Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cas@d€i - Page 133

  • Le Massif central au XIXème siècle

    Ah ce n'est pas un livre d'actualité! C'est un de ces livres qu'on achète sur un coup de coeur; à l'occasion, en l'espèce, d'une visite à Salers, dans le Cantal. Ce n'est pas un beau livre non plus, pas d'images, à part celle de la couverture, pas de belles photos, aucune illustration, que du texte!

    659b1ac9a0582833286f8e1f52241c49.jpg


    C'est un des nombreux ouvrages de Jean Anglade, cet écrivain, né à Thiers, instituteur, professeur, agrégé d'Italien réputé pour ses livres sur l'Auvergne qui lui ont fait une réputation d'écrivain régionaliste mais qui est aussi traducteur de Machiavel et de Saint François d'Assise.

    Il y décrit la vie quotidienne en évoquant les vieux métiers d'autrefois dont certains nous sont familiers comme le coutelier de Thiers ou la dentellière du Puy et d'autres beaucoup moins comme le louvetier du Lioran ou le locatier de la Limagne.

    On a bien sûr confirmation de ce que l'on sait déjà mais on se rend compte aussi combien les auvergnats étaient déjà très mobiles, les premiers signes de la globalisation, de la division du travail et de la spécialisation! En témoignent les maçons de la Creuse, les scieurs de long du Vernet la Varenne qui exercaient leur art dans le Morvan et les bateliers de Pont du chateau.

    Qui sait encore qu'à Jumeaux, près de Brassac-les-mines, sur l'Allier, se fabriquaient chaque année 2000 sapinières, des embarcations pouvant aller jusqu'à 23 métres et transporter 56 tonnes de charges. Les bateliers transportaient ainsi des dalles de lave de Volvic jusqu'à Paris via l'Allier, la Loire , le Canal de la Loire à la Seine puis la Seine. Il fallait jusqu'à 12 sapins et beaucoup de mousse, venus du Plateau de la Chaise-Dieu. La mousse servait tout à la fois à assurer l'étanchéité et une fois filée à confectionner des cordages. Nos bateliers vendaient leurs sapinières comme bois de charpente à leur arrivée et rentraient à pied.

    Une bien belle leçon de choses!

  • Sanctus d'Accentus

    Fébrilité, excitation, nervosité, humilité, anxiété! on imagine l'ambiance au sein de choeur Accentus quelques instants avant leur premier concert dans cette impressionnante abbatiale de la Chaise-Dieu. Mais ne sommes nous pas conquis à l'avance? Nous savons la réputation d'exigence de Laurence Equilbey et de son ensemble choral. Nous savons également la grâce de la messe de requiem de Gabriel Fauré. Alors nous sommes disponibles pour ces instants de bonheur.

    c94e8808ce6905a13ab26744b9f5c573.jpg


    Gabriel Fauré transforme la mort, passage douloureux, en une passerelle vers un au-delà paisible, un chemin vers la sérénité. Une prière en contrepoint de la belle danse macabre de l'abbatiale!

    2bd55227830c23c7a4d7aeca4eb09c39.jpg

    Les chanteurs, admirablement dirigés, magnifient l'oeuvre de Fauré par leurs voix délicates ou puissantes, toutes en nuances. Et lorsque la soprano Solange Anorga entonne "Pie Jesu, dona eis requiem" (bon Jesus, donne leur le repos) nous sommes bouleversés et nous avons envie de croire au paradis!

    7b0ad214e14d66384857675eafbade49.jpg


    Mais comme le chante Alain Souchon, "Et si le ciel était vide! tant d'angelus! Et si en plus y'a personne!"
    Toutefois, si on ne croit pas en Dieu et à son paradis, par son interprétation du Requiem, Accentus nous fait vivre un instant le vertige du bonheur spirituel.

  • Casadéen grognon : les poubelles!

    Très belle journée en ce dernier dimanche d'août à La Chaise-Dieu. Beaucoup de monde dans les rues cet après-midi. Le Festival de musique bât son plein.

    Cest le moment de séduire pour faire revenir tous ces visiteurs d'autres fois, en faire des ambassadeurs, des prescripteurs...

    S'ils s'aventurent rue du Saint Esprit, la rue du collège, là où déjeunent les bénévoles du festival, voilà le spectacle qui les attend:

    a9c6a5fede5432f08f845be79bfa20a9.jpg


    Certes, il y a eu des efforts de fait ces dernières années, l'ouverture d'une déchetterie, une amorce de tri sélectif des déchets, la suppression des poubelles en face du coiffeur en raison de l'ouverture des Amateurs d'art...mais tout de même, chaque détail compte pour transformer les visiteurs d'un jour en fidèles du plateau casadéen. et ce sera plus agréable pour tous les habitants...et évitera de nourrir les chats errants de plus en plus nombreux sur la Place du Monument.

  • Casadéen grognon : Le bulletin du plateau casadéen

    Le numéro de septembre du Plateau casadéen, le bulletin de la communauté de communes du Plateau de La Chaise-Dieu est en cours de diffusion. J'avais été le demander en mairie et j'avais vu juste car pour une raison que j'ignore, je ne fais pas partie des destinataires. Peut-être est il réservé aux casadéens résidants permanents?

    Sa lecture est difficile mais passionnante. On y découvre en effet le projet de pôle d'excellence rural du Plateau de La Chaise-Dieu qui va couvrir la période 2006-2009. Il y a aussi un Projet Chaise-Dieu 2007-2013. Et le budget de la communauté de communes 2008. Bizarre : déjà voté?

    Comment tout cela s'articule t'il? Comprenne qui pourra! Allez! un petit effort de communication serait opportun. Le Plateau de La Chaise-Dieu pourrait peut-être envisager d'entrer dans le XXIsiècle et de se doter d'un site Internet pour infomer les habitants et tous ceux qui s'intéressent au devenir de ce plateau. Le Festival a son site, Casa d'Art a le sien, les réseaux européens casadéens aussi. Il est temps que la Plateau s'y mette.

    En attendant allez sur www.la-chaise-dieu.com, une belle initiative privée.

    3c3f2b5bb4d88d9d0a03ea1f3599e2b5.png

  • De Venise à Naples

    Le Festival de musique de La Chaise-Dieu nous a encore offert mercredi un voyage de rêve avec la musique sacrée de Vivaldi , voyage conduit par l'ensemble "les Paladins", voyage magnifié par des jeunes chanteurs talentueux, un choeur de 16 personnes dont 5 solistes. Les hommes, costumes et chemises noirs, cravates de couleur, les femmes, robes longues aux couleurs chatoyantes, pour suggérer peut-être l'ambiance fastueuse de Venise.

    c4c3198611fbfc1140694675d2e1a2ef.jpg


    L'oeuvre exubérante et légère de Vivaldi est parfois interrompue par des pages de méditation très émouvantes comme l'Agnus dei du "Gloria en ré majeur". Le violoncelle accompagne avec une grande tendresse la voix chaude et grave de la mezzo Sacha Hatala. Moments uniques, éphémères, à graver dans nos coeurs pour croire en l'homme.

    46c5a943e735f1b0d0f825f53f328955.jpg


    Jérôme Corréas, qui dirige "Les Paladins", ressuscite également l'oeuvre d'un contemporain napolitain de Vivaldi, Francesco Durante. Il nous fait découvrir son "Dixit Dominus" prière dansante et mélancolique jouée pour la première fois dans l'Abbatiale de La Chaise Dieu.

  • La Place de Jaude

    Au début du XIX siècle, la Place de Jaude à Clermont-Ferrand était déjà le centre de la ville mais il n'y avait ni trottoirs, ni fontaine, ni arbres...En revanche, on y trouvait beaucoup de tanneries, de chevaux. C'était sec et poussérieux l'été, boueux l'hiver.

    La statue du général Louis Charles Antoine Desaix, né en 1768 à Ayat-sur-Sioule, et mort au combat le 14 juin 1800 à la bataille de Marengo en Italie y a été érigée en 1848, celle de Vercingétorix, due à Bartholdi, le sculpteur de la Statue de la Liberté, en 1903.

    Il y a cent ans, en 1907 s'ouvraient les Galeries de Jaude, qui sont restées longtemps le grand magasin de Clermont-Ferrand.

    6f460d078f37be3b7a26337949788b65.jpg


    Et puis, en 1980, après que les édiles aient finalement décidé de raser le vieux quartier du "Fond de Jaude", est venu le Centre Jaude, le centre commercial.

    33df784b021cd60fc4f9f90be24b4ee2.jpg


    Depuis la rénovation de la place en 2005, désormais entièrement dédiée aux piétons et au tramway, on peut encore plus facilement comparer les architectures commerciales du début et de la fin du XX siècle.

    Et ce n'est pas du tout rassurant!

    Est ce que l'accroissement des biens offerts à la consommation des ménages justifie une telle évolution en matière d'architecture commerciale?

    Gageons que d'ici une centaine d'années les Galeries de Jaude seront toujours sur la Place et que le Centre Jaude aura été remplacé!

  • Bonheur d'une découverte

    Le festival de la Chaise Dieu réserve toujours de belles surprises à ceux qui s'aventurent dans le coeur de l'abbatiale! Aujourd'hui, c'est l'organiste et compositeur Thierry Escaich qui va réussir à nous captiver avec son "concerto pour orgue et orchestre".

    9145d8ddebfe541f567fac0446883999.jpg


    Les premières percussions nous désorientent, c'est de la musique contemporaine! Mais le rythme nous emporte! c'est une oeuvre, très expressive, très intense, très inventive également ! Elle m'évoque par son souffle "le sacre du printemps" de Stravinski : est-ce donc une ode à la nature ? une ode à la vie? je ne sais pas mais Thierry Escaich semble nous ballader dans un univers de murmure, de brise, parfois de tempête. C'est assez captivant, étonnant et passionnant sans aucun doute de découvrir cette musique d'aujourd'hui qui s'inspire des grands maîtres d'hier.

    Le festival nous invite ainsi presque malgré nous à pénétrer des mondes musicaux moins classiques! Nichés dans le choeur majestueux de l'église, nous laissons tomber nos réticences et nous écoutons avec bonheur!

  • GR 65 - Le chemin de Saint Jacques : une bulle confortable

    Le chemin de Saint Jacques de Compostelle est en passe de devenir un petit phénomène de société. Les statistiques manquent mais il semble bien que chaque année 10 000 à 15 000 pélerins emprunteraient le GR 65 qui conduit du Puy en Velay à 6d979eeda7c6e762175eb790929f2869.jpgSaint Jean Pied de Port. Les témoignages laissent penser qu'il faut multiplier par 10 ce chiffre sur la partie espagnole El camino frances, et peut être par 100 pour les derniers 100 km qui sont indispensables à l'obtention de la fameuse Compostella, ce certificat qui atteste de la réalité du pélerinage.

    A raison d'une semaine par an, le randonneur que je suis est parvenu à Aire sur l'Adour au mois d'août avec l'espoir d'atteindre les Pyrénées l'an prochain.

    En apparence, on rencontre sur le chemin différentes catégories de Pélerins. La Maison du Pélerin à Aire sur l'Adour en a vu passer près de 7000 depuis son ouverture en 2004. Il y autant de femmes que d'hommes, une très grande majorité de français, suivis par les allemands, les suisses et les néerlandais, souvent venus à pied de leur pays. En mai et juin, on rencontre beaucoup de jeunes retraités,c4f1084a4642df10a2e2fb2e47054ca2.jpg qui vont ou envisagent d'aller jusqu'à Saint Jacques avec comme objectif d'y arriver le 25 juillet, fête de l'apôtre. L'été, on trouver plus de personnes en groupe, qui font le chemin par morceaux faute de pouvoir y consacrer deux mois d'affilée.

    Cette diversification apparente masque en fait une très grande homogénéité des marcheurs. Bien sûr, il y a les vrais pélerins, animés par leur foi ou soucieux de la conforter, il y a les simples randonneurs, heureux de découvrir la France à pied...mais au fond tous ces marcheurs pour l'essentiel appartiennent aux classes sociales moyenne ou aisées. Il y a peu d'ouvriers, on est très loin de la France black, blanc, beur...

    c31b30d87550a85e2f90971afff83e7c.jpg


    Tout au long du chemin, le pélerin est à peu près certain de ne rencontrer que des semblables ou presque, la rencontre avec l'autre si célébrée par les dévôts du pélerinage est à peu près sans risque. Le pélerinage est une période de retrait du monde ou plutôt une plongée dans un mode révé, un monde sans conflit, soucieux de l'environnement, de spiritualité, de convivialité, de fraternité...

    Le monde réel est là à côté du chemin mais on ne le voit pas, on l'entr'aperçoit avec dédain au détour d'une traversée de ville, le plus vite possible.

    Oui, le Chemin de Saint Jacques est une sorte de bulle confortable et rassurante.

  • Un chêne sauvé de la tempête

    Tout le monde se souvient des tempêtes de fin 1999 : Lothar, le 26 décembre puis Martin, les 27 et 28 décembre.

    Les adeptes du dérèglement climatique y voient le prologue de ce que va subir notre XXIéme siècle.

    En Charente-Maritime, c'est Martin qui a sévi, 198 km/h à La Rochelle.

    Depuis nous avons perdu notre petit airial. Un airial c'est dans les Landes une clairière plantée de feuillus (chênes, châtaigniers, arbres fruitiers...) enserrée dans une pinède et où sont regroupés les bâtiments d'habitation et d'exploitation.

    Notre pinède et son airial, du côté de Montendre, "Les chataigniers", a vu tous ses pins tombés au sol ou décapités. D'un seul coup, l'horizon s'est dégagé, le chemin de fer est devenu plus audible. Et surtout le grand chêne qui nous a vu vieillir, nous balancer, a abrité nos ripailles l'été, s'est penché sur le côté, à moitié déraciné!

    Pierre a décidé de laisser faire la nature, les arbres tombés sont restés sur place, il a seulement à nouveau dégagé le chemin pour accéder à l'airial.

    Que faire du chêne? Il voulait vivre! Un peu de terre sur les racines pour améliorer son ordinaire et il a passé l'hiver puis l'été, a refait des pousses.

    Alors pour le sauver "définitivement", Pierre l'a doté d'un "accoudoir" en pierres.

    56b4cd7dc121388d018b4b5b1ee34143.jpg


    Depuis, le chêne abrite de nouveau nos réunions de famille et nous procure l'ombre indispensable à nos siestes réparatrices. Les chataigniers autrefois dominés par les pins les ont remplacés. Notre airial est vraiment bien nommé!

  • La Passione de Caldara

    C'est le programme que nous propose le Festival de musique de La Chaise-Dieu en ce dimanche après-midi à l'abbatiale.

    On s'habille un peu et à quinze heures on retrouve avec plaisir les bancs de l'église fondée par Saint Robert. L'affiche n'a pas fait le plein, il reste quelques places dans les stalles. Dommage, les absents ont bien tort. La Cappella de Turchini, un ensemble à cordes napolitain dirigé par Antonio Florio va nous offrir une heure et demi de bonheur et d'émotion.

    Antonio Caldara (1670-1736) était vénitien et exerçait la fonction de Maitre de chapelle à la Cour de Vienne en 1729, date de création de sa Passione. La Passione di Gesù Cristo Signor Nostro est un oratorio interprété par cinq jeunes chanteurs. Il y a Pierre, Jean, Marie-Madeleine et deux récitants, du haute-contre à la basse.

    ea32a39837f5db9667e653d9cd151a24.jpg


    Le livret est de Pietro Trapassi, dit Metastase (1698-1782). Pierre est seul plein de remords, il se demande pourquoi le soleil ne quitte pas les ténébres alors que la terre tremble, son maître a t'il pu échapper à ses bourreaux? Et puis, il rencontre Jean et Marie-Madeleine, encore sous le choc de ce qu'ils viennent de vivre, qui lui content la passion de Jésus, les larmes de sa mère Marie qui se mêlent au sang de son fils.

    On connait l'histoire, bien sûr, mais l'émotion est là, celle du calvaire d'un homme injustement condamné vécu par ses proches, lesquels se retrouvent seuls sans guide, comme des brebis sans berger, un vaisseau sans pilote, et qui vont devoir tracer leur propre route...

    Il y a pour évoquer les trompettes de Jéricho un beau solo de trombone à coulisse au milieu de toutes ses cordes...

    Longs applaudissements bien mérités et on ressort serein pour constater qu'une petite averse a arrosé le village mais que le soleil est là, La Chaise-Dieu semble remplie de gens heureux.