Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Abbatiale féérique

    Robert de Turlande (1001-1067) s'il a fondé La Casa Dei, la maison de Dieu, La Chaise-Dieu, en Haute-Loire, ne pouvait pas deviner qu'un de ces successeurs, Pierre Roger De Beaufort (1292 - 1352), élu pape sous le nom de Clément VI construirait l'Abbatiale que nous connaissons aujourd'hui pour en faire son tombeau. Ou comment passer du voeu de pauvreté au faste!

    feu d'artifice LCD 049.jpg

    Clément VI dit le Magnifique aurait sûrement apprécié le feu d'artifice qui illumine l'Abbatiale chaque année à l'occasion de la Saint Robert d'été, la fête estivale de la commune. S'il a en effet la réputation d'être un intellectuel, un diplomate, un grand pape,  il a aussi celle d'un pape fastueux : construction du Palais des papes à Avignon, de l'Abbatiale de La Chaise-Dieu, banquet de 5000 couverts, neuf services et vingt sept plats pour son couronnement...

    Nul doute s'il est bien au ciel qu'il apprécie grandement l'embellissement annuel de sa sépulture. Cela doit le consoler des menaces qu'il ne peut que constater sur l'état général des bâtiments où l'on voit pousser les herbes folles et qui doivent ici ou là etre étayés pour ne pas s'effondrer.

  • Dans les pas d'Hélène Berr

    C'est là au 5 avenue Elisée Reclus, entre le Champ de Mars et l'avenue de la Bourdonnais qu'habitait Hélène Berr et sa famille.

    Paris 001.jpgSon journal commence comme une bluette, étudiante brillante en anglais, elle rencontre un grand jeune homme au yeux gris, Jean,  qui l'invite à écouter des disques, elle rend visite à bonne maman, participe à des goûters, recoit des cartes par le courrier de cinq heures, des pneumatiques, va à ses cours de violon, la vie insouciante d'une jeune femme dont l'avenir est plein de promesses. Famille bourgeoise, le père polytechnicien, école des mines, dirige les usines Kuhlmann, dans la chimie, c'est à dire l'armement.Paris 002.jpg

    On parcourt avec Hélène, le quartier latin, les Champs élysées, on va à la campagne, à Aubergenville, ramasser les fruits de l'été... et puis c'est la première rupture, il faut porter l'étoile jaune, obligatoire, premier dilemne, la porter, par solidarité avec ceux qui le font ou résister? Pas de bonne solution, il y a les premières rafles, les premières rumeurs sur Drancy, sur ces transports vers l'Est en wagon et puis l'arrestation de son père, deuxième rupture, le départ de Jean en zone libre, le courrier...

    L'interrogation permanente, pourquoi tout cela, faut il partir, se cacher, rompre la solidarité familiale, abandonner ses proches, comment feront-ils? les vieux, les malades? Attendre l'inexorable, s'y préparer. Pendant ce temps là, Claude Lanzmann, au même age ou presque, fait le coup de feu contre les allemands en Auvergne, comment comprendre?

    HB.jpgUn jour le journal s'arrête, il y a une dernière lettre, et puis, soixante ans après,  la publication de ce journal, poignant,  par sa nièce, une lettre de Jean très digne.

    Le journal d'Hélène Berr, celui d'une vie fauchée, une oeuvre littéraire à mettre dans toutes les mains.

  • Petits tas de bois

    Ce grand chêne, au coeur du Jardin du Luxembourg a été la victime de l'orage qui s'est abattu sur Paris le jeudi 17 juillet dans la soirée.

    Paris 008.jpg

    C'est tout juste si on s'en rend compte en le toisant aujourd'hui mais c'est bien la réalité, sa cîme est désormais réduite à des petits

    Paris 006.jpg

    tas de bois bien rangés sur le côté des allées sous le regard de Verlaine (ci-dessus) et de Silène (ci-dessous), satyre precepteur de Dyonisos, symbole de l'ivresse.

    Paris 005.jpg

    Restons humbles devant la fureur des éléments.

  • Vivre

    Entendu sur France-Culture dans "les matins" perec2.gif  : «  Vivre, c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner  ».

    Georges Perec - Avant propos "Espèces d'espaces" - 1974.

    Cette citation va faire fureur cet été! A raison. Elle s'applique très bien à propos de beaucoup de situations, les cages d'escalier des cités, le Proche-orient, les quartiers de Paris, la vie de bureau, celle de village...

    Michel Lussault, géographe, vient de remettre cette citation dans l'actualité avec la parution de son ouvrage "De la lutte des classes à la lutte des places". Ce doit être passionnant! Je me précipite à la Librairie!

  • 21 juillet 1969

    Le 21 juillet 1969, j'allais avoir 20 ans, j'étais étudiant, et pendant les vacances, je travaillais comme opérateur au centre informatique du Crédit Lyonnais à Levallois-Perret. Une grande salle climatisée, avec de grandes armoires métalliques, du matériel IBM. Il y avait des pupitreurs qui lancaient les travaux avec des cartes perforées. On éditait les relevés de compte des clients, notamment ceux des cartes bleues, moyen de paiement tout récent. C'était la tâche où il y avait le plus de plantage! Mon travail consistait à gérer les bandes magnétiques, les installer à la demande sur les grands lecteurs de bande, les retirer à la fin de la lecture, les classer dans la bibliothèque, alimenter les imprimantes en papier.

    200px-The_Earth_seen_from_Apollo_17.jpgOn travaillait en "deux huit" et c'est là, dans cet univers empreint de modernité, dans la nuit du 21 juillet, qu'avec tous les collègues, j'ai vécu le premier pas de l'homme sur la lune.

    Notre foi, c'était le progrès, qui paraissait irrésistible. L'année suivante, le Club de Rome lançait son appel fameux sur l'épuisement des ressources naturelles... Appel jugé malthusien à l'époque. Depuis, l'idée que nos ressources sont épuisables a fait du chemin...mais l'idée que le progrès est irrésistible reste valable... En témoigne cette chronique sur Internet, inimaginable il y a 40 ans.

  • Aux sources de la Borne

    Courses à pied, randonnée pédestre, vide grenier, pétanque, repas champêtre,... Voilà la recette du succès pour cette 5éme édition des Sources de la Borne à Félines, petite commune d'un peu plus de 300 habitants (322 en 1999) du Plateau de La Chaise-Dieu, en Haute-Loire, qui a sans doute plus que doublé sa population ce 19 juillet.

    félines 009.jpg

    80 bénévoles mobilisés, 119 coureurs, une cinquantaine de randonneurs, environ 300 repas servis, après la froidure de la veille, le soleil était de la partie.

    Les randonneurs ont pu découvrir le hameau de Plagnes, traverser le Ruisseau de Chamalières (affluent de l'Arzon), monter au Suc de barret, atteindre le petit village d'Almances avant de revenir au bourg de potiers qu'était Félines au moyen-âge (du latin Figulinas).

    félines 008.jpg

    Nabil Ghoulam (de St-Etienne)a parcouru les 11 km en 36' 21", un peu plus vite que l'an dernier, et Joëlle Filaire (du canton) en 45'29". Félicitations à ces deux vainqueurs qui sont des habitués et reviendront l'an prochain.

    félines 013.jpg

    Les officiels, Philippe Meyzonet, maire, et Robert Flauraud, conseiller général, félicitent Lucien, le doyen de la cours des 11 kms.

    Pour se restaurer : melon, jambon braisé, gratin de pommes de terre au lard, faisselle et forêt noire, eau de Saint Géron offerte. Le tout avec l'animation musicale un peu bruyante pour ce cadre bucolique de Radio-Craponne.

    félines 1.jpg

    Une bien belle journée.

  • 14 juillet casadéen

    Dans beaucoup de communes de France, le 14 juillet, c'est l'affaire des pompiers. La Chaise-Dieu ne déroge pas à la règle. Les pompiers casaséens nous invitaient donc en cette veille de 14 juillet en leur caserne à un "saucisse lentilles".

    014.JPG

    Une réussite populaire, plus d'une centaine de convives se sont pressés pour partager dans des plateaux en aluminium une tranche de melon, une saucisse, des lentilles, du Puy en Velay naturellement, une part de bleu d'Auvergne et une pêche. Le tout pour huit euros. Apéritif et vin en supplément. La soirée était suivie d'un bal bien évidemment.

    010.JPG

    L'occasion d'admirer le parc automobile de nos valeureux pompiers volontaires et leur vestiaire. Merci à eux pour l'organisation de cette soirée. Rendez vous pour la kermesse le 2 août prochain. Et merci surtout pour les secours prodigués tout au long de l'année. D'une certaine façon, les pompiers ont fait leur la devise de Robert de Turlande, le fondateur de l'Abbaye de La Chaise-Dieu : Tout pour les autres.

    011.JPG
    012.JPG
  • L'arboretum de Charvols

    Arboretum : plantation d'arbres de nombreuses espèces sur un même terrain, en vue de leur étude botanique.

    charvols 012.jpg

    Charvols : hameau sur la commune de Malvières, sur le plateau de La Chaise-Dieu en Haute-Loire.

    http://cc-plateau-chaisedieu.fr/L-Arboretum-se-veut-pedagogique.html

    De La Chaise-Dieu, à pied, compter quatre heures, aller et retour, visite comprise. Prendre la route des Guillaumanches sur l'ancienne route d'Arlanc, suivre les panneaux "Arboretum" et descendre, descendre, descendre...

    charvols 003.jpgOn est accueilli par un calvaire en piteux état, il y a un parking pour les automobilistes, et surtout une très belle vue sur la vallée de la Dore, le Livradois et les monts du Forez. C'est gratuit, visites guidées sur demande.

    Les plantations ont démarré en 1993. Après la tempête Persée des 7 et 8 novembre 1982, les professionnels de la forêt et les collectivités locales se sont demandées que replanter. Quelles essences? Comment diversifier la forêt pour faire face à de telles catastrophes, prevenir une maladie spécifique. Il fut décider faute de connaissances suffisantes d'expérimenter, d'où l'idée d'un arboretum. Plusieurs parcelles remembrées gràce à la future communauté de commune du plateau de La Chaise-dieu sises à Malvières allaient faire l'affaire.

    L’arboretum est organisé à flanc de coteau en 97 placettescharvols 016.jpg et présente 97 essences réparties en 38 feuillus, 34 résineux, et 25 arbustes et fruitiers. On s’y promène dans des allées et chaque essence fait l’objet d’un petit panneau avec de temps à autre des devinettes qui se veulent ludiques : l’arbre aux 40 écus vaut-il vraiment les 40 écus ?... Impossible de citer toutes les essences : genévriers, avec lequel on fait le gin, noisetiers, aubépines, sapins nordmann, pins maritimes, chênes, arbres de judée, tilleuls, ormes, araucarias, dits désespoirs des singes (photo)...  Les amateurs ont vraiment de quoi se régaler. Tout le site n’est pas encore totalement balisé mais cela ne saurait tarder.

    Quelles leçons pour les scientifiques? Pour l'heure, la forêt de sapins continue de s'étendre sur le plateau, il sera difficile de convaincre les investisseurs de se diversifier vers des feuillus. Courage!

    Ultime récompense pour le visiteur, le plaisir de déguster au goûter d’excellentes framboises collectées dans une feuille de catalpa.

    Le plus difficile reste à faire : remonter à La Chaise-Dieu. Une suggestion :  passer par le château de Folgoux, se rafraichir à côté à la Fougeraie (Bed & breakfast) puis faire une halte au Bar du plan d’eau.

    charvols 019.jpg
  • Swing à Monségur en Gironde

    Le week-end dernier, comme tous les premiers WE de juillet depuis exactement 20 ans se déroulaient sur trois jours, les 24 heures de Swing de Monségur http://www.swing-monsegur.com/, c'est ainsi. Au programme, cette année, pour cet anniversaire, Didier Lockwood et ses enfants, Claude Bowling et bien d'autres.

    monsegur 004.jpg

    Une réussite pour ce bourg de 1500 habitants qui revient de loin. Dès 1562 toute sa population protestante a été massacrée (guerre de cent ans) et le village repeuplé par des colons venus de Saintonge, des gens de langue d'oil en pays gascon. La greffe a pris.

    A la fin des années soixante-dix, le bourg semblait condamné par l'exode rural, la population commençait à baisser. Et heureusement, quelques-uns ont refusé de baisser les bras. Des utopistes se sont lancés, d'abord dans le cinéma, puis dans ce festival dont l'idée première était de jouer du jazz, du swing pendant 24 heures. Un travail de terrain, lent, la création de classes de jazz au collège, un cinéma toujours actif...

    Bilan, la population qui était tombée de 1630 en 1968 à 1429 en 1999, soit une saignée de 13 %, est remontée depuis à 1537. Il n'y a pas de fatalité!

    monsegur 001.jpg

    Samedi dernier, il n'y avait plus de places assises pour les imprévoyants sous la belle halle du XIX siècle plantée au milieu de la bastide. C'est dommage mais c'est tant mieux pour les organisateurs. A défaut, on a écouté au Café des colonnes le Barfly Jazz Band http://www.barflyjazzband.com/,  orchestre bordelais fidèle depuis toujours au festival et observé le ballet forcené des serveuses et serveurs soucieux de servir rapidement tous ces convives qui reviendront sûrement l'an prochain. c'était la recette de l'année avec en plus une TVA à 5,5 %!

  • La Liberté ou la mort

    carmen 077.jpg

    Dans l'air, nous suivons des yeux
    la fumée, la fumée,
    qui vers les cieux
    monte, monte parfumée.
    Cela monte gentiment
    à la tête, à la tête,
    tout doucement cela vous met
    l'âme en fête!

     

    Cet éloge du tabac, c'est dans Carmen. Contrairement à la pipe de Monsieur Hulot, ce chant des cigarières au début du premier acte de Carmen n'a pas encore été censuré par le politiquement correct. Les chanteuses fumaient réellement, annonçant bien que la liberté allait être à l'honneur.

    C'était la dernière de Carmen, mardi 30 juin à l'Opéra comique et la soirée a été torride, torride car au quatrième plafond, juste sous le toit, avec la chaleur, une salle comble, toutes portes fermées, les programmes ont servi d'éventail toute la soirée et  il y a eu des abandons. Et torride parce qu’Adrian Noble et Sir John Eliott Gardiner nous ont sans doute restitué une Carmen (Anna Caterina Antonacci ) proche par son authenticité de celle qui fut créée en ce même opéra comique en 1875.

    Suis-nous à travers la campagne,
    viens avec nous dans la montagne,
    suis-nous et tu t'y feras, tu t'y feras
    quand tu verras, là-bas,

    Comme c'est beau, la vie errante!
    Pour pays tout l'univers, et pour loi ta volonté!
    Et surtout, la chose enivrante:
    la liberté! la liberté!

    Qu'ajouter d'autre, on connait la suite, la fin. Dans une centaine d'année on jouera encore Carmen, car l’œuvre de Georges Bizet et de Prosper Mérimée est universelle dans le temps et l'espace. Carmen,  star planétaire, encore et toujours.

     

    carmen 079.jpg