Neige
Ce matin du jeudi 17 décembre 2009, mieux valait à Paris laisser choir la bicyclette plutôt que de risquer la chute...
...et se rabattre sur le bon vieux metropolitain beaucoup plus sûr même s'il y avait un mouvement social...
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Ce matin du jeudi 17 décembre 2009, mieux valait à Paris laisser choir la bicyclette plutôt que de risquer la chute...
...et se rabattre sur le bon vieux metropolitain beaucoup plus sûr même s'il y avait un mouvement social...
Le 12 décembre de chaque année Bordeaux commémore avec nos alliés britanniques l'Opération Frankton http://musee.delaresistance.free.fr/en%20ligne/dossiers/frankton/recit.html dite aussi coque de noix.
Du 7 au 12 décembre 1942, un commando de 10 hommes de l'armée britannique, largué par un sous-marin au large de Montalivet, remonte l'estuaire de la Gironde de nuit avec 5 kayaks, à la faveur du courant. Dans la nuit du 11 au 12 décembre, il réussit à poser ses bombes sur les coques de six navires allemands. le 12 décembre au matin, les bombes aimantées explosent causant de graves dommages aux batîments. Cette opération a évité à l'époque le bombardement du port de Bordeaux et les pertes civiles qui s'en seraient suivies.
Dragueurs de mines allemands coulés, Charles Philippe, 1945, crayon et sanguine (au risque d'un certain anchronisme sans doute)
Des 10 membres de ce commando, deux seulement regagnent leur pays, deux autres meurent noyés et six sont torturés puis fusillés par les nazis.
En ce dimanche froid et ensoleillé du 12 décembre 2009, nombreux ont été les bordelais qui se sont détournés de leur promenade sur les quais pour s'approcher des gerbes de fleurs déposées par les autorités françaises et britanniques face au Hangar 14. Et se souvenir de ces jeunes gens. C'est bien!
Le journal Sud-Ouest nous l'a révélé hier matin. Les vélos en libre service qui vont être mis en place fin février par la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), via Keolis, le gestionnaire du réseau des bus et des tramways s'appelleront VCUB, qui s'écrira aussi V3!
Le III Reich avait inventé les V2 et perdu la bataille de Londres, il faut espérer que les V3 permettront de gagner la bataille contre le réchauffement climatique.
Personnellement, quitte à donner un nom spécifique pour les Vélos en libre service de Bordeaux, j'aurai aimé Bicube, mais la marque est sans doute déjà déposée!
Peu importe, la probabilité pour que l'on dise Vélib' dans le langage courant, comme l'on dit Frigidaire pour réfrigérateur ou Caddie pour charriot est élevée. L'intérêt de Velib' c'est que cela évoque la liberté...alors que CUB...
A la Gare, les travaux de rénovation et d'assainissement se poursuivent, la prochaine saison les passagers du train touristique bénéficieront à leur arrivée d'un accueil de meilleure qualité.
11 novembre 2009. Pendant qu'à Paris, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel raniment la flamme du Soldat inconnu à l'Arc de triomphe, à La Chaise-Dieu, en Haute-Loire, il ne se passe rien. On peut tranquillement regarder les cérémonies à la télévision sans se demander s'il ne serait pas opportun d'aller à celles de la commune. Ici, la tradition est de commémorer un dimanche, cette année ce sera le 15 novembre. Comme si le 11 novembre n'était pas un jour férié! D'où peut bien venir cette coutume, à quand remonte-t-elle? Mystère, il faudra interroger les anciens.
Le monument aux morts est pavoisé depuis la veille du 11 novembre, on peut ainsi pendant plusieurs jours apprécier la rénovation des lieux effectuée cette année. Sur le monument lui-même, les noms des soldats morts pour la France sont désormais bien visibles, gravés sur des plaques de granit vissées sur le monument lui-même. Il restera à faire de même sur la stèle située à l'intérieur de l'Abbatiale dont la gravure a souffert du temps qui passe.
Les haies d'épicéa qui entouraient le monument ont été arrachées au printemps. Restent quatre grands ifs, taillés en forme d'obus. Au fil des ans, ces arbustes prennent de plus en plus de place au point de cacher les sculptures au sol à la périphérie du monument. Ne conserver que deux arbustes, ceux du fond, permettrait peut-être de mieux apprécier encore le monument, d'inviter le visiteur à s'en approcher.
Une dernière suggestion, insérer un drapeau européen au milieu des drapeaux français. Avec le recul, la grande guerre s'analyse de plus en plus comme une guerre civile au sein de l'Europe, une erreur tragique, une folie et rappeler que la construction européenne, le rapprochement des peuples sont les meilleurs garants d'une paix durable serait opportun, le collège le fait déjà, la commune pourrait faire de même.
Aujourd'hui, France Culture dans son excellente émission "les matins", de sept à neuf, célébrait bien entendu la disparition de Claude Levi-Strauss, notre trésor national. il y avait là Alexandre Adler, Catherine Clément, Alain Gérard Slama, Danielle Sallenave, tous brillants, pleins d'admiration... Une vie bien remplie, une leçon de vie, un deuil sans tristesse.
Que retenir pour l'avenir? tout simplement ceci : consacrer du temps à regarder, observer, écouter, lire et surtout prendre de la distance pour comprendre et penser.
Eric Besson devrait venir faire une petite visite dans la passage piéton souterrain sous le quai de Bercy, au droit de la rue Villiot, à Paris. Il y a là depuis plusieurs semaines quelques SDF installés à l'abri de la pluie, si ce n'est du vent, qui participent à leur manière au débat sur l'identité nationale! Ils l'ont même anticipé puisque les couleurs nationales trônent à l'entrée de cette tente depuis deux semaines environ... Quel est la fonction de ce drapeau, symbolique? utilitaire? Je n'ai pas encore eu l'occasion d'interroger les intéressés...
Encore une pépite découverte à EVENTO, la biennale d'art contemporain de Bordeaux qui vient de s'achever. Le Grand Théatre était dévolu à l'Angola et plus particulièrement à Luanda, sa capitale, plus connue pour son scandale de l'Angolagate que pour ses créateurs.
Dans le hall d'entrée on ne pouvait qu'être frappé par cette belle photo de Kia Hende Kiluanji, jeune photographe, né en 1979, mais aussi musicien, acteur. Le reste de l'exposition, assez inégale, donnait envie de mieux connaitre ce pays lusophone qui émerge enfin d'une guerre civile qui n'a que trop duré et que sa richesse en pétrole risque de faire renaître à tout instant...
Une excellente idée que celle d'associer à cette biennale un pays en développement, idée qu'on pourrait étendre aux villes jumelées avec Bordeaux.
Evento, la première édition de la biennale d'art contemporain s'est achevée ce dimanche à Bordeaux. Les organisateurs sont satisfaits puisqu'ils ont annoncé la prochaine édition en 2011. Il y a eu le pire et le meilleur au cours de cette dizaine de jours. Parmi le meilleur, la découverte de Jacques Roubaud, venu à 77 ans, sous la tente-chapiteau d'Evento nous parler de la ville, sur le théme marcher méditer...
Jacques Roubaud est docteur en mathématique et en littérature, membre de l'Oulipo, l'ouvrage de littérature potentielle, comme Georges Perec ou Raymond Queneau. A l'invitation de Michaël Sheringham, son complice pour cette causerie à Evento, Jacques Roubaud en lisant quelques extraits de ses oeuvres nous a fait de lui un portrait très attachant qui invite à découvrir son oeuvre.
Arrivé à Paris pendant la guerre à l'adolescence, il a tout de suite detesté cette ville et tout particulièrement ses automobilistes, mais il y est resté depuis et vit dans un appartement de 21 m2, d'où il peut quotidiennement partir marcher, soit selon un programme, soit à l'improviste, le plus souvent en passant par les librairies anglo-saxonnes Smith, Galignani ou Brentano's (qui vient malheureusement de fermer), soit par les librairies, toujours anglo-saxonnes, du quartier latin.
En marchant, JR compose des poèmes, il a une prédilection pour les sonnets, poèmes qu'il ramène ensuite à la maison, pour les transcrire sur son écran et là soit il les jette soit il les garde... Avec l'âge, JR s'est aperçu qu'il lui devenait de plus en plus difficile de mémoriser un sonnet entier, d'où son attrait récent pour la poésie japonaise. Beaucoup plus courte, elle lui permet de continuer à pratiquer ce qu'il faut bien considérer comme une discipline : marcher, méditer, composer, transcrire et celà à Paris, ou à Londres ou à Tokyo. Dans la capitale britannique, depuis plus de trente ans, il descend toujours au même hôtel pour aller, là aussi, de librairies en librairies. A Tokyo, il explore la ville toujours à pied en partant à chaque fois d'une des stations de métro de la ligne circulaire Yamanote qui délimite le centre de la capitale japonaise.
Un bel esprit, indépendant, solitaire, attachant. Merci à EVENTO, pour ce moment de grâce.