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shakespeare

  • Macbeth

    Du centre de Paris, c'est très facile, prendre le RER B, descendre à Bourg la Reine et marcher à pied cinq bonnes minutes. On se retrouve au Théatre des Gémeaux de Sceaux, mille ans en arrière, au coeur de la forêt écossaise, dans la brume et le vent pour assister à la tragédie de Macbeth de William Shakespeare.
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    Le grand plateau et les murs du théatre sont tout noir, tout comme les personnages, les hommes en tee-shirt,  treillis et rangers, les femmes, rares, en robe noire, pas d'accessoires, de boucliers , de glaives, de sang,  pour simuler les batailles et les meurtres. Les acteurs jouent ce drame à un rythme d'enfer, presque haletant, tout près des spectateurs. La mise en scène de Declan Donnellan est magnifique, tout repose sur le mouvement des acteurs, le mime, l'expression des visages qui au delà du texte anglais, surtitré en français, expriment tour à tour l'envie, la haine, la douleur, la peur, le remord, la désespérance, la mort.
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    Il n'y a pas dans cette tragédie de suspense, elle est trop connue, et se déroule conformément aux oracles prononcées par les trois sorcières dès les premières scènes : la forêt de Birnam avance vers Dunsinane  et Macduff se révélera  celui qui n'est pas né d'une femme...
    Une mention particulière pour Anastasia Hill qui interprète une Lady Macbeth particulièrement terrifiante et convaincante.
    L'avidité, l'égoïsme sont bien de nature à conduire l'homo sapiens à sa perte, la morale de ce drame est toujurs d'actualité.
    A voir à Lyon au Théatre des célestins du 3 au 6 mars puis à Lille au Théatre du Nord du 19 au 22 mai mais aussi à Luxembourg, La Haye et Namur.

  • Cabaret Hamlet

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    La scène et le parterre de l'Odéon transformés en salle de cabaret à l'occasion de cette représentation d'Hamlet mise en scène par Matthias Langhoff, jusqu'au 12 décembre.
    Quatre heures trente de théatre total! Un vrai régal. Au début on est un peu désarçonné à l'entrée dans la salle. Les fauteuils du parterre ont disparu pour laisser place à des tables et des chaises de bistrot. Il n'y a plus de scène à proprement parler. Elle est partout, dans tous les coins. Les acteurs ont déjà pris place parmi les spectateurs et on se prend à dévisager ses voisins : acteurs? spectateurs? On est aussi très bien installé dans les fauteuils du premier étage avec un peu de hauteur de vue mais on n'aura pas droit le moment venu à la dégustation de Calsberg, ni à la distribution de graminées...
    Tout cela est un peu déroutant bien sûr, surtout quand on n'a pas comme moi un souvenir précis de l'intrigue et des personnages. Le public, peu nombreux, est manifestement surpris aussi par la longueur de la pièce et il y a quelques départs anticîpés.
    Mais, au delà de l'ajustement à effectuer, de l'étonnement né des premières chansons très swing fredonnées par Gertrude, la mère d'Hamlet, accompagnée par le Tobetobe Orchestra, on est pris par le texte de Shakespeare qui s'impose par sa force. A vrai dire, après la représentation, on n'a qu'une envie le réécouter tant il est riche. Comme le souligne Matthias Langhoff, Hamlet est de tous les jours, il faut l'écouter phrase après phrase et d'une façon générale prendre le temps, ce que l'on ne fait pas "de rassembler tous nos sens, entendre avec les yeux, voir avec le nez, sentir avec les oreilles."
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    Toute la troupe est formidable. Un grand moment de théatre.