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Actualité - Page 16

  • Le quattro volte

    4 volte.jpgNous avons en nous quatre vies qui s'emboitent les unes dans les autres. L'Homme est un minéral car son squelette est constitué de sels; l'Homme est aussi un végétal car son sang est comme la sève des plantes; il est un animal parce qu'il est mobile et posède une connaissance du monde extérieur. Enfin, l'Homme est humain ca il a volonté et raison. Nous dvons donc nous connaître quatre fois. Pythagore (VI° siècle avant JC).

    Michelangelo Frammartino, avec Le Quattro Volte, les quatre fois, a réussi la prouesse d'illustrer magnifiquement cette reflexion de Pythagore. Du cinéma sans musique, sans dialogue ou presque, avec beaucoup de plans fixes, qui nous fait prendre fait et cause pour les derniers  jours d'un vieux berger qui tout les soirs se fait de la tisane à la poussière d'église, les premiers pas d'un agneau, la vie et la mort d'un arbre séculaire, sa transformation en mât de cocagne et enfin la fabrication à l'ancienne decharbon de bois.

    Tout cela se passe dans une Calabre magnifique avec des paysages séculaires, la vie tout simplement, une excellente façon de commencer l'année dans la sérénité.

  • Voeux 2011

    la_terre_vue_de_l_espace.1432.jpgPas facile de formuler des voeux en ce début d'année 2011. Il y a peu de fées en apparence au dessus du berceau. Le réchauffement de la planète se poursuit, les prix des matières premières sont à la hausse, l'Europe prisonnière de ses égoismes nationaux semble avoir perdu confiance en son destin, quant à la France, elle est la plus pessimiste des nations européennes, incapable de réformer son marché du travail, d'offrir des perspectives à sa jeunesse, de sortir de la dépendance de la dette privée et publique.

    Alors bien sûr on peut faire des voeux, espérer entre autres que Gbagbo se décide à rejoindre le camp de la démocratie et cède la place à Ouatara, que la Chine, les Etats-Unis et l'Iran renoncent à la peine de mort, que Poutine comprenne l'importance d'une justice libre, que le Hezbollah rejoigne l'armée libanaise, qu'Israel cesse d'être sûr de lui et dominateur, que la France conduise enfin des réformes efficaces pour la croissance, l'emploi, la réduction des inégalités et la justice.

    Certes, on peut avec Stéphane Hessel s'indigner mais s'indigner ne suffit pas il faut faire, agir.

    Alors très  modestement, ce que je souhaite pour cette année chers lecteurs, ce que je vous souhaite c'est que les résolutions que chacun de nous prend à cette époque de l'année, nous soyions en mesure de les tenir toute l'année.

    Rien que cela, si chacun d'entre nous, chacun d'entre vous, vos amis, vos proches, vos collègues, si chacun y met un peu du sien, fait de son mieux dans son travail, ses relations professionnelles, amicales, familiales.

    Le monde ira un peu mieux et 2011 ne sera pas une année pour rien.

    Excellente année chers lecteurs, chères lectrices faites de belles lectures, des voyages lointains, allez dans les expositions, écoutez de la musique, réveillez vous avec les matins de France Culture et merci pour votre fidélité.

  • Eloge des frontières

     Régis Debray aime aller à contre courant et il adore la provocation. C'est debray.jpgparticulièrement réussi avec cet éloge des frontières, petit livre qui reprend une conférence prononcée au Japon.

    Où mieux qu'au Japon d'ailleurs faire l'éloge des frontières. Le pays, même s'il est ouvert, est un des pays développés qui est le plus attentif à préserver ses traditions, son identité, sa littérature, sa cuisine, son kabuki...

    Régis Debray s'en donne à coeur joie. Il sent bien qu'en Europe  l'humeur est au retour sur soi, à l'abandon de l'euro, au repli identitaire alors il pourfend avec brio tous les "sans frontières", les médecins, les pharmaciens et même demain les douaniers (qui le sont déjà puisqu'ils peuvent intervenir sur tout le territoire), bref tous ces naïfs qui ont cru ou croient encore que lever les frontières libère alors qu'en réalité la frontière protègerait d'abord les faibles, les petits, les démunis des appétits de la finance internationale, des impérialismes. de tous poils La première frontière nous dit Régis Debray c'est l'embryon qui nous protège c'est aussi notre peau qui joue le rôle d'interface entre notre corps et l'extérieur... Une frontière est un lieu de passage, de voisinage, une frontière donne envie d'aller voir de l'autre côté. Bref, la frontière c'est le paradis.

    Le livre refermé on est presque convaincu par le brio de la démonstration, on se rappelle les années  csoixante lorsque le dimanhe on allait de l'autre côté de la frontière belge acheter du chocolat...

    Et puis d'autres frontières surgissent à l'esprit que Debray n'évoquent pas ou peu : le mur de Berlin, les vopos, le mur de séparation érigé par Israel dans les Territoires palestiniens, et les frontières dans les têtes au Liban par exemple entre les 18 confessions qui le composent : sunnites, chiites, chrétiens de toutes obédiences, et les frontières non visibles mais bien présentes au Saint Sépulcre entre chrétiens qui se disoutent les prie-Dieu, puis tout ce qui se passe derrière les frontières et dont on nous dit que cela ne nous regarde pas comme en Côte d'Ivoire, en Iran, en Chine, en Corée du Nord...

    Régis Debray a trouvé un public enthousiaste mais bien encombrant avec son éloge des frontières, celui de Debout la République, mais aussi celui de Français de souche, bref tout ceux qui à droite aspirent au repli identitaire, au protectionnisme, ceux qui n'aiment pas le grand large et préfèrent naviguer par petit temps.

    A lire donc pour le brio mais avec l'esprit critique!

     

  • Brian Griffin au collège des Bernardins

    affiche-expo-griffin.jpgBelle exposition dans l'ancienne sacristie du Collège des Bernardins à Paris du photographe anglais Brian Griffin, intitulée The Black Country.

    Brian Griffin montre avec quelque photos ce qu'a été son enfance, sa famille, ses amis, dans ce pays noir, noir à cause de la poussière du charbon, pas très loin de Birmingham. Le charbon a donné naissance à une industrie sidérurgique et dans les années cinquante on y fabriquait encore des ressorts, des chaines, de la visserie, de la cristallerie, le pays était noir le jour, rouge la nuit.

    Cette exposition illustre parfaitement la démarche du Collège des Bernardins, fondé en 1245, aujourd'hui lieu de dialogue intellectuel et spirituel voulu par Mgr Lustiger et propriété du diocèse de Paris.

    L'art, tout particulièrement l'art contemporain, y occupe une place privilégiée, il s'agit de donner à voir et à entendre l'art tel qu'il est sans a priori thématique ou religieux parce qu'il exprime la condition de l'homme et les attentes de son époque.

    Une démarche dont pourrait s'inspirer tous ceux, élus, associations, mécènes, professionnels du tourisme et de la culture,  qui, à La Chaise Dieu, sont à la recherche d'un projet pour asseoir le rayonnement de son Abbatiale.

  • Richard Holbrooke

    holbrooke.jpgJe me souviens de Richard Holbrooke lorsque j'étais en poste à Bonn. Notre pavillon n'était pas bien loin de la résidence de l'Ambassadeur des Etats-Unis qu'il était alors et je le croisais parfois lorsqu'escorté par ses gardes du corps, il faisait son footing dans les rues charmantes de Bad Godesberg. On voit par là que malheureusement courir ne suffit pas à prévenir les accidents cardiaques. RH continuera cependant d'éclairer notre route.

    On peut réécouter RH en français sur France Culture ici : http://www.franceculture.com/emission-en-toute-franchise-richard-holbrooke-emissaire-special-de-barack-obama-avec-jean-marc-four-

  • Tango jette l'ancre à Paris

    couv_tango2.jpgEn couverture, José Luis Borges aux Deux Magots à Saint-Germain des Prés. La revue Tango est une revue éphèmère. La première aventure a eu lieu dans les années 1980. Elle ressort aujourd'hui pour un tour du monde en quatre numéros et le numéro deux s'attache à Paris. Un Paris nostalgique, littéraire, un Paris de vieux cafés, de rues disparues, comme la rue Vilin. Des signatures prestigieuses comme celles de Jacques Roubaud, Gérard Mordillat, Jacques Jouet, Nelly Kaplan, Jean-Bernard Pouy, des amoureux des mots qui évoquent les figures de Borges, Perec, Breton, Doisneau, Cortazar. L'iconographie, photos, dessins, collages est superbe. Une revue exceptionnelle à conserver toute une vie, fruit d'une aventure éditoriale formidable. Achat dans les très bonnes librairies ou en ligne sur : http://www.tango-bar-editions.com/main/

  • La cerisaie

    cerisaie.jpgPerdue la recette qui permettait de concerver les cerises juteuses et sucrées! La Cerisaie, symbole d'une époque révolue, est déjà morte même si elle est encore là, habitée le temps de la pièce par ceux qui y sont nés, qui y ont leurs souvenirs d'enfance, une noblesse rurale prodigue, ruinée mais joyeuse, un fils de moujik devenu bourgeois, parvenu, figure du capitalisme naissant, qui va l'acheter aux enchères, y abattre les arbres, pour la lotir, un étudiant exalté mûr pour le léninisme, tous les personnages de la cerisaie sont justes, ils sont tous perdus, aucun n'atteint ses vrais objectifs, même les amouirs ne se concrétisent pas

    La Cerisaie, dans cette mise en scène de Paul Desvaux, à l'Athénée-Louis Jouvet jusqu'au 13 décembre c'est aussi un peu le Titanic, on y chante, on y danse, on y fête un monde qui va disparaitre, qui est déjà disparu.

    Tcheckov a évrit La Cerisaie au tout début du siècle dernier et en regardant cette pièce aujourd'hui, à l'âge que j'ai, on pense irrésistiblement à la vieille Europe, la nôtre, dans la mondialisation, en train de disparaitre d'une certaine façon, on a tous la nostalgie du temps passé, c'est un ressort qui fonctionne toujours...

    Une dernière chose apprise dans le programme remis en séance, juste avant de mourir de la tuberculose, Tcheckov, lui-même médecin, s'est vu offrir par son médecin une coupe de champagne qu'il a bu avec plaisir. Combien de coupes de champagne aujourd'hui dans les services de soins palliatifs?

    J'espère que le moment venu, on pensera à m'en offrir une avec de la bonne musique!

  • Réinventer l'occident

    9782081254770_1_m.jpgRéinventer l'Occident? Pas moins! C'est le défi que se donne Hakim El Karaoui dans cet ouvrage. L'homme est talentueux, normalien, agrégé de géographie, il a été la plume de Jean-Pierre Raffarin lorsqu'il était Premier ministre. Il est aussi indépendant d'esprit puisqu'il a appelé à voter pour Ségolène Royal en 2007.

    Cinq chapitres :

    L'anomie de l'occident d'abord, anomie politique, anomie économique, anomie identitaire, les classes moyennes disparaissent et deviennent dangereuses, victimes de la mondialisation.

    Les musulmans ne sont pas coupables : dans la réalité, la France change les immigrés alors que les immigrés ne changent pas la France. L'Islam est utilisé par les pères, les maris, les frères pour retarder l'inéluctable, le changement profond des sociétés musulmanes vers plus d'égalité. C'est convaincant.

    L'émergence de la Chine et de l'Asie : c'est bien décrit et bien connu.

    L'Asie et la Chine ne sont pas l'avenir de l'Occident. La montée en puissance de la Chine s'accompagnerait de sa fermeture, son objectif étant de redevenir la première puissance mondiale. Elle ne se cantonnera pas dans une spécialisation sur les biens et services peu qualifiés. Nos multinaltionales, bien présentes aujourd'hui, n'auront que des miettes... Peut-être?

    La solution réside dans la régulation commerciale européenne, c'est à dire le protectionnisme; censée redonner de la compétitivité aux salariés des classes moyennes. Chapitre à lire mais qui m'a laissé sur ma faim. Eriger des barrières en attendant de se restructurer, de se renforcer, d'innover pour mieux affronter la concurrence internationale demain. Vieux discours qui évite de se poser des questions sur nos insufffisances. L'autre proposition qui reprend la thèse de Patrick Artus consitant à imposer les revenus du capital comme les revenus du travail mériterait d'être davantage explorée.

    Un peu décevant donc sur les propositions après un diagnostic juste. Présupposer que la Chine va se barricader une nouvelle fois derrière une grande muraille est peut être une erreur de diagnostic. Et si le diagnostic est juste, la bonne réponse est-elle de dire chiche à la Chine en érigeant de concert avec les États-Unis et les pays de la Méditerranée notre propre muraille, prélude aux affrontements de demain.

    Il ne faut pas tenir pour acquis que la Chine échappera longtemps à l'émancipation démocratique et il faut au contraire tout faire pour encourager ce mouvement. Quant à la France et à l'Europe, le salut réside sans doute dans davantage d'égalité et de justice. La mondialisation creuse les inégalités? A la puissance publique le soin de les réduire, c'est la voie indispensable pour redonner aux européens, aux salariés des classes moyennes, le sentiment d'appartenance qui leur manque, ce sentiment qui construit les nations, qui leur permet d'affronter le grand large sans s'abriter derrière des murailles.

  • Neville Marriner

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    Belle soirée vendredi dernier à l'Opéra comique de Paris. Sir Neville Marriner, né en 1924, dirigeait l'Orchestre philarmonique de Radio-France. Mozart au programme  : ouverture des Noces de Figaro, Neuvième concerto pour piano et orchestre avec Philippe Cassard au piano et la 41éme et dernière symphonie.

    Le Neuvième concerto est aussi connu sous le nom de Jeune homme : un clin d'oeil de Sir Neville?

     

  • Claude Monet

    Monet au Grand Palais. Bien sûr l'exposition est magnifique. Tous ces tableaux venus du monde entier exceptionnellement rassemblés c'est tout simplement formidable. L'oeuvre dégage une grande sérénité. Monet est un peintre engagé, soucieux de travailler la couleur, la lumière, mais distant d'avec son époque, les guerres de 1870 et de 1914-1918 sont absentes, même s'il y a un peu de révolution industrielle avec la Gare Saint Lazare et les déchargeurs de charbon...(qui illustre bien ce qu'était la pénibilité des dockers à l'époque...).

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    Qu'aurait il fait de cette forêt de parapluies toute en nuances qui nous attendait à la sortie?

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