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Livre - Page 22

  • Deux polars anglais

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    Après L'ile aux chasseurs d'oiseaux de Peter May qui se passait en Ecosse dans Les Hébrides  sur l'ile Lewis, voici deux autres polars, anglais  cette  fois de PD James et Minette Walters. L'idée de lire ces polars m'est venu des carnets de route de La grande Librairie. http://www.france5.fr/emissions/la-grande-librairie/diffusions

    Dans le premier, un Secrétaire d'Etat du gouvernement de sa majesté qui vient de démissionner useliere.jpgest retrouvé mort avec un clochard, au petit matin, dans une petite sacristie d'une église de Londres, égorgés. Enquête très minutieuse de la police, suicide ou meurtre, famille aristocratique, plusieurs maitresses, révélations religieuses, tout les protagonistes de l'affaire sont décortiqués un à un, jusqu'au dénouement final, un peu trop spectaculaire, mais c'est bien. Pour ceux qui connaissent bien Londres, ce doit être un régal de s'y promener au gré de l'enquête. P.D.James, 93 ans aujourd'hui, est du métier, cela se voit.

    Avec La muselière, on côtoie des fous. la vieille et riche Mathilda est retrouvée nue dans sa baignoire, la tête orné d'aster et d'orties blanches, comme Ophélie dans Shakespeare, le visage coincée dans une veille muselière rouillée. Parmi les suspects sa fille Joanna est une droguée et on comprendra progressivement pourquoi elle a pu s'adonner à cette pratique et sa petite fille Ruth vole sa grand mère pour le compte d'un jeune homme peu recommandable. Minette Walters qui vit dans le Dorset, dans le sud de l'Angleterre est bien la digne héritière de PD James, et toutes deux d'Agatha Christie.

    Dans les deux polars, l'argent se révèle le mobile des assassinats, mais pas seulement, le ressentiment aussi, la jalousie... 

  • L'ile des chasseurs d'oiseaux

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    Un excellent polar pour débuter l'été! Il y a bien sûr une intrigue policière particulièrement bien ficelée, le lecteur est tenu en haleine jusqu'à la dernière page et même jusqu'à la dernière phrase,  et de présupposés en certitudes, le lecteur s'égare entre toutes les pistes qui lui sont proposées.

    Mais le talent de Peter May va bien au delà.

    L'action se déroule en Ecosse, dans l'ïle de Lewis, la plus grande ile de l'archipel des Hébrides. L'ambiance est faite de langue gaélique, de sabbat chrétien, de cairns et de tourbe.

    Un des grands moments du livre est la relation de la chasse au guga, le poussin des Fous de Bassan qui colonisent l'ilôt d'An Sgeir, à 60 km au nord de Lewis. La chair du guga est particulièrement appréciée et depuis des centaines d'années les hommes le chasse chaque année. La tradition se résume aujourd'hui à un séjour annuel de 12 hommes pendant deux semaines avec un quota de chasse et ce séjour, très rude, dans la tempête, sert d'initiation pour deux jeunes gens choisis par les anciens .

    C'est dans ce contexte que Fin, inspecteur de police de Glasgow, mais qui a passé toute son efance à Lewis vient enquêter sur un meurtre particulièrement odieux, un meurtre dont le mode opératoire est similaire à celui sur lequel il est en trains d'enquêter commis à Edimbourg.

    C'est l'occasion bien sûr de revoir ses amis d'enfance, tout l'environnement qui a marqué sa jeunesse, et de découvrir tout ce que les haines recuites pendant des années sur une ile peuvent produire de maléfique.

    je n'en dis pas plus. Quittez vos villages, vos iles, voyagez c'est bon pour la santé mentale!

    Et pour vous donner envie de lire ce livre allez sur An Sgeir par l'image c'est magnifique : https://www.flickr.com/photos/709913/sets/72157622084563549/

  • Le Léopard des neiges

    leopard des neiges,peter matthiessen,tibet,népal,montagne de cristalPeter Matthiessen, naturaliste et écrivain américain, décédé le 4 avril dernier, était né en 1927. Le Léopard des neiges n'est pas un roman d'aventure mais simplement un journal qui relate l'expédition qu'il effectua de septembre à décembre 1973 dans le Dolpo, une région du Népal à la frontière du Tibet en compagnie du zoologiste Georges Schaller qui voulait observer des bharals et des léopards des neiges.

    Simplement un journal mais d'une haute tenue littéraire. Les deux expéditionnaires s'ils sont ensemble ne vivent pas la même chose, Georges conduit réellement une expédition scientifique, Peter en profite pour méditer, s'extraire du monde, revivre les derniers jours de sa femme Deborah Love, penser à son fils de huit ans qui l'attend, s'adonner au Zen, se dissoudre en quelque sorte dans un flux sans formes où les concepts tels que la mort, la vie, le temps, l'espace, le passé, l'avenir n'ont aucun sens...

    Et puis il y a l'amitié qui se crée, un peu brusque, maladroite, avec Tukten, le sherpa indiscipliné, imprévisible, mais toujours là in fine quand il est indispensable. Et une nature magnifique.

    Avant de lire le livre ou après l'avoir lu, regarder quelques photos pour se faire une idée de cet autre monde qui est aussi le notre :

    https://www.flickr.com/photos/the_great_himalaya_trail/sets/72157631688942189/

  • En Patagonie

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    De Bruce Chatwin, j'ai déjà évoqué dans ces chroniques Le Chant des pistes, ouvrage sur les arborigènes australiens, écrit à la suite d'un long voyage en solitaire, à pied, au coeur de l'Australie.

    En Patagonie, publié en 1977, est l'ouvrage qui a fait connaitre Bruce Chatwin dans le monde de la littérature de voyage et de la littérature tout court.

    La Patagonie c'est cette contrée australe de l'Amérique du Sud, désolée, battue par les vents et les tempêtes, peuplée de moutons, où les navires font naufrage plus qu'à l'ordinaire.

    Bruce Chatwin au gré de son périple nous dresse le portrait de personnages hors du commun échoués dans cette contrée inhospitalière, venus d'Ecosse, de Russie, de Dordogne, des juifs, des mormons, des déclassés, des capitaines de navire dont plus personne ne veut, des bandits comme Butch Cassidy, des spéculateurs, des ivrognes...

    Ces histoires, elles lui ont été racontées au cours de ces rencontres sur place. Est-ce qu'elles sont toutes véridiques? Pas certain. On le lui a reproché. Mais la littérature doit elle coller aux faits? Certainement pas. C'est ce qui fait son intérêt.

    La reception de cet ouvrage sur place devenu culte ailleurs n'a pas été unanime loin s'en faut. Bruce Chatwin, né en 1940 et mort en 1989, initialement expert en art chez Sotheby's, est anglais et, dans cette région d'Amérique du Sud, l'histoire des Malouines - Falklands a laissé des traces durables. Sur ces sujets on lira avec intérêt cet article de Libération 

    http://www.liberation.fr/livres/2000/05/04/chatwin-le-guide-deroutant_324815

    En épigramme de l'ouvrage : Il n'y a plus que la Patagonie, la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse... Blaise Cendrars - Prose du transsibérien.

  • L'ascension de l'homme

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    Ce livre est le fruit de toute une vie, celle de Jacob Bronowski (1908-1973), né en Pologne, arrivé avec ses parents en Angleterre à l'âge de 13 ans. 

    Mathématicien, statisticien, physicien, biologiste, philosophe, encyclopédiste, vulgarisateur scientifique, il est l'auteur à la fin de sa vie d'une célèbre série télévisée diffusée par la BBC en 1973 en treize épisodes sous le titre "The ascent of man".

    Le livre est tirée de cette série. Il raconte sous une forme proche de la conversation, de la confidence, l'histoire de l'humanité, l'histoire des sciences, des techniques, des grands savants.

    Ce qui est compliqué apparait simple, mais surtout, le livre propose une philosophie, car à quoi bon comprendre le fonctionnement de la nature si ce n'est pas pour améliorer notre compréhension de la nature humaine, de la condition humaine au sein de la nature.

    La lecture est très attrayante, on côtoie toujours avec grand plaisir les grands découvreurs et les illustrations en couleur font de ce livre d'histoire et de sciences aussi un beau livre.

    Deux citations :

    • Personne ne nous a accordé une garantie qui aurait été refusée à l'Assyrie, à l'Egypte et à Rome. Nous sommes nous aussi sur le point d'être le passé d'un autre.
    • Nous avons tous peur - pour nous, pour l'avenir, pour le monde. Telle est la nature de l'imagination humaine. Pourtant l'homme, comme la civilisation avance quand il tient ses engagements. C'est l'engagement personnel d'un homme dans son art ou dans son métier, l'engagement intellectuel et l'engagement émotionnel agissant de concert qui ont fait l'ascension de l'homme.
  • Etape zéro du chemin de Saint Jacques au Puy en Velay

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    En  s'adressant au Syndicat d'initiative du Puy en Velay, on peut se faire remettre un petit guide qui comporte dans l'encart de couverture le plan de cette étape zéro dont l'objectif est de retenir un jour de plus dans la capitale ponote les candidats au chemin de Saint Jacques de Compostelle.

    C'est tout simplement une chemin de petite randonnée très bien balisé en jaune qui croise les GR en rouge et blanc qui desservent la ville sainte. C'est une petite étape annoncée pour 6,8 m mais qui comporte finalement pas mal de dénivelés.

    En s'attardant quelque peu sur ce que l'on découvre on peut facilement y consacrer une après-midi et encore sans visiter réellement. Le sentier nous mène à la cathédrale, son cloitre, au Conseil général, à l'église Saint Michel, Aiguilhe, la statue de Notre Dame, les rives de la Borne, de nouveau la montée vers la cathédrale, l’Hôtel-Dieu, la place du Breuil, le Musée Crozatier, les jardins, la remontée vers le Couvent Sainte claire...

    On découvre ou on redécouvre une petite ville bien gérée sans doute depuis plusieurs années avec des nombreuses rénovations (Conseil général, Cinéma, Hôtel-Dieu, Musée crozatier, le Camino), des immeubles plutôt bien entretenus, des rues propres, pas de ghettos en centre ville comme souvent.

    On termine en prenant un pot place du plot au soleil.

    Cerise sur le gâteau on a pu bénéficier du dernier jour de l'exposition sur le Codex de Saint jacques, un ouvrage du XII° siècle dont le chapitre V décrit avec précision le chemin de Saint Jacques, un ouvrage connu sous le nom de Calixtinus en référence à Calixte II (env. 1060-1124), le pape qui l'a signé à titre posthume. Il faut cependant aller à Saint Jacques pour espérer voir l'original. seul un fac-similé était exposé.

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  • Histoire des Girondins - tome 2

    girondins.jpgIl faut le dire, la lecture de ce tome 2 de l'histoire des girondins fut éprouvante. S'endormir tous les soirs après le récit d'exécutions individuelles ou en masse n'est pas l'idéal!

    Du procès de Louis XVI suivi de son exécution à celle de Robespierre, ce tome II nous relate les différents épisodes de ce que fut la terreur, la grande terreur.

    Portraits des protagonistes, discours à la convention, victoire des armées révolutionnaires sur les royaumes coalisées, conflits entre la commune de Paris, les comités de salut public, les clubs, fonctionnement du tribunal révolutionnaire.

    Elimination successive des girondins, des hébertistes, des Roland, de Danton, massacres de masse à Lyon, assassinat de Marat. supplice de Bailly. Rien ne nous est épargné.

    Comme le dit Mona Ozouf dans son introduction, ce livre est un Tsunami. La révolution, une fois déclenchée suit son cours toute seule aux mains d'un peuple déchaîné que les principaux acteurs flattent sans chercher à le guider. C'est la fuite en avant, la lutte entre factions, les boucs émissaires successifs, une fuite qui détruit peu à peu cette belle idée qu'est la devise de la République.

    Madame Elisabeth, la soeur de Louis XVI, fut exécutée le 10 mai 1794, il y aura demain 220 ans, son seul crime était d'être la soeur du roi. Lamartine écrit qu'elle laissa par sa vie et par sa mort un modèle d'innocence, un exemple à l'amitié, une admiration au monde, un opprobre éternel à la République. Ce n'est qu'un exemple de toutes les victimes innocentes de cet élan révolutionnaire qui ne semblait jamais être assez rassasié de sang et qui s'est autodétruit pour se livrer au bout de dix ans à la dictature d'un seul, Napoléon.

    On regrettera cependant un focus excessif sur les luttes politiques et un regard insuffisant sur les réalisations durables de la révolution : déclaration des droits, lsystème métrique, création des départements, l'école polytechnique... mais quel prix à payer!

  • Le dernier Kundera

    la-fete-de-l-insignifiance,M144886.jpgC'est vite lu! et on peut le relire! Milan Kundera nous invite à fêter l'insignifiance. Parier sur la bonne humeur. chasser la morosité, le sérieux. Il y a une chasse à la perdrix avec Staline, des anges, les statues des reines de France au jardin du Luxembourg, Kalinin, celui de Kaliningrad, et sa prostate, On découvre les excusards, cette catégorie d'individus qui s'excusent quand on leur marche sur les pieds. Des questions : Pourquoi le nombril des femmes est il devenu si séduisant à la fin du XX° siècle? et d'ailleurs les anges ont il un nombril? Comment sauver sa mort quand on se suicide et qu'un passant entreprend de vous faire échapper à la noyade? Pour séduire les femmes, faut il être hableur ou insignifiant?

    De vraies questions sans autre réponse que de ne pas se prendre au sérieux.

    Et puis j'ai découvert cette expression de circonstance qui conjoncturellement me fait réfléchir : rejoindre l'armée funeste des retraités pour dire qu'on va prendre sa retraite! et se dire que tout cela finalement est insignifiant!

  • Une vie à coucher dehors

    Tesson.jpgCe sont des nouvelles. rudes, à la chute souvent abrupte, sauvage. Dépaysement garanti, ouverture à des civilisations contemporaines oubliées, rurales, slaves souvent, d'Asie centrale.

    C'est tout simplement merveilleux à lire et nos petits soucis d'occidentaux paraissent bien maigres à côté des tragédies qui se jouent sous les latitudes fréquentées par Sylvain Tesson, à pied, à cheval, en bateau. Attention aux ours!

    La langue est belle et les aphorismes plaisants. A déguster par petites gorgées, comme la vodka!

  • Les lois fondamentales de la stupidité humaine

    Dans ce petit ouvrage de 60 pages, Carlo M. Cipolla divise l'humanité en 4 catégories : les intelligents (font le bien pour eux-mêmes et les autres), les bandits (font le bien pour eux-mêmes au détriment des autres), les crétins (font le bien pour les autres au détriment d'eux-mêmes), et les stupides (agit de manière néfaste pour un autre individu ou un groupe, mais aussi sans bénéfices pour lui-même).

    On peut raffiner, il y a des individus un peu bandit et un peu intelligent etc.1-6418b4462b.jpg

    Cipolla énonce quelques régles à garder présentes à l'esprit en toutes circonstances :

    - Chacun d'entre nous sous-estime inévitablement le nombre d'individus stupides dans le monde

    - Cette proportion d'individus stupides est indépendante de toutes les autres caractéristiques de l'individu; la proportion d'individus stupide est aussi élevée chez les généraux, les évêques ou les prix nobels que chez les laboureurs, les énarques ou les éboueurs, les étrangers ou les nationaiux, les vieux ou les jeunes, les pianistes ou les rappeurs..., les casadéens ou les ponots, les bordelais ou les toulousains...

    - Il ne faut jamais sous-estimer la puissance destructrice des individus stupides.

    - L'individu stupide est le type d'individu le plus dangereux.

    A partir de cette grille d'analyse, s'expliquent les principales déroutes de l'humanité : Verdun, Lehman Brothers... le lecteur complétera.

    "Si vous étiez un coquin, cela irait, je vous surveillerai. Mais vous êtes un imbécile et c'est irrémédiable" Napoléon s'adressant à son ministre du trésor, François Barbé-Marbois, qu'il nommera ensuite Président de la Cour des comptes...

    Contre la stupidité les dieux mêmes luttent en vain. Friedrich von Schiller