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Livre - Page 21

  • L'île du serment (The Entry island)

     

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    J'ai rencontré rapidement Peter May au Salon du livre de poche de Gradignan dernièrement et je n'ai pas résisté à lui acheter son dernier ouvrage en version originale avec une dédicace.

    J'ai déjà chroniqué sa série écossaise qui se déroule dans l'archipel des Hébrides avec le remarquable ile aux chasseurs d'oiseaux qui est davantage un roman ethnologique qu'un roman policier.

    Avec l'île du serment on peut dire que la saga des iles écossaises se poursuit. L'action se déroule principalement dans l'archipel des iles de la  madeleine, un archipel canadien du golfe du Saint Laurent appartenant au Quebec.

    Il ne se passe habituellement rien sur ce territoire peuplé de 15000 habitants qui vit essentiellement du tourisme et de la pêche au homard. La population est francophone sauf sur l'ile d'entrée (Entry island) où elle est anglophone mais ne comprend que moins de 200 habitants.

    Sur cette ile un des principaux acteurs de la pêche au homard et assassiné chez lui à coups de couteau et tout porte à croire que sa femme Kirsty est l'assassin. L'inspecteur Sims dépéché de Quebec parce que bilingue est convaincu dès son premier interrogatoire avec Kirsty qu'il l'a déjà vue quelque part 

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    alors qu'elle n'a jamais quitté l'île de sa vie.

    L'intrigue policière est alors le prétexte pour Peter May de revenir sur une histoire peu glorieuse, celle de la famine de la pomme de terre qui sévit au XIX siècle en Irlande mais également en Ecosse et notamment dans les Hébrides, on y revient.

    La famine mais aussi les expulsions des paysans des terres qu'ils occupaient de façon séculaire, leur déportation sur des bateaux qui n'arrivaient pas tous au Canada à cause des naufrages. La mise en quarantaine des expulsés sur l'archipel pour éviter les épidémies de variole.

    Cette histoire l'inspecteur Sims se la rémémorre en se rappelant les histoires que lui racontait sa grand mère, à partir de cahiers écrits par un des ces ancêtres également prénommé Sims et originaire de l'île de Lewis, dans les Hébrides.  Mais qu'est ce qui peut expliquer que Sims semble connaitre Kirsty et qui est réellement le meurtrier de son mari? A découvrir en lisant l'Ile du serment.

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  • Deux dans Berlin

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    Voilà un très bon roman policier écrit à deux mains par deux écrivains allemands amateurs, historiens de formation, amateurs car ils exercent dans l'enseignement ou la muséologie, et ne peuvent pas encore vivre de leur plume.

    Le projet de Richard Birkefeld et de Göran Hachmeister est d'écrire une série d'ouvrages sur l'Allemagne du XX° siècle. Est également paru en France Des hommes de tête qui concerne la République de Weimar. Le prochain livre devrait traiter de la guerre froide.

    Ce qui intéresse nos auteurs ce n'est pas tant l'intrigue policière que le contexte historique, culturel et social dans lequel elle se déroule.

    Il y a deux protagonistes dans Deux à Berlin  : Haas et Kalterer.

    Haas est un petit commerçant qui a été dénoncé par ses voisins en 1942 et déporté à Buchenwald. Il parvient à s'échapper à l'occasion d'un bombardement américain, revient à Berlin avec une seule idée en tête, retrouver les siens et de venger. Sa femme et son fils ont été tués dans un bombardement. La rage va en faire un assassin aussi cruel que ses bourreaux de Buchenwald.

    Unknown.jpgKalterer est un officier SS blessé au front, à l'est, criminel de guerre, il a déporté des juifs, couvert l'assassinat defemmes et d'enfants, exécuter lui-même une jeune fille, blessé il est temporairement à Berlin et reprend pour le compte des SS son ancien métier de commissaire de police à la recherche de l'assassin d'un proche du régime. Meurtre politique ou crapuleux, sa recherche ne va pas tarder à le conduire sur les traces de Haas. Il fait trainer l'enquête pour éviter de retourner au front.il a mauvaise conscience, se dit qu'il n'a fait qu'exécuter les ordres...

    L'action se déroule à l'hiver 1944, en pleine débâcle, sous les bombardements des alliées, les russes aux portes. On finit par ne plus retrouver son chemin dans les ruines faute de repères, le marché noir prospère plus que jamais, les victimes jonchent les rues. Les protagonistes pensent à demain, comment et quand retourner sa veste? De Haas et Kalterer un seul survivra pour devenir correspondant de la Stasi.

    Le titre allemand du livre Wer übrig bleibt, hat recht qu'on peut traduire par C'est celui qui reste qui à raison est la morale de cette histoire, mais y a t'il une morale possible dans un tel univers?

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  • Augustin ou le maitre est là

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    Ce gros livre de 830 pages de Joseph Malègue paru en 1933 est tout simplement un chef d'oeuvre.

    Il ne faut pas s'arrêter à la couverture qui reproduit l'Incrédulité de Thomas du Caravage et croire qu'il s'agit simplement d'un ouvrage sur la foi.

    Joseph Malègue (1876-1940) a tout simplement écrit un magnifique roman d'amour.

    Le roman narre l'itinéraire d'Augustin, natif du Cantal, des années de toute première jeunesse, la décennie 1870 à 1924 date de son décès prématuré.

    Augustin est un garçon timide, très intelligent, qui réussit ce qu'il entreprend, ses études de philosophie, l'Ecole normale supérieure, maitre de conférence à Lyon puis à La Sorbonne, spécialisé dans l'exégèse.

    Il fait l'admiration de son père, agrégé, professeur dans une petite ville du Cantal, un peu emprunté toutefois, il y a des pages magnifiques sur l'amour filial.

    L'amour de Dieu, Augustin est élevé dans un milieu très pieux, si son père fume de temps en temps lors de la prière du soir, la mère d'Augustin ne badine pas avec les chapelets, les rosaires, les pèlerinages, la messe du matin.

    Cette foi en Dieu, Augustin va la perdre, il est trop intelligent, sensible au positivisme, aux arguments de Renan, il devient au mieux agnostique, c'est l'occasion de véritables crises existentielles.

    L'amitié aussi avec son condisciple de Normale, Largillier, grand scientifique, donc rationnel, mais qui deviendra jésuite et confessera Augustin sur son lit de mort.

    L'amour d'enfance pour Elisabeth de Préfailles, richissime bourgeoise, inaccessible, amour transféré à l'âge adulte sur Anne, sa nièce, amour partagé, jamais avoué mais qui illumine toute son existence, le fait rêver et le tourmente à jamais.

    Amour pour sa soeur Christine, abandonnée par un mari volage après la guerre de 14, et dont le bébé est rapidement condamné par la maladie, une soeur qui accompagne tous ses proches, père, mère, bébé, frère jusqu'à leur dernier souffle et qui se retrouve prodigieusement seule.

    Amour de la nature, des paysages et des paysans. Joseph Malègue a un vrai talent de géographe pour décrire l'Auvergne, le Mont blanc, les vallées de l'Allier, le monde rural, les éleveurs. Il emploie des mots rares, des métaphores étonnantes, beaucoup de couleurs. Amour du Quartier latin, du Luxembourg, de la rue d'Assas, des petites chambres d'étudiant.

    Amour de la vie finalement mais pas suffisant pour quelqu'un qui renonce à la vie parce qu'il renonce à l'amour de sa vie. Le maitre est là , il t'appelle.

     

  • Lire en poche

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    C'était ce WE la dixième édition de ce salon consacré au livre de poche. Une infrastructure dédiée très agréable dans un grand parc  à Gradignan autour du théâtre des quatre saisons, de la médiathèque et de quelques chapiteaux. Une liaison gratuite par bus mais avec des fréquences de passage nettement insuffisantes. Le soleil en plus.


    Bien sûr on retrouve les écrivains invités alignés en rangs d'oignons sous leurs photos sur les stands de leurs libraires. La chasse à la dédicace. Toutes les grandes librairies de Bordeaux sont là et les petits éditeurs bordelais.


    Le plus intéressant, ce sont les conférences.


    Nous avons donc suivi Richard Bickefeld et Goran Hachmeister, les auteur de Deux dans Berlin un polar qui se situe à Berlin en 1944, une époque ou nazis et résistants doivent se repositionner pour l'avenir ou comment mener une enquête criminelle dans un contexte marqué par l'absence de droit. Comment écrire un roman à quatre mains? Chacun des auteurs prend en charge un personnage au départ puis au terme d'une interaction permanente il y a un roman, c'est semble t'il assez fréquent dans les pays scandinaves. Plaisir d'une conférence en allemand face à un public de germanistes. Faut il avoir fait un peu d'allemand pour s'intéresser aux auteurs allemands?


    Sorj Chalandon et Jean-Paul Kauffman, sur le thème écrivains reporter, les mots du monde. Chalandon vient de publier Le quatrième mur et Kauffman Remonter la Marne. Les deux sont proches et très différents. Chalandon défend l'idée qu'il écrit des romans pour dire avec le je ce qu'il ne peut dire comme journaliste, ses émotions personnelles. Kauffmann au contraire considère que journalisme et littérature ne se distinguent pas, c'est la même chose, de l'écriture. Il n'écrit pas de roman et emploie beaucoup le je, toujours avec beaucoup de recul. Le métier a considérablement changé au début de leur carrière, ils partaient pour deux ou trois mois et avaient le temps d'écrier leurs papiers, aujourd'hui avec Twitter il faut réagir avant de commencer et poster un papier toutes les cinq minutes sur le web ce qui est le meilleur moyen d'empêcher un journaliste d'écrire.


    Peter May a publié une trilogie écossaise une trilogie chinoise et vient de publier L'ile du serment. qui s déroule entre Québec et Hébrides au  Ecrivain écossais qui vit en ce moment dans le Lot, il est très méthodique. Pour écrire il commence par faire une cherche sur son thème puis écrit un synopsis très détaillé qui représente environ un quart à un tiers de l'ouvrage final puis il semer à écrire tous les matins à partir de six heures à raison de 20000 caractère par jour en sept mois il est capable de terminer un ouvrage et il a toujours un projet en tête.


    Yasmina Reza, l'auteur d'Art a publié récemment Heureux les heureux un roman avec 18 personnages. Moment rare. Elle n'aime pas les interviews, jamais à la télévision, parfois à la radio parce qu'il faut bien, de temps en temps un salon, aussi parce que c'est nécessaire pour vendre un peu, ce qui l'intéresse c'est d'écrire, du théâtre, des romans. Elle écrit sans aucun projet en tête, à partir de rien, une fulgurance, d'un seul coup, sur une idée, n'importe où. Elle estime qu'il y a une part d'elle dans tous ses personnages, elle est tous ses personnages. On la sens réellement habitée par métier d'écrivain, mais est ce un métier dans son cas?


    Auóur Ava Ólafsdóttir, islandaise est l'auteur de trois romans Rosa candida, l'Exception, et l'Embellie, un français impeccable qu'elle a appris à Paris avec l'histoire de l'art dont elle est diplômée. Beaucoup d'humour, féministe, elle est directrice de Musée à Reykjavik. Elle donne le sentiment de s'amuser à écrire des sortes de contes, un peu caustique, toujours optimistes aussi.


    J'ai bien aimé également Cécile Ladjali lorsqu'elle a souligné la complexité de l'identité lorsqu'on est un enfant adopté d'origine iranienne par une famille dont le père est le fils d'un couple franco kabyle, un fils qui a quitté l'Algérie, son pays à l'âge de 14 ans lorsque son père est décédé et que sa mère, la française, a été envoyé à Marseille par sa belle famille et qui est revenu à 20 ans en 1962 pour combattre, les armes à la main, ses cousins. Comment s'en sortir? En écrivant!, lorsqu'on a la chance de pouvoir le faire.


    Enfin Maylis de Kerangal, Carole Zalberg et surtout Jeanne Benameur ont su disserter sur le thème Devenir soi, devenir autre? Avec Profanes, Jeanne Benameur semble avoir dressé un hymne à la vie, au mouvement, à l'émancipation.



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  • Congo Inc.

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    Il y a quelques années, en 2003 et 2004, j'ai eu l'occasion à titre professionnel de m'intéresser à la RDC, l'ex Zaïre. J'ai notamment pu me rendre avec des représentants des institutions financières multilatérales à Kinshasa, Gbadolite, Kisangani, Goma, Bukavu, Lubumbashi, Mbuji-Mayi..., pendant deux semaines.

    Depuis je me suis promis de ne pas oublier les congolaises et les congolais qui se battent au sens noble du terme pour survivre à la guerre, à la misère, à l'exploitation. La musique et la littérature sont un des moyens de tenir l'engagement.

    In Koli Jean Bofane, écrivain congolais qui vit à Bruxelles donne ici un livre alerte, parfois non exempt de facilité mais qui a le mérite de dresser un portrait assez fidèle de ce que je crois avoir compris de la RDC et qui a peu changé malheureusement depuis dix ans sous le regard très intermittent des médias.

    Il y a d'abord le héros principal, Isookanga né d'un mère pygmée et d'un père inconnu ce qui fait de lui un demi pygmée, donc un marginal. A 26 ans , il accomplit son rêve: quitter sa forêt natale de la province de l'Equateur pour se rendre à Kinshasa participer à la mondialisation.

    il y a Sasha la jactance et son petit frère, réfugiés du Kivu qui survivent avec les enfants des rues et s'adonnent à des petits métiers, y compris la prostitution.

    Shang Xia un chinois de Chongqing qui a laissé femme et fils pour faire fortune mais qui est lâché par l'associé qui l'a emmené dans cette aventure.

    Kiru Bizimungu, un mututsi, ancien chef de guerre au Kivu soupçonné par l'ONU de crime de guerre et qui à la suite d'un accord de paix se retrouve directeur d'un parc national de protection de la nature.

    Aude Martin une jeune belge, chercheuse en ethnologie, un peu naïve.

    Waldemar Mirnas, Offcier lituanien de la MONUCC, qui s'est livré à quelques trafics d'armes avec les rebelles et fréquente les petites filles des rues.

    Et bien d'autres personnages, le chef de la police, la femme de Bizimungu, le pasteur de l'église de la multiplication qui monte des pyramides financières.

    Dans ce contexte Isookanga crée sa petite entreprise de vent d'eau glacée, s'associe avec Shang Xia, négocie avec Bizimungu, a une aventure avec Aude Martin, protège les enfants des rues...

    Un bon roman, éclairant sur un pays fascinant, le premier pays francophone d'Afrique.

    Instagram jpdpkr et mariedpk

  • Echappée

     

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    Comme tous les livres édités par Cheyne au Chambon sur Lignon en Haute-Loire, ce livre est d'abord un bel objet.

    Jacquette rouge, couverture bleue, comme le texte. Les six chapitres sont séparés par des reproductions de cartes du Royaume de France de Nolin éditées en 1692. Sur l'une d'entre elle est mentionnée La Chaise-Dieu aux cotés de S.Badel, d'Alegre, Arléac et Crapone.

    Echappée ou six escapades à vélo. On ne trouvera pas ici d'itinéraires mais un ressenti. Celui du plaisir de s'échapper de son quotidien, de la ville pour se retrouver , seul, dans le silence, entre Ardèche et Haute-Loire, sur des petites routes de montagne, des villages oubliés.

    C'est beaucoup de poésie : Ce sont à l'infini des lignes droites entre les méplats déserts des labours impeccables, des sillons galbés d'argile, pétris et recuits à la grande morsure du gel et, jaillies des fossés gorgés d'eau, les lances rougissantes des osiers qui plient et balancent sous la très légère mésange toujours prête à fuir dans le vaste champ libre de la lumière hivernale.

    C'est aussi un regard aiguisé, tendre et caustique sur les hommes et les femmes que l'auteur côtoient sans les rencontrer vraiment dans ces contrées. Le chapitre intitulé Serveuses est magistral tout comme les passages sur les femmes qui attendent leur tour chez le boucher ou qui s'escriment à nettoyer les tombes de leurs maris au cimetière, leurs maris partis avant elles, entre hommes, comme ils n'avaient jamais cessé vivre, de l'école au service militaire puis aux cafés, ne se quittant que le moins possible puis tardant , après la partie de cartes animée, à les rejoindre, pour manger la soupe en silence.

    Agnès Dargent est décédée en 2013 à presque 60 ans dans un accident de bicyclette, elle était professeur de lettres au lycée Saint Marc de Lyon. La France a encore de très bons professeurs de français.

  • Exercices de survie de Jorge Semprun

    Lu sur le Camino.

    C'est un petit livre ecrit en 2005 par l'auteur de L'ecriture ou la vie et de Demain vive clarté.

    Il est à l'hotel Lutetia Bd Raspail et il se rememore son experience de la torture. L'imaginer pendant la cladestinité pendant la guerre puis sous le franquisme puis la subir seulement avec la Gestapo. Les franquistes ne l'attraperont pas.

    En deuxieme partie, le livre évoque la rencontre entre les deux premiers americains d'origine juive qui arrivent à Buchenwald et une troupe de plusieurs centaines de déportés affamés,éflanqués mais armés et formés en bataillon.

    Un livre trés émouvant.

  • Une exécution ordinaire

    9782070355570_1_m.jpgLe roman de Marc Dugain a été publié en 2007. C'est un entretien entre Sylvain et Philippe Tesson qui m'a donné l'idée de le lire. Un entretien de juillet dernier au moment où l'avion du vol MH 17 a été abattu par un missile au dessus de l'Ukraine.

    Philippe Tesson réagissait en journaliste indiquant qu'un évènement comme celui-là l'incitait à dévorer les journaux pour savoir. Son fils Sylvain au contraire disait qu'il attendrait qu'un romancier se saisisse du sujet comme Marc Dugain l'a fait à propos du naufrage du sous-marin russe Koursk en août 2000.

    Le roman est saisissant et reflète bien l'enfermement qui prévaut en URSS puis en Russie, l'enfermement, le cynisme, l'absurdité d'un système bâti sur le mensonge, la peur, le mépris du peuple. Marc Dugain dresse des portraits peu flatteurs de Staline, des officiers du KGB, de Poutine, jeune officier alors en poste en Allemagne, puis Président et il relate magnifiquement la tragédie que fut celle de l'équipage du Koursk en mer de Barents, sacrifié alors que certains de ses membres auraient pu être sauvés afin de cacher la vérité, celle du délabrement de l'appareil militaire russe.

  • Ma route d'Aquitaine

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    C'est un petit ouvrage charmant de Raymond Dumay, acheté dans une brocante, dans l'édition originale parue en 1949 chez Julliard, millésime 1363.

    Un journal de voyage, rédigé par un amoureux de la littérature, de l'histoire, de la bonne chère et des bons vins.

    Parti en train de la gare Montparnasse avec Pegazou, son vélomoteur, dans le fourgon à bagages, Raymond Dumay débute son voyage à Nantes : La Loire arrose Nantes et le muscadet les nantais.

    Son périple le conduit à Bordeaux via La Roche sur Yon, Luçon, Saintes, Angoulême, Parigueux et se termine par Brouage, La Rochelle et Rochefort.

     A chaque étape, il rencontre les écrivains, les animateurs des académies de province et c'est l'occasion d'évoquer sous forme d'anecdotes toutes savoureuses les figures littéraires qui ont marqué ces territoires comme on dit aujourd'hui.

    C'est on ne peut plus charmant et désuet, un vrai bonheur de lecture. Et puis au fil des pages, on rencontre un verre de Sauternes au corps liquoreux, moelleux, presque fondant, ambré et cependant transparent, vin merveilleux qui prétend n'avoir d'égal que lui-même.

    Dans la même collection, Ma route de Bourgogne.

  • L'homme de Lewis

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    Ce roman policier est la suite de l'Ile aux chasseurs d'oiseaux, polar ethnologique qui se déroule aux Nouvelles hébrides, sur l'ile de Lewis.

    On retrouve les personnages du premier roman (cf. chronique du 8 juillet dernier) et une fois de plus c'est le passé qui va permettre d"élucider le meurtre de cet homme retrouvé dans la tourbe et dont on se demande s'il est là depuis plusieurs centaine d'années ou s'il s'agit d'un meurtre plus récent.

    Avec cette énigme, Peter May, dont on peut lire un portrait dans Le Monde du 7 août, explore plusieurs thèmes: la démence des personnes atteintes de la maladie d'Alzeimer, le sort réservé aux enfants abandonnés et placés par l'église catholique dans des pensionnats à la rigueur militaire ou dans des familles de paysans pauvres, l'identité familiale, l'importance des racines, la justice, les secrets de famille.