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athénée

  • Fin de partie

    fin de partie.jpgSur la scène du théatre de l'Athénée, à Paris, il y a Hamm, aveugle, tetraplégique, assis dans un fauteuil roulant et Clov, son valet mais aussi son fils adoptif, toujours entravé dans ses mouvements par Hamm et ses caprices qui prend plaisir à le dominer et dans, deux poubelles, comme des pions, il y a Nell et Nagg, les parents de Hamm qui ont perdu leurs jambes dans un accident de tandem, mais qui s'aiment comme au premier jour même s'ils sont déjà presque morts.

    Hamm est le prénom d'un des fils de Noé, c'est aussi le début d'Hamlet... mais tout cela ce sont des interprétations jamais confirmées par Beckett qui a cependant consenti à dire que Fin de Partie "c'est comme la dernière partie d'échecs entre Karpov et Korchnoï : dès le troisième coup, ils savent qu'ils ne gagneraient ni l'un ni l'autre. Et ils ont continué à jouer".

    C'est bien la même chose ici, il ne passe rien à proprement parler, seulement un dialogue desespérant dont on ne sait pas si c'est parce que c'est le dernier jour ou si c'est tous les jours le même...

    Au théatre de l'Athénée jusqu'au 16 février, le spectacle dure 100 mn.

  • La cerisaie

    cerisaie.jpgPerdue la recette qui permettait de concerver les cerises juteuses et sucrées! La Cerisaie, symbole d'une époque révolue, est déjà morte même si elle est encore là, habitée le temps de la pièce par ceux qui y sont nés, qui y ont leurs souvenirs d'enfance, une noblesse rurale prodigue, ruinée mais joyeuse, un fils de moujik devenu bourgeois, parvenu, figure du capitalisme naissant, qui va l'acheter aux enchères, y abattre les arbres, pour la lotir, un étudiant exalté mûr pour le léninisme, tous les personnages de la cerisaie sont justes, ils sont tous perdus, aucun n'atteint ses vrais objectifs, même les amouirs ne se concrétisent pas

    La Cerisaie, dans cette mise en scène de Paul Desvaux, à l'Athénée-Louis Jouvet jusqu'au 13 décembre c'est aussi un peu le Titanic, on y chante, on y danse, on y fête un monde qui va disparaitre, qui est déjà disparu.

    Tcheckov a évrit La Cerisaie au tout début du siècle dernier et en regardant cette pièce aujourd'hui, à l'âge que j'ai, on pense irrésistiblement à la vieille Europe, la nôtre, dans la mondialisation, en train de disparaitre d'une certaine façon, on a tous la nostalgie du temps passé, c'est un ressort qui fonctionne toujours...

    Une dernière chose apprise dans le programme remis en séance, juste avant de mourir de la tuberculose, Tcheckov, lui-même médecin, s'est vu offrir par son médecin une coupe de champagne qu'il a bu avec plaisir. Combien de coupes de champagne aujourd'hui dans les services de soins palliatifs?

    J'espère que le moment venu, on pensera à m'en offrir une avec de la bonne musique!

  • Oh les beaux jours!

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    La salle du théatre de l'Athénée était pleine hier soir,au début du moins, plusieurs spectateurs l'ont en effet quitté au fur et à mesure de la représentation d'Oh les beaux jours de Samuel Beckett dans une mise en scène de Bob Wilson.
    Sans douite ne savaient ils pas à quoi s'attendre... Le programme le dit : il ne fauit pas chercher à comprendre la pièce mais seulement s'attacher à l'entendre, silences compris. Beckett avait longuement demandé à Stravinski comment  noter les silences... On a donc droit à une actrice, Adriana Asti qui joue Willie, une femme disons au crépuscule de la vie, juchée au sommet d'une sorte de montagne,qu'elle ne quittera que pour saluer à la fin, qui se lance dans un monologue de près de près de deux heures, sans trop de cohérence. Mais il y a de beaux textes, des extraits de poésie britannique (Yeats, Keats, Milton), de Shakespeare, la nuit des rois, Hamlet, entrecoupés de considérations plus terre à terre sur la vie quotidienne ou de dialogues avec un mari, Winnie, qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été, un homme le plus souvent sans opinion...
    Bref c'est une tragédie, on espère un retournement, un peu d'espérance chez ces naufragés de la vie, mais non, rien, on reste au fond du trou! Et on regrette simplement, en son temps, de ne pas etre allé voir Madeleine Renaud jouer ce rôle.
    Oh les beaux jours... Encore une belle soirée de passée!
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