Roman -photo
Le roman-photo est un genre désuet pas très prisé par les intellectuels. C'est pourtant cette forme que Lina Saneh et Rabih Mroué ont retenu pour transposer au théatre, à leur façon, le film d'Ettore Scola, Une journée particulière, au Liban.
En 1938, tous les romains étaient allés assister à la rencontre d'Hitler et de Mussolini et la ville s'était comme trouvée vide de ses habitants. Seuls Antonietta était restée à la maison pour faire le ménage et Gabriele, un intellectuel esseulé, chez lui dans l'appartement d'en face. C'est la rencontre de ces deux solitudes incarnées par Sophia Loren et Marcello Mastroianni que raconte Une journée particulière.
Au Liban, nos auteurs imaginent une journée marquée par deux manifestations, celles de la majorité gouvernementale dite du 14 mars et celle de l'opposition dite du 8 mars. il en effet impossible d'imaginer un évènement qui puisse rassembler tous les libanais.
Toute la famille de Lina est partie manifester avec le 8 mars. Lina, divorcée, revenue dans sa famille, doit faire le ménage, la vaisselle, la cuisine. Elle va par ahssard rencontrer Rabih, un intellectuel, ancien communiste, licencié de son journal pour avoir posé une question "gênante".
Cette rencontre, Lina Saneh et Rabih Mroué nous la racontent sur une immense scène ou Lina Saneh joue le rôle du metteur en scène et Rabih Mroué celui du censeur de la Sureté générale. Lina Saneh explique au censeur en quoi son projet de transposition diffère du film original et est conforme aux règles de la censure, qu'il s'agisse de politique, de religion ou de sexe.
Et l'on voit donc défiler sur un écran les photos en noir et blanc de cette journée particulière libanaise avec les dialogues lus, joués, en direct sur le plateau.
L'occasion d'expérimenter de nouvelles formes théatrales, de déconstruire le récit, de rompre avec la linéarité de la narration. Une belle réussite, à voir salle Boris Vian, à la Grande halle de la Villette jusqu'au 24 avril.





Martinelli nous offre aujourd'hui une mise en scène avec des acteurs burkinabés qui jouent la pièce en français et un choeur de femmes qui chantent les psaumes en langue bambara sur une musique de Ray Lema.

Comment vivre après la shoah? C'est le sujet traité par Jean-Claude Grunberg dans cette magnifique pièce sous-titrée tragédie dentaire, donnée en reprise au théatre Marigny. Quatre acteurs, Philippe Fretun, Antoine Matthieu, Clotilde Mollet et Christine Murillo, superbes de talents qui interprétent sept personnages et comme dans les tragédies le choeur antique.
Cette pièce de Tennessee Williams est jouée en ce moment et jusque fin juin 2009 au théatre de l'Atelier à Paris, près du métro Anvers.
La dernière fois que j'étais allé à l'opéra comique, c'était sans doute à l'époque ou Jérome Savary en était le médiatique directeur, c'est aujourd'hui un autre Jérôme, Deschamps, celui des Deschiens qui le dirige, beaucoup plus discrètement pour l'heure.
On se trouve à Ostende, en Belgique, là où l'on respire l'air de l'Angleterre, sans y être, un endroit idéal pour un acteur continental, qui n'a aucune chance de réussir à jouer Shakespeare en Angleterre!
Ostende (1860-1949).
Cela se passe au théatre des bouffes du nord jusqu'à demain, samedi soir 20 décembre, et c'est tout simplement formidable. Le théatre, tout prêt des acteurs, dont la diction est excellente, pleins de vie, l'amour donne des ailes, on le voit bien dans cette pièce.