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  • Dernières nouvelles du futur

    Avec ces 14 nouvelles Patrice Franceschi, grand aventurier, ami des afghans et des kurdes (cf. Avant la dernière ligne droite : chronique du 2 décembre 2016 et Première personne du singulier Quatre nouvelles : chronique du 1er juin 2015) nous livre des récits d'anticipation qui visent à nous mettre en garde. Le progrès technique peut être l'ennemi de la liberté , conduire à une société de surveillance. C'est dans la ligna d'Aldous Huxley et de l'Orwell de 1984.

    Au nom de la protection des populations, l'Etat nous surveille, jour et nuit, questionne dès que l'on s'écarte du droit chemin, il est interdit par exemple de faire de l'alpinisme, c'est devenu trop dangereux d'exposer sa vie inutilement, l'Etat rend obligatoire le transhumanisme, on vit désormais très vieux.

     Difficile d'échapper aux caméras de surveillance, dans le même temps, les tensions s'exacerbent face à la déferlante démographique, Franceschi imagine, rêve, une guerre en plein Paris, un peu analogue à la guerre qui vient de se dérouler en Syrie...

     

    Heureusement, il subsiste dans toutes ses nouvelles, parfois un peu naïve, un réseau de résistants, le Réseau Sénèque, qui continuent de promouvoir les valeurs du stoïcisme, qui n'utilisent par leur téléphone portable, ne communiquent pas toute leurs vies sur l'Internet, ce qui leur vaut des convocations à la police...Ils montent une Arche de Noé pour faire face aux dégâts du changement climatique.

    Mais dans l'ensemble la catastrophe apparait inéluctable. Alors il faut relire Sénèque.

     

  • Le Cid

    Première soirée hier soir au théâtre Ducourneau à Agen pour voir le Cid.

    Ducourneau Alphonse-Pierre (1841-1903, natif d'Agen, fit fortune à Paris avec un nouveau type de ciment, l'amalga. Et c'est grâce à un legs de 300000 Francs que le théâtre actuel fut construit par l'architecte Tronchet entre 1906 et 1908, à la place du théâtre Moncorny. Théâtre classique à l'italienne , inauguré par le Président Armand Fallières, ancien sénateur du Lot et Garonne et Maire de Nérac.

    Bouygues n'a pas été le premier maçon à investir dans la culture!

    Il y aurait 600 places, des petites places, et la salle n'était pas pleine, fauteuils rouges comme il se doit.

    Une version du Cid mise en scène par Sabine Anglade et jouée par huit comédiens. Décor épuré, diction parfaite, écoute remarquable du public, pas d'esbrouffe, une batterie pour rythmer le temps, on est toujours au coeur du sujet et on a plaisir à retrouver ses classiques.B

    Pour dîner avant le spectacle, restaurant tenu depuis un peu plus d'un an par deux jeunes gersois, le Bistrot Voltaire.

  • Couleurs de l'Incendie

    Cela se lit très bien et c'est très différent d'Au revoir la-haut. Après avoir suivi Edouard, on suit ici le destin malheureux de Madeleine sa soeur, héritière du banquier Périccourt, et accessoirement de son fils Paul.

    Impossible et inutile de résumer ici les nombreuses péripéties. Pierre Lemaître nous tient très habilement en haleine tout au long de ce roman qui illustre bien les années trente sans oublier de susciter des parallèles avec le climat politique d'aujourd'hui : affairisme, corruption, technocratie...

    Il y avait beaucoup de poésie dans Au revoir la-haut. il y a en moins ici, le thème dominant est celui de la vengeance, machiavélique, et au final il y a peu de portraits flatteurs, pas plus du côté des hommes que de celui des femmes dans ce roman aux allures de feuilleton.

    On attend le troisième tome de cette trilogie annoncée et peut être le film...

  • CRAC

    Jean Rolin met cette fois ses pas dans ceux de Lawrence d'Arabie, jeune, lors de son premier voyage au début du XX siècle dans ce qui deviendra le Liban et la Syrie. Lawrence fait une thèse sur les châteaux construits par les francs pendant les croisades. Sa thèse : The Influence of the Crusades on European Military Architecture - To the End of the 12th Century. Il tient à cette occasion un journal qui sert de guide à Jean Rolin.

    L'occasion de parcourir cette région de château en château, en ruines, le plus célèbre est le Krach des chevaliers, et de noter les évolutions en un siècle de ces territoires marqués depuis par les conflits, les guerres civiles, les mouvements de réfugiés.

    Jean Rolin aime aborder les choses par les côtés, la périphérie, retrouver des traces, s'intéresser aux détails et... aux oiseaux. C'est fantasque. il est souvent accompagnés par des militaires, des agents des services secrets, qui se demandent bien ce qui peut l'intéresser. On se laisse prendre au jeu. C'est très agréable à lire.

  • Sur les chemins noirs

    C'est bien, on n'est plus surpris par le discours de Sylvain Tesson. Cela se lit vite avec plaisir. Ce récit est autobiographique à plus d'un titre. Sylvain Tesson a encaissé en quelque mois le décès de sa mère, et la chute d'un toit et ses conséquences dramatiques sur sa santé, sa vitalité physique, son visage. Comme il le dit "heureusement que Picasso avait déjà inventé le cubisme, ma tête dans les bars faisait moins peur."

    Son champ visuel est réduit, il n'entend bien que d'une oreille et pourtant, il trouve la force de traverser la France à pied du Mercantour au Cotentin en empruntant les chemins noirs, ceux qui figurent en noir sur les cartes IGN, ceux qui ont souvent disparu.

    Ses copains de toujours, Gras, Gasque, sa soeur l'accompagnent de temps à autre un bout de chemin, il marche à bonne allure, dort à la belle étoile et ce n'est pas la France que l'on découvre , c'est l'époque, la nôtre.

    L'occasion pour le lecteur de réfléchir à sa condition d'individu connecté dans ce monde de flux... A la fin on a envie de se réfugier dans une abbaye cistercienne...

  • De Jean-Claude Carrière...

    Quand quelque chose vous arrive que vous n'avez pas prévu, il faut tout de suite sauter dessus...

    A propos de Carole Bouquet qui fit son premier film avec Luis Buñuel alors qu'elle était encore élève au conservatoire.