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L'homme de Kiev

L'Homme de Kiev de l'écrivain américain Bernard Malamud (1914-1986) a été publié en 1966 sous le titre The fixer. Bernard Malamud né à Brooklyn est un descendant d'immigrés juifs d'Europe centrale, il a beaucoup écrit sur la vie des américains d'origine juive aux États-Unis. Il est aussi connu pour être un écrivain de la résignation, inspiré par Spinoza.

C'est le cas avec L'homme de Kiev.

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Ce roman qui se déroule à Kiev en 1913 est inspiré d'une histoire vraie, celle de Menahem Mendel un juif ukrainien accusé au début du siècle dernier du meurtre rituel d'un enfant de 12 ans. Mendel sera finalement acquitté, immigrera et sera en mesure de raconter son histoire.

Dans le roman de Malamud, c'est Yakov Bok qui est accusé du meurtre rituel d'un enfant de 12 ans. Yakov Bok est un pauvre type, qui n'a pas connu ses parents, asthmatique, sa femme vient de le quitter pour un autre homme, ils n'ont pas eu d'enfant, il est homme à tout faire (Fixer), il vit dans un ghetto à une trentaine de km de Kiev. Il ne croit pas en Dieu, à quoi bon puisque Dieu ne lui est jamais venu en secours. Abandonné de tous, il décide de partir à Kiev, à la découverte du monde avec l'espoir de trouver du travail et d'acquérir un peu d'instruction, il aime lire, notamment Spinoza.

Arrivé à Kiev, il vient par hasard au secours d'un riche propriétaire qu'il trouve ivre mort dans la rue et qui en remerciement va lui offrir du travail, chez lui d'abord puis dans une scierie dont il est le propriétaire. Pour exercer ce travail, Yakov doit lui cacher qu'il est juif, l'homme est en effet un militant antisémite et la scierie se trouve dans un territoire interdit aux juifs.

Et puis un jeune garçon est assassiné et vidé de son sang et rapidement Yakov Bok est démasqué et accusé d'être le meurtrier. Emprisonné , il passe presque trois ans en préventive en l'attente d'une acte d'accusation qui ne vient pas tant les preuves matérielles à son encontre sont minces. L'objectif des autorités est en fait d'obtenir des aveux grâce aux pressions de toutes sortes, physique et morales, qu'ils exercent sur l'accusé. L'objectif premier étant d'accuser ensuite la communauté juive et de déclencher un pogrom.

Dans cet épreuve, Yokov Bok ne cède pas, clame son innocence, jusqu'au procès. Il est résigné à passer sa vie en prison, c'est son destin .

Qu'y a t-il de pire que d'être emprisonné pour un crime que l'on n'a pas commis?

Un livre poignant sur l'antisémitisme, l'injustice, l'incarcération, l'isolement, la détermination d'un homme.

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