnant cette réforme par une offre plus importante de transport collectif.