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Cas@d€i - Page 18

  • Venezia (encore)

    On ne se lasse pas. J'ai retrouvé dans ma bibliothèque ce très beau livre de Fernand Braudel (texte) et Folco Quilici (photo) édité en 1986. C'est tout simplement magnifique à regarder et à lire. Et ce qui est remarquable ou étonnant par rapport aux ouvrages de Fernandez ou de Kaufmann cités dans de précédentes chroniques c'est qu'il n'y est quasiment jamais question d'église!

  • La Frontière

    Cette chapelle Oskar II du nom d'un roi de Norvège a été  construite en 1869 à la frontière entre la Norvège et la Russie à Grense Jakobslev tout au nord de la Scandinavie.

    C'est sur la vision de cette chapelle qu'Erika Fatland achève son voyage et le récit qu'elle en fait. Plus de 20000 km le long de la frontière terrestre russe : Corée du nord, Chine, Mongolie, Kazakhstan, Azerbaidjan, Haut-Karabakh, Géorgie, Abkhazie, Ukraine, Répubique populaire de Donetsk, Biélorussie, Lituanie, Pologne, ====lettonie, Estonie, Finlande et Norvège, son pays. Train, bus, cheval, taxi, cargo, Kayak et à pied...

    Un voyage touristique, géographique, historique surtout. Etre voisin de la Russie laisse des traces, des plaies, qui ont du mal à cicatriser. Combien d'individus ont été broyés entre les meules de la Russie et, ici, des chinois, là des allemands. autrefois des mongols...

    L'histoire est tragique pour les Nations mais surtout pour les individus, déplacés, déportés, affamés, exécutés...

    Entre la Norvège et la Corée du Nord il n'y a qu'un seul pays, c'est un peu effrayant, un seul pays, quatre fois plus grand que l'Union europeenne, si grand qu'aucun envahisseur, Napoléon, Hitler n'a réussi à le soumettre mais un pays sans doute menacé à terme avec ses 200 groupes ethniques et nationalités qui aspirent à la liberté et à la prospérité.

    Une promenade par procuration passionnante illustrée par des témoignages poignants.

  • Pour Sama

    Pour Sama est un film documentaire syrien tourné à Alep pendant le siège de la ville. Waad Al Kateab est à l'origine en 2012 étudiante quand les manifestations commencent à Alep. Elle va se trouver engagée dans la lutte, se marier avec un médecin qui va devenir directeur d'hôpital, mettre au monde sa fille Sama et filmer tout ce qui se passe dans la rue et à l'hôpital.

    Le film est éprouvant, c'est une lettre d'amour d'une mère à sa fille et bientôt à sa seconde fille qui naitra après l'exil des derniers résistants en 2016. 

    C'est un film éprouvant, aux images crues, le sang, les enfants qui meurent dans les bras de leurs parents, les orphelins, le bruit des bombes...

    On a honte de notre indifférence et on se rappelle s'être promenés dans Alep la blanche, tranquillement, en 2008, tout bascule très vite. Vigilance!

  • Venezia (suite)

    Par hasard, sans le chercher, je  suis tombé à la librairie Mollat sur le dernier ouvrage de Dominique Fernandez : Le Piéton de Venise. Difficile de résister revenant de Venise à l'achat de ce livre.

    C'est très bien écrit, très précis, presque exhaustif. Fernandez nous mène par thèmes, Lieux, églises, tableaux, palais, campi. Les références aux écrivains qui ont écrit sur Venise sont nombreuses et les jugements affirmés, jusqu'à la méchanceté parfois.

    C'est un livre que l'on peut emporter avec soi en voyage car il peut servir de guide, église par église, Fernandez nous décrit ce qu'il aime.

    Et ce qu'il aime à Venise c'est avant tout la liberté et surtout la liberté sexuelle. A 90 ans, Dominique Fernandez réaffirme haut et fort son attirance pour les jeunes garçons, les corps fermes et musclés, aucune peinture de Saint Sébastien devenu malgré lui une icône gay ne lui échappe, jusqu'à compter les flèches et interpréter leur emplacement sur le corps de celui dont on finit par oublier qu'il est un martyr. Il y célèbre Casanova évidemment.

    C'est le côté peut être réjouissant de cet hymne à la liberté mais aussi pénible par son insistance. Un bel ouvrage malgré tout avec des coins secrets et des anecdotes méconnus à découvrir.

  • Ex Anima

    C'était  la dernière représentation du dernier spectacle équestre de Zingaro, la troupe de théâtre de Bartabas. A Bordeaux, aux Quinconces.

    Une ode aux chevaux. Contrairement aux spectacles précédents, les chevaux ne sont pas montés, ils sont en liberté, ce sont eux les artistes et les différents tableaux successifs nous les montrent en situation, depuis que l'homme les a domestiqués, au travail, dans les champs, à la mine, à la guerre dans les tranchées, à la mine, dans les cirques...

    Beaucoup de poésie, un éclairage au millimètre, une masque merveilleuse, venue de tous les coins du monde.

    C'est lent, mais c'est majestueux, les chevaux sont bien des êtres vivants, sensibles, des voisins ...

  • Venezia

    Douze jours à Venise pour notre sixième séjour séjour. On ne se lasse pas! Vol EasyJet au départ de Bordeaux, bus jusqu'à Piazzale roma et Vaporetto...

    Cette année, nous avions loué via Airbnb un petit deux pièces dans l'ile de la Giudecca, l'ile qui se situe face au Zattere, la vue y est superbe, le soir au coucher du soleil.

    Nous nous inscrivions ainsi sur les traces du livre de Jean-Paul Kaufmann, Venise à double tour, livre qu'il a consacré à la suite, lui, d'un séjour de plus d'un mois, aux églises de Venise qui sont fermées et qu'il a tenté, le plus souvent sans succès, de faire ouvrir.

    L'ile de la Giudecca présente l'inconvénient de devoir prendre le vaporetto tous les jours ou presque, l'ile fait à peine un peu plus d'un km2 car très étroite. L'avantage est qu'elle est à l'abri des flux touristiques les plus importants, qu'elle est encore habitée de vénitiens ordinaires, les enfants y jouent au ballon sur les places, il y a de petits commerce de quartier, poissonnier, boucherie, marchands de légumes, pâtissiers, boulangers, bars, restaurants, une vraie vie de quartier.

    De cette base nous avons pu marcher tous les jours entre dix et quinze kms dans les différents quartiers évitants les plus courus comme les abords de la Place Saint Marc ou le pont du rialto, sur les traces de Jean-Paul Kaufmann mais aussi de Corto Maltese auteur d'un guide bien documenté édite par Lonely planet. Nous avons aussi eu recours à Venise comme je l'aime, de France Thierard et bien sû au Guide bleu.

    Cette année nous avons également fait une escapade à Trieste, à deux heures de train, sur les traces de Claudio Magris, en particulier au Café San Marco, qui fait l'objet du premier chapitre de son ouvrage intitulé Microcosme. Dépaysement que de se retrouver dans une ambiance viennoise du point de vue de l'architecture.

    Pour la première fois nous avons passé une journée à Burano, Mazzorbo et Torcello, villages au maisons colorés et pour le dernier dépeuplés, 14 habitants. Une journée également au Lido, île tout en longueur, sur les traces disparues du tournage de Mort à Venise, l'Hôtel des bains est en effet fermé depuis quelques années. Une belle journée qui nous a permis de faire une trentaine de km à vélo tout autour de l'ile, du phare de Alberoni à l'aéroport Nicelli, petit aéroport, mais un des plus beaux du monde de par son architecture et sa décoration art nouveau, en passant par le bâtiment du festival de cinéma, la longue digue des Murazzis et l'ancienne villa d'Hugo Pratt.

    Et pour rester dans l'ambiance, lecture de Les disparus de la Lagune, de Dona Leon, une aventure du commissaire Brunetti, qui nous emmène dans une sombre affaire de déchets toxiques du côté de Marghera, les usines que l'on aperçoit sur le continent lorsqu'on emprunte la longue digue qui permet d'accéder à Venise.

  • Amazonia

    L'Amazonie est d'actualité et le dernier roman de Patrick Deville tombe bien. L'auteur a beaucoup voyagé, beaucoup lu. Est-ce un roman ou plutôt un récit? En tout cas c'est foisonnant d'érudition, au point qu'on risque de se perdre parmi tous les personnages évoquées, leurs vies, leurs oeuvres, mais c'est tout de même formidable.

    Histoire, géographie, sciences, politique, révolution, colonisation, écologie, père-fils, tout est là.

    Ce livre done tout simplement envie de tout plaquer de notre quotidien rythmé par notre servitude volontaire et de partir, tout simplement, et de lire...

  • La porte qui fait parler les casadéens

    Très bel été, très beau retour des tapisseries, belle dans macabre, festival de musique très réussi, espérons le bénéficiaire, très beau temps... et même des cèpes, des myrtilles

    Les casadéens reconnaissent que cet été aura été une réussite mais ce qui les fait parler sans trop les solliciter c'est la porte qui a été installée entre le cloître et la place de l'écho.Depuis la révolution les habitants du village pouvaient emprunter le grand escalier qui monte au cloitre place de la fontaine, traverser le cloitre et se retrouver place de l'écho.

    Aujourd'hui ce trajet fait partie du parcours de visite, ce qui signifie que pour accéder au cloitre, il faut s'acquitter d'un droit d'entrée. D'où la mauvaise humeur des casadeens...

    La solution, il existe un pass nominatif à dix euros qui permet d'accéder toute l'année autant de fois que l'on veut au fameux parcours...

    Alors oui, j'ai joué gamin, il y a bientôt soixante ans dans le cloitre, au foot, au jokari à la pétanque, est ce que c'était mieux ou faut il se réjouir de la réhabilitation des lieux, de leur embellissement. Non ce n'était pas mieux avant(

    Esprits chagrins circulez...avec votre pass.

  • La Chaise-Dieu : le nouveau parcours de visite

    Pas une année depuis que nous l'avons quittée sans revenir l'été à La Chaise-Dieu à l'occasion du Festival de Musique. L'occasion de rencontrer nos vieux amis et d'écouter de la bonne musique.

    Et cette année, cerise sur le gâteau, le plaisir attendu depuis plusieurs années, de découvrir les tapisseries flamandes restaurées exposées dans leur nouvel écrin depuis le 13 juillet.

    Le parcours proposé par le Site de la Chaise-Dieu est remarquable sous la conduite d'un guide passionné, Xavier, qui réussit à décrire l'histoire de l'abbaye, son essor, son déclin, l'oeuvre unique que constituent les tapisseries et celle tout aussi originale de la Danse macabre, reproduite en fac similé dans la Salle Gaussin en amont de la Salle de l'écho.

    Les 14 tapisseries sont superbes, les couleurs chatoyantes, on les voit enfin à hauteur d'homme ou de femme, de près, bien éclairées.

    Nous avons fait deux fois la visite, une fois avec Xavier, un fois avec l'audioguide. J'espérais que l'audio-guide donnerait davantage d'explications, tapisserie par tapisserie, des sujets traités, en particulier ceux de l'ancien testament. Les tapisseries évoquent en effet la vie de Jésus de l'Annonciation au jugement dernier, ses épisodes sont sans doute encore assez connus du grand public, mais chaque scène du nouveau testament est le plus souvent encadrée par deux scènes de l'ancien testament qui annoncent celle du nouveau et qui elles sont plus méconnues, en tous cas de moi et il serait donc utile que le visiteur puisse à partir de l'audioguide accéder à un sous-menu qui lui explique l'histoire de Jonas ou la guérison de Naaman, le lépreux.

    Quoi qu'il en soit le parcours est remarquable et le prix modique. Lors de notre passage la barre des 15000 visiteurs avait été atteinte en à peine un peu plus d'un mois à comparer aux 60000 visiteurs annuels des années soixante, Monsieur et Madame Pépin, les guides de l'époque, doivent s'en féliciter là où ils sont!

    Le fac similé de la Danse macabre était-il nécessaire? Oui si un jour la Danse macabre n'est plus accessible pour des raisons de préservation de l'oeuvre, où si elle se détériore, non si ce n'est pas le cas. Le fac similé n'est pas une copie, la taille est à 90 % de la taille réelle, il est sur deux murs en angle alors que l'original se situe sur un seul mur, l'emplacement des piliers n'est pas mentionné... mais c'est tout de même très fidèle.

    Bref, ce parcours est une réelle réussite, il est ouvert cette année jusqu'au 11 novembre. Beaucoup de compléments restent à apporter : des versions de l'audioguide en langues étrangères, des ouvrages, dédiés aux tapisseries notamment et peut être une expérience du visiteur puisque c'est le terme consacrée plus sereine, ballotté qu'il est entre les personnels de sécurité, les agents du site et les bénévoles du Festival de musique qui contrôlent les accès.

    Puissent les travaux se poursuivre, place de l'écho, place Lafayette, extension de l'auditorium, façade de l'abbatiale, rue de l'aumône...

  • Université d'été de la médecine du futur

    Le Gers l'a fait! Le WE dernier à Fleurance et Lectoure. Le Gers avait déjà inventé l'association "dites32" pour attirer les jeunes edecins dans le département.

    Cette fois)-ci à l'initiative des professionnels de santé de Lectoure et des environs c'est la première université d'été sur la médecine du futur qui a été montée.

    Un vrai succès puisque lsamedi après-midi en plein WE du 15 août, plus de 300 personnes, professionnels de santé, élus, habitants... ont participé aux trois conférences programmées avec comme pour thème l'intelligence artificielle en santé par Georges Uzbelger (IBM), les NBIC -Nano, Biotechnologies, Informatique et Sciences cognitive par le professeur chirurgien Brice Gayet (Institut Montsouris) et Le Système de santé de demain par le professeur Etienne Minvielle (école Polytechnique et CNRS.

    Encadrant ces conférences, un buffet déjeunatoire sous la Halle de Fleurance, et un buffet dinatoire délicieusement Gers dans la cour des marronniers de Lectoure suivi d'une soirée cabaret aves Les chants de Garonne et d'une découverte du ciel. Le dimanche matin nouvelles tables rondes sur le thème de la médecine à la campagne auxquelles je n'ai pas assisté.

    Les conférences étaient d'excellentes qualité avec une mention très positive pour celle de Brice Gayet, très vivante, concrète, enlevée. Les discours des élus en amont des conférences étaient en revanche trop longs et sans intérêt, les buffets peu copieux et lents,  le vaudeville proposé par les chants de Garonne bien agréable.

    Au total une belle initiative à consolider l'an prochain. Merci aux organisateurs en particulier au pharmacien de Lectoure, Arnauld Cableguenne, cheville ouvrière de l'opération.