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  • L'italienne à Alger

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    L'opéra de Rossini a deux siècles ou presque, il a été représenté pour la première fois à Venise en 1813. C'est une farce mais une farce morale. Une belle italienne, figure de l'émancipation des femmes, s'en va délivrer son amant retenu prisonnier avec d'autres italiens de l'autre côté de la Méditerranée, omniprésente dans le décor, prisonnier du bey, un turc brutal pas très malin, lassé de son épouse légitime et des femmes de son harem et désireux de s'amuser avec une italienne épicée.

    Indépendance des femmes, émergence de la nation italienne, bien avant Verdi, il y a beaucoup de modernité dans cet opéra. La mise en scène est épatante pleine d'inventivité, la musique de Rossini très enlevée est magnifique et les airs pleins de volubilité, d'onomatopées.  Bref pas une ride dans cette oeuvre, si ce n'est l'image d'Epinal de l'Orient, bien éloignée de celle d'aujourd'hui, aucune allusion à l'actualité, si ce n'est les amazones à la Khadaffi, c'est un Orient rêvé, des mille et une nuit, celui des harems, des sérails, du luxe et de la cruauté (le pal...).

    Mais on le voit bien ces jours ci l'Orient est à nouveau appelé à changer, à Alger comme ailleurs.

    Une coproduction Teatro Real de Madrid, Houston Grand Opera, Maggio Musicale Fiorentino et Opéra National de Bordeaux, à voir au Grand Théatre de Bordeaux lundi 31 janvier, puis à Houston en 2012!

  • Le 104

    Je n'étais pas allé au 104 depuis son ouverture en 2008. Rappelons que le 104 de la rue d'Aubervilliers à Paris est aujourd'hui un établissement artistique de la Ville de Paris, là ou de 1873 à 1997 on trouvait le service diocésain puis à partir de 1905 municipal des pompes funèbres. On a un peu de mal aujourd'hui à imaginer la ruche qu'était le SMPF, bureaux, ateliers, employés, artisans, familles...

     

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    Le lieu est aujourd'hui complétement transformé, la bonne surprise est d'y trouver beaucoup de jeunes enfants avec leur parents, il y a en effet un espace dédié aux petits de moins de cinq ans accompagnés d'un référent. Il y a des commerces, bientôt un incubateur d'entreprises. L'Espace est ouvert, sorte d'agora, de lieu où l'on passe. On y trouve aussi des résidences d'artistes, des expositions, des spectacles, on peut se restaurer aux Grandes tables dans une atmosphère décontractée, et la librairie Le merle moqueur est excellente et très bien achalandée. En ce moment, on peut aussi profiter, petits et grands, du Manège carré Sénart, conçu par La Machine, l'équipe qui construit à Nantes les animaux géants de la compagnie Royal de Luxe. Et pour les amateurs, il ya une boutique Emmaus, fermée le dimanche.

    Le pretexte pour aller au 104 hier était d'assister au spectacle du Cabaret New Burlesque que le film de Matthieu Amalric a rendu célèbre. Déception à l'arrivée. La presse dythirambiaue en a trop fait, il faut dire que renouveler le genre du Steap Tease en ayant seulement recours aux mythes éculés des années cinquante était une gageure impossible.

  • Le Vrai sang

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    Spectacle étonnant au théatre de l'Odéon, à Paris, la mise en scène de Le Vrai sang, un texte de Valère Novarina. Deux heure et demi d'un spectacle total qui marie le théatre, le cirque, le chant, la musique, la danse et surtout une cascade sans fin de mots, d'expressions, de reflexions, de maximes...

    Le spectacle haut en couleurs, avec beaucoup de rouge évidemment, tient à la fois des Deschiens, de l'absurde, du surréalisme, de la poésie, du théatre de rue. La vision qui s'en dégage est assez pessimiste et pourait s'articuler autour de l'idée qu'il est temps pour l'homme de déposer son bilan.

    Jusqu'au 31 janvier.

    Le texte de Valère Novarina a été publié chez POL. La performance des acteurs est remarquable. Mais comment font ils donc pour mémoriser un texte pareil?

  • Incendies : le film

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    J'avais vu la pièce du libano-canadien Wajdi Mouawad (cf. Chronique du 29 octobre 2008), puis lu la pièce et naturellement je suis allé voir le film. Je ne peux pas décrire l'impression que peut donner le film lorsqu'on a pas vu la pièce, pas lu le texte magnifique de Wajdi Mouawad.

    Mais en recherchant ma chronique, je ne me rappellais pas qu'elle était si ancienne, plus de deux ans déjà alors que tous les élements de la pièce étaient encore bien présents dans ma tête et me revenaient en mémoire au fur et et à mesure du déroulement du film.

    C'est dire si le texte de Mouawad est fort. Je ne me souvenais pas en revanche, que l'action ne se plaçait pas explicitement au Liban mais dans un pays arabe indéterminé. Le film est d'ailleurs tourné en Jordanie. On ne vopis jamais la mer... Sera-t'il projeté au Liban?.

    Au moment où le Liban fait de nouveau un pas vers l'affrontement avec la chute de son gouvernement d'union nationale, il est plus que jamais nécessaire d'aller voir Incendies de Denis Villeneuve pour comprendre l'âme humaine, ses sentiments, la quête des origines, la capacité qu'a l'homme de détruire et de pardonner.

  • Retour sur le XX° siècle

    judt.jpgSi vous avez aimé Après-guerre de Tony Judt, vous aimerez vous plonger dans Retour sur le XX° siècle. Là, il s'agit d'un recueil de chroniques, parues pour la plupart dans la New-York Review of Books, au cours des 15 dernières années.

    Tony Judt, s'y révèle encore davantage que dans Après-Guerre, comme un intellectuel engagé, provocateur. Il ne mâche pas ses mots, ne cache pas ses détestations. Le contraire du politiquement correct. C'est trés rassérénant.

    Les deux premires parties sont consacrées à des portraits de grands intellectuels, admirés ou honnis : Koestler, Levi, Sperber, Arendt, Camus, Althusser, Hobswann, Kolakowski, Jean-Paul II, Edward Said. La troisième partie est consacrée à notre vieille Europe, la quatrième aux Etats-Unis. Tony Blair en prend pour son grade dès avant la guerre d'Irak et Kissinger est perçu comme un illusioniste.

    J'ai aussi beaucoup aimé les parties sur la Belgique, la Roumanie, la crise de Cuba, Israël et la Palestine

    L'épilogue intitulé le retour de la question sociale, bien qu'écrit en 1997 est d'une actualité brulante.

  • France 1500

     

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    C'était hier le dernier jour il était temps, mais j'y suis allé, je ne pouvais pas ne pas voir dans quelle condition était exposée la tapisserie de La Crucifixion prétée par la commune de La Chaise-Dieu pour cette exposition du Petit Palais, intitulée France 1500.

    Elle était en bonne place, juste avant la fin de la première partie au rez de chaussée, immanquable. Dommage que le cartouche n'indique pas où se situe l'Abbaye de La Chaise-Dieu! C'est supposé connu mais tout de même.

    L'exposition est loin de donner une image de la France de 1500. Elle est dominée par les oeuvres d'inspiration religieuse ou de la noblesse. Pas trace d'un paysan. Beaucoup de statues, d'ornementation, d'enluminures, de boiseries, les premiers livres imprimés reliés, dorés, des portraits, des pietàs, des saints, des passions, la tapisserie de La Chaise-Dieu était bien entourée, ne déparait pas.

    Beaucoup de couleurs finalement, les habits des classes supérieures étaient gaies beaucoup plus qu'aujourd'hui et à cet égard la tapisserie casadéenne faisait un peu pâle figure, sans doute ses couleurs se sont-elles affadies avec le temps?

  • Niamey-Niger

    NIGER.gifJe me souviens de Niamey.

    C'était en avril 2003, j'y étais allé dans la délégation française à l'occasion d'une réunion des ministres des finances et des gouverneurs de banques centrales de la Zone Franc. Il y avait là Francis Mer et Pierre André Wiltzer.

    Je me souviens du pont qui enjambe le Niger. Je me souviens des maisons basses, en terre, je me souviens être allé en 4X4 découvrir les dunes, je me souviens des visages d'enfants venus à notre rencontre, ils sont dans ma maison de La Chaise-Dieu.

    Je me souviens aussi des hommes en armes qui nous faisaient face sur la tribune encadrant le président Tandja lorsqu'il s'est adressé à l'ensemble des délégations.

    Je ne me souviens pas particulièrement des restaurants de Niamey, mais j'ai déjeuné ou diner dans beaucoup de restaurants comme Le Toulousain, à Bangui, Ndjamena ou Bujumbura...

    Alors, un grand salut fraternel à Antoine et Vincent.

  • Le quattro volte

    4 volte.jpgNous avons en nous quatre vies qui s'emboitent les unes dans les autres. L'Homme est un minéral car son squelette est constitué de sels; l'Homme est aussi un végétal car son sang est comme la sève des plantes; il est un animal parce qu'il est mobile et posède une connaissance du monde extérieur. Enfin, l'Homme est humain ca il a volonté et raison. Nous dvons donc nous connaître quatre fois. Pythagore (VI° siècle avant JC).

    Michelangelo Frammartino, avec Le Quattro Volte, les quatre fois, a réussi la prouesse d'illustrer magnifiquement cette reflexion de Pythagore. Du cinéma sans musique, sans dialogue ou presque, avec beaucoup de plans fixes, qui nous fait prendre fait et cause pour les derniers  jours d'un vieux berger qui tout les soirs se fait de la tisane à la poussière d'église, les premiers pas d'un agneau, la vie et la mort d'un arbre séculaire, sa transformation en mât de cocagne et enfin la fabrication à l'ancienne decharbon de bois.

    Tout cela se passe dans une Calabre magnifique avec des paysages séculaires, la vie tout simplement, une excellente façon de commencer l'année dans la sérénité.