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Livre - Page 19

  • Du Japon d'avant guerre

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    Deux occasions de se plonger dans le Japon d'avant la seconde guerre mondiale le film dramatique mais un peu mélo intitulé La maison au toit rouge et un roman de : Shan Sa La joueuse de go.


     


    Le film raconte l'histoire de l'amour impossible d'une jeune femme mariée avec le jeune collègue artiste de son mari fabriquant de jouets qui voit dans l'impérialisme japonais l'occasion d'élargir les marchés. L'histoire est contée avec beaucoup de sensibilité par lajeune femme de ménage du couple, sortie de sa montagne reculée, fidèle à sa maitresse mais aussi aux convenances, secrètement amoureuse sans doute du beau jeune homme et qui restera célibataire toute sa vie ce que son petit neveu essaie de comprendre.


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    La joueuse de go, elle a seize, ans, est mandchoue et vie en zone occupée par les japonais.  Elle s'éprend de deux jeunes révolutionnaires en même temps qu'elle joue au go tous les jours sur la place des mille vents avec un officier japonais qui espionne par ce biais les habitants, ces amours seront brefs et sans issue.

  • Clément VI au travail

    Pierre Roger, devenu Clément VI, pape en Avignon de 1342 à 1352, est peu évoqué à La Chaise-Dieu même s'il y a son tombeau au centre de l'Abbatiale, Abbatiale qu'il fit construire pour cet usage, en souvenir des années qu'il y passa de 1301 sans doute, date de son entrée en religion, à 1307 date de son départ pour l'université de Paris.

    L'ouvrage d'Etienne Anheim, tout récemment paru aux Publications de la Sorbonne, permet de découvrir non pas la biographie de Clément VI mais le travail de ce pape savant à travers son parcours, sa bibliothèque, ses écrits.

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  • La Chaise-Dieu en 1896

    En 1896, Jean Ajalbert publiait L'Auvergne, un ouvrage illustré, hymne à son pays natal, qui sera couronné par l'Académie française en 1906. Voici ce qu'il ecrivait à propos de La Chaise-Dieu.

    "Même aux temps de splendeur, les pentes vêtues de pins, et La Chaise-Dieu richement entretenue avec l'activité du village, sous le rude climat, à ces hauteurs, dans cet éloignement, cela devait être d'une morne tristesse ; à présent, par l'etendue rasée, le village dépéri, l'église nue et verdie, celà est d'une indicible désolation, plus poignante peut-être maintenant que c'est la vie qui s'est retirée d'ici, après y avoir été intense... 

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  • L'homme de Kiev

    L'Homme de Kiev de l'écrivain américain Bernard Malamud (1914-1986) a été publié en 1966 sous le titre The fixer. Bernard Malamud né à Brooklyn est un descendant d'immigrés juifs d'Europe centrale, il a beaucoup écrit sur la vie des américains d'origine juive aux États-Unis. Il est aussi connu pour être un écrivain de la résignation, inspiré par Spinoza.

    C'est le cas avec L'homme de Kiev.

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  • Vert - Histoire d'une couleur

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    A La Chaise-Dieu, cette semaine, tout est blanc, mais c'est bientôt le printemps, on le sait, alors près de la cheminée, on lit Vert, histoire d'une couleur de Michel Pastoureau.

    Michel Pastoureau, historien des couleurs, avait déjà publié en 2000 Bleu, histoire d'une couleur et en 2008 Noir, histoire d'une couleur. On attend désormais les histoires du rouge et du jaune.

    C'est à chaque fois un vrai plaisir que de lire cette histoire chronologique d'une couleur toujours magnifiquement illustrée.

    L'histoire du vert commence très fort par une question que l'on aurait pas imaginée : les grecs étaient-capables de voir la couleur verte? Les scientifiques se sont posé la question jusqu'au milieu du dernier siècle et les nazis qui s'enorgueillissaient de ce que le vert étaient bien documenté dans les cultures germaniques anciennes en tiraient les conclusions que l'on imagine.

    Le vert a longtemps été associé à des connotations négatives, dragons, serpents, maléfices, sorcières, mais aussi à la versatilité, à la jeunesse.

    Au XIX siècle, du fait de sa fabrication à l'arsenic, il empoisonnait les intérieurs et est sans doute à l'origine de l'empoisonnement de Napoléon qui aimait beaucoup le vert, le vert empire.

    Aujourd'hui, le vert est synonyme de santé, de liberté, d'espérance, au moins en Occident. Le vert est partout, un vert idéologique, comme le rouge au siècle dernier....

    Versatilité du vert ou des civilisations?

  • Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier

    C'est le dernier roman de Patrick Modiano, paru avant qu'il ne se voit attribuer le prix Nobel de littérature.

    Un beau roman qu'on dévore comme un polar. On est désormais habitué à la méthode Modiano. Ici le narrateur et personnage principal du roman reconstitue sa biographie à partir d'une rencontre fortuite à partir de laquelle il tire des fils,  mais plus on avance dans cette reconstitution moins les choses s'éclaircissent.

    Est ce que l'on est capable finalement d'être l'historien de nos propres vies, de comprendre notre enfance , de faire le portrait de nos parents, d'éclairer les zones d'ombres, surtout lorsqu'on a été un petit garçon à qui une jeune femme, qui n'était pas sa mère, met dans les mains un papier avec l'adresse d'un appartement ...pour que tu ne te perdes pas dans le quartier...

  • Le fils de Philipp Meyer

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    Cet ouvrage de Philpp Meyer a été publié en français sous le simple titre de Le fils. Un peu plus de cinq cent pages fabuleuses qui racontent l'histoire sur plus de 150 ans de l'ouest américain, plus précisément du Texas.

    Une histoire portée par trois voix. 

    La première est celle d'Eli Mc Culloughs, dit le colonel qui raconte à la radio lors de son centenaire dans les années 1930 sa longue vie. Fils de fermier, il est enlevé encore jeune adolescent par une tribu de comanches qui extermine sa famille après  l'avoir torturée et qui adoptent Eli et en font un indien, ivre de liberté : je dormais quand je voulais, je mangeais quand je voulais, je chassais quand je voulais...il obtient rapidement son premier scalp.

    Puis les indiens sont peu à peu repoussés, éliminés, Eli rejoint les rangers, fait la guerre de sécession investit dans le bétail...

    La seconde voix est celle de son arrière petit fille, Jeanne Anne Mac Culloughs, la lointaine héritière du ranch, elle va se révéler un génie de l'exploration ptrolière, de la finance, choisira toujours les bons investissements mais souffrira de sa condition de femme parmi tous ces hommes, ces machos qui lne la considèrent pas. Elle raconte sa vie au terme de son existence en 2012, à 88 ans, elle va mourir et elle voit défiler le XXéme siècle.

    La dernière vois est celle de Peter Mc Culloughs, qui écrit dans son journal en 1917 avant l'entrée en guerre des Etats-Unis. C'est un incompris, un misanthrope, pas du tout de la trempe de son père le colonel. Pas du tout prêt comme son père a massacrer une famille de mexicains sous le prétexte d'un vol de chevaux pour en fait agrandir le domaine, il est lui amoureux de la fille de cette famille mexicaine, la seule qui sera épargnée parce qu'oubliée.

    Les trois voix alternent les récits à tour de rôle, pas toujours facile à suivre.

    Une très belle saga, qui nous rappelle que derrière les grands discours, la conquête de l'Amérique ce sont d'abord des haines tenaces, des massacres, de la corruption, du racisme... sans beaucoup de place pour les faibles, les idéalistes, où il est difficile de faire valoir des droits.

  • Mogens de Jens Peter Jacobsen

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    Dans ses lettres à un jeune poète, Rainer Maria Rilke écrivait que parmi les livres qui lui étaient indispensables deux étaient toujours parmi les choses à sa portée : la bible et les livres de Jens Peter Jacobsen.

    Les oeuvres les plus connues de Jacobsen sont Madame Marie Grubbe et Niels Lyhne, mais Rilke conseille de commencer par Mogens : "un monde vous saisira : le bonheur, la richesse l'insondable grandeur d'un monde".

    A la base, Jens Peter Jacobsen (1847-1885) est un savant botaniste originaire du Jutland au Danemark. Il sera le traducteur de l'origine des espèces de Darwin.

    Mais rapidement, et la maladie aidant il se consacre exclusivement à la littérature.

    Madame Marie Grubbe est le portrait d'une femme qui se libère de l'emprise de toutes les conventions au XVII) siècle et Niels Lyhne celui d'un homme qui va sa libérer de Dieu et devenir un militant de l'athéisme.

    Mogens est son premier roman paru en 1872. il s'ouvre ar une incroyable description de la nature, on sent le botaniste tout à la fois poète. C'est une longue nouvelle qui décrit la parcours d'un jeune homme épris de la nature qui trouve en Camilla un amour un peu inattendu qui le sort de ses tourments, l'amène dans le monde, mais un amour qui tourne mal et s'achève par la mort de Camilla dans l'incendie de sa maison, meurtre, accident, on ne sait. Mogens se replie dans une sorte de démence pendant de long mois vivant une vie de débauché. Jacobsen nous décrit ensuite très brièvement sa rupture glaciale avec Laura avant de nous laisser supposer qu'il va trouver la grand amour avec Thora

    C'est surprenant, complexe, déroutant, avec d'incroyable descriptions de la nature, et des éléments, cela laisse perplexe comme la vie finalement.

  • Manuscrits de guerre

     

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    Parmi les manuscrits que Julien Gracq (1910-1997) a légué à la Bibliothèque Nationale, il y avait deux cahiers d'écolier de la marque Le Conquérant couverts d'une petite écriture manuscrite. 

    Un journal et un récit qui racontent la guerre livrée par le lieutenant G entre le 10 mai 1940 et le 2 juin 1940 date à laquelle il est fait prisonnier à Zyckele près de Dunkerque.

    Le lieutenant G. c'est bien sur Louis Poirier l'auteur des deux cahiers, alors chef d'une section d'infanterie qui va durant trois semaines errer des Flandres françaises aux Pays-Bas pour revenir près de Dunkerque, quasiment sans voir d'allemands, sans tirer de coup de fusils, d'avancées en replis, souvent sans instructions, sans ravitaillement, sous l'autorité d'un Etat-major désemparé, dépassé. La troupe est souvent ivre. Son chef n'a aucun ascendant sur ses hommes avec lesquels, il le reconnait, il ne fait pas corps, chacun se demande ce qu'il fait là. Beaucoup aspirent à la reddition. Le lieutenant G à peu près seul se fait une haute idée de sa mission, il est convaincu qu'il ne faut pas reculer sans instruction écrite mais il ne parvient pas à en convaincre ses troupes, il n'essaie même pas convaincu que c'est sans espoir..

    Mais il y a du plaisir tout de même, allongé sur le sol, terré dans un trou, à contempler la nuit , en ce printemps ensoleillé, la mer d'un côté la plaine de l'autre, près de l'Aa.

    Le premier manuscrit est un journal écrit sans doute très rapidement après les évènements relatés, sur la base de notes prises sur le vif, le second manuscrit st un récit qui se concentre sur deux journées avec un peu plus de recul, une approche plus littéraire aussi. Dans le premier manuscrit, Louis Poirier emploie le Je dans le second, le Il.

    Le contraste avec Le feu d'Henri Barbusse est saisissant. Sans doute les auteurs sont différents, Louis Poirier donne de lui-même l'image d'un être, un peu misanthrope qui se complait dans la solitude qui n'a que mépris pour les comportements inapropriés. Mais à le lire, on comprend pourquoi la France a perdu la guerre, cette guerre, personne n'y croit, c'est le temps de la soumission. Marc Bloch dans L'étrange défaite en a analysé les causes. C'est à relire aujourd'hui.

     

  • Histoires naturelles de Jules Renard

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    C'est à la lecture de cette définition du papillon que j'ai eu envie de lire ou relire les Histoires naturelles de Jules Renard (1864-1910), publiées en 1894.

    Cet ensemble de petites chroniques consacrées aux animaux et aux plantes qui nous sont familiers, les animaux de la ferme, ceux que l'on chasse, ceux que l'on côtoie dans les travaux des champs, les promenades... sont tout simplement savoureuses, c'est toujours bien vu, avec bienveillance, très agréable à lire et cela nous plonge aujourd'hui dans un monde en voie de disparition.

    Car à part les chiens et les chats et pour certains les chevaux, quels sont les animaux aujourd'hui dont nous nous sentons proches? Il y a de moins en moins d'oiseaux, de papillons, d'insectes et les animaux de la ferme sont désormais élevés en batterie, invisibles aux yeux de ceux qui vont les consommer.

    Encore une citation:

    Le loriot :

    - je lui dit : rends moi cette cerise, tout de suite

    - bien répond le loriot

    Il rend la cerise et, avec la cerise, les trois cent lmilld larves d'insectes nuisibles, qu'il avale dans une année année.